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Noesam@Voila.fr

  • : sionazisme
  • : Tout Juif qui se respecte, religieux ou séculier, ne peut plus garder le silence, voir pire, soutenir le régime sioniste, et ses crimes de génocide perpétrés contre le peuple palestinien...La secte sioniste est à l’opposé du Judaïsme. .................... Mensonge, désinformation, agression, violence et désobéissance de la loi internationale sont aujourd’hui les principales caractéristiques du sionisme israélien en Palestine.
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Israèl est contre TORAH

*"Les sionistes me dégoûtent autant que les nazis."
(Victor Klemperer, philologue allemand d'origine juive, 1881-1960)

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L’initiative sioniste de proclamer l’État d’Israël constitue une révolte contre la volonté divine, contre la Torah, une révolte qui a engendré une vague interminable de violence et de souffrance. À l’occasion de la fondation de l’État hérétique, les juifs fidèles à la Torah pleurent cette tentative d’extirper les enseignements de la Torah, de transformer les juifs en une « nation laïque » et de réduire le judaïsme au nationalisme.......Nous déplorons les tragédies que la révolution sioniste a provoquées chez les Palestiniens, notamment des déportations, l’oppression et la subjugation..Que nous méritions que cette année toutes les nations, en acceptant la souverainet

é divine, puissent se réjouir dans une Palestine libre et dans une Jérusalem libre! Amen. Offert par Netouré Karta International : www.nkusa.orglink

                                               


   

 


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FATHER OF SIONAZISJACOB HITLER

La prétendue ascendance juive d'Hitler: Une "explication" par la haine de soi
Une publication parue cette semaine a attiré mon attention. Il s’agit ni plus ni moins de la généalogie d’Adolf Hitler qui aurait des ascendants juifs !! Dans son article, Gilles Bonafi présente une fiche des Renseignements généraux que le magazine Sciences et Avenir a publié en mars 2009, et où on peut clairement lire le deuxième prénom d’Hitler : Jacob. Adolf Jacob Hitler serait le petit-fils de Salomon Mayer Rothschild. Cette information a été divulguée par deux sources de très haut niveau : Hansjurgen Koehler officier d’Heydrich, qui était lui-même l’adjoint direct d’Heinrich Himmler et Walter Langer le psychiatre qui a réalisé le profil psychologique d’Hitler pour l’OSS, les services secrets US pendant la Seconde Guerre mondiale.
SOURCE ;alterinfo

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 22:10

Mais l'historien grec Hérodote d'Halicarnasse (-Ve siècle) donne une explication plus surprenante de la soudaine défaite des Assyriens : une invasion de leur camp par des rats qui rongeaient, dit-il, tous les équipements de cuir, sans parler de la peste qu'ils propageaient. Ce fléau, tout en ravageant les rangs de l'armée, terrifiait des troupes superstitieuses qui l'attribuaient à la colère de leur dieu. La superstition était identique chez les Judéens, mais comme la situation tournait en leur faveur, il ne pouvait s'agir que d'une intervention bienveillante de leur dieu. Les troupes égyptiennes alliées des Judéens l'attribuaient, elles, à la puissance de leur propre divinité.

Dans le récit biblique, cet épisode devient:

"Cette même nuit, l'Ange de Yahvé sortit et frappa dans le camp assyrien 185.000 hommes. Le matin, au réveil, ce n'étaient plus que des cadavres. 36 Sennachérib roi d'Assyrie leva le camp et partit. Il s'en retourna et resta à Ninive. 37 Un jour qu'il était prosterné dans le temple de Nisrok, son dieu, ses fils Adrammélek et Saréçer le frappèrent avec l'épée et se sauvèrent au pays d'Ararat. Asarhaddon, son fils, devint roi à sa place. " (2R 19, 35-37)

A Ezéchias succéda le long règne de 45 ans de son fils, Manassé, durant lequel le Royaume de Juda fut le siège d'une contre-réforme réforme religieuse qui avait vu revenir les dieux multiples. D'autre part, Manassé avait accepté une politique de soumission totale à l'Assyrie et il avait tourné le dos, dans tous les domaines, à la politique de son père. C'est durant cette période que le prophète Isaïe sera mis à mort.

Après un court intermède d'un roi Amon, rapidement assassiné, le trône de Juda revint à un roi de 8 ans, né en -640 . Dès qu'il fut en âge de régner par lui-même, Josias revint avec vigueur à la politique religieuse d'Ezéchias .

 

4 - Le roi Josias impose le monothéisme dans le royaume de Juda

Le règne de ce roi, une fois passé le temps de régence, constitue le tournant décisif dans l'instauration du monothéisme nationaliste hébreu et le point de départ de la rédaction des textes bibliques. Ces textes connurent des versions différentes, car leur écriture s'échelonnera sur plusieurs dizaines d'années. On sait que les rédactions en furent plusieurs fois modifiées au gré des développements politiques, mais on ne possède aucune trace des diverses versions.

En effet, les conséquences de la chute du Royaume de Samarie et les importants développements économiques et sociaux qui se produisirent dans le Royaume de Juda s'accompagnèrent d'un radical changement d'attitude de la hiérarchie religieuse du temple de Jérusalem. Le déclin de l'empire assyrien laissera les mains libres à Josias pour procéder à une puissante centralisation des pouvoirs dans tous les domaines. C'est ainsi qu'il imposera avec une poigne de fer de profondes religieuses, tant dans son royaume de Juda qu'en Samarie, le déclin de l'Assyrie lui ayant permis de prendre le contrôle de cette province.

Josias et les lévites de son entourage qualifièrent d'impies les nombreux cultes particuliers qui continuaient d'être pratiqués tant au nord qu'au sud. Les sanctuaires périphériques furent détruits et le dieu Elohim des Samaritains disparaîtra au profit de Jahvé. Josias "ordonna […] de retirer du sanctuaire de Jahvé tous les objets de culte qui avaient été faits pour Baal, pour Asheraet pour toute l'armée du ciel […]. Il supprima les faux prêtres que les rois de Juda avaient installés et qui sacrifiaient […] à Baal, au soleil, à la lune, aux constellations et à toute l'armée du ciel. […] Il démolit la demeure des prostituées sacrées, qui était dans le temple de Jahvé"

Un monothéisme rigoureux et intransigeant devint progressivement la norme. Ce fut la grande réforme jahviste de Josias centrée sur un seul lieu de culte légitime : le temple de Jérusalem. La reprise en mains religieuse et politique fut favorisée par un affaiblissement de l'empire assyrien en butte, de son côté, à des attaques des Mèdes et des Scythes. D'ailleurs sa capitale, Ninive, sera prise en -612.

La restauration amorcée par le grand-père de Josias, Ezéchias, fut poursuivie et amplifiée. Elle s'est accompagnée de l'élaboration d'une orthodoxie tatillonne, fourmillante de rites cultuels imposés non seulement aux habitants de Juda, mais également à tous les israélites qui étaient demeurés dans le nord sous la férule assyrienne.

Certains biblistes parlent à ce propos de "naissance du monothéisme" et de la "civilisation judéo-chrétienne". Ce sont des affirmations aussi audacieuses qu'erronées comme le révèle la plus ancienne tradition égyptienne figurant dans Le Livre des morts.

L'idée d'un monothéisme universel existait deux millénaires avant que les prêtres-lévites du temps de Josias la théorisent et la rapetissent au profit d'une seule tribu. "Tu es l'unique, le Dieu des tout premiers commencements du temps, l'héritier de l'immortalité, par toi seul engendré, tu t'es toi-même donné naissance ; tu as créé la terre et a fait l'homme" est-il écrit dans Le Livre des Morts égyptien dont les manuscrits furent trouvés dans les tombes de pharaons ayant vécu 2600 av. J.-C, soit 2000 ans avant la réforme de Josias.

" Tourne vers moi ta face Soleil levant
qui éclaire nos deux royaumes de ta beauté.
Toi, la lumière des hommes,
Tu chasses les ténèbres de l'Egypte
Tu as la même apparence que : " ton père Rê "
qui se lève chaque matin au ciel.
Tes rayons pénètrent jusqu'au fond des cavernes obscures
et aucun endroit n'est privé de ta splendeur
Tu entends les paroles et langages de tous pays,
car tu as ... des millions d'oreilles !
Ton oeil est plus brillant que les étoiles du ciel
Ta vue est meilleure que celle du soleil.
Même ce que prononce celui qui se cache dans la caverne
parvient jusqu'à tes oreilles,
et si l'on fait quelque chose de caché,
ton oeil le verra néanmoins,
fils aîné du Dieu Maître de l' Univers … ".

 

 

Dés que l'écriture fut décryptée, les premiers égyptologues - Erik Hornung Eugène Grébaut, ou Auguste Mariette - admirent que "les multiples dieux égyptiens ne sont qu'une des manifestations possibles de l'Unique, du Suprême". En 1885 l'allemand Carl Lepsius écrira dans le premier volume de son oeuvre intitulée La religion et la mythologie des anciens Egyptiens : "J'exprime la conviction que dès les premiers temps, les Egyptiens adoraient le Dieu unique, anonyme, incompréhensible, Eternel dans sa plus haute pureté..."

Ainsi, Atoum, Rê, Ptah, Amon, Aton, Neith, Isis et Osiris ne sont que les représentants locaux et temporaires du Grand Dieu Eternel qui régit l'Univers avec ses trois principes : amour, justice et vérité.

Une forme de monothéisme existait également dans l'empire assyrien: selon un mode de fonctionnement religieux très proche de celui de la religion égyptienne, les dénominations particulières des divinités n'étaient que des aspects ou des fonctions du même dieu Mardouk:

 

"Urash est Mardouk de la plantation
Lugalidda est Mardouk de l'abîme
Ninurta est Mardouk du sommet
Zabada est Mardouk de la guerre
Enlil est Mardouk de la seigneurerie et de la consultation
Nabu est Mardouk de la comptabilité
Sin est Mardouk qui illumine la nuit
Shamash est Mardouk de la justice
Adad est Mardouk de la pluie
Tishpak est Mardouk des troupes
Shuqamuna est Mardouk qui contient."

(Cité par Liverani, p.281)

............................................................................................................................................................................................Mardouk

 

Le christianisme retrouvera ce mécanisme avec, par exemple, l'apparition d'innombrables Vierges Marie locales, mais chaque fois sous les formes et des vêtements spécifiques: on aura ainsi la Vierge de Lourdes, celle de la Salette, de Fatima, de Czestochowa, de Medjugorge, etc, pour n'évoquer que les plus célèbres en Occident, soit plus d'une cinquantaine d'avatars dans le monde entier. Mais toutes ces Vierges Marie sont réputées n'être qu'une seule et même mère de Jésus-Christ.

 

5 - La rédaction du Deutéronome

Le Deutéronome, cinquième Livre actuel de la Thora , mais rédigé en premier, prenait pour modèle les codes de vassalité assyriens : Jahvé sera le maître d'Israël comme Mardouk représenté par l'empereur était le maître de l'empire assyrien.

Du point de vue de la politique intérieure et du prestige de la Judée de l'époque, Josias fut son seul grand roi. C'était un homme politique avisé. Il avait compris que théologie et politique sont les deux faces d'un même pouvoir et qu'un gouvernement fort exige une unité psychique sans faille, qui peut se résumer par le triptyque : un seul Dieu, Jahvé, un seul sanctuaire, celui du Temple de Jérusalem, un seul pouvoir centralisé autour celui du roi. "Gouverner, c'est régner sur les imaginations", dira Necker. Cette phrase aurait pu être la devise de Josias.

Tous les pouvoirs forts suivirent d'ailleurs cette même politique d'unité nationale qui va de pair avec l'unité des imaginaires religieux. Les rois espagnols expulsèrent de leur royaume les juifs, même convertis au catholicisme, et les protestants et Louis XIV imposa une stricte orthodoxie religieuse en révoquant l'édit de Nantes qui accordait le droit de culte aux protestants et revint sur sa politique de tolérance des débuts de son règne à l'égard des juifs.

Les lévites du Temple s'attachèrent à cimenter les énergies et les imaginaires; et pour cela, de conserve avec le pouvoir du roi, ils conçurent et commencèrent à rédiger une grande saga destinée à donner naissance à un nationalisme susceptible de résister victorieusement à un empire assyrien déclinant. Il fallait galvaniser le peuple en lui offrant des modèles héroïques susceptibles de susciter une émulation dans la population. Les "aventures" de Moïse, de David, de Salomon, de Josué furent scénarisées comme des peplums hollywoodiens avant la lettre et contiennent le même pourcentage de vérité historique.

En même temps l'union mentale du peuple fut subsumée par l'introduction dans les récits de la notion de "peuple élu". Un grand objectif nationaliste lui fut présenté: la conquête d'une "terre promise". Il faut garder présent à l'esprit que les premiers livres du Deutéronome constituent une littérature de résistance rédigée dans un objectif politique immédiat, celui de mobiliser et d'unifier les énergies de la nation.

Il faut reconnaître également que les lévites du Temple étaient déjà pourvus d'un solide sens de la communication, dont on verra que leurs successeurs feront merveille au XXe siècle. Un stratagème digne de l'ampoule de saint Janvier à Naples dont le sang coagulé se liquéfie à date fixe ou de la nourriture avalée par la statue de Bel des Assyriens dont parlera le prophète Daniel, fut mis au point. Au cours de travaux dans les souterrains du Temple, "on" découvrit un livre "oublié de tous" qui était censé contenir une version ancienne d'un "Livre de la Loi" et qui serait une version originelle du Deutéronome.

A une époque où l'écriture était peu pratiquée en Palestine et les "textes écrits" aussi rares qu'une pépite d'or dans le désert de Gobi, cette "découverte" présente toutes les caractéristiques d'une ruse destinée à donner une réalité quasi miraculeuse et une confirmation divine à ladite "découverte".

"On voit d'emblée l'expédient, écrit Mario Liverani: retrouver un manuscrit " antique " pour conférer tout le poids de la tradition antique et son autorité à ce qui devait être une réforme novatrice. Mais il est surtout important de constater la coïncidence temporelle de cette réforme avec le déclin de l'autorité impériale assyrienne. Bref, Josias saisit l'opportunité de remplacer une dépendance et une fidélité promises au seigneur terrestre, l'empereur, par une dépendance et une fidélité au seigneur divin, Jahvé . " (Liverani, p. 238)

Dans le Deutéronome, l'épisode est ainsi rapporté:

"Le grand prêtre Hilqiyyahu dit au secrétaire Shaphân : "J'ai trouvé le livre de la Loi dans le Temple de Yahvé." Et Hilqiyyahu donna le livre à Shaphân, qui le lut. Le secrétaire Shaphân vint chez le roi et lui rapporta ceci : "Tes serviteurs, dit-il, ont fondu l'argent qui se trouvait dans le Temple et l'ont remis aux maîtres d'oeuvres attachés au Temple de Yahvé. Puis le secrétaire Shaphân annonça au roi : "Le prêtre Hilqiyyahu m'a donné un livre" et Shaphân le lut devant le roi." (2R 22 , 8-10)

La profonde réforme religieuse de Josias donna naissance à une religion qui se prêtait à une interprétation férocement nationaliste. Car, à partir de récits, de légendes, de mythes - y compris de mythes appartenant aux peuples voisins comme celui de la découverte du nourrisson Moïse sur le Nil - à partir de débris d'anciennes coutumes, de chants, de poèmes transmis oralement de génération en génération depuis des siècles ou de quelques récits fragmentaires, les lévites du Temple recréèrent une histoire nationale héroïque et glorieuse entièrement inventée, comme le révèlent les recherches archéologiques récentes.

Voir: Aux sources du sionisme : La Bible et l'invention de l'histoire d'Israël

Ils y intégrèrent la prise en compte des préoccupations politiques et territoriales provoquées par les conflits contemporaines avec les empires ou les tribus voisins et notamment la nécessité de conquérir les territoires limitrophes . C'est pourquoi figure dans le texte, sous forme d'injonctions du Dieu, toute la masse des ambitions et des frustrations du royaume de Juda de l'époque face à ses voisins et rivaux immédiats dont il lorgnait les terres et face aux deux puissants empires dont il se sentait menacé : l'Egypte d'un côté et l'Assyrie, de l'autre.

Les petits royaumes de la région du temps de Josias ( Source Wikipedia)

L'objectif politique n'était pas aisé à atteindre. Afin de galvaniser les énergies, des incitations aux crimes et aux génocides des populations voisines sont exprimées dans le Deutéronome de la manière la plus crue et la plus réaliste . Comme toujours en pareil cas, c'est aux sentiments les plus racistes et les plus xénophobes que le pouvoir politique et son bras séculier font appel.

C'est pourquoi le Jahvé créé par les prêtres Judéens est évidemment le reflet du psychisme des lévites du temps de Josias et du roi lui-même. Ce Jahvé-là est leur image au miroir. En auteurs d'un roman national, ils ont dessiné en creux leur propre silhouette et en ont fait la bouche d'ombre de leur propre mentalité. Mais ils n'auraient pas pu l'imposer si elle n'avait pas correspondu à la mentalité du peuple.

Car le Deutéronome est non seulement un code religieux implacable, il est également une manière de code civil. Il prescrit l'observance des fêtes nationales (la Pâque, les Tabernacles), il interdit les "mariages mixtes" et impose la protection des faibles et des indigents, mais uniquement à condition qu'ils fissent partie de la communauté.

Et que font dire les lévites du Temple à ce Jahvé-là dans le Deutéronome?

"Lorsque Jahvé ton Dieu, aura supprimé les nations chez lesquelles tu vas pour les déposséder devant toi, quand tu vas pour les déposséder devant toi, quand tu les auras dépossédées et que tu habiteras dans leur pays… " [Dt 12, 29]

Et voilà décrite la situation du peuple palestinien dépossédé par des colons venus d'ailleurs. Mais il ne suffit pas de voler les autres peuples, Jahvé prescrit de les humilier, avant de les exterminer:

"Sache aujourd'hui que l'Éternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi comme un feu dévorant, c'est lui qui les détruira, qui les humiliera devant toi; et tu les chasseras, tu les feras périr promptement, comme l'Éternel te l'a dit." (Dt IX , 3).

Les 80 millions d'Egyptiens et les Jordaniens devenus des quasi vassaux du petit Israël qui dirige leur politique extérieure, en savent quelque chose. Jahvé est le Dieu de la guerre d'un petit Etat qui cherche désespérément à étendre son territoire .

"Mais dans les villes de ces peuples dont l'Éternel, ton Dieu, te donne le pays pour héritage, tu ne laisseras rien vivre de ce qui a souffle de vie. Car tu devras les vouer à l'anathème, les Hittites, les Amoréens, les Cananéens, les Périzzites, les Hivvites, et les Jébusiens, selon ce que t'a commandé Jahvé ton Dieu, te l'a ordonné…. " [Dt 20,16-18]

"Jahvé me dit : Vois, j'ai commencé de livrer Sihon et son pays à ta merci. [...] Sihon sortit à notre rencontre lui et tout son peuple pour le combat. Jahvé, notre Dieu, nous le livra, et nous le battîmes, lui et ses fils, et tout son peuple. Nous nous emparâmes alors de toutes ses villes, et nous vouâmes chaque ville à l'anathème, hommes, femmes et enfants, nous n'avons pas laissé de survivant. C'est seulement le bétail que nous prîmes pour nous en butin." [Dt, 2, 31- 36]

" Og Roi du Bachân sortit à notre rencontre, avec tout son peuple, pour nous combattre à Edréi. Jahvé me dit: ne le crains pas, car je l'ai livré entre tes mains, ainsi que tout son peuple. ; nous le battîmes au point de ne laisser aucun survivant . Nous nous emparâmes de toutes ses villes .(…) Nous les vouâmes à l'anathème. (…) Mais tout le bétail et les dépouilles des villes, nous les prîmes pour nous en butin." [Dt, 3, 1-8 ]

Comme on le voit, Jahvé est un Dieu pousse-au-crime à l'égard des peuples voisins. Il possède, en outre, un œil de pilleur de ruines et de maquignon et n'oublie jamais de mettre la main sur le bétail .

" Lorsque l'Eternel, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, et qu'il chassera devant toi beaucoup de nations, les Héthiens, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens,les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi; lorsque l'Eternel, ton dieu, te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les voueras à l'anathème, tu ne traiteras point d'alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce. Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples, tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras pas leurs filles pour tes fils; car ils détourneraient de moi tes fils, qui serviraient d'autres dieux, et la colère de l'Eternel s'enflammerait contre vous: il te détruirait promptement. " [Dt, 7, 1-5]

Par l'intermédiaire de ses hécatonchires disséminés dans les pays occidentaux, Israël a efficacement poussé l'Amérique à détruire l'Irak. L'orgueilleuse Babylone delenda est deux millénaires après la déportation des Judéens. Ninive n'est plus qu'un tas de ruines. Seule la Perse résiste encore malgré les efforts déployés par les innombrables petites mains qui oeuvrent dans les chancelleries occidentales. La vengeance est un plat qui se mange froid. Après une parenthèse de deux millénaires, l'Israël d'aujourd'hui prend sa revanche sur les vainqueurs du roi Josias.

Car Jahvé est un tyran cruel. Il n'éprouve pas une ombre de pitié pour les vaincus et préconise l'extermination des prisonniers.

"Tu voueras à l'anathème tous les peuples que l'Eternel, ton Dieu, va te livrer, tu ne jetteras pas sur eux un regard de pitié [...] L'Eternel, ton Dieu, enverra même les frelons contre eux, jusqu'à la destruction de ceux qui échapperont et qui se cacheront devant toi. [...] L'Eternel, ton Dieu, te les livrera; et il les mettra complètement en déroute, jusqu'à ce qu'elles soient détruites." [Dt, 7, 16, 20-25]

Un Jahvé génocidaire est censé donner les conseils les plus pervers : surtout ne pas "achever" immédiatement les vaincus et en bloc, mais les exterminer doucettement, hypocritement, par petits paquets. On voit que la directive biblique est aujourd'hui consciencieusement appliquée à Gaza. L'Israël actuel s'est employé à "créer une grande panique" d'entrée de jeu, en procédant à un bombardement massif producteur d'un grand massacre. Puis il a bouclé hermétiquement le plus gigantesque ghetto jamais créé sur la planète et a condamné les survivants à une misère physique et psychique destinées à les anéantir à petit feu. Les nombreux produits chimiques mortifères déposés dans le sol lors des explosions d'armes prohibées par les lois internationales, mais employées sans vergogne par cet Etat, accélèreront le délabrement physique des habitants. Pour faire bonne mesure, l'Etat disciple des conseils des lévites enverra ses frelons bibliques sous la forme de drones vrombissants et meurtriers.

" Et même le seigneur ton Dieu leur enverra le frelon jusqu'à la disparition de ceux qui resteraient et se cacheraient devant toi. Ne tremble pas devant eux, car il est au milieu de toi, le seigneur ton Dieu, un Dieu grand et terrible. Le seigneur ton Dieu chassera ces nations devant toi peu à peu : tu ne pourras pas les achever aussitôt, car autrement les animaux sauvages deviendraient trop nombreux contre toi. Pourtant le Seigneur ton Dieu te livrera ces nations et jettera sur elles une grande panique jusqu'à ce qu'elles soient exterminées. Il livrera leurs rois entre tes mains, tu feras disparaître leur nom de sous le ciel ; aucun ne tiendra devant toi, jusqu'à ce que tu les aies exterminés. " [Dt 7,20-25]

Même le rêve de domination mondiale est théorisé :

"Écoute, Israël! Tu vas aujourd'hui passer le Jourdain, pour te rendre maître de nations plus grandes et plus puissantes que toi [...] d'un peuple grand et de haute taille, les enfants d'Anak [...] Sache aujourd'hui que l'Eternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi comme un feu dévorant; c'est lui qui les détruira, qui les humiliera devant toi; et tu les chasseras, tu les feras périr promptement, comme l'Eternel te l'a dit." [Dt 9, 1-4]

Le Deutéronome n'est pas le seul "Livre" qui contienne ce genre d'incitations aux meurtres et aux pillages. Des encouragements au génocide ainsi que d'innombrables anathèmes, préludes à des exterminations pullulent dans les textes rédigés ultérieurement par d'autres lévites, mais toujours dans le même esprit. Le Lévitique, les Nombres, Josué ou Les Rois sont remplis d'exhortations du même style.

Les ravages provoqués dans les psychismes durant des siècles par des commandements haineux à l'égard des "non-élus" et attribués à un Dieu colérique, vindicatif, injuste et cruel aboutiront l'épisode humainement troublant d'un groupe de rabbins sautillant joyeusement en se tenant la main au spectacle de l'armée de leur Etat faisant frire les enfants de Gaza avec des bombes au phosphore blanc. Des familles entières pique-niquaient joyeusement sur les collines en contemplant le spectacle de Gaza en flammes. Les fours crématoires portatifs - et tout-en-un - constituent un indéniable progrès technologique.

Rabbins faisant la ronde en regardant brûler Gaza

D'ailleurs, le Jérusalem Post rapporte que l'ancien Grand Rabbin Sépharade Mordechai Eliyahu a décrété "qu'il n'y avait absolument aucune interdiction morale contre le massacre indiscriminé de civils lors d'une offensive massive militaire potentielle à Gaza ayant pour but d'arrêter les lancements de roquettes" Ce rabbin préconisait déjà en 2007 d'envoyer " un tapis de bombes sur Gaza ". (The Jerusalem Post 30/05/07 ) Son gouvernement l'a si bien entendu qu'il s'est livré à Gaza, entre le 27 décembre 2008 et le 16 janvier 2009, au massacre digne des descriptions figurant dans le Deutéronome. Ce rabbin ou un autre sont peut-être en train rédiger un nouveau chapitre relatant ce bel exploit du "peuple élu".

Le rapprochement entre les recommandations de la Bible et les actuelles incitations au génocide des habitants de Gaza et de la Palestine occupée tout entière est d'autant plus pertinent que le Jerusalem Post a rapporté que ce rabbin avait adressé, au premier ministre d'alors, Ehud Olmert, une missive dans ce sens. Pour ce faire, il s'est précisément fondé sur l'autorité des textes bibliques. La lettre avait été publiée dans un journal hebdomadaire distribué dans toutes les synagogues d'Israël. L'article déclarait qu' "Eliyahu avait écrit que selon l'éthique juive de guerre, une ville entière est tenue collectivement responsable pour la conduite immorale d'individus. A Gaza, l'ensemble de la populace est responsable parce qu'elle ne fait rien pour arrêter le tir de roquettes Quassams."

Le fils d'Eliyahu, Schmuel Shapira, lui-même Grand Rabbin de Safad, avait surenchéri sur les déclarations de son père et déclaré que "s'ils n'arrêtent pas après que nous en aurons tué 100, alors nous devons en tuer un millier". Il a ajouté "et s'ils n'arrêtent pas, nous devons en tuer 100 000, même un million. Tout ce qu'il faut pour qu'ils arrêtent".

Victimes offertes au Moloch israélien

Naturellement, il ne vient pas à l'esprit de ces rabbins dont le psychisme est demeuré celui des lévites du temps de Josias, que lui-même, son fils, et l'Etat d'Israël tout entier sont tout simplement des voleurs et des intrus, que leurs rapines sont un butin de guerre illicite aux yeux du droit international actuel et que leur "éthique" n'est que la manifestation d'un barbarie primitive. Mais ces individus-là ont bloqué leur imaginaire au VIIe siècle avant notre ère et sont imperméables aux règles juridiques et morales actuelles. C'est devant des réactions comme celles-là qu'on s'aperçoit que l'humanité a tout de même accompli quelques progrès moraux en deux mille ans - pas toujours dans les faits, mais au moins dans les principes.

Le journal Le Temps rapporte qu'une française installée depuis 2001 dans les territoires volés aux Palestiniens déclarait sans complexes au journaliste du quotidien helvétique: "Ce qui compte dans notre milieu, ce n'est pas ce que disent Benyamin Netanyahou et Barack Obama, mais ce que Dieu ordonne de faire pour préserver notre caractère juif. Le reste, ce n'est pas notre problème."

Mais pourquoi ces rabbins père et fils n'actualiseraient-ils pas le Deutéronome? Je propose même mon aide bénévole pour présenter de manière "biblique" les récents massacres de Gaza. Rien de plus facile:

"Jahvé me dit: 'Vois, j'ai livré Gaza et son pays à ta merci. Tu ne traiteras pas d'alliance avec Gaza, tu ne lui feras pas grâce. Tu regarderas la ville souffrir, saigner et mourir et tu te réjouiras, car ses habitants ne sont pas fidèles à ma loi. Sache qu'aujourd'hui, Jahvé, ton Dieu marche devant toi. Pour un juif tué, tu en tueras cent mille. Le roi de Gaza avait fait envoyer quelques projectiles sur nos villes. Jahvé notre Dieu arma notre bras de colère et nous le livra, lui et tout son peuple. Nous nous emparâmes de toutes ses villes, et nous vouâmes chaque ville à l'anathème, hommes, femmes et enfants. Nous avons laissé des survivants afin qu'ils témoignent de la grandeur de Jahvé notre Dieu, qu'ils expient leur crime et qu'agonisent dans les ruines . Nous n'avons pas pris de dépouilles dans les villes de la province Gaza, car Jahvé nous avait déjà permis de tout voler. La massue de Jahvé réduira le reste de Gaza en poussière."

C'est, en effet, un jeu d'enfant d'attribuer ses propres turpitudes au Dieu de sa tribu.

On comprend mieux, à partir de cet arrière-monde biblique, pourquoi la soldatesque israélienne se livre sans états d'âme, aux pires exactions et aux pillages des domiciles des populations autochtones dans les territoires qu'elle occupe. Dans son Histoire du peuple d'Israël, Ernest Renan écrit, à propos du nationalisme barbare inventé par les écrits du Deutéronome : "Israël n'est pas le seul peuple pour qui l'adoption d'un dieu protecteur ait été une déchéance. (…)Jahvé n'est pas juste ; il est d'une partialité révoltante pour Israël, d'une dureté affreuse pour les autres peuples. Il aime Israël et hait le reste du monde. Il tue, il ment, il trompe, il vole pour le plus grand bien d'Israël. Et pourquoi, vraiment, serait-ce ce dieu particulier qui aurait fait le ciel et la terre?" (t. 1, p.175)

Cependant, du point de vue de la politique générale du Royaume de Juda, la réforme de Josias fut une réussite éclatante. Ce petit territoire ne sera plus jamais aussi prospère économiquement et aussi unifié mentalement qu'il le fut à cette époque. Le désastre ne se fera sentir qu'au fil des siècles, lorsque le groupe humain qui vénère ce Dieu-là sera incapable de s'assimiler à tous les Etats dans lesquels le conduira son errance. Car les notions de "peuple élu" et de "terre promise" introduites dans des textes et interprétées au sens le plus littéral, le plus matériel et le plus grossier, créèrent entre ce peuple et le reste de l'humanité une barrière psychique aussi hermétique que la ceinture de Van Hallen autour de la terre.

 

6 - Le virus morbide de " peuple élu "

Le mythe les plus puissant du judaïsme est, en effet, celui de "peuple élu" de son dieu, c'est cette élection qui fait le juif, c'est par rapport à ce mythe qu'il se définit face aux autres peuples .

"Si Jahvé s'est attaché à vous et vous a choisis, ce n'est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples: car vous êtes le moins nombreux d'entre tous les peuples. Mais c'est par amour pour vous et pour garder le serment juré à vos pères ". (Dt 7,7-8)

Cependant, cette élection n'est pas gratuite, elle repose sur des devoirs et des obligations rituelles, mais surtout sur des promesses de prospérité pour les "élus" et de menaces pour les nations qui s'opposeraient au chouchou du dieu. Il s'agit donc d'un donnant-donnant matériel qui s'apparente à une transaction commerciale.

" Je ferai de toi une grande nation, et Je te bénirai et rendrai ton nom grand ; et tu seras une source de bénédictions pour les peuples. Je bénirai ceux qui te bénissent et maudirai ceux qui te maudissent ; et par toi, toutes les familles de la Terre seront bénies". (Genèse 12,2)

Or, tous les peuples sont "élus" par leur dieu: les Egyptiens se vivaient comme élus par le dieu Râ, les Romains par Jupiter, les Grecs par Gaia, les Germains par Wotan, les Assyriens par Mardouk, les musulmans se vivront élus par Allah et les chrétiens par le Dieu de la Croix. Mais l'originalité de l' "élection" que se sont inventée les Hébreux vient de ce qu'elle est matérialisée par un territoire et par des récompenses concrètes que leur dieu aurait réservés à eux seuls. Un rejet violent, absolu et quasi animal de tout étranger au groupe en est le corollaire. Elle pose les bases d'un nationalisme sectaire et de son corollaire, la xénophobie et le racisme.

Car le Jahvé du premier Deutéronome se présente comme un Dieu cruel et raciste qui n'offre à ses adorateurs que des perspectives de rapines et de guerre. C'est dans ce contexte psychologique qu'il faut situer la phrase d'Attali dans son interview : "Pour un juif, la pauvreté est insupportable ". Dans cet univers, la pauvreté est vécue comme le signe de la malédiction divine.

Voir : Du Système de la Réserve fédérale au camp de concentration de Gaza - Le rôle d'une éminence grise: le Colonel House

Il est impossible de savoir comment est né un sentiment aussi puissant de rejet de l'étranger au groupe. A partir des péripéties de l'histoire antique, telle qu'évoquée ci-dessus dans ses grandes lignes, on peut imaginer qu'un petit groupe humain coincé entre deux empires conquérants et rivaux, mais ambitieux et énergique, soumis à des vagues périodiques d'invasions tantôt de l'un, tantôt de l'autre, en rivalité aiguë avec sa propre province du Nord, a éprouvé un besoin d'autant plus puissant de se serrer les coudes, qu'il s'agissait pour lui d'une question de survie nationale. Car le simple énoncé d'une histoire qui répond aux règles de l'historiographie moderne prouve qu'un véritable Etat hébreu n'a existé de manière significative dans l'histoire mondiale qu'entre les règnes d'Ezéchias et de Josias, c'est-à-dire durant à peine un siècle.

C'est précisément après la mort de ce seul roi judéen qui laissa une trace dans l'historiographie de la région, puis durant les cinquante ans de captivité à Babylone et les années qui suivirent, que furent rédigés les récits bibliques principaux. Mais il faudra attendre le retour de captivité pour que soient réintroduites dans les textes des notions de morale universelle. "La fin de l'indépendance politique, la destruction du Temple, la déportation dans des lieux étrangers ont mis un terme … à une participation ensemble de la communauté au culte officiel. (…) C'est ainsi que se créèrent les conditions pour l'avènement d'une religion personnelle, intérieure, moins liée aux cérémonies publiques, mais fondée au contraire sur des valeurs éthiques." (Liverani, p.283)

Ainsi les rabbins orthodoxes Naturei Karta proclament haut et fort que, de même que dans toutes les religions de la terre, "l'alliance" avec Dieu n'est que spirituelle quitte à passer outre aux passages qui n'ont rien de "spirituel".

"Écoute, Israël, l'Éternel, notre Dieu, l'Éternel est UN. Béni soit à jamais le nom de Son règne glorieux.Tu aimeras l'Éternel ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes moyens. Que les commandements que je te prescris aujourd'hui soient gravés dans ton cœur " (Dt, 6,4)

Animés d'un esprit véritablement généreux et sensibles à l'injustice dont sont victimes les Palestiniens, ces rabbins sont toujours au premier rang lors des nombreuses manifestations auxquelles ils participent inlassablement aux côtés des défenseurs des droits des Palestiniens. Ils proclament haut et fort que "tout au long de leur histoire, les sionistes ont eu recours à l´intimidation, à la guerre, au nettoyage ethnique et à un terrorisme soutenu par l´Etat pour réaliser leurs objectifs. Voilà ce qu´est, a été et continue d´être l´agenda criminel de ce mouvement sioniste. Mais au-delà de ces crimes épouvantables, ils osent prétendre que ces actions infâmes sont faites au nom de la sainteté, au nom du Tout-Puissant, au nom du Judaïsme et des Juifs! "

Manifestation des rabbins de Naturei Karta

.Aux âmes spirituelles, tout est spirituel, quitte à trouver des interprétations allégoriques aux récits ou aux exhortations les plus cruels. Les courageux rabbins de Naturei Karta en sont un exemple vivant. Cependant, c'est le texte pris dans son acception la plus littérale et la plus vulgaire qui fut retenu par la totalité des hébreux antiques. Les rabbins père et fils cités ci-dessus, les 94% d'Israéliens qui ont soutenu le massacre de Gaza et fêté leurs soldats assassins, la grande majorité de la diaspora juive et des dirigeants comme Liberman, Barak, Livni, Netanyahou ou le général Ashkenazi n'ont pas d'états d'âme moraux. Il suffit de les regarder. Ce sont des laïcs, mais pour ces têtes politiques, les prescriptions bibliques sont une arme supplémentaire sur laquelle ils s'appuient afin de justifier leur politique d'expansion coloniale.

 

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Une brochette représentative de dirigeants sionistes actuels: Ehud Barak, Avigdor Liberman, Tzippi Livni, Benjamin Netanyahou, le Général Askhenazi

"Une photo c'est une griffe … contre l'oubli, l'impunité, l'injustice et l'ingratitude." Chahid Slimani

7 - Qu'est-ce que la " Terre promise " ?

De nombreux versets du Deutéronome, de la Genèse, de l'Exode, des Nombres, du livre de Josué décrivent les limites d'un territoire qu'un notaire divin aurait "promis" à un groupe de fuyards-fantômes, conduits par un guide spirituel imaginaire, qui a confié l'achèvement de sa mission à un chef de guerre fictif, lequel a réussi l'exploit de faire s'écrouler les murailles d'une ville qui n' en avait pas à l'époque supposée des évènements.

Voir: Aux sources du sionisme : La Bible et l'invention de l'histoire d'Israël

Nous sommes donc bien dans le même cas de figure que dans le récit des aventures d'Enée auquel la légende prête une expérience galante avec une reine qui vécut quatre cents ans après lui. Tous les peuples se racontent des histoires sous la forme d'un roman fondateur. Des légendes d'Enée existaient avant Virgile, des légendes sur Moïse ou David existaient avant que les prêtres de Josias, utilisant les méthodes romanesques classiques de dilatation de telle partie de la légende ou d'omission de péripéties inopportunes, produisissent un récit cohérent et adapté au but nationaliste recherché.

L'existence d'une "promesse" d'un Dieu notarial est présente dès les premiers versets dans la rédaction du premier livre par les scribes de Josias. On en trouve la trace à trois reprises dans le Deutéronome . Dès le premier chapitre, il est dit:

"Tournez-vous, et partez, allez à la montagne des Amorrhéens et chez tous leurs voisins, dans la plaine, dans la montagne, et dans le pays plat, et dans le midi, et sur le littoral de la mer, au pays des Cananéens et au Liban, jusqu'au grand fleuve, le fleuve Euphrate." (Dt 1,7)

Et un peu plus loin :

" Vous avez atteint la montagne des Amorrhéens que Jahvé notre Dieu nous donne. Vois, Jahvé ton Dieu a livré ce pays à ta merci ; monte, prends-en possession, selon ce que t'a dit Jahvé , le Dieu de tes pères. " ( Dt 1, 20-21)

On voit qu'à l'origine, la surface de ce fameux territoire couvrait quasiment le monde connu de l'époque dans son ensemble, l'Egypte mise à part: il s'agit, globalement du territoire déjà occupé par les Judéens de Josias, augmenté d'un important prolongement jusqu'en Mésopotamie avec l'Euphrate pour frontière, le territoire des Pharaons leur paraissant visiblement d'autant plus inaccessible, même en imagination, qu'il était protégé par la frontière naturelle de la mer Rouge.

Victimes de vagues d'invasion successives venant principalement des empereurs assyriens, puis Babyloniens, Sargon II puis Sennacherib , les Judéens rêvaient de vengeance et s'imaginant à leur tour des envahisseurs, ils firent proférer à leur Dieu le message qu'ils souhaitaient entendre et qu'ils auraient voulu mettre en action.

Dans le verset 11,24 du Deutéronome, le message est géographiquement plus ambigu , mais psychologiquement plus clair:

"Tout lieu que foulera la plante de votre pied sera à vous : votre limite sera depuis le désert et le Liban, depuis le fleuve, le fleuve Euphrate, jusqu'à la mer d'occident s'étendra votre territoire ". (11,24)

Si la fameuse "terre promise" s'étend à "tout lieu que foulera la plante de vos pieds", cela signifie bien que Jahvé offre la surface totale de terre à son "peuple élu ", pour peu qu'il s'y établisse et les lieux énumérés ne sont là que pour matérialiser le désir et concrétiser la connaissance de la mappemonde.

Les scribes postérieurs qui rédigèrent, après l'exil à Babylone, les chapitres suivants de la Torah ainsi que les prophéties d'Ezéchiel, sont beaucoup plus diserts. Mais l'accumulation des précisions géographiques, si elle révèle une connaissance plus fine de la topologie des lieux, rétrécit l'espace réservé au "peuple élu" alors que le Deutéronome l'avait laissé ouvert à l'infini avec son "tout lieu que foulera la plante de vos pieds". Visiblement, les Hébreux avaient réévalué leurs ambitions à la baisse ou peut-être avaient-ils pris conscience de manière plus réaliste des limites de leurs forces. Néanmoins, la surface qu'ils s'attribuent en rêve représente toujours entre vingt à cinquante fois, selon les versions, celle du petit territoire sur lequel ils ont toujours été confinés.

Comme les "Livres" sont depuis lors rangés selon la chronologie supposée du déroulement des évènements et non selon la chronologie réelle de leur rédaction, ce sont les récits plus récents qui décrivent les frontières avec la plus grande minutie . Cette minutie même imprime dans les cerveaux l'impression qu'il s'agit d'un territoire réel bien délimité. En même temps, la précision agit d'une manière hypnotique et finit par imposer la sorte d'évidence que ce peuple possèderait un destin exceptionnel qui ne pourrait se manifester que dans un seul endroit bien précis de la planète et nulle part ailleurs.

" L'Éternel parla à Moïse, et dit: Donne cet ordre aux enfants d'Israël, et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays de Canaan, ce pays deviendra votre héritage, le pays de Canaan, dont voici les limites. Le côté du midi commencera au désert de Tsin près d'Édom. Ainsi, votre limite méridionale partira de l'extrémité de la mer Salée, vers l'orient ; elle tournera au sud de la montée d'Akrabbim, passera par Tsin, et s'étendra jusqu'au midi de Kadès Barnéa ; elle continuera par Hatsar Addar, et passera vers Atsmon ; depuis Atsmon, elle tournera jusqu'au torrent d'Égypte, pour aboutir à la mer. Votre limite occidentale sera la grande mer : ce sera votre limite à l'occident. Voici quelle sera votre limite septentrionale : à partir de la grande mer, vous la tracerez jusqu'à la montagne de Hor ; depuis la montagne de Hor, vous la ferez passer par Hamath, et arriver à Tsedad ; elle continuera par Ziphron, pour aboutir à Hatsar Énan : ce sera votre limite au septentrion. Vous tracerez votre limite orientale de Hatsar Énan à Schepham ; elle descendra de Schepham vers Ribla, à l'orient d'Aïn ; elle descendra, et s'étendra le long de la mer de Kinnéreth, à l'orient ; elle descendra encore vers le Jourdain, pour aboutir à la mer Salée. Tel sera votre pays avec ses limites tout autour. " (Nombres, 34,1-12)

Comme on le voit, Jahvé est un fin cartographe!

Grand Israël, représentation de 1695

C'est pourquoi un Etat qui se dit laïc comme l'actuel Etat d'Israël et qui obéit au rituel superficiel des démocraties reste en réalité une crypto-théocratie imprégnée de la certitude indéracinable que la terre qu'il conquiert les armes à la main lui a été prescrite en héritage et que la Bible est son acte de propriété. Par conséquent, le 22 mars 2010, l'actuel chef du gouvernement israélien, M. Benjamin Netanyahou, a pu affirmer à Washington que "le peuple juif construisait déjà Jérusalem il y a trois mille ans et il continue à le faire aujourd'hui".

C'est ce roman théologico-politique qui est censé donner à l'Etat d'Israël moderne la justification morale de son droit à s'installer sur la terre palestinienne. En fait de démocratie, il faudrait plutôt parler d'ethnocratie religieuse puisque cet Etat pratique une impitoyable discrimination à l'encontre de la population autochtone.

 

8 - La mort de Josias et la destruction Temple

Le règne de Josias se termina tragiquement : il fut tué à Megiddo en -609 par l'armée égyptienne commandée par le pharaon Nechao auquel il voulait couper le passage à travers la Palestine. Son ancien allié venait de changer de camp et courait au secours des Assyriens menacés par les Babyloniens, l'empire montant.

Outre qu'elle signe momentanément la fin de la réforme religieuse de Josias, sa mort est interprétée comme un châtiment par les tenants des cultes locaux qu'il avait détruits. Mais le secours du Pharaon Nechao sera insuffisant et Babylone vaincra à la fois l'Assyrie et l'Egypte.

Le petit successeur de Josias, devenu vassal du nouvel empire, se croira assez puissant pour se révolter contre son suzerain. Mais après un rapide siège de Jérusalem par Nabuchodonosor, la ville se rendra. Le roi, sa famille, les hauts fonctionnaires et tous les artisans, notamment ceux qui étaient spécialisés dans la métallurgie et le travail des métaux, dont le nouvel empire avait un urgent besoin afin de renforcer son armée, furent transportés à Babylone. Ce fut la seconde déportation d'Hébreux hors de leur territoire, mais la seule à laquelle les textes bibliques accordent de l'importance, puisque la première concernait le royaume honni du Nord.

Le Temple fut mis à sac et son trésor prit également le chemin de Babylone. Le royaume de Juda devint alors la province perse de Yehoud selon la terminologie araméenne et les Judéens devinrent les Yehoudim, les Juifs.

Babylone ne fut pas une prison cruelle pour les exilés. Ils y devinrent puissants et prospères. Une cinquantaine d'années plus tard, la Babylonie fut conquise par la Perse (l'Iran actuel) et Cyrus, l'empereur perse, magnanime, autorisa une partie des Hébreux à retourner dans l'ancien royaume de Juda pour bâtir un deuxième Temple. Mais la tutelle des Perses demeurait. Les Judéens ne furent plus jamais indépendants. A la soumission aux Perses succéda la tutelle des Grecs puis celle des Romains qui aboutit à la destruction totale de Jérusalem, ainsi que du temple.

D'ailleurs, l'actuel Etat d'Israël aurait dû, en toute logique, prendre le nom de Juda, puisqu'il se prétend le successeur des roitelets du Sud, David et Salomon, alors que le Royaume d'Israël, dans la province du Nord, avait définitivement disparu de l'histoire au VIIIe siècle avant notre ère, au moment de la première déportation à Babylone et hormis la période de la dynastie omride au -IXe siècle, il n'a laissé aucune trace dans la mémoire des peuples.

 

9 - Conclusion

Les résistances que rencontre la démythologisation du récit biblique viennent d'horizons multiples, et pas seulement des juifs, car les chrétiens se sentent étroitement reliés, eux aussi, aux mythes bibliques. Pour les Israéliens actuels cette révolution culturelle est inimaginable, puisqu'elle ébranlerait tout l'édifice idéologique sur lequel repose le succès ou l'échec de l'entreprise coloniale qui se déroule actuellement en Palestine. Mais elle est également vigoureusement refusée par la quasi-totalité des juifs du monde entier pour des raisons personnelles. En effet, cette reconnaissance constituerait pour un grand nombre d'entre eux une véritable castration psychique.

Comment accepteraient-ils de gaité de cœur de cesser d'être "uniques" , aussi bien dans la grandeur que dans les malheurs? C'est la raison pour laquelle ils manifestent une hostilité tenace à la reconnaissance de tout génocide non juif et rejettent comme un blasphème l'idée que d'autres souffrances seraient comparables aux leurs. Ils sont d'ailleurs quasiment parvenus à imposer au monde entier leur vision mythologique du l'histoire, y compris de l'histoire contemporaine, puisque des règles drastiques édictées par de nombreux Etats, interdisent aux historiens d'effectuer librement leur travail.

Comment admettraient-ils de ne plus se vivre comme les membres d'un "peuple élu", exceptionnel, unique possesseur par décret divin d'un lopin de terre dont le statut est quasi miraculeux? Il leur faudrait pour cela quitter le piédestal sur lequel ils ont dressé leur moi mental privé et collectif et accepter de redescendre de la moyenne région de l'air dans laquelle ils se sont psychiquement domiciliés pour retrouver, sur la terre ferme, la communauté humaine universelle.

Or c'est dès la prime enfance qu'un racisme agressif à l'égard des non-juifs, stigmatisés sous le sobriquet de "goys", est inculqué aux enfants. L'épisode du petit sous-ministre israélien se plaçant "en haut" et reléguant l'ambassadeur de Turquie, "en bas" prouve que cette révolution copernicienne n'est pas près de s'accomplir.

.

Exemple d'éducation israélienne

Le sionisme n'est pas né par génération spontanée. Il est le fruit direct des recommandations raciales du Deutéronome. C'est dans la Torah que les sionistes de l'Israël actuel puisent leur inspiration et la justification de leur comportement. C'est pourquoi il est si important de connaître les textes originels , ainsi que l'histoire de leur venue au monde.

 

A suivre : III - Du Talmud à Théodore Herlz

30 mars 2010

 

Bibliographie

Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire, 2003, trad. Ed. Bayard 2008

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman,La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie, 2001 ,trad. Ed. Bayard 2002

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible, trad.Ed.Bayard 2006

Ernest Renan, Histoire du peuple d'Israël, 5 tomes, Calmann-Lévy 1887

Douglas Reed , La Controverse de Sion

Jacques Attali: Les Juifs, le monde et l'argent, Histoire économique du peuple juif. Fayard, 2002

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 22:08

Aline de Diéguez+

http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/mariali/chaos/inventions/invention.html

AUX SOURCES DU CHAOS MONDIAL ACTUEL

" La chose la plus difficile au monde est de suivre à la trace n'importe quelle idée jusqu'à sa source. " ( Edward Mandell HOUSE )
*

2ème Partie

Aux sources du sionisme

 

 

 

 

II - L'invention des notions de "peuple élu" et de "terre promise"

 

La "Terre promise": "De nombreux versets du Deutéronome, de la Genèse, de l'Exode, des Nombres, du livre de Josué décrivent un territoire qu'un notaire divin aurait "promis" à un groupe de fuyards-fantômes, conduits par un guide spirituel imaginaire, qui a confié l'achèvement de sa mission à un chef de guerre fictif, lequel a réussi l'exploit de faire s'écrouler les murailles d'une ville qui n' en avait pas à l'époque supposée des évènements..."

 

- 1 - Un regard sur l'actualité
- 2 - Histoire réelle et Histoire mythique
- 3 - Quelques jalons historiques
- 4 - Le roi Josias impose le monothéisme dans le Royaume de Juda
-
5 - La rédaction du Deutéronome
- 6 - Le virus morbide de "peuple élu"
- 7 - Qu'est-ce que la "Terre promise"?
- 8 - La mort de Josias et la destruction du Temple

- 9 - Conclusion


*

1 - Un regard sur l'actualité

Tout le monde se souvient de la mise en scène réalisée par un obscur sous-ministre du petit Etat d'Israël lors d'une convocation de l'ambassadeur turc et du scénario complaisamment détaillé en hébreu à l'intention de la presse convoquée pour la circonstance: un vaste et confortable fauteuil haut sur pattes au centre de la pièce dans lequel s'étalait complaisamment le petit fonctionnaire au veston débraillé et un étroit siège bas dans un coin, près de la porte, réservé au représentant du grand pays qu'est la Turquie.

Cette saynète n'est pas uniquement la manifestation de la grossièreté accidentelle d'un individu particulier, elle est la représentation, en tous points réaliste, du théâtre mental et symbolique qui se joue dans les cervelles, non seulement des dirigeants, mais des 94% des habitants qui approuvent la politique de ce microscopique Etat. L'inconscient biblique théâtralisé a brusquement débarqué sur le devant de la scène politique. D'après ce scénario, le "peuple élu" s'épanouit confortablement au centre de l'univers, tandis que le "reste du monde" est relégué en vrac dans les banlieues de la planète.

Le sous-Ministe israélien Danny Ayalon et l'Ambassadeur de la Turquie, son Excellence Ahmet Oguz Celikkol

Jamais un Etat n'avait à ce point révélé au grand jour les phantasmes qui grouillent dans les neurones de ses dirigeants. Mais si l'ambassadeur d'un Etat de quatre-vingts millions d'habitants, riche d'une culture millénaire, d'une industrie prospère et d'un prestige international de plus en plus mérité est traité avec un tel mépris par un fonctionnaire subalterne d'un étaticule né de la dernière pluie, il est facile d'imaginer les sentiments qu'éprouve le "peuple élu" pour les "arabes" qui les entourent et qui, à leurs yeux, polluent leur "terre promise " par leur seule présence sur les lieux.

Caricature non signée parue dans un journal turc (source Al-Manar)

D'ailleurs David Ben Gourion justifiait le nettoyage ethnique des Palestiniens dès juin 1938 dans une déclaration à l'agence juive, donc avant même la création officielle de l' Etat: " Je suis pour le transfert forcé. Je ne vois rien là d'immoral." (cité par Ilan Pappé, Le nettoyage ethnique de la Palestine)

Une fois obtenu le principe de la création d'un Etat, le même Ben Gourion, considéré par certains comme un "homme de paix" digne d'être honoré par l'attribution d'un lieu public à Paris, avait prévu à la fois l'objectif et les moyens de parvenir à l'éradication de la gangrène que constitue, aux yeux des colonisateurs, la présence de la population palestinienne: "A la suite de l'établissement de l'Etat et après la mise sur pied d'une grande armée, nous abolirons la partition et nous nous étendrons sur l'ensemble de la Palestine. L'acceptation de la partition ne nous engage nullement à renoncer à la Cisjordanie. On ne demande pas à quelqu'un de renoncer à son rêve. Nous accepterons un Etat dans les frontières fixées aujourd'hui - mais les frontières des aspirations sionistes ne dépendent que des Juifs et aucun facteur externe ne pourra les limiter."

Le "reste du monde", qui n'a jamais rien compris à la psychologie des sionistes et à leur rêve, n'est pas mieux traité, aujourd'hui, que l'ambassadeur de Turquie. Celui-ci n'est pas le seul, en effet, à avoir enduré l'arrogance pathologique des dirigeants sionistes. Le ministre des affaires étrangères français a accepté sans broncher de passer sous les fourches caudines de l'interdiction qui lui a été vertement signifiée d'entrer dans le bagne de Gaza et il a obtempéré piteusement. De même, le souverain pontife romain, représentant pourtant d'un milliard de chrétiens et oublieux de la parabole du bon Samaritain, a rasé le mur au sens propre et a avalé sa mitre lors de son pèlerinage récent autour des emmurés. Il s'est plié humblement à tous les oukazes de l'Etat hébreu. De même encore, moult commissaires et députés de l'évanescente et lâche Union européenne n'osent piper mot et obéissent, l'échine basse, aux interdits qui leur sont opposés.

Le pape Benoît XVI rase le mur israélien, Discours devant le mur à Bethléem, le 14 mai 2009

La mansuétude du microscopique Moloch dressé sur ses ergots et le jabot gonflé d'une morgue effrontée, est allée, après un premier refus hautain, jusqu'à permettre à la pâle représentante de la politique étrangère d'une Europe dont l'esprit de soumission n'a plus de limites, de jeter un coup d'œil sur les bagnards dont les citoyens européens financent les infrastructures sur un territoire que le "peuple élu " s'empresse immédiatement de transformer en tas de gravats dans un jeu de massacre à répétition, et sans que personne ne se lève pour crier avec colère " ça suffit! " et oblige le prédateur à payer pour ses destructions.

Aux dernières nouvelles, le secrétaire général de l'ONU, après avoir essuyé, lui aussi, un premier refus impérieux, a été finalement "autorisé", on ne sait à la suite de quelles pressions, à fouler le sol du bagne de Gaza. Mais une fois arrivé à l'aéroport, aucun membre du gouvernement hébreu n'était présent pour l'accueillir. "Je suis humilié", a gémi M. Ban Ki Moon.

Une question se pose: quelles peuvent bien être les racines psychobiologiques de l'incommensurable arrogance des membres d'un petit Etat qui vient de débarquer sur la scène internationale mais qui donne des ordres à tous les autres Etats de la planète, formule des oukazes, présente des exigences, menace qui lui plaît, détruit quand ça lui chante, tue, ravage, insulte les ministres anglais qu'il compare à des chiens, le tout dans une sorte de silence pétrifié des puissances politiques de la planète transformées en statues de sel?

De plus, d'où vient la totale et inhumaine insensibilité du bourreau qu'il est devenu à l'égard des souffrances endurées par ses victimes ?

- Le territoire, les rats et les hommes

- L'axe de l'apocalypse se rue à l'assaut du camp de concentration de Gaza.

Or, des recherches récentes en éthologie viennent de démontrer que la capacité d'empathie n'est pas le propre de l'homme (voir le Monde du 27 février 2010). Il est prouvé que les grands singes, les éléphants et d'autres mammifères sont sensibles à la souffrance d'autres animaux, même s'ils ne font pas partie de leur groupe. Les Israéliens qui approuvent à une majorité écrasante les actions criminelles de leur armée sont-ils moins aptes que des éléphants et des singes d'éprouver de l'empathie pour les souffrances qu'ils infligent à des civils désarmés, à des enfants et même à des nourrissons sous prétexte qu'ils ne font pas partie de leur tribu? Pire que la jungle, l'Etat d'Israël?

........................................................................................

.............................................. .........Empathie animale .......................................................................................................Barbarie israélienne

"Si Israël ne s'est jamais lancé dans un génocide de l'ampleur de l'Holocauste, le nettoyage ethnique que cette nation inflige aux Palestiniens équivaut, moralement, à une version lente et en mode mineur des camps de la mort. J'ai du mal à comprendre comment un peuple pour lequel il a été si difficile de se relever des horreurs de l'Holocauste peut ensuite infliger à d'autres ce qu'on lui a fait " écrit le grand romancier sud-africain André Brink dans ses mémoires, intitulées Mes bifurcations (Actes Sud, Arles, 2010)

Mais il ne suffit pas de s'indigner, de décrire et même, comme le fait le grand romancier André Brink ci-dessus, d'établir des rapports judicieux avec des évènements comparables déjà survenus dans l'histoire du monde. Le comportement politique du sous-ministre humiliant un ambassadeur est une caricature de l'ensemble de la politique d'un Etat incapable de s'insérer dans la politique mondiale, d'un Etat qui tue de sang-froid, se spécialise dans une épuration ethnique aussi féroce qu'hypocrite, détruit ses voisins et va même jusqu'à pointer ses têtes nucléaires sur les Etats européens qui sont pourtant d'une servilité exemplaire à son égard. "La septième chaine israélienne a diffusé un entretien exceptionnel avec le professeur Martin Van-Crevel, spécialiste mondial de référence des guerres de basse intensité. Le professeur émérite de l'Université hébraïque de Jérusalem y a développé publiquement les propos qu'il tient depuis une dizaine d'années dans les cénacles fermés des académies militaires israéliennes et états-uniennes. "

Et que dit ce M. Crevel : "Dans le cas où les Européens s'opposeraient à une déportation [des Palestiniens], Tel-Aviv n'aura d'autre choix pour survivre que de détruire des capitales européennes sous le feu atomique, étant entendu que les Européens ne pourront pas riposter sans tuer leurs amis Palestiniens."

Il tient ce discours depuis 1998 (voir La Transformation de la guerre, Editions du Rocher, 1998) et non seulement cet individu n'a toujours pas été interné dans un asile d'aliénés, mais il se répand en conférences et en émissions de télévision sans que personne trouve à redire à ses déclarations. Il s'agit d'un homme qui se définit lui-même comme un "chien enragé ", sauf que les chiens enragés ne courent pas en liberté dans la nature. Ils sont euthanasiés.

Le Professeur Martin Van-Crevel

Qu'un fantasme militaire aussi absurde que criminel puisse bourdonner dans la cervelle d'un homme qui n'est pas un quidam de base et qui exerce une fonction de "conseil" dans la hiérarchie militaire, démontre le dérèglement mental qui a atteint aujourd'hui des échelons importants de cet Etat.

C'est afin de comprendre les origines psycho-religieuses de l'arrogance pathologique et de l'impunité dont jouit cet Etat auquel il est permis de traiter de chiffon de papier soixante sept résolutions de l'ONU condamnant sa politique de colonisation et de persécution des Palestiniens, qu'il est important de remonter à l'origine de sa séparation psychologique d'avec "le reste du monde".

Voir: Ils ont crucifié Marianne... Les nouveaux exploits de Tartuffe en Palestine

Jai donc essayé de remonter le plus loin possible dans le temps, afin de tenter de découvrir dans quelles circonstances une tribu modeste, devenue progressivement une petite nation enserrée entre deux puissants empires - l'empire égyptien d'un côté et l'empire assyrien, puis babylonien, de l'autre - s'est construit un arrière-monde mythique qui en fait une sorte de météorite chu d'une autre galaxie et impossible à intégrer dans le jeu diplomatique de la civilisation actuelle. Cet Etat se permet de ne respecter aucune règle de la morale internationale la plus élémentaire et n'obéit même pas aux réflexes de l'éthique animale récemment mise en lumière par les éthologues.

J'observerai ultérieurement comment cet arrière-monde auquel il a accroché son "rêve" s'est si bien durci dans les cervelles durant les 1900 ans d'absence de ce groupe humain de la scène politique mondiale, qu'il a façonné au fil des siècles un homo israelus psychiquement pré-conditionné par un imaginaire allogène au fonctionnement normal des Etats modernes. Il s'est rué sur le Moyen Orient comme un "chien enragé" , reconnaît-il, lorsqu'il a été autorisé à reprendre pied en Palestine. Aujourd'hui, il n'hésite plus à menacer le monde entier - à commencer par ses frileux alliés - d'un arsenal nucléaire entassé en toute illégalité mais, suprême dérision, avec l'aide hypocrite des nations qu'il menace aujourd'hui de vitrifier.

*

Avant d'en arriver à la description des circonstances qui ont présidé à la rédaction du Deutéronome, le texte fondateur de la mythologie juive, je rappellerai quelques jalons de l'histoire "normale" de la région durant les cinq siècles qui s'étendent entre le -Xe et le -Ve siècles. En effet, c'est dans un contexte politico-social précis, qu'il est essentiel de connaître, que fut élaboré le grand roman théologico-politique que constituent les écrits bibliques. Or, le Deutéronome, réputé fondateur du monothéisme, fut le premier des textes rédigés, même s'il figurera plus tard en cinquième position dans le Pentateuque ou Torah . C'est dans ce " Livre " que furent introduits dès l'origine les thèmes de "peuple élu" et de "terre promise" qui détermineront de manière définitive les relations politico-psychiques de ce peuple avec ses voisins et avec "le reste du monde". Les "Biblia - les Livres - constituant un ensemble aujourd'hui appelé "Ancien Testament", sont un patchwork de parties hétérogènes rédigées à des époques différentes par des scripteurs différents et réunies dans un ordre grossièrement chronologique afin de leur donner à l'ensemble un semblant de cohérence. Mais ces textes sont à l'histoire de cette population ce que la légende arthurienne est à l'histoire de la France.

 

2 - Histoire réelle et histoire mythique

Qui sont les rédacteurs de la fiction biblique appelée Ancien Testament, dans quel but, quand et dans quel contexte cette fiction a-t-elle vu le jour?

L'historien italien Mario Liverani, dont j'ai déjà parlé dans mon précédent texte, apporte à ces questions les réponses les plus logiques, les mieux argumentées et les plus crédibles qui peuvent être présentées dans l'état actuel de la science historique. Son ouvrage capital bouleverse l'historiographie biblique qui en était plus ou moins restée à Ernest Renan et à sa volumineuse Histoire du peuple d'Israël en cinq volumes parue en 1887.

Il ne s'agit évidemment pas, tant dans l'ouvrage de Liverani que dans le présent article, de jeter négligemment aux poubelles de l'histoire les récits non historiques de l'Ancien Testament et de n'y voir qu'un tissu de mensonges. Les récits bibliques sont une loupe qui permet, non seulement de lire, mais de comprendre le présent. Littéralement parlant, il s'agit, en effet, d'affabulations pour certaines des péripéties relatées, de grossissements volontaires à des fins politiques ou religieuses d'un petit évènement réel pour d'autres et enfin, de mythes pour les plus intéressants.

Voir: Aux sources du sionisme : La Bible et l'invention de l'histoire d'Israël

Le mythe n'est pas dans l'histoire. Il est l'histoire, car il crée l'histoire. Il est hors du temps ordinaire car il est le temps universel et il dévoile une vérité universelle. Le récit n'est que le support matériel de circonstance destiné à véhiculer cette vérité. C'est pourquoi le mythe ne recherche pas la vraisemblance. Peut-on voler le feu du soleil ? La réponse est évidente. C'est pourquoi Prométhée n'est pas un vrai voleur d'un vrai feu, Icare n'avait pas de vraies ailes de cire qui auraient fondu parce qu'il s'est imprudemment approché du soleil, Sisyphe n'a pas passé sa vie à soulever un vrai rocher et une femme nommée Sara, vieille épouse d'un homme appelé "Père de la multitude" - Abraham - n'a pas enfanté à l'âge canonique de cent ans.

Les évènements miraculeux ne sont pas des matériaux historiques. C'est pourquoi le mythe des deux enfants d'Abraham parle de tout autre chose que de la parturition miraculeuse d'une vieille épouse légitime et d'une jeune servante . Abraham est une métaphore du Créateur-géniteur. Il est donc le père de tous les peuples - notamment des peuples de la région. Mais attention, les "fils", donc les peuples, ne sont pas égaux, dit le mythe: l'un est le fils de la femme légitime, tandis que l'autre est né d'une union ancillaire.

Contrairement aux codes antiques les plus respectés, qui donnent automatiquement la préséance à l'aîné, c'est le cadet, Isaac, qui deviendra le fils préféré, puis le successeur du père, donc le nouveau maître des lieux. Ismaël, issu d'une servante, sera, dit le mythe, son domestique et devra lui obéir. Comme dans la saynète de sous-ministre et de l'ambassadeur, Isaac officiera "en-haut" et Ismaël sera relégué "en-bas".

On voit que la mise en scène décrite en introduction vient du plus profond de l'inconscient religieux des israélites.

Sarah amenant Agar à Abraham, Mathias Stomer, ère moitié 17e siècle, Musée Condé à Chantilly

Le mythe d'Abraham contient donc en germe la politique actuelle au Moyen Orient. Il donne son sens rétroactif à l'arrogance originelle des Israéliens qui se posent en descendants du fils de la femme légitime, donc en maîtres, face aux Palestiniens en particulier et à tous les Arabes en général, considérés par eux comme étant les descendants du fils d'une domestique et donc destinés à servir le peuple légitime.

De plus, le mythe se vante de ce que le "peuple élu" n'est jamais un arbre si desséché qu'il ne parviendrait plus à reverdir. Les deux vieux époux centenaires sont toujours assez gaillards pour s'adonner aux plaisirs de la chair et rien ne leur est impossible. Même un pied dans la tombe, le peuple miraculeux continuera à enfanter.

En revanche, les récits concernant David et Salomon ne sont pas des mythes, mais de faux récits historiques relatant des récits d'exploits outrageusement gonflés à partir de légendes transmises oralement, embellies, romancées et destinées à offrir à une nation en train de se créer un glorieux passé auquel se référer.

 

3 - Quelques jalons historiques

J'ai montré, dans le précédent texte à quel point la subjectivité des archéologues Israël Finkelstein et Neil Asher Silbermann était omniprésente dans le compte-rendu de leurs travaux. Mario Liverani est beaucoup plus rationnel et rigoureux que les deux archéologues américains et son extraordinaire érudition en fait un modèle de rigueur, pour l'instant non dépassé, dans son approche laïque, rationaliste et critique du récit biblique d'un point de vue strictement historique.

Il rejoint dans une première partie, par des voies différentes, les conclusions opérées sur le terrain par les archéologues de La Bible dévoilée, mais il le fait en historien qui s'attache à décrire ce qu'il appelle "l'histoire normale" des populations qui ont vécu sur le territoire cananéen en la situant dans l'histoire globale de la région, dont elle est évidemment tributaire et sans se contenter d'une paraphrase des textes bibliques qu'il ne cite que pour montrer le passage de "l'histoire normale" à "l'histoire rêvée". Ce seul fait constitue une immense originalité par rapport aux innombrables histoires d'Israël en circulation. De plus, dans une seconde partie de son gros ouvrage, il analyse les conditions et les objectifs de "l'histoire inventée". Il rend le récit signifiant et décode les motivations des fausses constructions historiques.

Le tableau de la région qui se dessine à partir des nouvelles études bibliques présente, à l'origine, des cités-Etats prospères dans les plaines de Samarie au nord et de villages pauvres et peu peuplés dans le sud plus montagneux. Il s'agit d'entités sociales très modestes unies par des liens de parenté et des accords de voisinage au sujet de l'utilisation des zones de pacage des troupeaux, comme il est confirmé par les vestiges archéologiques.

a

Vers le - IX siècle, un véritable Royaume d'Israël se crée dans la prospère province de Samarie autour de la dynastie de Omrides, tandis que Royaume de Juda, continue à ne regrouper, au sud, que des tribus récemment sédentarisées. Il demeure au stade archaïque d'une grosse chefferie avec des roitelets locaux, d'ailleurs vassaux du royaume de Samarie. La "capitale" de Juda, Jérusalem, n'est qu'un village à peine plus important que les villages voisins, avec des habitations disséminées.

Mais en - 722 la riche province du nord est ravagée par l'incursion des armées assyriennes conduites par le roi Sargon II. La Samarie vaincue est complètement vidée de ses habitants originels et ne se remettra jamais de ce désastre. Cette invasion signe l'acte de décès d'un Royaume d'Israël indépendant.

Sargon II

Les Assyriens avaient trouvé une méthode radicale d'éviter la renaissance de mouvements nationalistes : ils déportaient en bloc tous les habitants des contrées conquises et les remplaçaient manu militari par le transfert de populations originaires d'une autre province soumise. C'est ainsi que la capitale Samarie fut repeuplée par des Babyloniens tandis que l'élite du royaume omride ainsi qu'une grande partie de la population du royaume du Nord furent conduits à Babylone. Ce fut la première captivité à Babylone d'une partie du peuple hébreu. La haine des scribes de Juda pour tout ce qui touchait au Royaume d'Israël a occulté ce premier désastre. Seule comptera la deuxième captivité , parce qu'elle concernera les habitants de Juda.

L'empire assyrien n'avait pas l'intention de créer un désert économique dans les provinces conquises, si bien que les déportations croisées se faisaient par groupes familiaux et même par villages entiers. Mario Liverani cite des documents assyriens qui révèlent à quel point l'empire assyrien était méticuleusement et puissamment organisé: "Des gens des quatre parties du monde, de langue étrangère et de dialectes incompréhensibles, habitants des montagnes et des plaines, (…) je les transportai, sur l'ordre d'Assour, mon Seigneur, et par la puissance de mon sceptre. Je les fis devenir une seule langue et je les installai là. Comme scribes et surveillants, je leur assignai des Assyriens, capables de leur enseigner la crainte de Dieu et du roi." (Liverani, p. 206)

C'est ainsi que les furent créés les Samaritains, vomis par les textes bibliques, même lorsqu'ils adoptèrent la religion jahviste, mais dont les Evangiles louent la charité et la générosité .

" Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba dans les mains des brigands, qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s'en allèrent, le laissant à demi-mort. Un Sacrificateur, qui fortuitement descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre. Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit. Il s'approcha et banda ses plaies... puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte (c'est-à-dire au gérant de l'auberge) et dit: aie soin de lui et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. " (Luc 30-36)

Les malheurs du Royaume d'Israël profitèrent au Royaume de Juda. Celui-ci connut alors un important boom démographique, grâce à l'immigration des fuyards du nord qui refusaient la déportation à Babylone ou l'assimilation. Mais en même temps, une collaboration économique s'établit entre Juda et l'empire assyrien. Elle bouleversa une structure sociale archaïque qui avait peu changé depuis les temps rustiques de David et de Salomon. Un Etat centralisé commença de naître. L'accroissement de la population permit le développement de l'artisanat et la richesse de Jérusalem s'accrut spectaculairement.

Un temple de dimensions modestes, dont on pense qu'il fut construit, non pas par Salomon, mais par le roi Joas (-IXe siècle), petit-fils de la reine omride Jezabel - dont Racine a si bien transcrit les tourments - fut rénové et agrandi. Mais les fouilles archéologiques n'ont trouvé aucune trace de ce premier temple, même si quelques vestiges de trois lieux de sacrifices qui pourraient dater de cette époque, ont été découverts. Comme Jérusalem était devenue un centre relativement important sous les rois Ezéchias (-716 à -687) et surtout Josias (-640 à -609), il est admis qu'un temple existait à cette époque et que ces deux rois l'ont considérablement agrandi, enrichi et embelli.

Alors que depuis le - IXe siècle Jahvé était déjà considéré comme le dieu "national" des Hébreux du sud tout en partageant, officiellement, cette fonction avec les autres dieux locaux, notamment Baal ou Ashera, le roi de Juda, Ezéchias tenta d'opérer une première centralisation religieuse autour de son culte. En même temps se diffusaient dans les campagnes, "par capillarité", écrit Mario Liverani, divers cultes de la fertilité "que la religion Jahviste officielle ne saurait avoir écartés sans courir le risque d'être totalement marginalisée" (p.171).

Sur le plan politique, ce roi prit la tête d'une révolte ouverte contre les Assyriens. S'alliant aux roitelets voisins et à l'Egypte, il constitua une ligue anti-assyrienne. Mais l'Assyrie réagit violemment et écrasa tous les conjurés. Le roi de Juda, Ezéchias, n'échappa à la catastrophe de la destruction de sa capitale qu'en acceptant, dans un premier temps, le versement d'un important tribut à l'empire assyrien.

"Quant à Ezéchias de Juda qui ne s'était pas soumis à mon joug, j'assiégeais 46 de ses villes fortifiées et entourées de murs, et les petites villes des environs, sans nombre, au moyen de l'assaut sur des ponts et de l'attaque par des machines de guerre, au moyen des combats de fantassins, au moyen de brèches, de sapes, de bouleversements, et je les conquis... je l'enfermai lui-même (Ezéchias) comme un oiseau en cage dans Jérusalem sa résidence. J'élevai des bastions contre lui, et à quiconque sortait de ses portes je fis payer son méfait. Les villes que j'avais dépouillées, je les détachai de son territoire et je les donnai à Mitinti, roi d'Ashdod, à Padi, roi d'Acaron, à Sil Bel, roi de Gaza et ainsi je diminuai son territoire... Quant à lui, Ezéchias, la splendeur de ma majesté le renversa et il fit livrer à ma suite les Urbi et les soldats d'élite que pour défendre sa résidence à Jérusalem il avait introduit et pris comme troupes auxiliaires, en même temps que 30 talents d'or, 800 talents d'argent... et pour livrer son tribut et me rendre hommage il envoya ses messagers. " (Cylindre de Taylor, document assyrien)

Sennacherib

Ce qui, dans les écrits bibliques devient:

"En la quatorzième année du roi Ezéchias, Sennachérib, roi d'Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda et s'en empara. Alors Ezéchias, roi de Juda, envoya ce message au roi d'Assyrie, à Lakish : "J'ai mal agi ! Détourne de moi tes coups. Je me plierai à ce que tu m'imposeras." Le roi d'Assyrie exigea d'Ezéchias, roi de Juda, 300 talents d'argent et 30 talents d'or, et Ezéchias livra tout l'argent qui se trouvait dans le Temple de Yahvé et dans les trésors du palais royal. C'est alors qu'Ezéchias fit sauter le revêtement des battants et des montants des portes du sanctuaire de Yahvé, que le roi de Juda, avait plaqués de feuilles d'or, et le livra au roi d'Assyrie." (2R 18, 13-16)

 

La description qui sera faite d'un mythique temple de Salomon et des placages de feuilles d'or sur les murs, doit beaucoup au souvenir des embellissements rutilants effectués par Ezéchias et à la nostalgie de leur perte.

En fin de compte, la campagne assyrienne triomphalement commencée se termina de manière inattendue par la déroute de l'armée de Sennacherib. Des révoltes sporadiques éclataient ça et là dans les provinces conquises d'un empire devenu immense et difficile à protéger partout à la fois, si bien que les troupes se trouvaient disséminées en des endroits éloignés les uns des autres.

Carte de l'empire assyrien à l'époque du roi Ezéchias

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 11:13
Un livre jeunesse qui déplaît aux sionistes
Restons au Canada où nous retrouvons d'ailleurs Anita Bromberg et le B'nai Brith. Car en même temps qu'elle s'occupait de savonnettes, Mme Bromberg s'intéressait aussi à ce que lisent les petits Canadiens à l'école.
Si la savonnette c'est du passé, même imaginaire, les écoliers c'est l'avenir et des cerveaux dont il faut contrôler le contenu car ils représenteront plus tard ce qu'on appelle l'opinion publique, une opinion qui est l'objet d'une autre forme de guerre, de propagande celle là.
Le souci de Mme Bromberg et du B'nai Brith est que dans la liste des ouvrages retenus dans le cadre d'un programme d'encouragement à la lecture dans la province d'Ontario, figure un roman jeunesse dont l'héroïne est une jeune Palestinienne qui aspire à élever les moutons comme son grand-père.
Sauf que le livre montre qu'en Palestine occupée, les choses ne sont pas si simples et que pour exercer le métier, encore faut-il disposer d'une ferme et de terres de pacage. Or la maison de la famille de la jeune fille a été détruite et son domaine agricole saccagé.
Détruite, saccagée, mais par qui? C'est là que le problème commence pour le B'nai Brith car ces actes sont l'oeuvre des colons et de l'armée sionistes. Mme Bromberg reproche en effet au livre de ne pas donner une vision équilibrée d'une situation compliquée.
Car pour les sionistes, la situation en Palestine est compliquée, c'est-à-dire impossible à comprendre (sauf par eux bien entendu). Et elle relève d'une approche équilibrée, et non pas neutre: il faut absolument donner le point de vue sioniste pour restaurer le dit équilibre.
Pourtant le récit d'Anne Laurel Carter est explicitement une oeuvre de fiction, un roman, et en aucun cas un document de nature journalistique ou scientifique. Pourquoi aurait-elle dû choisir un point de vue "équilibré"?
Bon, il est vrai que les sionistes ont l'habitude de présenter des fictions comme des documents de type historique, mais ici ce n'est pas le cas. Peut-être devraient-ils admettre que tout le monde n'utilise pas leurs stratagèmes honteux.
Mais pour aller dans leur sens, nous dirons que la prochaine fois que paraîtra un roman sur la vie dans les camps de concentration nazis, il faudra également exiger qu'il présente une approche équilibrée, en donnant leur juste place aux motifs des nazis, à leurs interrogations, leurs doutes et leurs souffrances.
Car, ne l'oublions pas, la situation à l'époque était compliquée.


Des organisations juives affirment qu'un livre pour livre de littérature enfantine primé pourrait 'inciter à la haine et à la violence'
par Kristin Rushowy,  ParentCentral (Canada) 26 mars 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri

Un récit de fiction sur une jeune fille palestinienne dont la maison familiale a été rasée par des colons fait l'objet d'une enquête par le conseil des écoles publiques de Toronto après qu'un parent - faisant écho aux inquiétudes d'organisations juives - se soit plaint qu'il était "conçu pour apprendre aux enfants à haïr les Israéliens."

The Sheperd's Granddaughter [la petite fille du berger], par l'écrivain, enseignante et bibliothécaire à Toronto Anne Laurel Carter, est actuellement lu par des milliers d'écoliers de la province dans le cadre du grand programme Forest of Reading de l'Ontario Library Association qui vise à mettre en valeur les meilleurs productions de la littérature canadienne. Les élèves votent ensuite pour leurs livre préférés.

"Il est d'une haute tenue littéraire; il est écrit pour une catégorie d'élèves qui explorent actuellement le monde qui les environne et sont aux prises avec des idées qui les dépassent," explique Peggy Thomas, ancienne présidente de l'association des bibliothécaires, qui s'exprime sur le choix de ce livre qui a été primé.

Mais deux organisations juives l'accusent d'être partial.

"Nous sommes extrêmement préoccupés car cette trop grande simplification d'un problème compliqué a clairement la potentialité d'inciter à la haine et à la violence contre les élèves Juifs et Israéliens," explique le Friends of Simon Wiesenthal Center for Holocaust Studies. Il a mis en garde les enseignants contre la promotion de ce livre.

Anita Bromberg du B'nai Brith considère qu'il "s'apparente à de la propagande de guerre contre Israël" et demande son retrait des classes de la province.

Le livre parle d'une fille qui veut devenir bergère sur les terres familiales près d'Hébron, exactement comme son grand-père. Comme les colons Israéliens se rapprochent, la famille a plusieurs discussions animées, sur les attentats suicide ou le recours à la violence pour les arrêter, avec différents membres de la famille adoptant des positions opposées.

Il relate aussi les agressions et les mauvais traitements de la part des Israéliens qui empoisonnent le troupeau de moutons de la jeune fille et font prisonniers des membres de la famille aux checkpoints de l'armée et, finalement, détruisent les terres et la maison familiales.

Le livre comporte deux personnages israéliens sympathiques qui partagent cependant le point de vue palestinien.

Il y a environ un mois, le conseil de l'enseignement public de la région de York a reçu une plainte de la part d'un enseignant et a alors adressé une lettre aux écoles demandant aux professeurs de "faciliter la discussion en fournissant un contexte historique et une perspective équilibrée sur les deux parties au conflit" pour aider les élèves à comprendre et à apprécier les aspects sensibles du roman."

Il notait aussi cependant que le niveau de l'écriture du livre n'était pas remise en cause. The Sheperd's Granddaughter est un livre pour enfant dont la qualité est reconnues et consacrée.

A Toronto, la plainte d'un parent d'élève a été transmise vendredi à Chris Spence, le directeur de l'éducation.

Ce parent a déclaré au Toronto Star qu'elle ne voyait pas de mal à ce que le livre soit disponible sans la bibliothèque de l'école mais qu'elle ne voulait pas qu'il soit promu dans les classes.

"Je dirai que ce livre est conçu pour convaincre les enfants de détester les israéliens," dit-il, ajoutant qu'il est préoccupé de voir le terrorisme présenté comme étant de la résistance.

"Pour une grande majorité de nos enfants, ce sera leur première introduction consistante au conflit israélo-palestinien," et des sources plus équilibrées n'existent pas pour cette classe d'âge, déclare l'homme qui souhaite garder l'anonymat.

The Sheperrd's Granddaughter n'est pas le premier livre controversé de l'éditeur Groundwood Books; en 2006, il avait été critiqué par des organisations juives pour 'Three Wishes: Palestinian and Israeli Children Speak [Trois voeux: des enfants Palestiniens et Israéliens parlent] de Deborah Ellis, qui avait aussi été choisi^pour le programme Forest of Reading.

Cinq conseils scolaires de l'Ontario, dont celui de Toronto, aont restreint l'accès à ce livre.

Ni Carter, ni son éditeur n'ont pu être joints pour s'exprimer sur ce sujet. Cependant, Peggy Thomas explique que le livre est une oeuvre de fiction, racontée du point de vue d'une Palestinienne.
"Aurions-nous la même conversation s'il était raconté du point de vue d'un enfant Israélien? demande-t-elle.
Personne n'est obligé de le lire, dit-elle, ajoutant que les écoliers doivent lire entre cinq et dix titres retenus pour leur classe d'âge pour voter dans Forest of Reading.

"Je suis totalement d'accord avec la décision d'un enfant et d'une famille quant à la lecture du livre... mais je ne peux pas admettre qu'une organisation" décide de qui lit quoi, dit-elle.

http://mounadil.blogspot.com/
Canadiens à l'école.
Si la savonnette c'est du passé, même imaginaire, les écoliers c'est l'avenir et des cerveaux dont il faut contrôler le contenu car ils représenteront plus tard ce qu'on appelle l'opinion publique, une opinion qui est l'objet d'une autre forme de guerre, de propagande celle là.
Le souci de Mme Bromberg et du B'nai Brith est que dans la liste des ouvrages retenus dans le cadre d'un programme d'encouragement à la lecture dans la province d'Ontario, figure un roman jeunesse dont l'héroïne est une jeune Palestinienne qui aspire à élever les moutons comme son grand-père.
Sauf que le livre montre qu'en Palestine occupée, les choses ne sont pas si simples et que pour exercer le métier, encore faut-il disposer d'une ferme et de terres de pacage. Or la maison de la famille de la jeune fille a été détruite et son domaine agricole saccagé.
Détruite, saccagée, mais par qui? C'est là que le problème commence pour le B'nai Brith car ces actes sont l'oeuvre des colons et de l'armée sionistes. Mme Bromberg reproche en effet au livre de ne pas donner une vision équilibrée d'une situation compliquée.
Car pour les sionistes, la situation en Palestine est compliquée, c'est-à-dire impossible à comprendre (sauf par eux bien entendu). Et elle relève d'une approche équilibrée, et non pas neutre: il faut absolument donner le point de vue sioniste pour restaurer le dit équilibre.
Pourtant le récit d'Anne Laurel Carter est explicitement une oeuvre de fiction, un roman, et en aucun cas un document de nature journalistique ou scientifique. Pourquoi aurait-elle dû choisir un point de vue "équilibré"?
Bon, il est vrai que les sionistes ont l'habitude de présenter des fictions comme des documents de type historique, mais ici ce n'est pas le cas. Peut-être devraient-ils admettre que tout le monde n'utilise pas leurs stratagèmes honteux.
Mais pour aller dans leur sens, nous dirons que la prochaine fois que paraîtra un roman sur la vie dans les camps de concentration nazis, il faudra également exiger qu'il présente une approche équilibrée, en donnant leur juste place aux motifs des nazis, à leurs interrogations, leurs doutes et leurs souffrances.
Car, ne l'oublions pas, la situation à l'époque était compliquée.


Des organisations juives affirment qu'un livre pour livre de littérature enfantine primé pourrait 'inciter à la haine et à la violence'
par Kristin Rushowy,  ParentCentral (Canada) 26 mars 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri

Un récit de fiction sur une jeune fille palestinienne dont la maison familiale a été rasée par des colons fait l'objet d'une enquête par le conseil des écoles publiques de Toronto après qu'un parent - faisant écho aux inquiétudes d'organisations juives - se soit plaint qu'il était "conçu pour apprendre aux enfants à haïr les Israéliens."

The Sheperd's Granddaughter [la petite fille du berger], par l'écrivain, enseignante et bibliothécaire à Toronto Anne Laurel Carter, est actuellement lu par des milliers d'écoliers de la province dans le cadre du grand programme Forest of Reading de l'Ontario Library Association qui vise à mettre en valeur les meilleurs productions de la littérature canadienne. Les élèves votent ensuite pour leurs livre préférés.

"Il est d'une haute tenue littéraire; il est écrit pour une catégorie d'élèves qui explorent actuellement le monde qui les environne et sont aux prises avec des idées qui les dépassent," explique Peggy Thomas, ancienne présidente de l'association des bibliothécaires, qui s'exprime sur le choix de ce livre qui a été primé.

Mais deux organisations juives l'accusent d'être partial.

"Nous sommes extrêmement préoccupés car cette trop grande simplification d'un problème compliqué a clairement la potentialité d'inciter à la haine et à la violence contre les élèves Juifs et Israéliens," explique le Friends of Simon Wiesenthal Center for Holocaust Studies. Il a mis en garde les enseignants contre la promotion de ce livre.

Anita Bromberg du B'nai Brith considère qu'il "s'apparente à de la propagande de guerre contre Israël" et demande son retrait des classes de la province.

Le livre parle d'une fille qui veut devenir bergère sur les terres familiales près d'Hébron, exactement comme son grand-père. Comme les colons Israéliens se rapprochent, la famille a plusieurs discussions animées, sur les attentats suicide ou le recours à la violence pour les arrêter, avec différents membres de la famille adoptant des positions opposées.

Il relate aussi les agressions et les mauvais traitements de la part des Israéliens qui empoisonnent le troupeau de moutons de la jeune fille et font prisonniers des membres de la famille aux checkpoints de l'armée et, finalement, détruisent les terres et la maison familiales.

Le livre comporte deux personnages israéliens sympathiques qui partagent cependant le point de vue palestinien.

Il y a environ un mois, le conseil de l'enseignement public de la région de York a reçu une plainte de la part d'un enseignant et a alors adressé une lettre aux écoles demandant aux professeurs de "faciliter la discussion en fournissant un contexte historique et une perspective équilibrée sur les deux parties au conflit" pour aider les élèves à comprendre et à apprécier les aspects sensibles du roman."

Il notait aussi cependant que le niveau de l'écriture du livre n'était pas remise en cause. The Sheperd's Granddaughter est un livre pour enfant dont la qualité est reconnues et consacrée.

A Toronto, la plainte d'un parent d'élève a été transmise vendredi à Chris Spence, le directeur de l'éducation.

Ce parent a déclaré au Toronto Star qu'elle ne voyait pas de mal à ce que le livre soit disponible sans la bibliothèque de l'école mais qu'elle ne voulait pas qu'il soit promu dans les classes.

"Je dirai que ce livre est conçu pour convaincre les enfants de détester les israéliens," dit-il, ajoutant qu'il est préoccupé de voir le terrorisme présenté comme étant de la résistance.

"Pour une grande majorité de nos enfants, ce sera leur première introduction consistante au conflit israélo-palestinien," et des sources plus équilibrées n'existent pas pour cette classe d'âge, déclare l'homme qui souhaite garder l'anonymat.

The Sheperrd's Granddaughter n'est pas le premier livre controversé de l'éditeur Groundwood Books; en 2006, il avait été critiqué par des organisations juives pour 'Three Wishes: Palestinian and Israeli Children Speak [Trois voeux: des enfants Palestiniens et Israéliens parlent] de Deborah Ellis, qui avait aussi été choisi^pour le programme Forest of Reading.

Cinq conseils scolaires de l'Ontario, dont celui de Toronto, aont restreint l'accès à ce livre.

Ni Carter, ni son éditeur n'ont pu être joints pour s'exprimer sur ce sujet. Cependant, Peggy Thomas explique que le livre est une oeuvre de fiction, racontée du point de vue d'une Palestinienne.
"Aurions-nous la même conversation s'il était raconté du point de vue d'un enfant Israélien? demande-t-elle.
Personne n'est obligé de le lire, dit-elle, ajoutant que les écoliers doivent lire entre cinq et dix titres retenus pour leur classe d'âge pour voter dans Forest of Reading.

"Je suis totalement d'accord avec la décision d'un enfant et d'une famille quant à la lecture du livre... mais je ne peux pas admettre qu'une organisation" décide de qui lit quoi, dit-elle.



http://mounadil.blogspot.com/

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 20:37
e l'ai déjà dit sur ce blog, le fait d'appeler "shoah" ou "holocauste" l'action barbare des nazis qui a consisté à déporter et exterminer des Juifs pendant la seconde guerre mondiale n'est pas indifférente à notre compréhension de ce phénomène, extraordinaire par son ampleur, mais tristement ordinaire quant à la rationalité qui la sous-tendait.
Les termes "Shoah" ou "holocauste" non seulement circonscrivent cette tragédie exclusivement aux Juifs, occultant les Tziganes par exemple sous peine de dévaluation l'holocauste (dixit Elie Wiesel) mais excluent l'approche de ce phénomène en termes socio-historiques en le transformant en notion religieuse.
D'où la difficulté d'appréhender ces événements en terme historique à l'école qui se trouve confrontée à une impossibilité: transmettre en termes rationnels une expérience de type sacré. Et l'inefficacité notoire de la pédagogie traditionnelle de "l'holocauste" ou de la "shoah," ainsi qu'en ont témoigné à plusieurs reprises les ricanements ou autres comportements inattendus de la part d'élèves dûment expédiés en pèlerinage à Auschwitz par leurs établissements scolaires.
Les professeurs vraiment consciencieux sont donc amenés à faire preuve d'imagination pédagogique. Une imagination dont font parfois les frais les élèves ainsi qu'en témoignait l'histoire de cette jeune fille (juive justement) que son professeur voulait contraindre à porter une étoile jaune, au grand dam de sa famille. Ou encore ce jeu de rôles aberrant mis en place par une institutrice d'une petite ville anglaise.
Shocking, me direz-vous. Certes, mais ce jeu de rôles n'est en fait rien d'autre que la seule pédagogie efficace d'un phénomène situé désormais dans l'ordre du religieux. Et il doit être rapproché de certaines pratiques religieuses comme les crucifixions volontaires aux Philippines ou l'auto-flagellation chez les Chiites.

Royaume Uni: des enfants 'retirés à leurs familles' dans un 'jeu de rôle' sur l'holocauste.
Yediot Aharonot (Sionistan) 11 mars 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
 
Un enseignant désireux de donner à ses élèves de 11 ans un aperçu des horreurs endurées par des enfants juifs pendant la seconde guerre mondiale leur a dit que neuf d'entre eux allaient bientôt être séparés de leurs parents et pourraient se retrouver dans un orphelinat. Les parents furieus disent que leurs enfants ont été traumatisés.

Une institutrice d'une école primaire de Lanarkshire en Grande Bretagne a trouvé une façon créative d'enseigner les crimes des Nazis à ses élèves. Dans le cadre d'un "jeu de rôle sur l'holocauste", elle leur a dit qu'ils seraient bientôt séparés de leurs familles et pourraient se retrouver dans un orphelinat.

Le Daily Mail a rapporté mercredi soir que les élèves avaient fondu en larmes quand on leur a dit que neuf d'entre eux seraient retirés à leurs familles. Ce "jeu de rôles" étrange avait pour but de faire prendre conscience à ces enfants de 11 ans des horreurs subies par les enfants Juifs quand ils ont été envoyés dans des camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale.

La personne responsable de ce jeu de rôles n'était autre que la sous-directrice de l'école. Selon le reportage, elle a dit aux enfants sous le choc que ceux qui étaient nés en janvier, février et mars avaient des Quotients Intellectuels inférieurs à ceux des autres enfants, "en raison d'un manque de lumière solaire dans le ventre maternel"; et qu'ils devaient mettre des chapeaux jaunes et être envoyés à la bibliothèque.

Les parents d'élèves ont été très en colère après avoir eu connaissance de ce "jeu" et ont déposé une plainte officielle contre ce projet pédagofgque auprès de la ville de Lanarkshire, expliquant à quel point ce jeu de rôles "barbare" a traumatisé les enfants qui ont pleuré à chaudes larmes en classe.

 "Les enfants étaient bouleversés"

Selon la mère d'un des enfants, l'enseignante "a dit aux enfants qu'ils seraient probablement envoyés loin de leurs familles et que leurs parents en avaient été informés et étaient au courant. Quand un enfant demandait si cela signifiait qu'ils pourraient se retrouver dans un orphelinat, on leur a dit que c'était une possibilité.

A ce moment, beaucoup d'enfants ont été bouleversés. Un garçon a renversé sa chaise, un était en colère et a demandé à parler à un responsable mais la plupart d'entre eux pleuraient, certains pleurant abondamment.

"Leur calvaire a duré entre 12 et 15 minutes avant qu'on informe les enfants qu'il ne s'agissait que d'un jeu mais qu'il se poursuivrait jusqu'à l'heure du déjeuner.

"Ma fille, en fait aucun enfant, ne doit ressentir la terreur, la peur, la panique la ségéragation et l'horreur qu'un enfant de l'holocauste a subi pendant une des pires atrocités de l'histoire pour être capable d'éprouver de l'empathie pour eux afin de produire une histoire bonne pour un article," a déclaré la mère.

Une porte parole de South Lanarkshire a confirmé qu'une activité de jeu de rôles a eu lieu et que cette affaire sera traitée rapidement.
 


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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 11:05
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celui de la Société des nations, prônant la fin de toute diplomatie secrète.

Le Colonel House à Paris

La SDN verra effectivement le jour en 1920, mais ironie de l'histoire, les Etats-Unis n'en firent jamais partie, le Sénat américain s'y est opposé, considérant qu'il s'agissait d'un projet utopique. "La Société de nations est très efficace quand les moineaux crient, mais plus du tout quand les aigles attaquent", avait commenté Benito Mussolini. Il fallait, comme le Président Wilson, flotter dans la moyenne région de l'air pour imaginer que les Etats-Unis - ainsi que tous les autres Etats - renonceraient un jour à la diplomatie secrète.

Les Américains complétèrent ce projet à la suite de la deuxième guerre mondiale mais cette fois de telle sorte que le successeur de cette institution utopique - l'ONU - devint l' instrument de leur puissance, comme on le voit depuis 1945.

Les intérêts des alliés, notamment ceux de la France, la plus durement éprouvée par la guerre qui s'était déroulée sur son sol, n'avaient aucune raison de coïncider avec les plans concoctés par le groupe Inquiry, si bien House fut contraint à des compromis. Les négociations du Traité de Versailles furent si laborieuses, si complexes et si tortueuses qu'il est impossible de les résumer en quelques lignes sans sortir du sujet.

En conclusion des négociations, Hogdson rapporte ces paroles prophétiques prononcées par un des "experts" officiels de la délégation américaine : "Les clauses [du traité] ont produit une paix qui rend une autre guerre inévitable".

 

12 - La disgrâce

A la mi mars 1919 , le Président Wilson, de retour à la table des négociations du traité de Versailles, était cette fois accompagné de sa femme Edith Bolling Wilson. Durant l'absence de House à la Maison Blanche, l'entourage de Wilson, c'est-à-dire sa femme Edith, son médecin personnel l'Amiral Cary T. Grayson, son secrétaire particulier, Ray Stannard Baker, ainsi que le banquier sioniste Bernard Baruch - le faiseur de rois, comme il fut appelé plus tard en raison de son exceptionnelle longévité auprès des Présidents successifs, et jusqu'à Eisenhower - réussirent à convaincre Wilson que les concessions que le Colonel House avait été contraint d'accepter ressortissaient à la plus noire trahison.

Wilson rêvait de l'organisation future d'un monde idéal et de paix éternelle pendant que House, dans une négociation entre égaux, avait en face de lui des nations blessées et ruinées qui exigeaient des compensations matérielles au détriment des vaincus. Les grands principes pour un monde utopique, sans diplomatie secrète et sans guerre, étaient loin de leurs préoccupations immédiates.

L'idéalisme de ce Président qui a exercé une immense fascination non seulement dans son pays mais également dans toute l'Europe, lui valut le prix Nobel de la paix alors qu'il n'avait pas hésité à ordonner des interventions armées en Amérique centrale et dans les Caraïbes - à Cuba, à Saint Domingue et à Haïti notamment. Il rappelle le même enthousiasme délirant qui accueillit l'élection du jeune Président métis Barack Obama, dont le destin semble de plus en plus wilsonien.

De plus, les nations européennes n'étaient pas encore disposées, à l'époque, à considérer que les Etats-Unis - qui, bien que s'étant officiellement déclarés belligérants en avril 1917, n'avaient réellement combattu sur le terrain que durant les quatre derniers mois qui précédèrent l'armistice du 11 novembre 1918 - imposent aux alliés un quelconque "leadership moral et politique" , pour utiliser le terme qu'affectionne M. Barack Obama.

Dès son arrivée à Versailles à la mi-mars 1919, le Président Wilson manifesta son mécontentement, puis son irritation à l'égard de son mandataire. Il lui retira immédiatement la responsabilité de la délégation américaine, si bien que la relation de confiance entre Wilson et House se désagrégea très rapidement et finit par disparaître totalement. Leur amitié ne se remit jamais de ces dissensions. Elle s'acheva dans une incompréhension et une amertume réciproques.

Après la signature du traité par les Allemands en juin 1919, le Colonel House vit une dernière fois le Président Wilson, au moment de son embarquement pour les Etats-Unis . Ce fut leur ultime rencontre et leur ultime conversation.

 

13 - Le Colonel House et Edith Wilson: une inimitié réciproque

L' hostilité d'Edith Bolling au Colonel House remonte aux premiers temps de la rencontre en mars 1915 de la jeune veuve de 43 ans avec un Président Wilson de 58 ans qui venait, six mois auparavant, de perdre son épouse . Or, à un an de la réélection du Président, le Colonel House, responsable de la campagne électorale qui battait son plein, était persuadé que l'idylle du Président et un deuil aussi court seraient du plus mauvais effet auprès du corps électoral. En bon responsable du succès de l'élection, il fit tout son possible pour empêcher le mariage. Des calomnies coururent même dans la presse sur une élimination volontaire de la défunte.

Woodrow Wilson et sa femme Edith

Mais les tourtereaux, très épris, ne tinrent aucun compte ni des articles diffamatoires, ni des craintes des proches ou des responsables politiques sur un impact négatif de leur union. Le mariage eut lieu le 18 décembre 1915 "dans l'intimité" au domicile de la mariée - "intimité" relative… en présence de quarante invités . "She seemed to come into my life . . . like a special gift from Heaven " , écrivit le Président .( "Il me semblait qu'elle entrait dans ma vie ... comme un cadeau du paradis.")

Signe de réconciliation ou geste diplomatique destiné à signer un armistice avec une rivale qu'il n'avait pas réussi à éliminer, toujours est-il que le Colonel chargea le peintre Adolfo Müller-Ury de faire le portrait de la nouvelle première dame de la Maison Blanche et l'offrit aux époux. Le Président conserva dans sa chambre à coucher jusqu'à la fin de sa vie le portrait de cette dame grassouillette et guindée, beaucoup moins jolie que sur les photos, décrite comme "charmante, intelligente et d'un gracieux enbompoint".

Edith Wilson, portrait d'Adolfo Müller-Ury

Intelligente, Edith Wilson l'était assurément. C'était une femme de tête qui prétendait, à l'instar de nombreuses familles de Virginie, descendre de l'indienne convertie au christianisme Pocahontas. La gestion d'une importante bijouterie du temps de son premier mariage en faisait une organisatrice qui voyait d'un mauvais œil l'intimité politique de son Président de mari avec le Colonel House et l'ascendant que celui-ci exerçait sur lui. Elle en était d'autant plus indisposée que le mari amoureux lui confiait également tous les secrets politiques et qu'elle se sentait de taille à remplacer un conseiller envahissant.

Lorsque la santé fragile du Président qui souffrait entre autres, et depuis des années, de violents maux de tête, d'hypertension, de faiblesse cardiaque soigneusement cachés au public, se détériora au point qu'il fut, le 25 septembre 1919, victime d'une grave congestion cérébrale qui le laissa paralysé du côté droit, ce fut elle qui dirigea en réalité le gouvernement et fut appelée "le président secret".

En tant que Président bis jusqu'à la fin du mandat de son mari, Mme Wilson s'assura qu'il n'y ait aucun contact entre un Président, lucide, mais partiellement paralysé et cloué à la Maison Blanche et son ancien conseiller.

" Il est dangereux de décevoir un homme vaniteux et vindicatif, mais il n'est pas moins dangereux de vexer son intrigante et rancunière épouse". (Hodgson)

Mais si Edith Wilson se comporta à l'égard du Colonel comme une femme jalouse et assez mesquine, elle fut en même temps d'un immense dévouement à son mari. Si elle assuma un rôle politique majeur, c'était essentiellement afin de protéger l'homme qu'elle aimait. Son comportement n'était d'ailleurs pas anti-constitutionnel à l'époque. Rien n'était prévu pour ce genre de situation. Le vide constitutionnel ne fut comblé qu'en 1967 par un amendement qui prévoit l'incapacité du Président.

Le Président Wilson mourut le 3 février 1924 à 68 ans et Edith lui survécut jusqu'au 28 décembre 1961. Elle avait 89 ans.

 

14 - Les dernières années du Colonel House

M. House vécut encore une vingtaine d'années après la guerre. Il continua à fréquenter les milieux politiques américains, notamment les membres du parti démocrate, mais il n'exerça plus jamais le type de pouvoir qui fut le sien entre 1912 et 1919 dans le tamden qu'il formait avec Woodrow Wilson. Il se consacra à rédiger ses mémoires et à justifier sa gouvernance. Pendant ce temps, la veuve du Président et plusieurs autres membres de son entourage s'acharnaient à diaboliser son rôle d'éminence grise et lui reprochaient les échecs du Président après la guerre. En revanche, House fut toujours loyal envers son ancien ami et ne critiqua jamais Wilson ni en public, ni en petit comité.

Le Colonel House à la fin de sa vie

Quand l'ex-Président mourut en 1924, le Colonel demanda s'il pouvait être présent aux obsèques, mais le banquier Bernard Baruch, devenu le mentor d'Edith Wilson, refusa et lui répondit que "sa présence n'était pas souhaitée".

House ne quitta pas complètement l'action politique. Il contribua encore à l'élection de Franklin D. Roosevelt en 1932. Puis, gravement malade et n'ayant plus le goût le vivre, il se retira définitivement de la vie politique disant à ses visiteurs qu'il était heureux de la vie qui avait été la sienne car il avait joué un rôle important au cours d'évènements mondiaux importants.

Il mourut le 26 mars 1938 à l'âge de 80 ans. Toutes ces informations figurent dans la biographie de Godfrey Hodgson.

Le grand pianiste polonais Ignacy Paderewski demeura fidèle à son ami. Devenu président de la Pologne qui venait de renaître, il confia au sculpteur polonais François Black (1881-1959) la réalisation d'un monument en granit qui fut érigé dans le parc Paderewski à Warsovie.

 

15- Comprendre les raisons de l'influence du Colonel House sur le Président Wilson : la parole est à Freud

Il est difficile de comprendre l'influence que le Colonel House a exercée sur le Président Wilson sans s'attarder quelque peu sur la psychologie complexe de l'homme Wilson.

Lorsque le "groupe d'hommes secrets" décida que Woodrow Wilson serait le candidat du parti démocrate aux élections à venir et "qu'il ferait deux mandats" selon les affirmations du rabbin Wise, ni lui, ni le Colonel House ne l'avaient encore rencontré. A une question du rabbin Wise lui demandant à quelle date il avait pour la première fois rêvé à la Présidence, la réponse de W. Wilson stupéfia le rabbin, compte tenu de l'intime connaissance qu'il avait des circonstances de sa nomination : "Il n'y eut jamais un moment après mon diplôme à l'université Davidson en Caroline du Sud, où je ne m'attendais pas à devenir président." La stupeur ironique du rabbin ne le décourage pas. Il insiste: "Il n'y eut jamais un moment où je ne m'attendais pas et ne me préparais pas à devenir président." Comme G.W. Bush, le grand dévot que fut le Président Wilson s'est senti durant toute sa vie en communication directe avec Dieu... Et l'alter ego de G. W. Bush et complice de la destruction de l'Irak, Anthony Blair, souffre de la même pathologie.

Un tel comportement rappelle également celui d'un de nos hommes d'Etat actuels, même si les symptômes de cette pathologie se traduisent par des réactions différentes.

La fragilité psychologique du personnage explique pourquoi le psychanalyste Sigmund Freud s'est si profondément intéressé à cet homme politique, même si, écrit-il, "plus il le connaissait, plus il le détestait". " Je dois commencer ma contribution à cette étude psychologique de Woodrow Wilson par l'aveu que la personne du président américain, telle qu'elle s'est élevée à l'horizon de l'Europe, m'a été, dès le début, antipathique, et que cette aversion a augmenté avec les années à mesure que j'en savais davantage sur lui". (Le Président Wilson. Freud et Bullitt )

L'ouvrage signé Freud et Bullitt fut écrit entre 1930 et 1932 par un Freud déjà malade et dépressif, en collaboration avec un jeune diplomate américain, William Bullitt, qui avait assisté comme très jeune secrétaire de la délégation américaine, aux négociations du Traité de Versailles. Mais Le Président Wilson ne parut qu'en 1966. En effet, avec un tact bien compréhensible, les deux auteurs avaient convenu d'attendre la mort d'Edith Wilson, survenue en 1961, pour le faire connaître. Freud était mort depuis 30 ans, mais William Bullitt eut le plaisir de voir la parution du livre, puisqu'il vécut jusqu'en 1967.

La première partie de l'ouvrage traite des thèmes classiques du freudisme : l'identification au père puis au chef … mais aussi à Dieu. La thèse centrale du livre est de savoir quel rapport le président Wilson a entretenu avec la folie et dans quelle mesure sa folie a influencé ou déterminé son action politique.

On comprend qu'un tel "sujet" ait été un terrain de jeu idéal pour les hommes de l'ombre et les éminences grises de tout poil - le Colonel House, Bernard Baruch, le rabbin Wise et finalement sa femme Edith. Freud termine son introduction par ces mots :

" Les fous, les visionnaires, les hallucinés, les névrosés et les aliénés ont, de tout temps, joué un grand rôle dans l'histoire de l'humanité (...), ce sont précisément les traits pathologiques de leur caractère, l'asymétrie de leur développement, le renforcement anormal de certains désirs, l'abandon sans réserves ni discernement à un but unique qui leur donne la force d'entraîner les autres à leur suite et de vaincre la résistance du monde", et il ajoute "les grandes oeuvres coïncident si souvent avec des anomalies psychiques que l'on est tenté de croire qu'elles en sont inséparables".

 

16 - Conclusion

A partir du moment où "l'argent, machine à transformer le sacré en profane, (…) constitue un excellent moyen de servir Dieu" (p. 146) explique Jacques Attali dans l'ouvrage cité ci-dessus ; à partir du moment où le Colonel House fut l'homme de paille des groupes bancaires qui inventèrent en 1913 une sorte de machine à fabriquer de l'argent à partir de rien - la FED - et que parallèlement le même homme encouragea la montée en puissance d'un sionisme qui sut utiliser ce "moyen de servir Dieu" pour le mettre au service d'une entreprise coloniale dissimulée sous le mythe d'un "peuple élu" retrouvant une "terre promise", cet homme fut aussi, indirectement, le bourreau des Palestiniens.

La montée en puissance de l'empire militaro-financier des Etats-Unis et le camp de concentration de Gaza sont les ultimes conséquences de la prise de pouvoir des grands financiers sur les Etats-Unis et le Colonel House en fut, dans l'ombre, le Deus ex-machina.

Bibliographie

 

-The intimate papers of Colonel House arranged as a narrative by Charles Seymour, Boston, New York: Houghton Mifflin Co, 1926-1928 -

- PHILIP DRU ADMINISTRATOR: A STORY OF TOMORROW , 1912 (Ces deux textes sont disponibles en libre accès dans le Projet Gutenberg.)

- Arthur Howden Smith, The Real Colonel House, Doran Company, New-York , 1918

- George Sylvester Viereck, The Strangest Friendship In History, Woodrow Wilson and Col. House, Liveright, New York, 1932 .

- Une biographie plus récente vient de paraître: Godfrey Hodgson, Woodrow Wilson's Right Hand: The Life of Colonel Edward M. House (Hardcover, 2006)

- Bien qu'il ne lui soit pas consacré dans sa totalité, l'ouvrage d'Eustace Mullins, Secrets of the Federal Reserve , The London Connection

- Jacques ATTALI, Les Juifs, le Monde et l'Argent, Histoire économique du peuple juif, Fayard 2002, (Livre de poche pour les références)

- S. Freud, W.C. Bullit, Payot 2005 , President T.W.Wilson, portrait psychologique , (livre de poche).



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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 11:01
La chose la plus difficile au monde est de suivre à la trace n'importe quelle idée jusqu'à sa source. " ( Edward Mandell HOUSE )
1ère Partie
Du Système de la Réserve fédérale au camp de concentration de Gaz
Le rôle d'une éminence grise: le Colonel House

(...à suivre)

2ème Partie : Aux sources du sionisme : De Massada à Netanyahou

3ème Partie : Ultime remontée du courant : De l'East India Company à l'empire des Rothschild …et retour au camp de concentration de Gaza.

AUX SOURCES DU CHAOS MONDIAL ACTUEL
Dans mon texte : Aux sources de l'escroquerie de la Réserve Fédérale - Le machiavélisme des hécatonchires de la finance internationale , j'avais décrit avec autant de précision que le permettait le traitement linéaire de l'information le fonctionnement de la FED et les conditions légales de sa naissance. J'en avais profité pour rendre justice à un auteur particulièrement mal traité par les éditeurs et par un certain public - Eustace Mullins - dont le travail d'historien d'une honnêteté scrupuleuse est irremplaçable pour tous ceux qui cherchent des informations précises et loyales sur ce sujet.

Mon texte était déjà long et il était difficile d'y ajouter des informations sur le contexte politico-social qui seul pourtant, permet d'accéder à une compréhension en profondeur des motivations psychologiques et politiques qui ont rendu possibles les décisions prises à ce moment-là de l'histoire. Cependant rôle des personnages en apparence secondaires - et même tombés dans l'oubli - est souvent méconnu. Ainsi, on attribue d'ordinaire au Président des Etats-Unis alors en exercice, Woodrow Wilson, la paternité de la banque centrale privée américaine, alors qu'il est probablement le personnage politique de l'époque le plus étranger tant à sa conception qu'à sa venue au jour.

J'ai conscience que le sacrifice volontaire que je m'étais imposé pouvait avoir rendu l'exposé précédent exagérément simplificateur. C'est pourquoi je reviens sur divers aspects humains du contexte politique, et notamment sur le rôle décisif joué par un homme de l'ombre dans une opération financière majeure pour l'avenir du monde . Il disait lui-même à la fin de sa vie: "Ma main a pesé sur les faits ", voulant signifier par là qu'il avait joué un rôle important dans la politique d'une période-charnière dont nous subissons aujourd'hui encore les conséquences.

Il m'a semblé capital de donner au squelette de la description linéaire des faits leur densité psychologique et leur incarnation dans les hommes qui ont fait l'histoire de cette époque-là.

***

- 1 - Une éminence grise, le Colonel House
-
2 - Pourquoi s'intéresser au Colonel House ?
- 3 - La source des informations sur le Colonel House
- 4 - Biographie du Colonel House
- 5 - Les amis et les soutiens
- 6 - Les banquiers de la City repartent à l'assaut de l'Amérique
- 7 - La réunion secrète des banquiers dans la propriété du Sénateur Aldrich dans l'île Jekyll et ses conséquences
- 8 - Le Colonel House : de la FED au sionisme et vice versa

- 9 - Le second mandat du Président Wilson
- 10 - La Première guerre mondiale
- 11 - Le Colonel House à Versailles
- 12 - La disgrâce
- 13 - Le Colonel House et Edith Wilson: une inimitié réciproque
- 14 - Les dernières années du Colonel House
- 15- Comprendre les raisons de l'influence du Colonel House sur le Président Wilson : la parole est à Freud
- 16 - Conclusion


***

1 - Une éminence grise, le Colonel House

Qui connaît aujourd'hui le Colonel House (Edward Mandell House (1858 - 1938)? Aucun Européen, assurément, et probablement très peu d'Américains en ont entendu parler. Et pourtant ce "faiseur de Présidents" comme il se plaisait lui-même à se nommer, fut l'un des hommes politiques américains les plus puissants et les plus importants du début du XXè siècle. Il contribua, en effet, à faire d'un Etat récemment débarqué sur la scène politique, encore peu peuplé et à peine sorti d'une sanglante guerre civile, l'empire militaro-financier qui allait dominer le siècle.

L'histoire politique officielle a tendance à ne se référer qu'aux dirigeants officiels des nations : les rois, les Présidents, les Premiers Ministres et autres responsables des grandes administrations civiles ou militaires. Et pourtant, à l'abri des lumières de l'avant-scène, des éminences grises, mal connues ou totalement inconnues du grand public, exercent le véritable pouvoir. Certains le doivent au gigantisme de leur fortune, comme ce fut le cas, hier et aujourd'hui, des grands banquiers regroupés autour des Rothschild et des Warburg dans la plupart des Etats européens; aux Etats-Unis les hommes d'influence représentent de puissants groupes de pression ethniques ou financiers, tels l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), la loge maçonnique B'nai B'rith (les Enfants de l'Alliance en hébreu) fondée en 1843 sur une stricte appartenance ethnique, l'industrie de l'armement ou de la pharmacie; en France, le MEDEF (Mouvement des entreprises de France) et le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) jouent ce rôle.

Le Colonel House constitue cependant une exception à la règle: il fut un de ces hommes-charnière qui ont exercé sur le cours de l'histoire une influence disproportionnée à leurs qualités intrinsèques ainsi qu'à leur fortune . Homme de l'ombre, sorte de Père Joseph américain, confident du Président Woodrow Wilson dont il dirigea en réalité toute la politique, son rôle s'explique par l'extraordinaire ascendant qu'il prit sur lui - à l'instar du Karl Rove de G. W. Bush ou du Claude Guéant de Nicolas Sarkozy. Bien qu'il n'exerçât aucune fonction officielle, il fut le diplomate officieux qui, à un moment-clé de l'histoire du monde, a tenu entre ses mains tous les fils du destin de la planète. Il n'a ni inventé, ni créé la Fed ou le sionisme, mais il fut le passeur qui, sans en mesurer toutes les conséquences, permit à des mouvements et à des évènements qui mûrissaient dans l'ombre depuis de longues années de prendre un élan qui en fit les acteurs principaux de l'histoire du monde durant tout le XXe siècle.

En 1938, peu de temps avant sa mort, Edouard House dira à son biographe, Charles Seymour, "Durant les quinze dernières années, bien que peu de personnes ne l'eussent suspecté, je me suis trouvé au centre de toutes choses. Aucun étranger important ne s'est rendu aux Etats-Unis sans [venir] me parler. J'étais proche du mouvement qui assura à Roosevelt son investiture. Il m'a donné carte blanche pour le conseiller. Tous les Ambassadeurs me faisaient fréquemment des comptes-rendus." ( Charles Seymour, Col. E.M. House, The Intimate Papers of Col. House, 4 v. 1926-1928, Houghton Mifflin Co.)

Edward-Mandell House

2 - Pourquoi s'intéresser au Colonel House ?

Le destin du Colonel House nous intéresse donc dans la mesure où nous subissons, aujourd'hui encore, les conséquences de son action. Celles-ci n'ont pas fini de sécréter leur venin pour le plus grand malheur des victimes d'hier et d'aujourd'hui de ses initiatives. En effet, la planète lui doit notamment les premiers pas de la légitimation internationale de l'idéologie sioniste qui a pris, à partir des Etats-Unis, l'essor planétaire que l'on connaît et qui a conduit à l'édification d'une nouvelle variété d'Archipel du Goulag en Palestine et à la création à Gaza du plus gigantesque camp de concentration que l'histoire ait jamais connu avec la complicité active ou passive des dirigeants occidentaux et la démission bouffie des dirigeants arabes.

En tant qu'envoyé et représentant du Président des Etats-Unis au traité de Versailles qui mit fin à la première guerre mondiale, il est le concepteur du think tank "The Inquiry" composé de quinze membres triés sur le volet qui remodelèrent les frontières de l'Europe de l'après-guerre selon le principe du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". Ce principe apparemment généreux masquait le but réel de l'opération, à savoir la volonté d'affaiblir définitivement le Hearthland - le cœur de l'Europe - en application de la théorie du géopoliticien Mackinder qui préconisait l'émiettement de l'ancien empire austro-hongrois en une multitude de petits Etat inexistants sur le plan international. Ce principe fut également utilisé au Moyen Orient pour démembrer "à la hache" l'empire ottoman, sans tenir le moindre compte du fameux "droit des peuples".

Depuis lors, ce principe n'est "actif" que lorsqu'il coïncide avec les intérêts des Etats-Unis. C'est pourquoi la destruction des grands ensembles est devenue le pivot et le but constant de la politique étrangère américaine, comme l'ont encore prouvé récemment les guerres de Yougoslavie, d'Irak, ainsi que la floraison des révolutions colorées qui ont accompagné et amplifié l'effondrement et la dislocation de l'empire soviétique. Les gigantesques tentes militaires abondamment pourvues en nourriture et en boissons chaudes, les kilomètres de tissu orange et les banderoles en anglais ont surgi comme par magie en vingt-quatre heures, au moment de la fameuse révolution orange en Ukraine. L'Irak n'est plus qu'un champ de ruines dans lequel une société autrefois multiethnique a volé en éclats et qu'un féroce nettoyage ethnique a métamorphosé en communautés ethnico-religieuses rivales et enfermées derrière des murs, le tout au nom de l'affichage d'une moraline pour midinettes qui prétendait "gagner les cœurs et les esprits" à la "Démocratie" à coups de bombes et de missiles tout en pillant les ressources du pays.

Le même scénario est mis en œuvre en Afghanistan où la fameuse "coalition internationale" prétend "sécuriser" des zones tribales mais sème en réalité les germes des guerres futures entre Tadjiks , Ouzbeks et Pashtouns qu'on espère neutraliser en préparant le terrain à des conflits ethniques à venir.

L'objectif d'Inquiry a merveilleusement fonctionné en ex-Yougoslavie dans laquelle les accords de Dayton imposés par Washington ont abouti à l'émiettement d'un Etat déjà plus petit que la France en sept micro républiques - la Serbie, la Croatie, la Macédoine, le Monténégro, la Slovénie , la Bosnie-Herzégovine, et surtout le Kosovo - ce dernier pseudo Etat non viable n'est, en réalité, constitué que par la gigantesque base américaine de Camp Bondsteel opportunément édifiée à l'arrivée du gigantesque pipeline en provenance des champs pétrolifères de la mer Caspienne.

Le Colonel House conduisit l'énorme délégation des Etats-Unis au Traité de Versailles en 1919 qui sema les germes de la deuxième guerre mondiale. Il fut également le concepteur et le fondateur du Conseil des relations étrangères (Council on Foreign Relations ou CFR) , un des think tank américains les plus influents en politique étrangère aujourd'hui encore.

Mais ce n'est pas tout : Edward Mandell House a surtout à son actif un soutien déterminant aux actions en coulisses des puissants groupes bancaires qui, après des dizaines d'années de manœuvres infructueuses, sont parvenus à donner naissance au Système monétaire du Nouveau Monde et à créer un moyen de paiement appartenant à des banquiers privés, le dollar, pivot de la puissance américaine jusqu'à la fin du XXè siècle.

C'est durant les années de tractations des financiers avec le pouvoir politique - entre 1910 et 1913 - que l'influence de l'homme qui s'était quasiment approprié le cerveau du Président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, fut si importante dans l'ordre de la politique monétaire qu'on peut considérer qu'il fut le gros grain de sable qui a fait dévier la trajectoire de la politique mondiale afin de la mettre sur les rails de l'expansion impériale des Etats-Unis et de l'enchaîner, dans le même temps, aux puissants groupes financiers qui dominent le monde d'aujourd'hui et le conduisent à des cataclysmes imprévisibles.

Comme les informations concernant la genèse de l'emprise des financiers sur la planète tout entière soulèvent une révérence apeurée et comme le Moyen-Orient demeure par excellence la région du globe dans laquelle l'activité des groupes de pression et les falsifications de la vérité atteignent des sommets, il m'a semblé capital de remonter, autant que possible à la source, afin de tenter de comprendre par quels chemins tortueux quelques banquiers ont fait main basse sur le monde et comment le sionisme talmudique a pris le pouvoir sur la terre palestinienne jusqu'à incarner un judaïsme rigoriste et raciste, qui rêve d'un Etat ethniquement pur, débarrassé des "animaux à deux pattes" palestiniens - pour reprendre la terminologie du Talmud - qui en contaminent le sol et en polluent l'atmosphère.

Car il est candide de croire que le sionisme aurait jailli à partir de rien et d'en fixer l'origine en 1896, avec l'ouvrage du juif allemand Theodor Herzl intitulé Der Judenstaat. De même que l'Amazone n'est pas un miracle solaire jailli ex nihilo des entrailles de la terre, d'obscurs et mystérieux cheminements souterrains ont précédé le jaillissement de la source devenue le fleuve imposant que nous connaissons. De même l'idéologie sioniste a cheminé secrètement dans les souterrains du rabbinat de Russie, de Pologne et d'Ukraine durant des siècles avant d'acquérir la force d'apparaître en pleine lumière, puis de s'exporter en l'Europe de l'Ouest et enfin de débarquer sur le continent américain où elle est devenue quasiment omnipuissante.

Il est tout aussi naïf d'imaginer que la loi de la Federal Reserve (FED) votée la veille du jour de Noel qui énumère les conditions de son fonctionnement serait née tranquillement d'un vote loyal du Congrès et que le Président Wilson en serait l'initiateur.

 

3 - La source des informations sur le Colonel House

Les principales informations sur le Colonel House nous sont données directement par lui-même, aussi bien dans son journal que par une sorte de roman étrange et baroque que l'on peut qualifier d'autobiographique, dans lequel l'auteur se rêve en dictateur de la planète et imagine les mesures à imposer pour assurer le bonheur de l'humanité :

- The intimate papers of Colonel House arranged as a narrative by Charles Seymour, Boston, New York: Houghton Mifflin Co, 1926-1928 -

- PHILIP DRU: ADMINISTRATOR: A STORY OF TOMORROW , 1912 (Ces deux textes sont disponibles en libre accès dans le Projet Gutenberg.)

Des informations indirectes intéressantes sont également disponibles dans la biographie de Arthur Howden Smith, The Real Colonel House, Doran Company, New-York , 1918 , ainsi que par l'ouvrage de George Sylvester Viereck, The Strangest Friendship In History, Woodrow Wilson and Col. House, Liveright, New York, 1932 .

Une biographie plus récente vient de paraitre: Godfrey Hodgson, Woodrow Wilson's Right Hand: The Life of Colonel Edward M. House (Hardcover, 2006)

Bien qu'il ne lui soit pas consacré dans sa totalité, l'ouvrage d'Eustace Mullins, Secrets of the Federal Reserve , The London Connection contient également des éléments de première importance sur notre personnage, notamment sur tout ce qui concerne la conception de la Réserve fédérale et les circonstances de son vote par le Congrès.

Ces textes permettent de dresser un portrait précis et documenté tant de la personnalité que de l'action de cet homme politique étrange et hors du commun.

Nous savons qu'il était d'ascendance hollandaise et que son patronyme Huis devint House lorsque son père émigra d'abord en Angleterre, puis aux Etats-Unis au début du XIXe siècle. L'immigré se fixa au Texas et fit fortune comme briseur de blocus pendant la guerre de Sécession.

Il est classique que les périodes troublées soient particulièrement propices à la formation de colossales fortunes en un temps record. Il y quelques années, le monde entier a été le témoin stupéfait des "réussites" financières foudroyantes des Roman Abramovitch, Mikhaïl Khodorkovski, Boris Berezovski ou Vladimir Goussinski, plus connus sous le nom générique d'"oligarques russes ". Au moment de l'effondrement de l'URSS, une brochette de petits et de gros malins, particulièrement rapaces et avisés, en cheville avec un pouvoir politique chancelant et corrompu avait, en un éclair et avec la complicité tacite du FMI et des grandes banques américaines, fait main basse sur l'essentiel des ressources énergétiques et des grandes entreprises de l'ex-URSS devenue la Russie.

M. House père n'est pas seul à avoir su exploiter les troubles de la guerre civile américaine de 1861à 1867 - également appelée guerre de Sécession - qui ont permis à quelques chevaliers d'industrie de donner la mesure de leur talent et de leur mépris pour les principes du droit et de la morale. Cette période a connu l'ascension fulgurante des John D. Rockefeller, des Andrew Carnegie, des John Pierpont Morgan ou des Cornelius Vanderbilt, lequel n'a pas hésité à affirmer froidement, en 1867, dans une gazette de New-York: "Je n'en ai rien à faire des lois".

Ces banquiers et ces entrepreneurs affairistes se sont spécialisés dans les abus de pouvoir et les pratiques immorales, mais grassement payantes. Ils ont été qualifiés de "barons voleurs" (robber barons) . Leurs descendants, devenus vertueux, se sont d'ailleurs empressés de consacrer une partie de leur argent à des œuvres de bienfaisance, afin de conquérir l'honorabilité qui leur permettait de blanchir et de protéger par la loi une fortune frauduleusement acquise. L'exemple des Rockefeller est le plus célèbre. C'est sur ces méthodes-là que s'est construit le capitalisme américain.

Le père du Colonel House fut donc un homme de cette trempe. Comme briseur de blocus durant la guerre civile, il exportait les productions locales - notamment le coton - et le vendait à ses correspondants anglais, dont le principal était le chargé d'affaires des Rothschild. Le fils saura se souvenir de ce contrat d'affaires. Le briseur de blocus ramenait, en échange, les produits qui manquaient au Texas et les écoulait au plus haut prix. Après avoir amassé un confortable magot - il est devenu un des hommes les plus riches du Texas - il plaça prudemment ses coquets bénéfices à Londres, dans la banque Baring, alliée à la Maison Morgan . Un nouveau marchepied était prêt pour le fils.

Il n'est pas sans intérêt de noter que les grandes banques anglaises faisaient partie de la célèbre "Corporation de la drogue" et s'étaient enrichies dans le lucratif et très officiel trafic d'opium de la couronne britannique avec les Indes et la Chine à la suite de la fameuse guerre de l'opium qui avait dévasté et ruiné l'empire du Milieu à la fin du XIXe siècle. En effet, après avoir subi l'incendie du Palais d'été, la Chine avait été contrainte de légaliser le commerce de l'opium et d'ouvrir ses frontières aux marchandises anglaises et françaises, mesures qui ont conduit à la ruine du pays.

La géopolitique de l'opium se poursuit de plus belle en Afghanistan avec la bénédiction - et la protection - des troupes d'occupation de l'OTAN, bien que cet organisme s'en défende. Mais un rapport officiel de l'ONU nous apprend qu'en 2007, 93% du marché mondial de l'opium provenait de ce pays et on voit mal comment les nombreuses troupes d'occupation pourraient ignorer ce trafic. Les Chinois n'ont pas oublié la volonté de l'Angleterre de pourrir leur pays de l'intérieur par la drogue et la récente exécution d'un trafiquant anglais prend place dans ce contexte.

 

4 - Biographie du Colonel House

A la mort de M. House père, la fortune ayant été partagée entre ses trois fils, le jeune Edouard, qui avait également hérité d'un second prénom juif - Mandell, en souvenir d'un précieux associé de son père - se trouva, nous apprend son biographe Arthur Howden Smith, "à la tête de plantations de coton qui lui rapportaient un revenu de 20 000 dollars par an", ce qui était confortable, mais ne le plaçait cependant nullement dans la catégorie des très grosses fortunes de l'époque. Très vite, le jeune héritier, handicapé par une méningite et une insolation durant son adolescence et de santé fragile, abandonna les plants de coton pour une activité autrement plus excitante : la politique. Mais, soit conscience de son infirmité physique, soit résultat d'une fine observation de la manière réelle dont s'exerce le pouvoir, il refusa toujours de s'engager officiellement. Il préférait influencer les hommes politiques en demeurant dans les coulisses. "Il adorait l'exercice secret du pouvoir par le biais des autres" et "fuyait la publicité" écrit son éditeur Charles Seymour.

Bénéficiant de puissants appuis et d'amis dans le Ku Klux Klan - dont son père était membre - amis qui occupaient tous les postes-clés du Texas dans les années 1890 - le jeune Edouard Mandell mit à contribution son argent, sa passion pour la chose politique et son génie d'agent électoral afin d'assurer successivement l'élection de quatre gouverneurs de cet Etat : James S. Hogg (1892), Charles A. Culberson (1894), Joseph D. Sayers (1898), S. W.T. Lanham (1902). Conformément à la théorie qu'il mit plus tard dans la bouche de Philippe Dru dans son roman autobiographique, Edouard House occupait auprès de chacun d'eux le poste de conseiller occulte et tout puissant.

Défilé du Ku-Klux-Klan en 1920 dans l'Oregon

En récompense de son soutien financier et de ses judicieux conseils le Gouverneur James S. Hogg lui décerna le titre honorifique de "Colonel" bien qu'il n'eût jamais eu le moindre contact avec la chose militaire. Il devint donc, du jour au lendemain, le Colonel House et ne fut plus désigné que par ce nom.

Mais l'ambition du Colonel House ne se limitait pas au contrôle du Texas. C'est le pays tout entier qu'il souhaitait dominer. Le rêve de "dictateur de l'ombre" exposé par Philippe Dru- House en 1912, consistait à transposer au pays tout entier, la méthode qui avait réussi au jeune Edouard Mandell au Texas. Par le truchement de son double romanesque, il a en effet exposé longuement sa théorie du pouvoir et le moyen presque infaillible de gagner les élections - méthode appliquée encore de nos jours et qui consiste à ne cibler que les électeurs répertoriés comme non officiellement inscrits dans un parti, à les contacter un par un par des lettres personnelles, fruits d'une minutieuse enquête apparentée à de l'espionnage et à ne faire campagne que dans les Etats hésitants, les fameux "swing states". "J'enroulai un fil presque invisible autour du peuple, qui le maintenait fermement ", écrit-il.

5 - Les amis et les soutiens

Dès 1902, Edouard Mandell quitte son Texas natal pour New-York. Ses exploits électoraux et son rôle d'efficace "conseiller de l'ombre" lui ouvrent toutes grandes les portes des milieux politiques et financiers new-yorkais. Il remarque qu'à Washington également, le pouvoir politique est exercé par une petite poignée d'hommes au Sénat et à la Maison Blanche. "Il est assez facile pour quelqu'un sans responsabilité de s'asseoir autour d'un cigare et d'un verre de vin, et de décider de ce qu'il y a de mieux à faire ", écrit-il dans ses Papiers intimes. Et plus loin : "À Washington… j'ai constaté que deux ou trois hommes au Sénat et deux ou trois hommes à la Chambre, ainsi que le Président dirigeaient le gouvernement. Les autres n'étaient que des hommes de paille. (…)C'était mon ambition d'y faire irruption si cela était possible, et mon ambition a maintenant fait un bond, au point de vouloir, non seulement en faire partie, mais plus tard, en être le centre…"

C'est donc cette petite société qu'il s'efforça de pénétrer. Bien qu'il n'eût apparemment rien de flamboyant et que ses exploits universitaires fussent modestes, il y réussit à merveille, car il jouissait du flair infaillible de détecter les amis de qualité qui appréciaient sa discrétion et ses conseils. Son plus récent biographe, Gogfrey Hodgson, fournit une liste flatteuse des invités habituels de son salon et de sa table, parmi lesquels on trouve des figures importantes de la littérature anglo-saxonne de l'époque tels Henry James, Edith Warton ou Rudyard Kipling, futur prix Nobel, le grand pianiste polonais Jan Ignacy Paderewski, qui deviendra le premier Président de la Pologne libre, des hommes politiques , dont le très puissant Sénateur Aldrich, l'homme fort du Congrès et le principal soutien des banquiers et de leur projet de création d'une banque centrale privée. Tout ce qui comptait à Washington - des généraux, des professeurs, des journalistes des femmes du monde et tous les grands banquiers de la place - fréquentait sa maison. Le très influent et sulfureux financier et chevalier d'industrie John Pierpont Morgan était l'un de ses intimes.

Parmi les fréquentations étroites du Colonel House, il faut également compter son beau-frère juif, Sydney Mezes, le Rabbin Stephen Wise, président du Congrès juif américain, l'avocat Louis Brandeis qui sera "le premier juif nommé à la cour suprême"en 1916. Mais auparavant il aura joué un rôle crucial dans l'élaboration et le processus de validation par le congrès du Federal Reserve Act voté en décembre 1913. Il convient également de ne pas oublier le richissime financier Bernard Baruch, qui sera le plus gros contributeur de la campagne électorale de Woodrow Wilson, le Colonel House étant son second "bienfaiteur". J'y reviendrai.

Le rabbin Stephen Wise, président du Congrès juif américain (à gauche), et John L. Lewis, le président du Congrès des organisations industrielles (à droite)15 mars 1937.

 

6 - Les banquiers de la City repartent à l'assaut de l'Amérique

Jusqu'en 1910, le Colonel House s'attache habilement à consolider son réseau new-yorkais et washingtonien, ainsi qu'à resserrer les liens tissés par son père avec les puissants groupes qui dominent Wall Street - les Maisons Morgan, Rockefeller, Dukes, Mellons, Brown-Harriman, Dillon-Reed, sans compter les Carnegie, les Whitney ou les Vanderbilt. Au cours de son séjour en Europe durant l'été 1913, il tissera également des liens étroits avec les financiers de la City, notamment les Rothschild et les Warburg, dont la puissance financière dominait déjà secrètement l'Europe tout entière.

On ne peut qu'être frappé par l'étonnante homogénéité ethnique des grands financiers qui gravitent autour du Colonel House et plus généralement par celle de tous les banquiers de la City ou de Wall Street. Un co-religionnaire, Jacques Attali, fournit quelques clés psycho-religieuses de ce phénomène dans un gros ouvrage à prétention historique, Les Juifs, le monde et l'argent, Fayard 2002 dans lequel il théorise la spécialisation des juifs dans le commerce de l'argent et justifie leur omniprésence dans cette activité : "Pour les Juifs, tirer un intérêt de l'argent n'est pas immoral. (…) L'argent est, comme le bétail, une richesse fertile, et le temps est un espace à valoriser. Pour les chrétiens, au contraire, comme pour Aristote et les Grecs, l'argent - comme le temps - ne produit pas en soi-même de richesse, il est stérile ; aussi faire commerce de l'argent est-il un péché mortel. " (p. 120, coll. poche) Car, précise-t-il dans une interview donnée après la parution de son livre : "Pour un juif, la pauvreté est intolérable. Pour un chrétien, c'est la richesse qui l'est."

Ces considérations psycho-théologico-monétaires éclairent quelque peu les motivations des grandes maisons bancaires anglaises - notamment celle des Rothschild, de ses succursales et de ses alliés - au cours de la guerre qu'ils déclenchèrent pour la troisième fois depuis la naissance de cet Etat contre la loi fondamentale des Etats-Unis.

Remonter à la source de la création de la FED, c'est donc découvrir que dès la naissance du nouvel Etat, les puissants banquiers de la City conduits par les clans Rothschild et Warburg avaient mené une guerre violente, obstinée et sournoise contre les principes que les pères fondateurs du nouvel Etat avaient voulu graver dans la Constitution de 1787 inspirée par les philosophes libéraux . C'est dès son premier article, section 8, § 5 que la loi fondamentale précise avec force que "c'est au Congrès qu'appartiendra le droit de frapper l'argent et d'en régler la valeur". Ses rédacteurs avaient précisément voulu éviter de reproduire le modèle anglais et sa banque centrale, propriété des actionnaires privés ; car comme disait Napoléon Bonaparte, "la main qui tient les cordons de la bourse détient le pouvoir".

Signature de la Constitution américaine

Durant tout le XIXe siècle, les coups de boutoir des financiers furent constants. Les banquiers de la City de Londres conduisirent, notamment en 1812 et 1866, deux puissants assauts contre la Constitution des Etats-Unis.

Voir : Aux sources.... 3 - La préhistoire du système monétaire : de la déclaration d'indépendance en 1776 à la crise de 1907

Ils échouèrent provisoirement, mais ils provoquèrent, à titre collatéral, si je puis dire, l'assassinat de deux Présidents qui avaient eu l'audace de contrecarrer leurs prétentions: Abraham Lincoln avec son dollar "Greenback", et James Garfield, qui venait de faire un discours sur les problèmes monétaires peu de temps avant son assassinat. Un troisième Président, John Fitzgerald Kennedy paiera de sa vie l'audace d'avoir voulu, en 1963, mettre fin à l'exorbitant privilège des financiers né de la création de la FED.

Au début du XXè siècle, après plusieurs paniques - en 1869 - 1873 - 1893 - 1901 et 1907 - provoquées et astucieusement contrôlées notamment par un des principaux "barons voleurs", le financier et homme d'affaires John Pierpont Morgan - les banquiers de la City revinrent à l'assaut et remirent sur le tapis leur projet de création d'une banque centrale privée en prenant pour prétexte l'exaspération de la population après la panique boursière de 1907.

Cependant, ils savaient que le Gouvernement et le public étaient réticents et ne voulaient pas de ce genre d'institution. Il leur avait donc fallu créer de toutes pièces un événement-choc de nature à vaincre l'hostilité du gouvernement. Ce fut John Pierpont Morgan qui s'en était chargé. Fort de sa réputation d'expert financier compétent, il avait habilement distillé des rumeurs de faillite de deux banques new-yorkaises - Knickerbocker Trust Co et Trust Company of America - qui mettaient en péril tout le réseau bancaire des Etats-Unis et la panique attendue se produisit.

Voir: Aux sources....n°5 - Les crises monétaires successives : 1869 - 1873 - 1893 - 1901 - 1907

Le Congrès confia alors au Sénateur Aldrich, un Républicain, chef de la Commission des finances du Sénat qui passait pour le politicien le plus influent de l'époque, le soin de constituer et de diriger deux commissions : l'une sur le fonctionnement du système monétaire américain et l'autre destinée à mener une expertise sur le fonctionnement des banques centrales européennes. Ses relations avec le cartel des banques - sa fille avait épousé l'héritier des Rockefeller et son fils devint le Président de la Chase National Banque - en faisaient pourtant un politicien pour le moins suspect de sympathie avec les financiers internationaux.

Le Sénateur Aldrich

Son voyage en Allemagne, en Angleterre et en France entre 1908 et 1909 , ainsi que ses rencontres avec les banquiers européens, notamment avec Paul Warburg, l'avaient conforté dans la conviction, qui était déjà la sienne au départ, de l'excellence des banques centrales privées.

Mais l'opinion américaine et une forte majorité du Congrès, toujours aussi méfiantes à l'égard des financiers, demeuraient fermement hostiles à toute modification de la Constitution. Pressé par ses amis des lobbies, le riche Sénateur prit la tête de ce qu'il faut bien appeler un complot puisque, entre 1910 et 1913, les méthodes politiques utilisées les principaux acteurs tenaient davantage de celles la maffia sicilienne que de l'Etat de droit.

En effet, les deux échecs précédents de leur tentative de faire main basse sur le système monétaire du nouvel Etat avaient servi de leçon aux banquiers . Conscients de ce qu'il leur fallait changer de stratégie et ne pas attaquer de front et à visage découvert, ils mirent patiemment au point un véritable plan de campagne dont on mesure, avec le recul, tout le machiavélisme. Ils agirent, en effet, sur quatre fronts à la fois et, le plus souvent, en se dissimulant derrière des hommes de paille.

Il s'agissait :

- Premièrement, de définir l'objectif avec une grande précision, autrement dit, de rédiger d'avance, et en un petit comité composé de quelques membres acquis d'avance ou partie prenante, le contenu de la loi qu'il conviendra de réussir à faire voter et qui contiendra tous les éléments de ce que devra être la future banque centrale. Ce fut la réunion de l'île Jekyll.

- Deuxièmement, il convenait d'assurer l'élection d'un nouveau Président favorable à leurs intérêts afin qu'il n'y ait pas d'obstacle inattendu à partir de la Maison Blanche .

- Troisièmement, il ne fallait pas oublier de mener des actions ciblées au Congrès, afin de conquérir une majorité favorable au projet.

- Quatrièmement, il était capital d'entreprendre une vigoureuse et habile campagne publicitaire dans la presse et dans les milieux intellectuels en choisissant des journalistes connus et des professeurs directement payés par les groupes financiers, propriétaires des journaux ou importants actionnaires des Universités sollicitées, afin d'endormir l'hostilité de l'opinion publique et la convaincre du bien-fondé des " réformes " proposées.

Chaque secteur eut donc son chef de corps d'armée : au Colonel House fut dévolue la campagne de l'élection présidentielle, puis de l'action psychologique sur le Président; au Sénateur Aldrich, l'action sur le Congrès ; aux financiers la corruption de la presse et l'achat des agents d'influence. Mais l'homme qui tirait les ficelles dans les coulisses fut le puissant banquier allemand, Paul Warburg en liaison avec le Colonel House , eux-mêmes téléguidés par la puissante Maison Rothschild de Londres.

Paul Warburg fut en effet le chef d'orchestre de toute cette opération. Allemand et co-propriétaire avec son frère Félix de la banque familiale de Hambourg, il avait épousé en 1893 la fille de Salomon Loeb, de la banque new-yorkaise Kuhn, Loeb & Co et s'était installé aux Etats-Unis. Or cette banque était le poisson-pilote des Rothschild européens aux Etats-Unis, ce qui signifie que Paul Warburg était, en l'espèce, l'homme de paille des Rothschild.

Lui et son frère étaient devenus co-actionnaires de la banque du beau-père - laquelle avait fusionné avec Lehman Brothers en 1977, mais avait connu, comme on s'en souvient, une triste fin en forme de faillite en 2008. Cependant, au début du XXe siècle, Kuhn, Loeb & Co connaissait une si insolente prospérité que le nouvel associé et gendre s'était vu gratifié d'une rémunération mirobolante pour l'époque de cinq millions de dollars par an, simplement destinée à lui assurer la liberté de préparer la réforme du système monétaire américain en vue de l'aligner sur le modèle de la banque centrale d'Angleterre - la première au monde - qui appartenait à des banquiers privés depuis sa création en 1694.

C'était le modèle que les conspirateurs de l'île Jekyll rêvaient de reproduire aux Etats-Unis.

Ce sont donc les groupes bancaires internationaux Eugène Meyer, Lazard Frères, J. & W. Seligman, Ladenburg Thalmann, Speyer Brothers, M. M. Warburg et Rothschild Brothers qui, à travers leurs succursales américaines, menèrent en sous-main toute la campagne. On voit qu'ils s'étaient préparés de longue date pour un marathon politique et que la réunion de l'île Jekyll était loin d'être improvisée.

 

7 - La réunion secrète des banquiers dans la propriété du Sénateur Aldrich dans l'île Jekyll et ses conséquences

J'ai longuement parlé de cette expédition dans mon texte précédent . J'ai également décrit les circonstances rocambolesques de la parution de l'ouvrage de Mullins qui continue d'être ostracisé, alors qu'Eustace Mullins est le premier historien qui soit remonté le plus près possible de la source de la naissance de la FED . Depuis lors, tout le monde s'inspire de ses travaux et, sans jamais le citer, les pille sans vergogne.

Voir: Aux sources ....1 - La conspiration de l'île Jekyll

C'est grâce à lui qu'une connaissance détaillée des circonstances du voyage et du séjour des dix participants à ce conclave est désormais répandue dans le public. On sait aujourd'hui que le Colonel House faisait lui aussi partie du petit groupe de la dizaine de "conspirateurs" déguisés en chasseurs de canard qui s'est réunie à huis clos durant une semaine dans la propriété du Sénateur Aldrich bien que Mullins , bizarrement, ne le cite pas. Peut-être parce qu'à la fin de l'année 1910, ce personnage n'avait encore aucun pouvoir politique officiel et n'exerçait aucune fonction notable dans le privé. Néanmoins sa présence parmi les banquiers à une telle assemblée donne une idée de la force des liens de confiance qui l'unissaient à eux.

Le terme de "conspirateurs" donne, aujourd'hui encore, de l'urticaire aux défenseurs des banquiers. Mais c'est le terme même qu'emploie l'un des participants à cet élégant raout, Frank A. Vanderlip, dans l'autobiographie qu'il a rédigée en 1935 : From Farmboy to Financier (Du garçon de ferme au financier): "J'étais aussi discret et aussi prudent que peut l'être un conspirateur. Nous savions que nous ne devions pas être découverts, ou alors, tout le temps et les efforts que nous avions consacrés à ce travail seraient détruits. S'il avait été révélé que notre petit groupe s'est réuni et qu'il a, en commun, rédigé un projet de banque central, celui-ci n'avait aucune chance d'être accepté par le Congrès… Je ne crois pas qu'il soit exagéré considérer que notre expédition à Jekyll Island fut la source de ce qui est devenu le Federal Reserve System. (…) Les résultats de cette conférence furent entièrement confidentiels. Même le fait qu'il y ait eu une réunion n'était pas autorisé à être rendu public (...) " , car le Sénateur Aldrich "a fait promettre à tous les participants de garder le secret" écrivit de son côté Paul Warburg dans le compte-rendu qu'il fit dix-huit ans après les évènements dans The Federal Reserve System, Its Origin and Growth, Volume I, p. 58, Macmillan, New York, 1930 (cité par Mullins).

Le plan Warburg rédigé lors du conclave de l'île Jekyll, fut consigné dans le rapport Aldrich. En bons chasseurs de canards, les "conspirateurs" utilisèrent ensuite la technique bien connue du leurre . Deux plans aux noms différents, mais aux contenus quasi identiques furent lancés dans le public et chacun eut ses détracteurs virulents et ses partisans enthousiastes : le Rapport Aldrich qui faisait l'unanimité contre lui, était défendu par les Républicains et passait pour être le plan des trusts bancaires, et la Loi de Réserve Fédérale, défendue par les Démocrates, était censée préserver les intérêts des citoyens.

Bien que le terme de "Banque centrale" eût été soigneusement évité, c'était bien de cela qu'il était question dans les deux cas, pour le plus grand profit des banquiers, en application de la phrase du vieux, richissime et cynique John Pierpont Morgan : "La Monnaie est une matière première" - à l'instar des pommes-de-terre ou des tomates - à cette petite différence près que les banquiers n'ont aucun mal à produire cette "matière première-là".

Cette conception agricole de la monnaie est un reflet fidèle de celle exposée par Jacques Attali dans l'ouvrage cité ci-dessus: " Pour le peuple juif, (…) écrit-il, il n'y a aucune raison d'interdire le prêt à intérêt à un non-juif, car l'intérêt n'est que la marque de la fertilité de l'argent."

Pour pimenter encore plus le stratagème, Nelson Aldrich, qui venait de perdre son poste de Sénateur ainsi que Frank Vanderlip - les deux principaux meneurs de la cabale en faveur de Wall Street - attaquèrent violemment la Loi de Réserve Fédérale, lui reprochant d'être beaucoup trop hostile aux banquiers . Comme justement le Congrès était lui aussi majoritairement hostile aux trusts, les congressistes furent dupes de cette rouerie et se ruèrent sur le leurre.

Les chapitres I à IV de l'ouvrage de Mullins qui traitent de la naissance de la FED sont dignes d'une enquête de Sherlock Holmes et se lisent comme un roman policier. Peu de membres du Congrès avaient eu le courage de s'opposer publiquement à l'un et à l'autre plan des banquiers. Le député Charles Lindbergh fut l'un de ces opposants les plus combattifs. Père du célèbre aviateur, il avait déclaré le 15 décembre 1911 : "Le gouvernement poursuit d'autres trusts en justice, mais il soutient le trust monétaire. J'ai attendu patiemment pendant plusieurs années l'occasion d'exposer le niveau erroné atteint par la masse monétaire et de montrer que le plus grand des favoritismes est celui que le gouvernement a étendu au trust monétaire."

Le 23 décembre 1913, au moment où la loi fut votée, amer, il prononça au Congrès un discours prémonitoire, et plus actuel que jamais, compte tenu de ce que sont devenus Wall Street et la Fed: "Cette Loi établit le trust le plus gigantesque de la terre. Lorsque le Président signera ce projet de loi, un gouvernement invisible, celui de la puissance monétaire, sera légalisé. Le peuple peut ne pas s'en rendre compte immédiatement, mais le jour du jugement n'est éloigné que de quelques années. Les trusts réaliseront bientôt qu'ils sont allés trop loin, même pour leur propre bien. Pour se délivrer de la puissance monétaire, le peuple devra faire une déclaration d'indépendance. Il pourra le faire en prenant le contrôle du Congrès. [..] Ceux de Wall Street n'auraient pas pu nous tromper si vous, les Députés et les Sénateurs, n'aviez fait du Congrès une fumisterie. […] Si nous avions un vrai Congrès du peuple, la stabilité règnerait. Le plus grand crime du Congrès est le vote de son système monétaire. Le pire crime législatif de tous les temps est perpétré par ce projet de loi bancaire. Les groupes parlementaires et les chefs de partis ont à nouveau agi et empêché le peuple d'obtenir le bénéfice de son propre gouvernement."

Le député Louis Mc Fadden avait, lui aussi, manifesté une opposition violente et écrivit: " Un système bancaire mondial est en train de mettre en place un super Etat contrôlé par les banquiers internationaux. (…) Ils travaillent ensemble à l'asservissement du monde au nom de leur propre intérêt. La Fed a usurpé le pouvoir du gouvernement. "

Car les circonstances du vote au Congrès avaient fait, elles aussi, l'objet de ruses , de manipulations, de tractations secrètes dans les coulisses, de marchandages . Là encore les deux mêmes larrons, Paul Warburg et le Colonel House, avaient été à la manœuvre. George Sylvester Viereck écrivit : "Les Schiff, Warburg, Kahn, Rockefeller et Morgan avaient placé leur confiance en House. Lorsque la législation sur la Réserve Fédérale prit enfin une forme définitive, House fut l'intermédiaire entre la Maison-Blanche et les financiers." ( George Sylvester Viereck, The Strangest Friendship In History, Woodrow Wilson and Col. House, Liveright, New York, 1932.)

Paul Warburg

L'opération de vote au Congrès se déroula cependant d'une manière extra-ordinaire dans ce genre d'enceinte. En effet, le Federal Reserve Act fut présenté en catimini et dans une discrétion absolue, le 23 décembre 1913, dans la nuit, entre 1h30 et 4h30, au moment où les membres du Congrès étaient soit endormis, soit en vacances pour les fêtes de Noël.

Les députés démocrates présents étaient persuadés, à l'instar du Président Wilson, qu'ils votaient contre le projet des banquiers et "en faveur de la réduction des privilèges des banquiers". Il s'agit d'un stratagème classique, mais inusable. L'actuel Président de la République française l'a récemment utilisé avec succès en faisant voter par une majorité obséquieuse un traité de Lisbonne qui n'est que le frère jumeau d'un traité constitutionnel refusé par un referendum, et passé dans un shaker de manière à créer un désordre tel qu'il devenait difficile de s'y retrouver. Nietzsche nous avait prévenus: "L’État ment dans toutes ses langues de la terre ; et, dans tout ce qu’il dit, il ment – et tout ce qu’il a, il l’a volé..." (Zarathoustra)

Et pendant ce temps, les journaux appartenant aux banquiers publiaient des articles délirants d'enthousiasme, chantaient la grâce du cadeau de Noël, prédisaient des lendemains qui chantent et une prospérité sans limites pour toutes les classes de la société.

Le lendemain du jour mémorable du vote, le 24 décembre 1913, le banquier Jacob Schiff remerciait le diligent homme de l'ombre: "Mon Cher Colonel House. Je veux vous dire un mot pour le travail silencieux, mais sans aucun doute efficace, que vous avez fait dans l'intérêt de la législation monétaire, et vous féliciter de ce que cette mesure a été finalement promulguée en loi. Tous mes meilleurs vœux. Sincèrement votre, JACOB SCHIFF."

Jacob Schiff

On ne peut s'empêcher de voir dans ce document le ton et le contenu du commanditaire à son subordonné et exécuteur.

Le Président Wilson, pourtant "créé" par les banquiers et exceptionnellement favorable à leurs plans avait, à la surprise générale, renâclé au dernier moment et avait refusé de signer le décret destiné à donner force de loi à ce vote. Le banquier Bernard Baruch , qui jouera un rôle capital dans la politique des Etats-Unis dans les années qui allaient venir, s'était précipité à la Maison Blanche et avait arraché l'accord du Président qui contestait, non point le principe ou l'ensemble de la loi, mais des détails concernant les nominations à l'intérieur du système.

Bernard Baruch

Néanmoins, en 1916 prenant tardivement conscience des conséquences de cette loi et des restrictions qu'elle apportait au pouvoir exécutif - le sien - il manifesta, des regrets et émit forces gémissements d'impuissance: "Notre grande nation industrielle est contrôlée par leur système de crédit. Notre système de crédit est privatisé, c'est pourquoi la croissance du pays ainsi que toutes nos activités sont entre les mains d'une poignée d'hommes qui si nécessaire, pour des raisons qui leur son propres, peuvent geler, vérifier et détruire la liberté économique. Nous somme devenus un des plus mal gouvernés, des plus contrôlés et des plus soumis de tous les gouvernements du monde civilisé. Il ne s'agit plus d'un Gouvernement libre d'opinion ni d'un Gouvernement de conviction élu à la majorité mais d'un Gouvernement soumis à la volonté et à la fermeté d'un petit groupe d'hommes dominants." (L'Economie Nationale et le Système Bancaire, document sénatorial N°3, N° 223, 76ème Congrès, 1ère session, 1939.

C'est pourquoi les journalistes , et même les historiens qui attribuent la paternité de la FED au Président Woodrow Wilson, alors que sa contribution à ce projet fut pratiquement nulle, ne connaissent pas les circonstances de sa venue au monde.

 

8 - Le Colonel House : de la FED au sionisme et vice versa

Bien qu'il n'ait rencontré Woodrow Wilson qu'en 1911 alors que celui-ci venait d'être élu Gouverneur démocrate de l'Etat du New-Jersey après avoir exercé pendant dix ans la fonction de Président de l'Université de Princeton, le Colonel avait, dès 1910 , amarré sa "Fortune" , c'est-à-dire son sort et son avenir, à un candidat "qu'un groupe d'hommes secrets" avait choisi en préparant activement son élection selon les règles mises en pratique au Texas.

Le choix de ce candidat par le parti démocrate était inattendu pour le grand public. Mais les banquiers n'avaient pas oublié que durant la grande panique boursière de 1907 le professeur Wilson avait eu le bon goût et l'esprit d'à propos de déclarer: "Tous ces problèmes pourraient être évités si nous nommions un comité de six ou sept hommes à l'esprit civique tels que J.P. Morgan pour s'occuper des affaires du pays. " (Cité par Eustace Mullins, in Les secrets de la Réserve fédérale, La Connexion Londonienne)

Woodrow Wilson

Autrement dit, l'idéaliste professeur Wilson commençait à avancer ses pions, car voir dans le principal responsable et le grand bénéficiaire de la crise , John Pierpont Morgan, le meilleur thérapeute chargé de remédier à la débâcle bancaire qu'il avait en grande partie provoquée ne pouvait être l'effet d'un aveuglement involontaire. Si bien que, dès avant son élection au poste de Gouverneur, l'honorable professeur avait été récompensé par une nomination à la tête de la fameuse "Commission Aldrich" chargée de préparer le pays, la presse et les hommes politiques au projet des banquiers concocté durant la célèbre réunion secrète camouflée en "chasse au canard" dans l'île Jekyll.

Il semble qu'il s'agisse là d'une constante de la politique américaine: on fait appel à l'empoisonneur pour administrer au moribond le contrepoison censé salvateur en oubliant que l'empoisonneur pense d'abord à se servir lui-même. Ainsi, hier, c'est le richissime Henry Paulson, Secrétaire au Trésor de la précédente Administration, ancien PDG de la plus grosse banque d'affaires de Wall Street - Goldman Sachs - et l'un des principaux inventeurs du casino boursier créateur du modèle injuste et pervers à l'origine de la crise bancaire des années 2008-2009 et qui est en train de conduire le monde à des désastres imprévisibles, qui s'était vu chargé par le Président G. W. Bush de la mission de réformer le système bancaire. Et aujourd'hui, c'est Timothy Geithner, l'un des grands responsables de la mise en place des produits financiers pourris, qualifiés sobrement de "toxiques" du temps qu'il était à la tête de la FED de New-York - la plus importante parmi les dix régions fédérées regroupées sous le nom de Federal Reserve System - que le Président Obama charge de cette mission. Il la remplit, comme prévu, c'est-à-dire en servant ses amis et lui-même, donc en continuant avec une belle constance à pratiquer, en accord avec le Président actuel de la FED, M. Ben Bernanke, une politique monétaire inflationniste et à renflouer, avec l'argent des contribuables, des organismes de prêts hypothécaires aventureux, le tout au détriment des citoyens américains et des Etats étrangers possesseurs de réserves en dollars et détenteurs de bons du trésor, tout en continuant à servir à ses amis de mirobolants "bonus". MM. Geithner et Bernanke savent parfaitement qu'il sera impossible de jamais rembourser cette dette. Aux banquiers les bénéfices, aux citoyens les dettes.

Parmi les "hommes secrets" qui, en 1911 choisirent le candidat à la présidence de la République, il en est un, plus secret encore que les banquiers, dont l'influence fut importante, le rabbin Wise. Ce petit-fils du grand rabbin de Hongrie introduisit le sionisme talmudique dans un milieu que dominaient les juifs allemands alors vigoureusement hostiles au sionisme. Sa rencontre avec Theodor Herzl à Bale en 1898 redoubla son zèle.

En compagnie de Louis Brandeis et de Felix Frankfurter, il fonda la première organisation sioniste des Etats-Unis chargée de représenter les juifs non pas en tant qu'individus, mais comme une communauté homogène. Ainsi, dès 1918, il put convoquer le premier Congrès juif américain. Mais dès le début des années 1900, son influence auprès des hommes politiques américains était telle qu'il pouvait se flatter de les rencontrer secrètement à sa demande aussi souvent qu'il le souhaitait.

La rencontre du Gouverneur du New-Jersey et du Colonel House en 1911 est décrite comme un véritable coup de foudre réciproque qui créa entre les deux hommes une intimité intellectuelle telle, qu'une fois élu, celui-ci devint l'alter ego du Président. Son biographe rapporte qu'il aurait déclaré : "M. House est ma deuxième personnalité. Il est mon moi indépendant. Ses pensées et les miennes ne font qu'un."

Au cours de la campagne électorale, le Colonel House avait incité le candidat à rendre beaucoup plus qu'un hommage appuyé au sionisme. Il s'agissait d' un véritable engagement identifiant les intérêts de l'Amérique à ceux du mouvement né du premier congrès de Bâle de 1897: "Je ne suis pas ici pour exprimer notre sympathie envers nos concitoyens juifs, annonça-t-il - mais pour rendre évident notre sentiment d'identité avec eux. Ceci n'est pas leur cause: c'est celle de l'Amérique."

On ne peut décrire plus clairement que dans cette profession de foi la politique étrangère qui prévaut encore de nos jours et qui n'a fait que s'amplifier, comme on l'a vu récemment avec les "déclarations d'amour obligatoires" à un pays étranger que doit proférer publiquement tout candidat à un poste de responsabilité gouvernementale et les enquêtes scrupuleuses menées par les innombrables associations pro-israéliennes et notamment l'Anti-Defamation Ligue (ADL) crée en 1913 par les membres de la loge maçonnique ethnique B'nai B'rith (les Enfants de l'Alliance en hébreu) afin de découvrir les plus infimes hérésies qui disqualifient automatiquement les renégats.

Une fois le Président élu, le rabbin Wise a pu déclarer: " Nous avons reçu une aide chaleureuse et encourageante de la part du Colonel House, ami intime du Président. (…) House a non seulement fait de notre cause l'objet de son attention particulière, mais a servi d'officier de liaison entre l'administration de Wilson et le mouvement sioniste."

On ne peut s'empêcher d'évoquer la scène du candidat Barack Obama, qui, in illo tempore, se déclarait "l'ami" du philosophe et musicien palestinien Edward Saïd et soutenait la résistance palestinienne, mais et qui n'avait pas hésité, durant sa campagne à promettre, lors d'un discours devant les membres exultants de l'AIPAC , une kippa perchée sur le sommet de son crâne, que Jérusalem tout entière devait être la capitale de "l'Etat juif". Depuis lors, il a fait machine arrière, mais la promesse est restée dans les esprits de ceux qui l'ont entendue. Les "anges gardiens" qui veillaient sur lui à Chicago l'ont suivi à la Maison Blanche.

Quant au Colonel House, il avait lui-même révélé dans ses Papiers intimes publiés en 1926 à quel point il avait maîtrisé dans tous ses détails la campagne de "son" candidat: il avait, dit-il, rédigé lui-même tous ses discours et lui avait interdit de suivre d'autres conseils que les siens. Ses confidences nous apprennent que son emprise fut telle que M. Wilson "admit des imprudences" et "promit de ne plus prendre d'initiatives indépendantes".

Cette scène du pénitent devant son juge est rapportée avec un certain cynisme dans le roman autobiographique où Philippe Dru (House) décrit à un comparse comment il avait enserré Rockland (Wilson) dans les bandelettes de la soumission : "Quand il raconta les efforts de Rockland pour se libérer et comment il l'avait contraint à faire amende honorable, se tordant sous son échec, ils éclatèrent d'un rire sarcastique."

Cette remarque est à rapprocher d'une phrase quelque peu fanfaronne du Colonel lui-même qui éclaire sa lucidité et son habilité psychologique . Elle explique l'emprise qu'il exerça sur le Président …jusqu'à ce qu'un autre - le banquier Bernard Baruch - le remplace dans ce rôle : "Avec le Président, comme avec tous les hommes que j'ai cherché à influencer, mon intention a toujours été de lui faire croire que les idées qu'il tirait de moi étaient les siennes ".(Howden)

Il existe une similitude confondante entre les moyens et les méthodes utilisées pour réussir à faire élire un petit gouverneur du New-Jersey plutôt effacé et totalement inconnu de l'immense majorité du pays et de la classe politique, mais mégalomaniaque, et ceux qui ont porté au pouvoir le sénateur de l'Illinois, tout aussi inconnu du grand public, le fringant et éloquent métis Barack Obama, destiné à servir de psychopompe flatteuse à une image des Etats-Unis que la folie messianico-guerrière de son prédécesseur avait réduite à l'état d'embryon desséché . En plus du soutien évoqué ci-dessus, celui-ci avait bénéficié d'une manne de plus de 605 000$, soit quatre fois plus que son adversaire. Leur point commun réside dans la discrétion de leur carrière avant leur candidature ainsi que dans les sommes vertigineuses qui ont assuré leur élection. C'est à ce critère qu'on mesure dans ce pays les chances de l'élection du candidat. La victoire s'achète très cher.

Certes, les groupes bancaires financent en général TOUS les candidats : en l'espèce, ils avaient abondamment financé non seulement le gouverneur Wilson, qui avait promis de substituer la morale à l'argent comme fondement de la politique étrangère, mais aussi le favori des sondages, le républicain William H. Taft, candidat à sa réélection, lequel avait déclaré que la diplomatie n'est destinée qu'à renforcer l'influence commerciale, ainsi qu'un troisième larron surgi au dernier moment, l'avant-dernier Président, du parti Républicain lui aussi, candidat à un nouveau mandat qui annonçait un mandat de "chasseur de trusts".

Il faut lire la savoureuse description que fait de cet épisode l'ouvrage exceptionnel d'Eustace Mullins, LES SECRETS DE LA RÉSERVE FÉDÉRALE, La Connexion Londonienne. Dans son chapitre III, l'auteur écrit: "Soudain, Théodore Roosevelt se porta candidat . Il annonça qu'il se présentait comme candidat d'un troisième parti. S'il n'avait été exceptionnellement bien financé, sa candidature aurait été grotesque. De plus, il reçut une couverture illimitée des journaux, supérieure à celle de Taft et de Wilson réunis. En tant que républicain et ancien président, il était évident que Roosevelt taillerait en profondeur dans les voix de Taft. Cela s'avéra être le cas et Wilson remporta l'élection."

Mullins précise que "les auditions parlementaires révèleront que dans la firme Kuhn, Loeb Company, Félix Warburg soutenait Taft, que Paul Warburg et Jacob Schiff soutenaient Wilson et qu'Otto Kahn soutenait Roosevelt", mais les montants n'étaient pas à la même hauteur et il oublie de signaler la généreuse contribution apportée à Wilson par le banquier qui affichait ouvertement un sionisme militant, Bernard Baruch. Il jouera d'ailleurs un rôle considérable dans la politique américaine jusqu'au Président Eisenhower compris.

Churchill - Baruch - Eisenhower

 

9 - Le second mandat du Président Wilson

Après l'élection, très rapidement, une relation extraordinairement intime s'établit entre House et Wilson. Elle couvrait non seulement les questions politiques, mais s'étendait au domaine le plus intime au point qu'une ligne téléphonique directe fut installée entre la Maison Blanche et le domicile privé du conseiller particulier. Refusant tous les postes officiels que le nouveau Président lui offrait, le Colonel House préféra continuer à jouer le rôle d'éminence grise dans lequel il excellait. A partir de cette date, les pouvoirs dont il disposait "dépassent l'imagination" écrivent ses biographes.

Ambitieux tous les deux, Wilson et House étaient étonnamment complémentaires: le style rhétorique de Wilson faisait de lui un orateur au mieux de sa forme devant un public, alors que House aimait l'ombre et l'action dans les coulisses. "Je déteste les discours. Je préfère jouir du frisson qui me vient à travers les autres" avait-il coutume de dire. Wilson voyait dans ce comportement le signe d'une absence totale d'égoïsme et d'un dévouement majeur à la sa personne: "Ce que j'aime chez House, disait-il, c'est qu'il est l'homme le plus discret que j'aie jamais connu. Tout ce qu'il désire, c'est servir le bien commun et m'aider."

Le Colonel House et le Président Wilson

Lors de la réélection de Wilson de 1916 le Colonel House joua un rôle encore plus important qu'en 1912 - bien que l'élection ait été gagnée de justesse. A son habitude, House n'avait aucun rôle officiel dans l'organigramme de la campagne mais fut omniprésent. "C'est lui qui planifiait l'ensemble, dirigeait les finances, choisissait les orateurs, imposait la stratégie et la tactique" écrit Hodgson.

Au cours du second mandat de Woodrow Wilson, le Colonel House devint une sorte de Président bis. D'ailleurs ce dernier disait à qui voulait l'entendre que "ses pensées et les miennes sont unes" (Arthur Howden). Le juge Brandeis, qui consacrait sa vie au sionisme, devint le "conseiller présidentiel sur la question juive" et deux autres figures éminentes du sionisme jouaient également un rôle important dans le Cabinet, le rabbin Wise et le banquier Bernard Baruch.

Vioilà un calque presque parfait de la brochette "d'anges gardiens" qui veillent sur le Président Barack Obama et forment son Cabinet.

C'était le Colonel qui avait choisi le slogan de la campagne électorale: "Il nous a préservés de la guerre". Ce slogan était destiné à flatter le pacifisme du pays. Or, en même temps qu'il avait l'air de partager le pacifisme de Wilson, House militait ardemment en sous-main pour l'entrée en guerre des Etats-Unis. De plus, au début des hostilités, l'opinion publique était d' majoritairement pro-allemande en raison de l'immense colonie d'origine allemande omniprésente dans les médias et Berlin était encore le centre du sionisme international.

Le Secrétaire d'Etat de l'époque, William Jennigs Bryan, pacifiste et anti-impérialiste convaincu, dénonça dans un rapport: "Les vastes intérêts des banques " qui étaient "profondément intéressés par la guerre mondiale, en raison des amples opportunités qu'elles offraient à réaliser de gros profits".

En effet, cette guerre rapporta directement 200 millions de dollars à J.D. Rockefeller, mais comme les Etats-Unis durent emprunter 30 milliards, augmentés, évidemment, des intérêts payés à la Réserve fédérale qui venait opportunément d'être officiellement constituée, les profits des banquiers internationaux se trouvèrent exponentiellement augmentés.

Le Colonel House devint donc de fait le vrai Ministre des affaires étrangères. A ce titre, il commença à prêcher la nécessité de bâtir une grande armée et une marine puissante. "Pendant que le Président rêvait de sauver le monde, House commençait à envisager la possibilité que les USA deviennent une puissance mondiale", écrit son dernier biographe Hodgson. Il donc est l'homme qui lança les Etats-Unis sur la voie de l' empire militaire conquérant.

 

10 - La Première guerre mondiale

Un dramatique événement survenu en 1915 accéléra le changement de la psychologie des Etats-Unis à l'égard des belligérants européens, et notamment à l'égard de l'Allemage: il s'agit de l'attaque par un sous-marin allemand du paquebot anglais, le Lusitania, qui transportait à la fois des munitions et 1198 passagers, dont 125 Américains. Mais les archives diplomatiques permettent de reconstituer les motivations de ce drame en forme de complot. Un entretien entre le Colonel House et Sir Edward Grey, le Ministre des Affaires Étrangères anglais envoyé par son gouvernement avec la mission de convaincre les États-Unis d'entrer dans la guerre aux côtés de la France, de l'Angleterre et de la Russie , est révélateur: "Que feraient les Américains si les Allemands faisaient couleur un paquebot avec des passagers américains à son bord?" avait demandé le Ministre anglais. A quoi le Colonel House avait répondu: "Je pense qu'une vague d'indignation emporterait les États-Unis et que cela en soi-même serait suffisant pour nous amener à la guerre."

Le Lusitania

L'envoi du Lusitania le 7 mai 1915 dans une zone de guerre sillonnée par ces redoutables navires, indétectables à l'époque, ressortissait d'autant plus à une machination criminelle que l'ambassade d'Allemagne avait fait paraître des avertissements très clairs dans le New York Times, prévenant les passagers que s'ils montaient à bord du Lusitania, ils le feraient à leurs risques et périls.

Les Etats-Unis sont coutumiers de ce genre de montages. Ainsi le Président Mac Kinley a pris le prétexte d'une explosion à bord du cuirassé Le Maine pour déclarer la guerre à l'Espagne et "libérer" Cuba - on sait depuis le renflouage du navire, que l'explosion était accidentelle et venait des munitions stockées trop près des chaudières du navire, comme le prouve le type de déchirures de la coque. En août 1964, le président Lyndon B. Johnson a pris le prétexte d'une attaque des destroyers US dans le Golfe du Tonkin afin de déclarer la guerre au Vietnam du Nord - on sait aujourd'hui qu'il s'agissait d'un mensonge délibéré. Il a été révélé par le commandant de marine James Stockdale survolant cette nuit-là le Golfe de Tonkin que les navires US tiraient sur des cibles fantômes et qu'il n'y avait pas eu d'attaque du tout. L'attaque de Pearl Harbour le 7 décembre 1941, en revanche, a bien existé mais le commandement ayant reçu un avertissement de guerre imminente, les navires auraient pu être mis à l'abri si l'avertissement avait été correctement interprété.

Je ne rappelle que pour mémoire les mensonges sur les charniers serbes et les introuvables armes de destruction massive de Saddam Hussein à l'origine des guerres de Yougoslavie et l'Irak.

Les sous-marins étaient la nouvelle arme de destruction massive inventée par les Allemands et qu'ils étaient seuls à posséder à l'époque. Les ravages qu'elle avait opérés dans les approvisionnements des alliés étaient si considérables que les alliés étaient en difficultés sur le champ de bataille européen. Cherchant à profiter de son avantage, l'Allemagne avait proposé une paix fondée sur le retour aux conditions qui prévalaient avant le déclenchement des hostilités. Mais le Ministre anglais des affaires étrangères envoyé aux USA s'est montré d'autant plus pressant à essayer de vaincre le pacifisme du Président américain que le puissant mouvement sioniste anglais, qui ne rêvait que de la Palestine, avait impérativement besoin d'une victoire anglaise sur l'empire ottoman au Moyen Orient où l'Angleterre était également engagée, et donc d'une poursuite de la guerre. La France n'avait pas non plus intérêt à une paix fondée sur le Status quo ante basis, car cela aurait signifié le renoncement définitif à l'Alsace et à la Lorraine conquises par l'Allemagne après la défaite de 1870.

Pendant ce temps, les sionistes menaient une intense campagne de lobbying auprès du gouvernement anglais. J'y reviendrai dans la 2eme partie. Ce n'est donc pas un hasard si c'est au représentant de la puissante Maison bancaire Rothschild de Londres, Lord Lionel Walter Rothschild, par ailleurs sioniste militant, que le Ministre des affaires étrangères anglais qui avait remplacé Sir Edward Grey, Lord Arthur James Balfour, écrivit une lettre personnelle "addressed to his London home at 148 Piccadilly", dans laquelle on peut, certes, voir une évidente "dc" à l'égard du sionisme …et rien de plus .

 

Cher Lord Rothschild,
Par Lord Balfour
Le 2 novembre 1917

J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l'adresse des aspirations sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui. Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.
Arthur James Balfour

Lord Balfour

Ce document ambigu abusivement appelé "Déclaration Balfour"' reflète toute la duplicité de la politique étrangère de la "perfide Albion". Elle contredisait la promesse faite en 1916 au Chérif Hussein de la Mecque par Kitchener, ministre de la guerre, de former un royaume arabe recouvrant toute la péninsule arabique et le Croissant fertile. Pourquoi le Ministre des affaires étrangères de la France n'adressait-il pas une lettre personnelle au Président du CRIF, lui promettant un "foyer national juif" en Bavière, au Danemark ou sur la planète Mars? En effet, en novembre 1917, la couronne britannique n'exerçait aucun droit légal sur un territoire qui dépendait de l'empire ottoman, dont le démembrement n'est devenu officiel qu'à la suite du Traité de Sèvres du 10 août 1920. Et quid, en l'espèce, du fameux "droit de peuples à disposer d'eux-mêmes" brandi, mais jamais mis en pratique, ni au Moyen-Orient, ni lors du saucissonnage de l'Europe?

Parmi les motivations politiques qui expliquent le reniement de la parole donnée aux Arabes, il faut ajouter les convictions personnelles des membres du gouvernement anglais et leur adhésion psychologique au puissant mouvement religieux inspiré par l'Ancien Testament qu'on appelle le "sionisme chrétien" dans les pays anglo-saxons.

Toujours est-il que le torpillage du Lusitania avait changé la psychologie des Etats-Unis à l'égard de l'Allemagne et le Colonel House travaillait ardemment dans le sens de l'entrée en guerre. Il avait averti le Président que les Américains "ne pourraient pas continuer à demeurer des spectateurs neutres" (Hodgson).

Ce revirement de l'opinion provoqua à titre collatéral la démission du Secrétaire d'Etat le plus pacifiste du gouvernement, William Jennigs Bryan. Il fut remplacé par Robert Lansing dont la discrétion légendairedonna naissance à une plaisanterie qui fit le tour de Washington:

"Question : Comment épelez-vous Lansing ? Réponse H-O-U-S-E. "

Mais le drame du Lusitania n'avait pas suffi à vaincre la conviction pacifiste du Président. Le Colonel House révèle dans son Journal intime à la date du 4 janvier 1917 que le Président avait fermement confirmé sa position: "Il n'y aura pas de guerre, le pays n'a nullement l'intention de se laisser entraîner dans le conflit. Nous sommes le seul pays neutre parmi les grands peuples de race blanche et cesser de l'être serait un crime contre la civilisation ". (Intimate Papers, tome II, page 288.)

Ce comportement mettait en évidence l'incohérence psychologique et politique de l'homme Wilson dans la mesure où il ne semblait pas avoir pris conscience du fait que son pacifisme tenace le plaçait en porte-à-faux avec l'action menée par son propre gouvernement depuis le début de son premier mandat. En effet, les forces qui poussaient à la guerre, à savoir son entourage direct ainsi que les mouvements sionistes et les grands groupes financiers, constituaient précisément les forces politiques qui, dès l'origine, avaient favorisé puis payé son élection et avaient jusqu'alors soutenu ou plutot imposé leur politique.

En retour, W. Wilson candidat, puis Président n'avait pas lésiné sur les gages donnés au mouvement sioniste et aux banquiers.

Ce fut donc un jeu d'enfants pour eux d'enfoncer la frêle barrière idéologique qui leur était opposée. Une manipulation élémentaire et plutôt rocambolesque, sorte de variante de la Dépêche d'Ems qui avait déclenché la guerre de 1870 entre la France et la Prusse, mit le feu aux poudres. Il s'agit d'un document connu sous le nom de télégramme Zimmermann du nom du Ministre allemand des affaires étrangères. Arthur Zimmermann aurait envoyé à son homologue mexicain un télégramme lui offrant l'alliance de l'Allemagne en cas de guerre avec les Etats-Unis, afin d'aider le Mexique à reconquérir les territoires annexés par le nouvel Etat au Texas, en Californie, au Nevada, en Arizona, au Wyoming et au Colorado.

La manière dont ce télégramme aurait été intercepté divergent: il en existe six versions et l'original du télégramme n'a jamais été retrouvé. Le pseudo document est daté du 16 janvier 1917, mais il ne fut divulgué par voie de presse que le 26 février 1917 . Il provoqua, comme prévu, la fureur de la presse et l'indignation de la population. Le Colonel House est supposé en être l'auteur.

Le "télégramme Zimmermann" n'est pas le seul élément qui poussa les Etats-Unis dans la guerre: l'Allemagne ayant renforcé la guerre sous-marine était en passe d'asphyxier l'Angleterre. Mais devant l'émoi provoqué par la publication de la menace contenue dans ce document, le Président Wilson s'est vu contraint de déclarer l'intention des Etats-Unis de rejoindre les alliés européens: "Nous ne voulons pas affirmer par une victoire la force matérielle des Etats-Unis, mais simplement défendre les droits de l'humanité dont nous sommes seuls le champion."

Cette déclaration de "guerre morale" menée au nom des "droits de l'humanité" dont les Etats-Unis seraient les "champions" sonne d'une manière étrangement familière à nos oreilles. Toutes les guerres menées par les Etats-Unis l'ont été au nom des "droits de l'humanité" et un champion contemporain de la "guerre morale" répond en écho au Président Wilson: "Les outils de guerre ont un rôle à jouer pour préserver la paix " . (Président Barack Obama lors du discours qu'il prononça à Oslo le 10 décembre 2009)

Mais le même belliciste "moral" continue de mener des guerres avouées ou sournoises en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, au Yemen , en Somalie, au Honduras, sans compter les menaces contre l'Iran ou le Venezuela encerclé par pas moins de treize bases américaines situées en Colombie, à Panama, à Aruba et Curaçao, ainsi que par les porte-avions et les vaisseaux de la IVe Flotte. S'y ajoute la récente provocation à l'égard de la Chine que constitue la gigantesque vente d'armes à Taiwan et le déploiement de boucliers anti-missiles dans plusieurs pays du Golfe. L'empire militaire est en marche sous la bannière de la "morale". Décidément, l' oxymoron "guerre morale" sert toujours aussi efficacement à masquer les intérêts réels de la "seule puissance militaire de la planète". (Obama, Ibid.)

Le 6 avril 1917, le Congrès américain ayant voté l'entrée en guerre des Etats-Unis , le Colonel House entreprit de planifier le monde de l'après-guerre selon les vues et les intérêts tant des Etats-Unis que des groupes de pression sionistes qui rêvaient de la Palestine. Il fut l'initiateur de la création du groupe The Inquiry, composé de 126 membres, dont 119 d'origine juive, comme l'écrit Benjamin Freedman dans un discours prononcé à l'hôtel Willard de Washington DC en 1961. "Il est bien placé pour le savoir, écrit-il, puisqu'il était l'un d'eux".

Les membres de cette "citerne pensante "- "Think Tank" - réfléchissaient au bonheur de l'humanité et plus particulièrement à celui de l'Europe dont ils étaient chargés d'aménager l'avenir politique en vue d'une paix éternelle. Tous firent partie de la pléthorique délégation qui accompagna le Président et le Colonel House à Versailles.

Alors que de nombreux historiens européens s'extasient sur la "doctrine Wilson" dont Inquiry représentait la quintessence avec son slogan du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes " - slogan qui n'était pas du tout destiné à s'appliquer aux peuples colonisés d'Asie et d'Afrique - Hogdson révèle la totale ignorance des réalités politiques européennes dont faisaient preuve ses membres: "Parmi ces universitaires de la Commission, peu d'entre eux étaient des spécialistes des affaires européennes (…) et celui qui avait été chargé de travailler sur l'Italie a reconnu plus tard qu'il ne savait pas l'italien (…) Lorsqu'il fut question du Moyen Orient, les membres d'Inquiry ne surent quoi dire et lâchèrent prise."

Ils produisirent néanmoins un document en 14 points et ils avaient rien de moins que l'intention de les imposer tels quels.

 

11 - Le Colonel House à Versailles

La dernière action notable du Colonel fut donc sa participation aux négociations des clauses du traité de Versailles de 1919 . Le Président Wilson fut reçu en messie, mais lorsqu'il prononça son discours d'introduction, "il devint évident qu'il ignorait tout de la complexité de la situation" et son "amateurisme", écrit Hogdson, apparut en pleine lumière si bien qu'il semble en avoir pris conscience et rentra aux Etats-Unis à la mi-février 1919, laissant le House à la tête d'une délégation réduite avec la mission "d'agir à sa place avec sa pleine confiance" et la certitude, semble-t-il, que l'ensemble des délégations adoptera les 14 points préparés par le groupe Inquiry et notamment la création d'un projet qui lui tenait particulièrement à cœur, celui de la Société des nations, prônant la fin de toute diplomatie secrète.

Le Colonel House à Paris

a suivre


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Book review: Avi Shlaim's "Israel and Palestine"
Max Ajl, The Electronic Intifada, 26 January 2010

When prolific writers compile a decade or more of their writing in a single collection, changes in style, political outlook, or interpretive tendencies are readily apparent. Consistency in all these respects is visible too. So it's interesting to read Avi Shlaim's latest book -- Israel and Palestine: Reappraisals, Revisions, Refutations, a collection of articles published over two decades on Israeli historiography -- because he is aware of the changes and continuities in his thinking.

Shlaim is at his best when writing as a political historian. He is a sensitive expositor of the context within which the Balfour Declaration emerged and an incisive analyst of the political maneuvering after the First and Second World Wars, Israeli collusion with the Hashemite monarchy in Jordan, and most of the minutiae of the Madrid Conference and the Oslo accords. Much of the book comprises reviews of Israeli academic history and sociology, letting us see Shlaim's appraising gaze wander -- here catching hold of a facet of Jordanian-Israeli diplomatic intrigue, there offering a warm embrace of critical Israeli social analysis.

Shlaim includes an extremely long, fascinating interview with King Hussein of Jordan that includes Hussein's suggestion that the Hashemite Kingdom enfold the West Bank into its national territory. Shlaim's reassessment of his initial analyses of the Oslo accords are honest and revealing -- almost too much so when he praises the late Palestinian thinker Edward Said for having actually read the text of the Oslo accords "very carefully." Odd praise. What did Shlaim do?

Still, the book is definitely useful. Shlaim is a usually reliable tour guide through the past 90 years of the political history of Israel and the pre-state Yishuv in Palestine, and a student of that history could rely on this book as a quick reference. No one reading it could possibly conclude that the Israeli government's comportment over the past 40 years has been anything but repeated indefensible acts, continuous territorial expansions, and horrific slaughters, one after another. This is essentially his point.

The problem is that sometimes Shlaim becomes more of a curator, here and there commenting politely on dilapidated former pillars of Zionist orthodoxy, with far more appreciativeness than such dangerous self-serving artifacts are due.

Some of this is due to professional politeness, a hesitation over entering the neighborhood of polemic -- he is after all an Oxford professor and not an activist or politician. Yet this approach reveals grating inconsistencies in the text. For example, referring to Dennis Ross's The Missing Peace, Shlaim says that Ross produces a "revealing record" of 13 years of attempted peace, a strangely restrained conclusion given that paragraphs earlier, Shlaim calls the book "simplistic, selective and self-serving."

Elsewhere, Shlaim refers to Yitzhak Shamir's statement, "we need to accept that war is inescapable, because, without this, the life of the individual has no purpose and the nation has no chance of survival." Shlaim offers a desperately positive gloss on the statement, as he tries to avoid seeing it for what it is, and calls this the "most charitable construction." Why that sort of statement merits charity is not clear.

This is in part an issue of taste, academic politesse gone slightly overboard. One can sometimes see that this affect troubles Shlaim, too. His chapter on Israel's invasion of Gaza last winter is cutting, the portion of the book in which he travels as far as he can from reigning orthodoxies. Shlaim almost feels out the contours of his own conceptual blockages, as he criticizes the Israeli desire to destroy Hamas by destroying the society within which it sits. But that's as close as he gets. Shlaim harshly criticizes the political history of Zionist movements and the actions of the Zionist state. Zionism itself goes blithely unscathed.

This evasion takes two forms. One is that Shlaim seems temperamentally unable to practice ideologiekritik, criticism of society and its governing ideology. He cannot lay bare the basic fact of Zionism -- its core and necessary subordination of the national rights of an indigenous people to the ostensible national rights of a settler-colonial people, arriving from Europe, some of them the desperate refugees from genocide. Ostensible, but Shlaim thinks immanent, as he refers to the "moral case for a Jewish state" being "unassailable." But this moral case was not tried before magistrates adjudicating the merits of various land masses, finally setting on the Palestine Mandate, unpopulated, awaiting Jewish settlement -- a social fact of the Zionist imaginary. The moral right granted by horrific Jewish suffering meant, in turn, the abrogation of another set of rights -- those of a people living on their land.

Shlaim sidesteps the logic of this argument by referring to UN General Assembly Resolution 181. He says this affirms the "legality" of the Israeli state. This is tenuous, if not outright disingenuous -- the history of that vote is too well known: the diplomatic pressure by the United States and the Zionist movement's bartering and promises to sway votes. The United Nations General Assembly in those days was only barely grasping at legitimacy as an institution. Legitimacy differs from legality anyway, and legality differs from a legalism that's a mere veneer for power-dynamics shaped by wrenching collective guilt.

Shlaim seems unable to step outside the Zionist self-construction of its own actions and sharply assess those actions and the context within which they occur. For example, when commenting on Israel's invasion of Gaza, Shlaim insists on the Israeli right to self-defense. But a blockade is an act of war, and it was Israel that broke the June 2008 ceasefire on 4 November 2008, not Hamas. It was Israel and not Hamas that had other options, such as ending the asphyxiating blockade or ending the occupation, the chief grievances behind violent resistance.

Shlaim also seems unable to link the core tenets of Zionism with Israeli history. The Shamir quotation and others like it don't deserve apologetic interpretation. The words of political leaders fetishizing war and state violence need to be dissected if not denounced, especially as they edge close to fascist ideology. Shlaim repeatedly criticizes the Israeli interpretation of security by claiming that it is one-sided or unaccommodating to the genuine security concerns of the Palestinians. Yet he won't reconcile it with the claim that this conception has nothing remotely to do with security and everything to do with territorial maximalism, which has been embedded in the Zionist political project from the outset, as a bit of time with the primary documents makes obvious. Shlaim is obviously aware of these documents and the voluminous secondary literature analyzing them, and that he ignores them is disappointing.

This decision is, perhaps, due to Shlaim's own ideological predispositions. While he acknowledges the tragedy of the Palestinian Nakba or forced dispossession in 1948 and Israel's responsibility for the destruction of Palestinian society and the creation of the Palestinian refugees, he sees the June 1967 War as the inflection point. The aftermath of the 1967 War when Israel occupied the West Bank, Gaza Strip, Sinai Peninsula and Golan Heights was in his telling, Zionism's transformation from a legitimate movement of national self-determination to an ideology tightly entwined with a colonial occupation. This legerdemain summons up a pre-1967 Israel brimming with innocence, and contrasts it with a post-1967 occupying power that is simple European settler-colonialism redux. History does give us hinge points, but this one is contrived. The aspiration to the whole of the land was embedded in Zionism from the outset, as was a privileging of the rights of European Jews over the territory's native inhabitants.

An excessive emphasis on the decay of the Zionist project distracts Shlaim from these core points. Yet other "Israeli new historians" to the right of Shlaim have attacked the book as too "judgmental," as Israeli journalist and historian Tom Segev frothed in The New York Review of Books.

What is at stake here both is and isn't clear. Nations are accreted layers of blood and atrocity, justified by the fairy tales we tell one another to justify the massacres for which we are responsible. Zionism-as-fairy-tale is different only in that its institutional mooring, the Israeli state, is in fact corroding as a result of adherence to the very ideology used to justify it. Its criminal record is still lengthening. One sees what it would cost an Amos Oz or the Peace Now liberals to admit this. Shlaim's stubbornness is odd. Why not just drop it? The point isn't to single out Shlaim. The point and the question generalize. But it is, in a way, the wrong question. The question isn't precisely what dropping Zionism would cost its adherents. The question is what Zionism has cost and is costing its victims, because Zionism has become the ideology justifying and motivating practices though which victims -- some of them -- became perpetrators. It's time for the 1967 Zionists to move past this tribalism -- or past time.

Max Ajl was one of the principal coordinators of the Gaza Freedom March and blogs on Israel-Palestine at www.maxajl.com.


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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 22:30
En Palestine

Les Dix Pire Erreurs D’Israël Durant Cette Décennie, Dix Pas De Plus Vers La Fin Proche Du Régime Sioniste



Gaza Aide Humanitaire Interdite
Gaza Aide Humanitaire Interdite

Pendant toute cette dernière décennie, Israël, soutenu activement ou passivement par la communauté internationale s’est imaginé pouvoir s’en sortir en commettant les pires atrocités. Pourtant, le régime sioniste est aux abois, l’opinion publique internationale le considère désormais comme un état voyou illégitime issu d’un colonialisme dépassé injustifié qui pratique l’une des pires formes d’apartheid de l’histoire. En commettant ces erreurs impardonnables Israël se raye lui-même à terme des pages de l’histoire.

1.Le blocus de Gaza – l’objectif déclaré par Israël de ce blocus c’était de saper le Hamas notamment en poussant les Palestiniens de Gaza à rejeter ses dirigeants politiques. La conséquence c’est que le blocus a concentré et intensifié la colère palestinienne contre Israël , accru la dépendance des Gazaouites à l’égard des organisations sociales du Hamas et saper le soutien palestinien pour le Fatah, qui à cause de sa collaboration implicite au blocus est désormais considéré comme ayant trahi la cause palestinienne et comme se comportant comme en valet d’Israël.

2.Le blocus de Gaza – avait pour objectif de réduire la contrebande d’armes entrant dans la Bande de Gaza. Concrètement le système de tunnels mis en place a permis à la résistance palestinienne non seulement de se réapprovisionner mais aussi « d’importer » des armes plus sophistiquées à plus grande portée.


3.Le blocus de Gaza – aux yeux de l’opinion publique internationale cette punition collective monstrueuse – et le silence de la grande majorité des Israéliens à l’exception d’une poignée d’activistes anti occupation – a complètement réduit à zéro l’aura israélienne d’un pays agissant sur une base morale. La persistance du blocus de Gaza, avec pour conséquence l’incapacité des Gazaouites d’entreprendre quoi que ce soit pour reconstruire alors même que des milliards ont été promis à cet effet, le développement du chômage, le fait que des milliers de sans abris dont une majorité d’enfants vivent dans des conditions déplorables en plein hiver, ne fait que renforcer cette tache indélébile morale à la fois sur l’état d’Israël et sa population juive sioniste. Les dirigeants politiques israéliens ont poussé le vice et la méchanceté jusqu’à interdire l’entrée de fournitures scolaires de base les considérant comme des « menaces sécuritaires ».

4.Le blocus de Gaza – a été présenté par le passé comme un moyen de pression pour que le Hamas libère le soldat de l’armée d’occupation israélienne, Gilad Shalit, fait prisonnier alors qu’il effectuait son service militaire en bombardant notamment la population de Gaza aux obus de mortier à l’UA. Non seulement il est encore prisonnier - tout comme les 10 000 prisonniers palestiniens qui croupissent dans les prisons israéliennes, certains depuis plusieurs décennies, d’autres sans avoir été jugés, tous ayant été torturés y compris les femmes et les enfants – mais Israël se refuse à lever le blocus en échange de sa libération et pose des conditions telles dans l’échange de prisonniers qu’il y a peu de chance qu’il soit libéré en 2010. Le blocus de Gaza a aussi été justifié par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes. Hors il se trouve qu’à une certaine période ces tirs se sont multipliés. Une trêve avait été mise en place respectée par le Hamas mais Israël l’a rompu en Novembre 2008 et a ensuite lancé l’Opération Plomb Durci il y a un an achevant de ternir sa réputation dans l’opinion publique internationale qui n’est pas dupe et sait très bien qui est l’agresseur malgré les campagnes de propagande intensives menées dans la presse occidentale par le régime sioniste et ses agents d’influence qui y ont leurs entrées.

5.Le blocus de Gaza – a provoqué des tensions entre les US et Israël après la visite à Gaza du Sénateur John Kerry présidant le comité pour les affaires étrangères US, qui s’est dit choqué notamment par l’interdiction faite par Israël de faire entrer des pâtes dans Gaza. Même si ces tensions restent mineures à l’échelon gouvernemental, aux USA, la côte de popularité d’Israël – malgré les pressions du Lobby sioniste AIPAC et du nouveau Lobby, JStreet, une version plus « soft » d’AIPAC qui n’en a pas moins condamné le rapport Goldstone et travaille avec le même acharnement que son aîné à des sanctions contre l’Iran – a chuté, y compris chez les nouvelles générations de Juifs américains qui se détournent d’un pays qu’ils ne peuvent pas soutenir pour des raisons d’éthique.


6.Le blocus de Gaza – le fait que ce blocus ait complètement échoué à atteindre les objectifs fixés par les responsables politiques israéliens est une preuve supplémentaire que son véritable but est de punir la population civile palestinienne, un crime de guerre en droit international, ce que n’a pas manqué de dénoncer le rapport Goldstone.

7.Le blocus de Gaza – fait que les responsables politiques et militaires israéliens sont maintenant menacés de poursuites devant la CPI pour violation des Conventions de Genève et autres règlements internationaux comme l’a noté en détails ce rapport Goldstone. Le paragraphe 1335 de ce rapport précise que « d’après les faits disponibles, la Mission pense que certaines actions du gouvernement d’Israël pourraient justifier qu’un tribunal conclue que des crimes contre l’humanité ont été commis ».

8.Le blocus de Gaza – ce blocus dirigé par Ehud Barak, ministre de la défense et son vice ministre, Matan Vilnai, tous deux appartenant au parti Travailliste, risque de provoquer l’écroulement complet de ce parti déjà mal en point et la transformation du régime sioniste en régime théocratique fasciste avec à terme de violentes tensions pouvant provoquer une implosion de la société israélienne.

9.Le blocus de Gaza - risque de déstabiliser le régime autoritaire de Moubarak en Egypte à cause de sa collaboration rapprochée avec Israël pour maintenir ce blocus voire le renforcer en acceptant la construction d’un mur souterrain de 30m de profondeur entre Gaza et l’Egypte, grâce à l’aide financière et d’ingénierie militaire des USA mais aussi d’ingénierie militaire de la France. A terme cela risque de fragiliser encore plus la relation Egypte Israël plutôt mal vue par une grande partie de la population égyptienne, mettre à mal le traité de paix entre les deux pays, un mauvais point pour Israël, et favoriser un candidat égyptien moins conciliant pour succéder à Moubarak.

10.Le blocus de Gaza - corrompt la société israélienne car la grande majorité des Israéliens savent ce qui s'y passe ce qui est fait aux Palestiniens de Gaza et portent finalement la responsabilité pleine et entière des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en leur nom par des représentants qu’ils ont élu. Ce blocus éloigne un nombre de plus en plus grand de Juifs vivant en dehors d’Israël même si beaucoup n’affichent pas publiquement leur répulsion pour ce que font les Israéliens aux Palestiniens. Cela ne les motivent pas à aller s’y installer. Hors le Sionisme ne peut survivre sans émigration d’autant plus que - constat d'échec pour le Sionisme- de plus en plus de jeunes israéliens vont s’installer à l’étranger.

Note à l'attention des Sionistes plus royalistes que le Roi

Cet article critique a été rédigé en s'inspirant d'un article de Bradley Burston - journaliste sioniste qui défend à longueur de colonnes de presse l'état sioniste - publié le 31/12/09 dans le quotidien israélien Haaretz.

ci dessous l'url de cet article en anglais
http://haaretz.com/hasen/spages/1138809.html

http://www.planetenonviolence.org/Les-Dix-Pire-Erreurs-D-Israel-Durant-Cette-Decennie,-Dix-Pas-De-Plus-Vers-La-Fin-Proche-Du-Regime-Sioniste_a2089.html

Samedi 2 Janvier 2010
Myriam Abraham

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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 21:31

Racisme absolu et guerre totale


On constate une hausse importante du nombre de patients atteints de tumeurs cancéreuses et habitant dans des zones que l’armée israélienne a prises pour cible lors de sa guerre contre Gaza, écrit Saleh Al-Naami.

Al Ahram Weekly
Samedi 2 Janvier 2010

Une femme palestinienne marche à travers les bâtiments détruits pendant les 22 jours d’offensive israélienne contre Gaza, lancée le 27 Décembre 2008. Le jour anniversaire de la tuerie tragique commise par les Israéliens contre les Palestiniens, l
Une femme palestinienne marche à travers les bâtiments détruits pendant les 22 jours d’offensive israélienne contre Gaza, lancée le 27 Décembre 2008. Le jour anniversaire de la tuerie tragique commise par les Israéliens contre les Palestiniens, l

Mahmoud Hussein tente de retenir ses larmes tandis il contemple son frère Ahmed, âgé de 30 ans, qui souffre d’un cancer du côlon. La famille attend avec impatience que la frontière de Gaza soit ouverte pour qu’Ahmed puisse aller à l’extérieur se faire soigner, car du fait du blocus imposé par Israël, les installations médicales de Gaza ne permettent pas de traiter son cas. Ahmed, qui vit dans Gabalya, au nord de Gaza, n’est pas le seul Palestinien à développer un cancer à un âge relativement jeune.

Selon des sources médicales palestiniennes, on constate une hausse importante du nombre de patients atteints de tumeurs cancéreuses et habitant dans des zones que l’armée israélienne a prises pour cible lors de sa guerre contre Gaza. A la veille du premier anniversaire de la guerre, les Palestiniens sont choqués de découvrir encore ses effets néfastes. Une femme palestinienne dont la maison dans le quartier d’Al-Shaaf, à l’est de la ville de Gaza a été la cible de missiles au phosphore blanc, a donné naissance à un bébé avec un cœur déformé. Des médecins ont mentionné le cas d’une autre femme enceinte dans le nord de Gaza, dont la maison a été attaquée avec le même agent chimique et qui a donné naissance à un bébé atteint de la même déformation.

Sous le blocus, les chances de survie du nourrisson sont très faibles, les services médicaux dans la bande de Gaza ne’étant pas équipés pour traiter de tels cas. La maman a déclaré aux médecins que pendant la guerre, elle avait respiré de la fumée de phosphore blanc en grandes quantités à cause des attaques répétées sur la zone où elle habite. Le phosphore blanc est un agent chimique qui est incendiaire et hautement inflammable lorsqu’il est mélangé avec l’oxygène. Il brûle les tissus et les os à travers la peau, et les cadavres des victimes au phosphore blanc sont généralement extrêmement carbonisés.

Dans un rapport marquant le premier anniversaire de la guerre, le Centre Dameer pour les Droits de l’Homme a signalé « un niveau élevé de naissances de bébés mal-formés et de fausses couches ». Le Centre a aussi signalé que l’utilisation de munitions radioactives et toxiques par l’armée israélienne dans Gaza a entraîné une détérioration notable de la santé des Palestiniens. Le rapport était fondé sur une enquête ayant révélé que la santé et les conditions environnementales dans la bande de Gaza se détériorent de jour en jour à la suite de l’agression israélienne et de la fermeture des frontières par les forces d’occupation pour la troisième année consécutive.

Dans le même temps, des chercheurs italiens ont révélé que le sol de Gaza contient maintenant des particules cancérigènes et des toxines en raison de l’utilisation par Israël, au cours de la dernière guerre contre Gaza, d’armes interdites au niveau international. Dans une conférence de presse tenue dans la ville de Gaza, ces experts ont souligné que ces toxines et ces agents cancérigènes représentaient un risque élevé pour les enfants à venir, et a demandé au Ministère palestinien de la Santé de soumettre à un test tous les Palestiniens vivant dans les zones bombardées. Ces Italiens qui ont effectué le travail de terrain dans ces même zones, ont en outre averti que de nombreux résidents de Gaza souffraient de maladies gastro-intestinales et respiratoires chroniques.

Selon ces experts, les tests qui ont été réalisés dans la bande de Gaza ont montré que 12 types de toxines et produits radioactifs ont été libérés [dans l’air et dans les sols] par la large utilisation par Israël d’armes internationalement interdites. Ces armes ont entraîné l’amputation de nombreux blessés.

Encore plus de faits troublants ont été divulgués. Le Centre Adala pour les Droits de l’Homme a révélé de son côté que l’on trouve aujourd’hui dans la bande de Gaza le plus grand nombre de personnes handicapées dans le monde. Environ 4% des Palestiniens dans la bande de Gaza, soit 70 000 personnes, ont une certaine forme de handicap. Leur souffrance est encore compliquée par le refus par Israël d’autoriser le transfert des médicaments et des équipements de rééducation nécessaires. Dans le même temps Israël empêche tous ces handicapés d’aller à l’étranger chercher une assistance médicale.

Alors que les Palestiniens marquent le premier anniversaire de la guerre, les Israéliens finissent par révéler les vraies raisons à l’origine du traitement sauvage des Palestiniens par leur armée durant le conflit.

Un édit publié par le rabbin Avi Ronzki, général de brigade, aux troupes israéliennes à l’occasion de ce premier anniversaire, exige qu’il n’y ait aucune pitié ni aucune compassion envers les Palestiniens. L’édit mentionné dans les médias israéliens, déclare que « le but de la guerre récente sur Gaza visait à détruire et anéantir l’ennemi, à ne pas faire de prisonniers. » Il poursuit en disant que « environ 80 avions ont attaqué différentes cibles dans Gaza, puis les chars ont commencé leur assaut. Nous avons combattu les gentils avec tout notre volonté et toute notre force. »

Oren Yiftahel, professeur de sciences politiques à l’Université Ben Gourion du Néguev, a décrit les atrocités israéliennes pendant la guerre. « On s’attendait à ce comportement d’Israël et à un prolongement de la politique sioniste qui veut l’anéantissement du peuple palestinien, en effaçant son histoire et son existence. [Le sionisme] nie les droits légitimes du peuple palestinien, qui sont fondamentalement les leurs et ne dépendent pas d’un bon-vouloir israélien ».

Yiftahel a soutenu dans un article publié par le quotidien israélien Haaretz que « l’invasion israélienne de Gaza n’était pas une opération purement militaire pour mettre fin aux attaques de missiles, ou une tentative de rétablir la capacité de dissuasion d’Israël ou même une tentative pour imposer un ordre sur un autre et renverser le gouvernement élu du Hamas. La guerre est la continuation d’une stratégie de longue date de refuser, d’effacer et d’éliminer toute référence historique aux Palestiniens et à leur existence. »

Yiftahel a en outre accusé les Israéliens dans leur ensemble d’avoir participé pleinement à ce complot contre les Palestiniens, notant que les politiciens israéliens, les artistes, les médias, les chercheurs des universités ainsi que les intellectuels avaient appuyé cette guerre avec enthousiasme. Yiftahel affirme de même que la guerre d’Israël contre Gaza, et précisément contre le Hamas, était une réaction à l’arrivée du Hamas au pouvoir qui aurait rendu obsolète une solution à deux États. « Cette situation est idéale pour Israël, parce que cela signifie qu’il peut poursuivre son projet de colonisation sur une période indéterminée », a-t-il déclaré.

Toujours selon Yiftahel, la nomination, comme Premier ministre du gouvernement du Hamas, d’Ismaïl Haniyeh qui est né dans une famille de réfugiés donne aux Palestiniens une autre raison de ne pas céder sur le droit au retour des réfugiés palestiniens qu’Israël considère comme une question qui menace ses fondements. « Au lieu d’affronter la réalité avec toutes ses complications, Israël a recours au terrorisme d’Etat », écrit Yiftahel. « Plus de balles, plus d’explosifs, tuer des enfants et incendier les villes ne permettra pas de faire taire l’Histoire. Le temps perdu au profit des tambours de guerre sera regagné après qu’ils auront été chassés. »

L’historien israélien Tom Segev estime que « l’un des principaux objectifs de la guerre contre la bande de Gaza était d’exercer un principe ancré dans le sionisme, à savoir la nécessité de frapper les Palestiniens pour leur enseigner une leçon. C’est l’une des principales bases du projet sioniste depuis sa création. » Segev explique aussi que l’idée derrière tout cela est que « nous, les Juifs, représentons la modernité et la civilisation, la logique et l’éthique, les Arabes étant des sauvages primitifs animés de tendances irrationnelles violentes qui sont ignorants et doivent être disciplinés et éduqués sur la bonne manière de penser par l’utilisation de la carotte et du bâton ».

Segev poursuit en disant qu’Israël croyait que la guerre allait chasser le Hamas du pouvoir, « ce qui est une autre croyance sioniste, à savoir la nécessité d’imposer aux Palestiniens une direction modérée qui va céder sur ses aspirations nationales. » Segev décrit les raisons d’Israël et ses buts de guerre contre la bande de Gaza comme « basés sur des croyances fausses et qui ont échoué, mais qu’Israël continue à ressasser d’une guerre à l’autre. »

En fait, l’analyste politique et militaire israélien Ofer Shelah a été le premier à souligner que l’assaut contre Gaza a marqué la naissance d’une « nouvelle doctrine de défense d’Israël, à savoir qu’Israël « doit agir comme un Etat voyou face à des ennemis qui adoptent un stratégie d’infiltrations et de tirs à distance. » En d’autres termes, « de répondre à des tirs avec une vaste et sauvage opération militaire, quel que soit le nombre de victimes. »

Ces arguments expliquent les effets choquants de la guerre contre Gaza. Au cours de cette offensive, Israël a agi sur le principe très clair de régler ses questions sécuritaires par la confrontation avec le peuple palestinien, indépendamment des pertes dans les rangs des civils.

(JPG)


 Al-Ahram Weekly Online - Vous pouvez consulter cet article à :

http://weekly.ahram.org.eg/2009/978...
Traduction : Naguib
http://www.info-palestine.net
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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 21:25
L'holocauste par le mariage
n texte d'Aliza Lavi, paru dans l'édition de ce jour d'un grand journal de l'entité sioniste nous donne l'occasion de revenir sur le caractère étrange de la conception du judaïsme par le sionisme. Cette personne, fort mignonne au demeurant, saisit l'occasion des fiançailles de Chelsea, la fille de Bill et Hillary Clinton avec le fils d'une riche famille juive américaine pour souligner le danger des mariages entre juifs et non juifs.

D'aucuns apprécieront sa comparaison de ce genre de mariages avec ce qu'on appelle l'holocauste, soit la tentative d'extermination des Juifs européens par le nazisme. L'auteur nous apprend qu'il y a eu en réalité plusieurs holocauste antérieurs en raison de ces fameux mariages mixtes.

Bon, elle ne pousse pas le bouchon jusqu'à taxer Mlle Clinton d'antisémite, mais on n'en passe pas loin.

La conception du judaïsme manifestée par ce texte n'est en rien spirituelle mais à mi-chemin entre une conception raciale et nationale tout simplement parce que l'auteure tente de résoudre à sa manière des contradictions qui restent cependant insolubles.

En effet, Aliza Lavi met en garde contre le danger à relativement court terme que posent les mariages mixtes à la communauté juive américaine, elle reconnait implicitement que ce danger est d'autant plus grand que les portes de la conversion au judaïsme restent le plus souvent à peine entrouvertes pour ceux qui souhaiteraient adhérer à la religion juive. Elle plaide donc pour un rabbinat plus ouvert à l'accueil des convertis car cet accueil doit se faire selon la loi juive. Mais comme ce sont les rabbins qui décident de ce qu'est l'application de la loi juive, il faut que retirer cette affaire aux religieux en désignant... des rabbins plus flexibles. Les positions de Mme Lavi ont moins à voir avec un motif spirituel qu'avec un motif national. Et c'est donc la nation, c'est-à-dire l'entité sioniste qui doit prendre cette affaire en charge sous peine de perdre ses "enfants au profit d'autres religions, d'autres peuples et d'autres nations". En une seule phrase, nous retrouvons l'intrication de ces trois termes; religion, peuple et nation.

On pointera certaines erreurs, par volonté ou ignorance, de Mme Lavi. Elle signale par exemple que, contrairement au christianisme et à l'Islam, le judaïsme n'est pas prosélyte. Ce n'est certes plus le cas, mais il n'en a pas toujours été ainsi et l'action prosélyte du judaïsme dans le Maghreb antique est bien connue. La fin du prosélytisme date de la prise en main de ce qu'on appelle judaïsme aujourd'hui par le rabbinat et la mise au pas d'une forme de judaïsme universaliste et non sectaire (le karaïsme).

Elle note concomitamment que le judaïsme, n'a été prosélyte ni par la persuasion et encore moins par la force. Cette affirmation n'a de valeur que lorsque le judaïsme est dépourvu d'Etat, ce qui a généralement été le cas avant l'instauration de l'Etat sioniste. Mais si nous prenons le cas du Yémen ancien, avec présence d'un Etat juif, nous observons un comportement tout à fait différent avec un roi Juif qui donne aux Chrétiens le choix entre la conversion au judaïsme ou la mort.
Le problème des mariages mixtes n'est pas une question religieuse, mais une affaire nationale
par Aliza Lavi, Yedioth Aharonoth (Sionistan) le 1er janvier 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
Chelsea Clinton, la fille d'une des familles les plus en vue de la classe politique américaine, a choisi un Juif pour mari. Le futur époux, Marc Mezvinsky, appartient à une famille du monde des affaires et de la politique. Preuve supplémentaire qu'on peut trouver des juifs au cœur même de l'establishment américain. L'ancien président et l'actuelle secrétaire d'Etat seront les beaux parents d'un Juif.
Avec toute notre reconnaissance et notre vieille amitié pour Bill et Hillary Clinton, et en dépit du fait que l'image de cette dernière joue le rôle d'exemple pour de nombreuses femmes dans le monde - on pourrait envisager cette même histoire sous un angle opposé et la considérer comme un motif de préoccupation.
Un type, membre d'une famille juive, fait un mariage mixte. On n'a aucune indication selon laquelle Chelsea Clinton envisage de se convertir au judaïsme. Et peut-être Marc, comme beaucoup de Juifs de sa génération; va-t-il épouser la femme qu'il aime sans se poser des questions en apparence obsolètes.
Bill et Hillary Clinton sont des amis sincères d'Israël et du peuple juif. Quand Hillary s'est exprimée, en qualité de première dame, le jour en mémoire de Yitzhak Rabin, elle avait commencé son discours par des citations de section hebdomadaire de la Torah. Peu de politiciens Israéliens le font. Ce faisant, Hillary montrait sa proximité intime avec le peuple juif et son patrimoine. Pendant la bataille pour la restitution des avoirs des victimes de l'holocauste conservés dans les banques suisses, c'est Hillary qui avait engagé Bill à agir pour le bien de la justice historique. Mais néanmoins, nos enfants ne peuvent pas se marier dans la famille Clinton.
Le nombre de mariages mixtes dans la diaspora a augmenté de 200 % ces 50 dernières années. Environ 55 % des mariages conclus par des Juifs sont mixtes. Dans un quart des familles, les enfants de la prochaine génération ne seront plus Juifs et auront, au mieux, une vague lien avec leurs racines juives. Une projection dans l'avenir montre qu'en l'espace de quelques générations, la communauté juive américaine aura pratiquement disparu, en dehors de sa composante religieuse et ultra orthodoxe.
Il y a des limites
Certains diront que je suis vieux jeu et raciste. Certains diront, "Pensez-vous vraiment que nous avons le droit de faire obstacle?" Et il y a ceux qui, comme certains de mes amis, qui disent qu(il y a si peu de différences entre les jeunes gens d'aujourd'hui qu'elle-même ne s'était pas rendue compte que sa fille s'était fiancée avec un Gentil avant que d'assister au mariage à l'église du frère de son futur gendre.
Ma réponse à ces arguments est la suivante: Oui, il y a des limites. La faculté du peuple juif à continuer à exister et à survivre à travers les générations repose, entre autres, sur le maintien du mariage à l'intérieur, et seulement à l'intérieur, de la communauté. L'assimilation et les mariages mixtes ont détruit des communautés complètes avant même l'holocauste.
La judaïsme, contrairement au christianisme et à l'Islam, n'est pas une religion missionnaire. Elle ne cherche pas à augmenter le nombre de ses croyants, ni par la persuasion et surtout pas en recourant à la force. Mais ce n'est pas non plus une religion fermée dans laquelle les gens ne peuvent pas entrer. Ceux qui souhaitent la rejoindre peuvent le faire, aux conditions de la loi juive. Ceux qui veulent épouser un homme ou une femme de confession juive peuvent se convertir. Les gens font des choses bien plus difficiles par amour.
Malheureusement, cette bataille semble presque perdue dans la communauté juive des Etats Unis. Mais du moins devrions nous, en Israël, parler en conséquence de ces mariages mixtes. avec plus de retenue et de façon moins colorée. En même temps, nous devons œuvrer à la nomination de juges rabbiniques qui soient sensibles et comprennent les nécessités de l'heure, qui permettront à ceux qui le veulent de se convertir. Les mariages mixtes ne sont pas un problème religieux mais un problème national. Ce n'est pas l'affaire des religieux. C'est l'affaire des juifs Israéliens qui risquent de perdre leurs enfants au profit d'autres religions, d'autres peuples et d'autres nations.

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