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Noesam@Voila.fr

  • : sionazisme
  • : Tout Juif qui se respecte, religieux ou séculier, ne peut plus garder le silence, voir pire, soutenir le régime sioniste, et ses crimes de génocide perpétrés contre le peuple palestinien...La secte sioniste est à l’opposé du Judaïsme. .................... Mensonge, désinformation, agression, violence et désobéissance de la loi internationale sont aujourd’hui les principales caractéristiques du sionisme israélien en Palestine.
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Israèl est contre TORAH

*"Les sionistes me dégoûtent autant que les nazis."
(Victor Klemperer, philologue allemand d'origine juive, 1881-1960)

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L’initiative sioniste de proclamer l’État d’Israël constitue une révolte contre la volonté divine, contre la Torah, une révolte qui a engendré une vague interminable de violence et de souffrance. À l’occasion de la fondation de l’État hérétique, les juifs fidèles à la Torah pleurent cette tentative d’extirper les enseignements de la Torah, de transformer les juifs en une « nation laïque » et de réduire le judaïsme au nationalisme.......Nous déplorons les tragédies que la révolution sioniste a provoquées chez les Palestiniens, notamment des déportations, l’oppression et la subjugation..Que nous méritions que cette année toutes les nations, en acceptant la souverainet

é divine, puissent se réjouir dans une Palestine libre et dans une Jérusalem libre! Amen. Offert par Netouré Karta International : www.nkusa.orglink

                                               


   

 


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Recherche

FATHER OF SIONAZISJACOB HITLER

La prétendue ascendance juive d'Hitler: Une "explication" par la haine de soi
Une publication parue cette semaine a attiré mon attention. Il s’agit ni plus ni moins de la généalogie d’Adolf Hitler qui aurait des ascendants juifs !! Dans son article, Gilles Bonafi présente une fiche des Renseignements généraux que le magazine Sciences et Avenir a publié en mars 2009, et où on peut clairement lire le deuxième prénom d’Hitler : Jacob. Adolf Jacob Hitler serait le petit-fils de Salomon Mayer Rothschild. Cette information a été divulguée par deux sources de très haut niveau : Hansjurgen Koehler officier d’Heydrich, qui était lui-même l’adjoint direct d’Heinrich Himmler et Walter Langer le psychiatre qui a réalisé le profil psychologique d’Hitler pour l’OSS, les services secrets US pendant la Seconde Guerre mondiale.
SOURCE ;alterinfo

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 20:57
Les Etudiants Etrangers Courtisés Par L'UMPS La Dictature du Qatar Quadrille Les Banlieues Islamisantes
En 2007 c’était les sans papiers cette fois ce sont les étudiants étrangers et la «diversité» tous les ingrédients pour des retombées explosives dans les urnes car le souci principal de la majorité des Français reste l’emploi surtout pour certains dont les enfants et petits enfants y compris les jeunes diplômés français Bac + sont obligés de s’expatrier. De même inquiétude majeure les inégalités socio -économiques qui touchent de plein fouet la majorité dite invisible alors que sont mises en avant les minorités communautaristes dont certaines vont chercher des fonds auprès de la dictature monarchique esclavagiste du Qatar. Des élus locaux se vantent d’y avoir trouvé une reconnaissance de leur «identité». Quelle identité ? Islamiste Wahhabite ?



 Les Etudiants Etrangers Courtisés Par L'UMPS La Dictature du Qatar Quadrille Les Banlieues Islamisantes


Et les étudiants français font quoi ? S’expatrient ? Pointent au chômage ?

En 2007 la gauche incluse l’extrême gauche a joué la carte des sans papiers dont les manifestations pour une régularisation de tous sont allées en s’amplifiant au fur et à mesure que les campagnes électorales présidentielle et législatives avançaient.

Le vainqueur de cette campagne massive de régularisation des sans papiers a été Sarkozy qui a su manipuler ces manifestations et peut être même en coulisses ces manifestants - que ne ferait -on pas pour être régularisé surtout quand cela devient un enjeu aux élections ? - attirant à lui des électeurs dépités surtout chez les chômeurs ouvriers et employés.

Cette fois pour les élections législative et présidentielle, la gauche de Flamby et consorts recommence à avancer en terrain miné cette fois avec la défense des étudiants étrangers. Le Monarche de l’Elysée Sarkozy ne peut que se féliciter des bourdes politiques commises par ses adversaires de gauche tout aussi éloignés que le pauvre mec du Fouquet’s des préoccupations principales des Français ouvriers employés et même cadres.

A l’évidence les enfants de cette gauche n’ont pas de problème à trouver un emploi et pour cause : papa maman activent leurs réseaux comme on l’a vu avec la fille de José Bové placée par les réseaux de ce dernier au Conseil Régional Aquitaine alors même que le père avait lui choisit le parlement européen pour s’assurer une confortable retraite de parlementaire UE bien plus grasse à brouter que celle que lui vaut celle de gardien de moutons et fromager bobo du Larzac.

Pourtant de nombreux jeunes français des plus diplômés thésards doctorants post doctorants… ont de plus en plus de mal à trouver un CDI certains secteurs comme la recherche sont sinistrés ce qui les oblige à partir à l’étranger. Les jeunes expats français - qui ont parfois des difficultés à trouver un poste en France après leur séjour à l’étranger - vont voter pour la première fois et nul doute qu’ils sauront se souvenir de cette défense par les bobos gauchos des étudiants étrangers qui sans hypocrisie eux ont effectivement reconnus que leur objectif principal c’était de se faire embaucher en France.

De même que l’afflux massif de travailleurs étrangers en France à partir des années Mitterrand légaux ou clandestins a contribué à briser les revendications des ouvriers et employés les paupériser détériorer leurs conditions de travail face à une concurrence déloyale de personnes dont les exigences en matière salariale et de conditions d’emploi étaient bien plus modestes voire pour certains comme les clandestins inexistantes, il en va de même de l’afflux d’étudiants étrangers aux exigences elles aussi bien moindres : qui venant d’Afrique d’Asie d’Europe de l’Est ou du Sud ou d’ailleurs ne rêve pas d’un poste à Marie Curie, Pasteur où ailleurs dans un grand groupe pharmaceutique installé en France par exemple ou dans d’autres secteurs de pointe ?

Il ne s’agit pas là d’échanges internationaux entre pays ayant les mêmes capacités d’emploi mais bel et bien de débauchage de matière grise des pays sous développés ou en développement ou désindustrialisés ou en faillite (Grèce, Portugal, Espagne) et de pillage à terme de leurs cadres et techniciens.

En France il s’agit de mettre au pas les jeunes diplômés issus principalement des classes moyennes - peu d’enfants d’ouvriers d’employés font des études supérieures bac + 3 5 8… et de les obliger à accepter des conditions de travail infernales : 12 15 heures par jour si on comptabilise les « heures invisibles « = travail à la maison avec un risque accru de «burn out» = épuisement professionnel non reconnue comme maladie professionnelle par la Sécu.

De même ces jeunes diplômés contrairement à leurs aînés des générations précédentes devront se contenter de salaires moindres quand ils trouvent un emploi en CDI les entreprises ayant toujours la possibilité d’embaucher l’un de ces étudiants étrangers testés gratuitement lors d’un de ces multiples stages destructeurs d’emplois et ce pour un salaire moindre (carte de séjour + emploi en CDD contre petite rémunération avec turn over de ce type de main d’œuvre «étudiante» ).

Pour résorber le chômage des jeunes diplômés ou sans diplôme cela ne passe pas par l’embauche d’étudiants étrangers mais par celle d’étudiants français en fin d’études avec des conditions de travail convenables impliquant de ne pas regrouper par souci exclusif de productivité = dividendes accrus pour les actionnaires ou baisse de subventions dans le public - sous un seul profil plusieurs postes mais pour chaque poste embaucher un jeune. (Exemple dans la recherche scientifique les postes de techniciens sont peu à peu supprimés toutes les « manips » retombent sur les enseignants chercheurs dans le public et responsable de projet dans le privé).

De même si dans un secteur il y a pénurie de jeunes qualifiés la solution n’est pas non plus de faire appel à des étudiants étrangers mais de revoir les conditions de formation en France pour que les jeunes français puissent en bénéficier y compris après une remise à niveau quel que soit le temps et le coût de cette dernière. A long terme le pays est gagnant : moins de chômage chez les jeunes il y a urgence en France si on ne veut pas concurrencer l’Espagne avec ses 30% de jeunes chômeurs.

La défense des intérêts de l’état nation, des nationaux et de leur descendance est devenue taboue.

Il faut que cela cesse.

Que ceux qui ne sont pas prêts à défendre le pays son économie les intérêts de leurs concitoyens aillent voir ailleurs Outre Atlantique ou dans les Pays du Golfe où même en Norvège qui s’est bien gardée de rentrer dans l’UE et nous a refilé Eva Joly pour nous convaincre d’y sombrer corps et âmes un peu plus chaque jour. Cette invitation vaut pour certains élus de la «diversité» = discrimination à l’envers contre TOUS les Français.

Cette dérive raciale ethnique et communautariste ne peut être défendue par quiconque prétend occuper des fonctions que ce soit de simple élu local de parlementaire ou de président de la République car elle constitue en soi une violation flagrante de notre Constitution et des valeurs qui y sont inscrites telle l’EGALITE.

Les Bretons, Auvergnats, Alsaciens, Corses, doivent ils eux aussi revendiquer un pourcentage de cette «diversité« dans les instances politiques ?

Les chômeurs, ouvriers, employés, agriculteurs, directeurs de PME, artisans, commerçants, doivent-ils eux aussi revendiquer un pourcentage de cette «diversité« dans les instances politiques ?

Les handicapés, porteurs du VIH, malades longues durée, les retraités doivent-ils eux aussi revendiquer un pourcentage de cette « diversité » dans les instances politiques ?

« Identité » d’élus de banlieues : islamiste Wahhabite ?

Où est l’égalité de Tous Les Citoyens en France ? Où ? Qui la défend encore chez ces postulants carriéristes de droite comme de gauche issus ou pas de la "diversité" à des postes dans les instances politiques de la France ?

Certainement pas dans certaines banlieues quand on lit attentivement les déclarations de certains de leurs élus encouragés par le vote récent au Sénat dominé par la Gauche de Flamby et consorts - Gauche qui a toujours un train de retard Sarkozy ayant lui déjà utilisé en 2007 puis jeté la «diversité» voir le sort de Dati - pour le droit de vote des étrangers aux élections locales. On voit tout de suite où cela risque de nous mener avec un «droit» ouvrant les portes à la dictature Islamiste Wahhabite dans plusieurs localités.

En effet dans un article d’Arthur Frayer du 05/01/2012 intitulé « Après le PSG le Qatar au chevet des banlieues françaises » publié sur le site internet du quotidien Le Monde, Kamel Hamza, conseiller municipal UMP de la Courneuve et président de l’Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld) définit par le quotidien comme « Un collectif d'élus de droite et de gauche ayant en commun d'être fils ou petit-fils d'immigrés et qui constate l'impasse dans laquelle se trouvent les banlieues françaises depuis plusieurs années », en voyage au Qatar payé par le monarche dictateur l'émir cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, affirme :

« Pour une fois notre identité était valorisée et n’était plus un handicap ».

Quelle identité ?

Islamiste Wahhabite ?

Imaginez un peu si à l’époque de la « Guerre Froide » des élus communistes avaient été solliciter de l’argent à Moscou et s’en étaient vantés sur la place publique ? (Il se peut qu’ils en aient reçu clandestinement comme d’autres ont reçu des fonds des Américains)

Cette démarche de mendicité une initiative d’ »élus locaux de la diversité» - sous prétexte que l’état aurait abandonné les banlieues comme si l’état n’avait abandonné que les banlieues ? - auprès d’une monarchie dictatoriale sans instance représentative parlementaire ni autre en dit long sur la mentalité de ces élus et aussi sur celle du gouvernement actuel de Sarkozy puisque le ministre à la ville, Maurice Leroy, ancien président du groupe d'amitié France-Qatar à l'Assemblée nationale a applaudi cette initiative :

"Ce fonds d'investissement est un signe positif de reconnaissance des talents et capacités de création d'entreprises dans les quartiers populaires en France."

Toujours selon l’article du Monde :

« …L'initiative qatarie n'est cependant pas dénuée d'arrière-pensées politiques. "L'investissement dans les banlieues participe d'une stratégie globale", explique Nabil Ennasri, doctorant à l'université de Strasbourg et auteur d'un mémoire de DEA sur le Qatar. "En 2008, les élites qataries ont élaboré le 'Qatar national vision 2030 pour imaginer ce que sera la place du pays dans le monde d'ici vingt ans. Si le Qatar cible les banlieues et la communauté arabo-musulmane, c'est pour qu'elles soient, à terme, un relais de ses idées en France."

Mohamed Ali Adraoui confirme: "Le pays cherche surtout des relais d'influence dans la société française."


L’Emir du Qatar quand il les a reçu a été clair d’après un article publié par Le Parisien en ligne du 20/11/2011 intitulé : « des élus locaux reçus comme des chefs d’Etat DOHA (QATAR)

« Je suis prêt à contribuer dans les quartiers populaires français. Nous pouvons aussi intégrer des jeunes dans les entreprises que nous gérons, nous allons d’ailleurs prendre beaucoup de parts dans des sociétés françaises…
L’émir leur propose aussi d’être des relais pour trouver des régions où implanter des écoles d’apprentissage de l’arabe gratuit. « Nous avons déjà fait cela en Amérique latine et aux Etats-Unis. La langue doit être un pont entre tous les arabes. C’est l’esprit dans lequel j’ai créé la chaîne Al-Jazeera. »


Des écoles coraniques comme en Afghanistan et au Pakistan ?

Quand on sait ce qu’est devenu Al Jazeera un chaîne TV de propagande fomentant des guerres en Libye et en Syrie il y a de quoi s’inquiéter de toutes ses « réjouissances quataries » puant les pétro dollars.

Et le PS fait passer au Sénat une loi pour accorder le vote aux étrangers aux élections locales ?

Qui veut vendre la France au Qatar ?

L’UMPS ?

On parle beaucoup d’intégration mais est ce là une preuve d’intégration, Ou bien ne serait- ce pas plutôt une preuve que certains utilisent le système démocratique français à des fins autres que celle de respecter la République laïque et sa Constitution ?

La carte d’identité française en poche, l’allégeance elle est ailleurs.

Les élus locaux d’origine immigrée ne sont pas les seuls du reste à s’adonner à ce petit jeu les Juifs sionistes y excellent qui vont même jusqu’à convier tout le gratin politique français au fameux dîner de cons du CRIF l’ambassade israélienne n° 2 à Paris.

Désormais entre le Qatar et Israël - qui entretiennent des liens plus que cordiaux - des deux qui va le plus manipuler la politique et les politiciens affairistes français issus ou pas de la "diversité" ?

Les Français n'auront-ils plus bientôt qu'à choisir entre la kippa et la burqua ?



Dimanche 8 Janvier 2012
Mireille Delamarre

Dans la même rubrique :

Fascisme Juif Sioniste | Guerre De L'Information | Liban | Dictats UMPS | changements stratégiques géopolitiques | Mossad Cia et Cie | Boycott Israel | Collaborateurs Des Sionistes | Anti Sionisme | En Palestine | Totalitarisme Américain | Union Européenne | OTAN | Terrorisme D'Etat | Nucléaire | Iran | Asie | Medias Net Propagande | Pandemies | Sarkozie | EcoDictature Verte | Monde Arabe | Economie | Collaboration Au Sionisme Archives | archives Armement Sécurité Stratégies Militaires | archives Droit International ONU | archives histoire traditions 2004-2008 | archives sciences écologie 2004-2008 | archives société 2004-2008 | archives culture | archives Impérialisme Américain 2005-2008 | archives ressources educatives | archives humour | archives informations 1 | archives informations 2 | Special Marche Pour Gaza

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 20:51

Après lecture de cet article, on se dit que s’il y a un miracle réalisé par l’entité sioniste, ce n’est pas d’avoir fait « fleurir le désert » (les Palestiniens avaient cultivé l’essentiel des terres cultivables) mais d’être capable de nuire aussi bien à ses ennemis qu’à ses «amis» sans susciter une large coalition se donnant pour mission de l’éliminer.

Les drones israéliens Heron donnent des renseignements au PKK selon des officiers

Zaman (Turquie) 17 janvier 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Selon des rapports des services de renseignements turcs, les avions sans pilote [UAV] Heron exploités par Israël qui ont été observés dans les provinces de Hatay et d’Adana ces derniers mois espionnaient pour le compte du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Après la détection de deux Herons israéliens à Hatay et Adana il y a environ deux mois, les services de renseignements turcs ont rédigé un rapport selon lequel les Herons collectent des renseignements sur le dispositif militaire turc afin d’aider les opérations du PKK dans ces régions.

Le rapport assure que les camps d’entraînement du PKK dans le nord syrien, près de la frontière turque de la province de Hatay « où les postes frontaliers de l’armée turque sont assez faibles » ont été installés dans ces endroits sur la base de renseignements rassemblés par les UAVs.

Le rapport soutient également que Kenan Yıldızbakan, un membre du PKK qui a commandé une attaque contre une base navale turque à Iskenderun en 2010, a fait plusieurs séjours en territoire israélien, renforçant les soupçons sur un lien possible entre Israël et le PKK.

Une attaque à la roquette menée par des terroristes du PKK contre la base navale avait tué sept soldats et en avait blessé six autres dans le district d’Iskenderun dans la province méridinale de Hatay.

Dans un développement associé, des conversations téléphoniques entre Mehmet Veysi Dilekçi et Mesude Yasak, récemment interceptées pendant l’enquête sur le KCK, comprenaient des discussions en relation avec le soutien israélien au PKK.  Dilekçi et Yasak, qui ont été arrêtés au cours d’une opération turque contre le KCKe en décembre à Siirt, ont mentionné un convoi de 400 camions d’aide en fournitures au PKK qui avaient été expédiés par une organisation non gouvernementale israélienne – qui a été identifiée comme étant Hae Anshei Targum par le quotidien Star – en 2010.

La Kurdish Communities Union (KCK) est une organisation politique de coordination à laquelle le PKK serait rattaché.

http://mounadil.wordpress.com/
 

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 20:57

  http://www.reflexiondz.net/Israel-reclame-la-restitution-des-biens-des-juifs-en-Algerie_a15202.html

 

Israël réclame la restitution des biens des juifs en Algérie

ISRAËL RECLAME DE L’ARABIE SAOUDITE DES INDEMNITES POUR LES JUIFS DE L’EPOQUE DU PROPHETE (QSSSL) !

 

Les deux journaux, britannique « Middle East Monitor » et égyptien « Rose el Youssef », ont révélé que l’entité sioniste prépare actuellement un projet de loi qui sera soumis au vote devant la Knesset en mars prochain, et qui somme le gouvernement israélien de réclamer des pays arabes de restituer les propriétés des juifs dans ces pays.



 

 

Le projet de loi concerne l’époque datant d’avant la fuite des juifs en Palestine en 1948, et il figurera à la table des négociations internationales en cas de pression sur « Israël » au sujet du droit au retour des Palestiniens !De même source on explique que le projet de loi se divise en deux parties : la première appelle l’Egypte, la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Libye, le Soudan, la Tunisie, la Syrie, l’Irak, le Liban, la Jordanie, le Bahreïn à payer des indemnisations de 300 milliards de dollars pour les propriétés de 850.000 juifs. L’agence United Press International  « UPI » a en effet rapporté que la nouvelle structure israélienne s’apprêtait à intenter des actions en justice pour la restitution des biens des juifs dans de nombreux pays arabes dont l&r! squo;Algérie pour exiger de ces pays une indemnisation pour l’atteinte aux biens fonciers et matériels des juifs, et exiger une remise en état des cimetières et lieux de cultes des juifs. Israël demandera également réparation aux pays arabes pour avoir attenté à leurs droits, en leur retirant leur citoyenneté. L’agence rapporte que le quart des juifs qui ont émigré des pays arabes vers Israël, venaient de l’Algérie et du Maroc, en plus de l’Irak (135 mille d’Irak), de Tunisie (103 mille), du Yémen (55 mille), de Syrie (20 mille), et du Liban (5 mille). 120 mille ont par ailleurs émigré d’Iran. Les biens que les Juifs prétendent avoir laissés dans les pays arabes, concernent des maisons, des locaux commerciaux, des comptes bancaires, ainsi que des synagogues et des cimetières.

« ISRAËL » RECLAME DE L’ARABIE SAOUDITE DES INDEMNITES POUR JUIFS DE L’EPOQUE DU PROPHETE QSSSL !
 Dans la deuxième partie de la loi, le ministère israélien des Affaires étrangères réclame de l’Arabie Saoudite de payer plus de 100 milliards de dollars pour « les propriétés de juifs depuis l’époque du prophète Mohammad » !De grands experts sionistes du droit international, d’histoire et de géographie aux universités de Bar Ilan, Beersheva, Tel Aviv, AlQods et Haïfa travaillent sur ce projet de loi, et les autorités leur ont octroyé un budget de 100 millions de dollars américains, prélevé du budget du ministère israélien des Affaires étrangères pour l’an 2012.

 

 

Riad

 

Lundi 2 Janvier 2012

http://WWW.enfantsdepalestine.org
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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 11:25

 


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Monde Arabe - 23 décembre 2011

Le "Printemps arabe" et l'Occident : sept leçons de l'histoire

Par Seumas Milne

> twitter.com/seumasmilne

Recherche vidéos par Oliver Laughland

On a vraiment le sentiment que, plus que toute autre partie de l'ancien monde colonial, le Moyen-Orient n'a jamais été complètement décolonisé. Situé sur la majeure partie des réserves pétrolières du globe, le monde arabe a été la cible d'interférences et d'interventions continuelles depuis qu'il est devenu officiellement indépendant. Découpé en Etats artificiels après la Première Guerre mondiale, il a été bombardé et occupé - par les Etats-Unis, Israël, la Grande-Bretagne et la France - et verrouillé par des bases états-uniennes et des régimes autoritaires soutenus par l'Occident. Comme la blogueuse palestinienne Lina Al-Sharif le disait sur un tweet le Jour de l'Armistice cette année, "la Première Guerre mondiale n'est pas encore finie parce que nous, au Moyen-Orient, en vivons toujours les répercussions."

Le 'Printemps arabe' et l'Occident : sept leçons de l'histoire

Octobre 2011 : des Egyptiens, place Talat Harb au Caire, protestent contre le pouvoir militaire. Octobre 1956 : des Egyptiens manifestent au même endroit contre l'invasion franco-britannique. (Photographe: Getty/Associated Press)
Les soulèvements arabes qui ont éclaté en Tunisie il y a un an se sont focalisés sur la corruption, la pauvreté et le manque de liberté plutôt que sur la domination occidentale ou l'occupation israélienne. Mais le fait qu'ils aient débuté contre des dictatures soutenues par l'Occident signifient qu'ils constituent une menace stratégique à l'ordre stratégique.

Depuis le jour où Hosni Moubarak est tombé en Egypte, les puissances occidentales et leurs alliés du Golfe ont mené une contre-offensive acharnée pour acheter, écraser ou détourner les révolutions arabes. Et elles peuvent puiser dans une masse d'expériences : chaque centre des soulèvements arabes, d'Egypte au Yémen, a vécu des décennies de domination impériale. Tous les principaux Etats de l'OTAN qui ont bombardé la Libye par exemple - les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie - ont eu des troupes d'occupation dans le pays, du plus loin qu'on se souvienne.

Si les révolutions arabes veulent prendre le contrôle de leur avenir, alors il faudra qu'elle garde un œil sur leur passé récent. Voici donc sept leçons de l'histoire de l'ingérence occidentale au Moyen-Orient, avec l'aimable autorisation du service des archives de Pathé News, la voix de l'ère coloniale de la Perfide Albion elle-même.

1. L'occident n'a jamais renoncé à contrôler le Moyen-Orient, quels que soient les revers
Prenez la dernière fois où des Etats arabes ont commencé à se retirer de l'orbite occidentale - dans les années 1950 sous l'influence du pan-arabisme de Nasser. En juillet 1958, des officiers radicaux de l'armée nationaliste irakienne ont renversé un régime corrompu et répressif, soutenu par l'Occident (cela vous rappelle quelque chose ?) et les garnisons britanniques.

Vidéo Pathé News : La révolution de 1958 en Irak.

Le déboulonnage de la monarchie irakienne complaisamment fiable a semé la panique chez Pathé. L'Irak riche en pétrole est devenu "l'endroit le plus dangereux", prévenait le reportage dans la première dépêche relatant les événements. Malgré le "patriotisme" du Roi Faysal "éduqué à Harrow" - ce que "personne ne conteste", nous assure la voix-off - les évènements avaient été trop rapides, "malheureusement pour la politique occidentale".

Mais en quelques jours - comparés aux deux mois qu'il leur a fallu pour intervenir en Libye cette année - la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont déplacé des milliers de soldats en Jordanie et au Liban pour protéger de la révolte nassériste deux autres régimes clientélistes. Ou, comme le dit Pathé News dans le reportage postérieur, pour "arrêter la pourriture au Moyen-Orient".

Vidéo Pathé News : Les troupes britanniques s'envolent pour la Jordanie, 1958.

Ils n'avaient non plus aucunement l'intention de laisser un Irak révolutionnaire se débrouiller tout seul. Moins de cinq ans plus tard, en février 1963, les services secrets états-uniens et britanniques ont soutenu le coup d'Etat sanglant qui a porté au pouvoir les Ba'athistes de Saddam Hussein pour la première fois.





Avançons rapidement jusqu'à 2003, où les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont envahi et occupé la totalité du pays. L'Irak était enfin de retour sous le contrôle occidental - au prix d'un carnage et de destructions sauvages. Ce fut la force de la résistance irakienne qui a fini par conduire au retrait américain cette semaine - mais même après le repli, 16.000 sous-traitants, formateurs et autres membres de la sécurité resteront sous commandement US. En Irak comme dans le reste de la région, ils ne partent que s'ils y sont contraints.

2. On peut généralement faire confiance aux puissances impérialistes pour se leurrer sur ce que pensent réellement les Arabes

Vidéo Pathé News : Mussolini visite la Libye, 1937.

Se peut-il que le présentateur de Pathé News - et les occupants colonialistes de l'époque - ait vraiment cru que les "milliers d'Arabes" pétrifiés bombardant de louanges le dictateur fasciste Mussolini tandis qu'il traversait les rues de Tripoli, dans la colonie italienne de Libye en 1937, étaient vraiment sincères ? Il suffit de voir leurs visages apeurés.

Aucune allusion dans les actualités au fait qu'un tiers de la population de Libye soit morte sous la brutalité du régime colonial italien, ou au mouvement de la résistance libyenne héroïque menée par Omar Mukhtar, pendu dans un camp de concentration italien. Le "masque de l'impérialisme" porté par Mussolini, selon la voix-off, aurait convenu tout aussi bien aux hommes politiques britanniques de l'époque.

Vidéo Pathé News : La Reine visite Aden, 1954.

Et le reportage de Pathé sur la visite de la Reine à la colonie britannique d'Aden (maintenant partie du Yémen) quelques années plus tard est étrangement similaire, avec des "milliers de sujets loyaux enthousiastes" qu'on montre accueillants soi-disant "leur propre Reine" dans ce qu'elle décrit allègrement comme "un exemple remarquable de développement colonial".

Tellement remarquable qu'à peine dix ans plus tard, les mouvements de libération du Sud Yémen obligeaient les troupes britanniques à évacuer le dernier avant-poste de l'empire après qu'elles aient battu, torturé et assassiné pour se frayer leur chemin jusqu'au Cratère d'Aden : un ancien troufion a expliqué dans un documentaire de 2004 de la BBC sur Aden qu'il ne pouvait pas entrer dans les détails à cause du risque de poursuites pour crimes de guerre.

Photo
Un soldat britannique s'empare d'un manifestant dans le district du Cratère d'Aden en 1967 (Photo: Terry Fincher / Getty)


Les néo-cons espéraient que l'Irak serait une promenade et des reportages US et britanniques sur l'invasion ont montré des Irakiens jetant des fleurs aux troupes d'envahisseurs alors que la résistance armée était déjà en pleine mobilisation. Et des reportages de la télévision du Royaume-Uni sur les troupes britanniques "protégeant la population locale" contre les Taliban en Afghanistan nous rappellent, de manière frappante, les actualités des années 1950 sur Aden et Suez.

Même pendant les soulèvements de cette année en Egypte et en Libye, les médias occidentaux ont souvent vu ce qu'ils voulaient voir dans les foules de la Place Tahrir et de Benghazi - pour se retrouver tout surpris que les Islamistes finissent pas dicter leur loi ou remporter les élections. Quoi qu'il arrive ensuite, ils n'y comprendront vraisemblablement rien.

3. Les grandes puissances sont de vieux briscards dans l'art d'enjoliver les régimes clientélistes pour que le pétrole continue de couler
Lorsqu'il s'agit des autocraties réactionnaires du Golfe, il faut être juste, ils s'en fichent. Mais avant que la vague anti-impérialiste des années 1950 ne l'ai fait pour une flopée d'entre eux, les Britanniques, les Français et les Américains ont travaillé dur pour parer les régimes larbins de l'époque des atours des démocraties constitutionnelles progressistes.

Parfois cet effort est rapidement tombé à l'eau, comme ce reportage enjoué sur le "premier test démocratique important" en Libye sous le roi Idris, marionnette des US(a) et des Britanniques, n'essaie même pas de le dissimuler.

Vidéo Pathé News : Emeutes en Libye, en 1952.

Le truquage éhonté des élections de 1952 contre l'opposition islamique déclencha des émeutes et tous les partis politiques furent interdits. Idris fut plus tard renversé par Kadhafi, le pétrole nationalisé et la base US Wheelus fermée - bien qu'aujourd'hui le drapeau du roi flotte à nouveau sur Tripoli avec l'aide de l'OTAN, tandis que les compagnies pétrolières occidentales attendent de ramasser leurs gains.

Des élections ont aussi été truquées et des milliers de prisonniers politiques ont été torturés dans l'Irak des années 1950. Mais pour ce qui est des bureaucrates britanniques - retranchés comme "conseillers" à Bagdad et dans leur base militaire à Habbaniya - et des actualités montrées dans les cinémas britanniques à l'époque, l'Irak de Faysal était une démocratie bienveillante et "éclairée".

Vidéo Pathé News : Les champs pétrolifères de Bassora, 1952.

Sous le regard vigilant des ambassadeurs US et britannique et "M. Gibson", de la British Iraq Petroleum Company, nous voyons le Premier ministre irakien, Nuri Said, inaugurer le champ pétrolifère Zubai, près de Bassora en 1952, pour apporter "des écoles et des hôpitaux" grâce au "travail commun de l'est et de l'ouest."

En fait, cela n'arrivera que lorsque le pétrole sera nationalisé - et six ans plus tard, Said était tué dans les rues de Bagdad alors qu'il tentait de s'échapper, habillé en femme. Un demi-siècle plus tard et les Britanniques reprenaient le contrôle de Bassora, alors qu'aujourd'hui les Irakiens se battent pour empêcher une nouvelle mainmise sur leur pétrole dans un pays dévasté dont les hommes politiques US et britanniques répètent à nouveau que c'est une démocratie.

Tout Etat du "Printemps arabe" qui abandonne l'auto-détermination pour la sphère occidentale peut bien sûr s'attendre à la même qualification - tout comme les régimes clientélistes qui n'ont jamais quitté son orbite, par exemple l'Etat policier corrompu de Jordanie, ont toujours été salués comme des havres de bonne gouvernance et de "modération".

4. Les peuples du Moyen-Orient n'oublient pas leur histoire - même quand les Etats-Unis et l'Europe le font
Le fossé peut difficilement être plus large. Quand l'ancien ministre de l'Information et journaliste émérite de Nasser, Mohamed Heikal, a récemment averti que les soulèvements arabes étaient utilisés pour imposer un nouvel "accord Sykes-Picot" - le dépeçage de l'Orient arabe après la première guerre mondiale entre la Grande-Bretagne et la France - les Arabes et autres au Moyen-Orient savaient bien sûr exactement de quoi il parlait. L'accord a façonné toute la région et ses relations avec l'Occident depuis. Mais pour beaucoup de non-spécialistes en Grande-Bretagne et en France, Sykes-Picot pourrait aussi bien être une marque obscure de râpe à fromage électrique.

La même chose vaut pour plus d'un siècle d'ingérence, d'occupation et de subversion antidémocratique anglo-américaine contre l'Iran. Les médias britanniques ont exprimé leur perplexité devant l'hostilité populaire iranienne vis-à-vis de la Grande-Bretagne lorsque l'ambassade à Téhéran a été saccagée par des manifestants le mois dernier. Mais quand on connaît le contexte historique, qu'y a-t-il de surprenant ?

Vidéo Pathé News : Le renversement de Mossadegh, 1953.

Le cynisme orwellien du rôle de la Grande-Bretagne est parfaitement saisi dans le reportage de Pathé sur le renversement, en 1953, du dirigeant iranien démocratiquement élu Mohammed Mossadegh après qu'il ait nationalisé le pétrole d'Iran.

Les manifestants pro-Mossadegh sont décrits comme violents et destructeurs, tandis que le coup d'Etat violent organisé par la CIA et le M16 qui l'a évincé au profit du Shah est accueilli comme une "tournure spectaculaire des évènements" et populaire. Les actualités traitent de "dictateur potentiel" un Mossadegh élu qui, lors de son procès pour trahison, a exprimé l'espoir que son sort serve d'exemple en "brisant les chaines de la servitude coloniale". Le vrai dictateur, le Shah soutenu par l'Occident, dont l'autocratie brutale a ouvert la voie à la révolution iranienne et à la République islamique 26 ans après, est salué comme le souverain du peuple.

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Mohammed Mossadegh, Premier ministre d'Iran destitué, pendant son procès au lendemain du coup d'Etat orchestré par la CIA et le MI6 qui a renversé le gouvernement élu en 1953 (Photo AFP)


Ainsi quand les hommes politiques occidentaux s'insurgent contre l'autoritarisme iranien ou prétendent être les champions des droits démocratiques tout en continuant à soutenir une série de dictatures du Golfe, il n'y en aura pas grand monde au Moyen-Orient pour les prendre trop au sérieux.

5. L'Occident a toujours présenté les Arabes qui exigent de s'occuper de leurs propres affaires comme des fanatiques
Le bouleversement révolutionnaire qui a débuté en décembre dernier à Sidi Bouzid est loin d'être le premier soulèvement populaire contre un régime oppressif en Tunisie. Dans les années 1950, le mouvement contre l'Etat colonial français fut naturellement dénoncé par les gouvernements coloniaux et leurs partisans comme "extrémiste" et "terroriste".

Pathé News n'avait certainement rien à faire de leur campagne pour l'indépendance. En 1952, il met une attaque d'un poste de police sur le compte d'"une explosion d'agitation nationaliste" en Afrique du Nord. Et alors que la police coloniale mène une "recherche vigoureuse des terroristes" - même si les hommes hagards arrachés à leurs maisons à la pointe du fusil ressemblent plus aux "suspects habituels" du Capitaine Renault à Casablanca - le présentateur se plaint que "une fois de plus, des fanatiques interfèrent et font empirer la situation".

Vidéo Pathé News : Révolte nationaliste en Tunisie, 1952.

Il veut parler des nationalistes tunisiens, bien sûr, plus que du régime français d'occupation. Le nationalisme arabe a depuis été éclipsé par la montée des mouvements islamistes, qui ont à leur tour été rejetés comme "fanatiques", tant par l'Occident que par quelques anciens nationalistes. Alors que les élections portent au pouvoir un parti islamiste après l'autre dans le monde arabe, les US(a) et leurs alliés tentent de les apprivoiser - sur la politique étrangère et économique, plus que l'interprétation de la sharia. Ceux qui succombent deviennent des "modérés", les autres restent des "fanatiques".

6. L'intervention militaire étrangère au Moyen-Orient apporte la mort, la destruction et le diviser-pour-régner
Il est à peine nécessaire de plonger dans les archives pour traiter de cela. L'expérience de la dernière décennie est suffisamment claire. Que ce soit une invasion et une occupation à grande échelle, comme en Irak où des centaines de milliers d'Irakiens ont été tués, ou des bombardements aériens pour un changement de régime sous la bannière de la "protection des civils" en Libye, où des dizaines de milliers de Libyens sont morts, les coûts humains et sociaux ont été catastrophiques.

Et c'est vrai de toute l'histoire désastreuse de l'implication occidentale au Moyen Orient. Le film silencieux de Pathé sur la dévastation de Damas par les forces coloniales françaises pendant la révolte syrienne de 1926 pourrait aussi bien être sur Falluja en 2004 ou Sirte cette automne - si vous ignorez les fez et les casques coloniaux.

Vidéo Pathé News : La défense de Damas, 1925.

Trente ans plus tard et c'était l'invasion anglo-française de l'Egypte en 1956, qui a marqué le remplacement des anciens Etats coloniaux européens par les Etats-Unis comme puissance dominante dans la région.

Vidéo Pathé News : Opération anglo-française sur le Canal de Suez, 1956.

Cette séquence d'actualités des troupes britanniques attaquant Suez, des troupes d'invasion occupant et détruisant encore une autre ville arabe, pourrait être Bassora ou Beyrouth - c'est devenu un élément commun du monde contemporain, et un lien direct avec l'époque coloniale.

Photo
Les troupes britanniques encerclent une foule affamée en face des ruines de Port Said, détruit pendant l'invasion anglo-française de l'Egypte en 1956 (Photo Getty).


C'est la tactique impérialiste classique d'utiliser des divisions religieuses et ethniques pour imposer une occupation étrangère : que ce soit les Américains en Irak, les Français en Syrie et au Liban ou les Britanniques à peu près où ils veulent. Les archives Pathé sont pleines d'actualités acclamant les troupes britanniques de "maintien de la paix" entre des populations hostiles, de Chypre en Palestine - pour mieux garder le contrôle.

Et maintenant le sectarisme religieux et les divisions ethniques nourris sous l'occupation américano-britannique de l'Irak ont été mobilisées par les alliés de l'Occident dans le Golfe pour bloquer ou détourner le défi du réveil arabe : dans l'écrasement de l'insurrection au Bahreïn, l'isolement de l'agitation chiite en Arabie Saoudite et le conflit de plus en plus sectaire en Syrie - où une intervention étrangère ne ferait qu'intensifier les meurtres et refuser aux Syriens le contrôle de leur propre pays.

7. Le soutien de la colonisation de la Palestine est un blocage permanent sur des relations normales avec le monde arabe
Israël n'aurait pu être créé sans les 30 ans de domination impérialiste de la Grande-Bretagne en Palestine et son parrainage de la colonisation juive européenne massive sous la bannière de la déclaration Balfour de 1917. Une Palestine indépendante, avec une majorité arabe palestinienne écrasante, ne l'aurait manifestement jamais accepté.

Cette réalité nous est montré dans ce clip de Pathé News de l'époque de la révolte arabe contre le mandat britannique à la fin des années 1930, où l'on voit des soldats britanniques rafler des "terroristes" palestiniens dans les villes de Cisjordanie occupée de Naplouse et de Tulkarem - exactement comme le font leurs successeurs israéliens aujourd'hui.

Vidéo Pathé News : Les troupes britanniques à Naplouse, 1939.

Pour la sécurité des colons juifs, déclare le présentateur sur le ton haletant des voix-off des années 1930, "les troupes britanniques sont toujours vigilantes, toujours protectrices". Cette relation s'est brisée après que la Grande-Bretagne ait limité l'immigration juive en Palestine à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Le réflexe colonial de la Grande-Bretagne, en Palestine comme ailleurs, a toujours été de se présenter comme le "gardien de la loi et de l'ordre" contre les "menaces de rébellion" et "maîtriser la situation" - comme dans ces actualités délirantes de 1938 sur Jérusalem.

Vidéo Pathé News : Les troupes britanniques à Jérusalem, 1938.

Mais le lien crucial originel entre la puissance impérialiste occidentale et le projet sioniste est devenu une alliance stratégique permanente après l'établissement d'Israël - par l'expulsion et la dépossession des Palestiniens, plusieurs guerres, 44 ans d'occupation militaire et la colonisation illégale continue de la Cisjordanie et de Gaza.

La nature inconditionnelle de cette alliance, qui reste le pivot de la politique états-unienne au Moyen-Orient, est l'une des raisons pour lesquelles des gouvernements arabes démocratiquement élus trouveront certainement plus difficile de jouer les gogos vis-à-vis du pouvoir US que les Moubaraks dictatoriaux et les monarques du Golfe. La cause palestinienne est ancrée dans la culture politique arabe et islamique. Comme la Grande-Bretagne avant eux, les Etats-Unis vont avoir du mal à rester "les maitres de la situation" au Moyen-Orient.


Source : The Guardian

Traduction : MR pour ISM

http://www.ism-france.org/analyses/Le-Printemps-arabe-et-l-Occident-sept-lecons-de-l-histoire-article-16429?ml=true

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 14:11
Au cœur du Nouvel Ordre Mondial: Wall Street et la montée en puissance d’Hitler (Professeur Antony Sutton)… 3ème partie.


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Antony Sutton
Jeudi 3 Novembre 2011


Au cœur du Nouvel Ordre Mondial: Wall Street et la montée en puissance d’Hitler (Professeur Antony Sutton)… 3ème partie.
Chapitre 8 Putzi l’ami d’Hitler et de Roosevelt
Ernst Sedgewiek Hanfstaengl (ou Hanfy ou Putzi, comme il était plus communément appelé), tout comme Hjalmar Horace Greeley Schacht, était un autre germano-américain au cœur même de la montée de l’hitlérisme. Né d’une bonne famille de la Nouvelle-Angleterre… Il fut introduit auprès d’Hitler au début des années 1920 par le capitaine Truman-Smith, attaché militaire de l’ambassade américaine à Berlin, Putzi devint un ardent supporteur d’Hitler, finança les nazis en quelques occasions et d’après l’ambassadeur William Dodd: “.. il est dit qu’il sauva la vie d’Hitler en 1923.”
Coïncidence, le père du chef des SS Heinrich Himmler fut un professeur de Putzi au lycée royal bavarois Guillaume; ses amis lors de sa période à Harvard furent de “futurs grands noms” comme Walter Lippman, John Reed (dont on parle beaucoup dans “Wall Street and the Bolshevik Revolution”) et Franklin Delano Roosevelt [...]
[...] En bref, Putzi était un citoyen américain qui évoluait au cœur de l’entourage d’Hitler et ce dès les années 1920 et jusqu’à tardivement dans les années 1930. En 1943, après ne plus avoir été favori des nazis et interné par les alliés, Putzi fut sauvé des misères d’un camp de prisonnier canadien par son ami et protecteur, le président Franklin Delano Roosevelt [...]
Le rôle de Putzi dans l’incendie du Reichstag
L’incendie du Reichstag du 27 Février 1933 est un des évènements clef des temps modernes. L’incendie fut utilisé par Hitler pour dire ses craintes d’une imminente révolution communiste en Allemagne, suspendre les droits constitutionnels et saisir le pouvoir de manière totalitaire. Ce fut le point de non-retour pour l’Allemagne, le monde entra dans la ligne définie de la seconde guerre mondiale.
A cette époque, l’incendie fut blâmé sur les communistes, mais il y a très peu de doutes dans une perspective historique que le feu fut mis délibérément par la nazis pour donner une excuse de saisir le pouvoir. Fritz Thyssen fit ce commentaire dans ses interrogatoires de l’après-guerre: “Quand le Reichstag brûla, tout le monde était certain que cela était l’œuvre des communistes. J’appris bien plus tard en Suisse que cela était un mensonge.”
(NdT: Notons au passage la similitude extraordinaire avec les évènements du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis…)
Le Reichstag fut délibérément incendié par un groupe d’experts, probablement en utilisant un liquide inflammable. C’est ici qu’intervient Putzi.
La question clef est la suivante: comment un groupe de vandales, ont pu avoir accès au Reichstag pour faire le travail ?
Il n’y avait qu’une seule possibilité pour le groupe de pénétrer dans le Reichstag avec du liquide inflammable: par un tunnel qui relie le Reichstag et le palais de résidence du président du Reichstag. Hermann Goering était le président du Reichstag et vivait dans le palais. De notoriété publique, il y avait beaucoup de SA et de SS dans la palace. Des mots du chercheur écrivain Dimitrov:
“L’utilisation du tunnel, avec toutes ses complications, n’était possible que par les nationaux-socialistes, l’accès et la retraite par les coursives d’incendie n’étaient possibles qu’avec la conivence d’employés haut-placé du Reichstag. Chaque indice, chaque probabilité pointent dans la direction que l’incendie ru Reichstag fut l’œuvre des nationaux-socialistes.”
Comment Putzi Hanfstaengel se retrouve t’il dans cette intrigue ?
De sa propre admission, il était dans le palace au moment des faits, dans la pièce à l’autre bout du tunnel qui menait au Reichstag.
Dimitrov déclare également:
“les leaders nationaux-socialistes, Hitler, Goering et Goebbels, ensemble, avec les officiels nazis, Daluege, Hanfstaengl et Albrecht, étaient à Berlin le jour de l’incendie et ce malgré le fait que la campagne électorale atteignait son point d’orgue à travers toute l’Allemagne, six jours avant le scrutin. Goering et Goebbels, sous serment, fournirent des explications contradictoires quant à leur présence “impromptue” à Berlin avec Hitler en ce jour précis. Le national-socialiste Hanfstaengl était présent dans le palace adjacent au Reichstag, en tant “qu’invité” de Goering. Il était là lorsque le feu se déclara, malgré que son hôte lui, ne l’était pas à ce moment précis.”
D’après le nazi Kurt Ludecke, il y a eu un document signé par le leader des SA Karl Ernst, qui de manière supposée mit le feu et fut éliminé par ses compaeses nazis plus tard, complot meurtrier qui impliqua Goering, Goebbels et Hanfstaegl.
La Nouvelle Donne (New Deal) de Rossevelt et l’ordre nouveau d’Hitler
Hjalmar Schacht défia ses interrogateurs au procès de Nüremberg avec l’observation que le programme de l’ordre nouveau D’Hitler était le même que le programme de la nouvelle donne de Roosevelt aux Etats-Unis. Les interrogateurs raillèrent et rejettèrent l’observation de manière compréhensible. Mais une recherche a minima suggère que non seulement les deux programmes étaient similaires dans leur contenu, mais que les Allemands n’avaient aucun problème à observer ces similitudes. Il existe dans la bibliothèque Roosevelt un petit livre qui fut présenté à FD Roosevelt par le Dr. Helmut Magers en décembre 1933. Sur la page de garde de cet exempaire du livre est écrit:
“Au président des Etats-Unis, Franklin Delano Roosevelt, en admiration profonde de sa conception d’un nouvel ordre économique et en toute dévotion à sa personnalité. L’auteur, Baden, Allemagne, le 9 Novembre 1933.”
La réponse de FDR à cette marque d’admiration pour son nouvel ordre économique fut celle-ci:
“Mon cher Dr. Magers, Je désire vous remercier pour l’exemplaire de votre petit livre dont je suis avec “la nouvelle donne”, le sujet. Bien que, comme vous le savez, j’ai été à l’école en Allemagne et étais capable de parler l’Allemand avec un bon degré de fluidité à cette époque, je lis votre livre non seulement avec le plus grand intérêt, mais aussi parce qu’il m’aidera avec mon allemand. Très sincèrement vôtre.” [...]
[...] En bref, l’ordre nouveau hitlérien et la nouvelle donne de Roosevelt furent tous deux soutenus par les mêmes industriels et étaient très similaires dans leur contenu. Les deux doctrines planifiaient pour un état corporatif (NdT: “corporate state” en anglais pour lequel il n’y a pas de traduction directe en français, si ce n’est par une expression de “fusion de l’état et de l’industrie”, ce qui était la définition même du fascisme donnée par Mussolini.)
Ainsi, il y avait des ponts corporatifs et individuels entre l’Amérique de FDR et l’Allemagne d’Hitler. Le premier de ces ponts étaient IG Farben USA, la succursale américaine du géant allemand IG Farben, la plus grosses industrie allemande. Siégeait au comité directeur d’IG Farben USA, Paul Warburg de la Banque de Manhattan et de la réserve fédérale de New York. Le second pont s’effectuait par International General Electric, succursale totalement propriété de General Electric et AEG (la succursale de GE en Allemagne). Gerard Swope, qui formula la “nouvelle donne” de Roosevelt était le président d’International General Electric et siégeait au comité directeur d’AEG. Le troisième pont fut établi entre la Standard Oil du New Jersey et Vacuum Oil, avec sa succursale allemande, Deutsche-Amerikanische Gesellschaft (DAG). Le président de la Srtandard Oil du New Jersey était Walter Teagle de la réserve fédérale de New York. Il était un trustee de la fondation F D Roosevelt Georgia Warm Springs et un administrateur clef nommé par FDR de son administration pour la convalescence nationale (National Recovery Administration ou NRA).
Ces entreprises furent profondément impliquées à la fois dans le New Deal (“nouvelle donne”) de Roosevelt et la construction de la puissance militaire de l’Allemagne nazie. Le rôle de Putzi Hanfstaengl au début et jusque la moitié des années 30, fut celui d’un lien informel entre l’élite nazie et la maison blanche [...]
Chapitre 9
Wall Street el le cercle intime nazi
Adolf Hitler, Hermann Goering, Josef Goebbels et Heinrich Himmler, le cœur intime du nazisme, étaient en même temps à la tête de mini-fiefs au sein de l’état nazi. Les groupes de pouvoir ou les cliques politiques étaient recentrés autour de ces leaders nazis, et de manière plus important après la fin des années 1930, autour d’Hitler et d’Himmler, alors le Reichsführer de la SS (l’Unité tres crainte des forces spéciales de la Schutzstaffel). Le plus important de ces cercles intimes nazis fut créé sur l’ordre d’Hitler et fut connu au préalable sous le nom de cercle Keppler et puis plus tard sous le vocables du cercle des amis d’Himmler.
Le cercle Keppler avait pour origine un groupe d’hommes d’affaires qui soutenait Hitler et sa montée au pouvoir avant et durant l’année 1933. Vers le milieu des années 30, le cercle Keppler se retrouva sous l’influence et la protection du chef SS Himmler et sous le contrôle organisationnel du banquier de Cologne et homme d’affaire nazi influent Kurt von Schroder. Schroder, si nous nious rappellons bien, était à la tête de la banque J.H. Stein en Allemagne, elle-même affiliée avec la L. Henry Schroder Banking Corporation de New York. C’est dans ce véritable sein des saints du nazisme que nous trouvons Wall Street lovée, y compris la Standard Oil du New Jersey et ITT, représentées dans ce cœur vital de 1933 jusqu’à la fin de 1944.
Wilhem Keppler, le fondateur du cercle original d’amis, exemplifie le phénomène bien connu de l’homme d’affaires politisé, à savoir, un homme d’affaires qui cultive plus pour son profit l’arène politique que le marché plus impartial. Ce genre de businessmen ont été intéressés à promouvoir les causes socialistes, car une sociétee socialiste planifiée pourvoit de très bonnes opportunités lucratives pour gains de contrats au travers de l’influence politique [...]
[...] En mars 1933, Keppel fut élu au Reichstag et devint l’expert financier d’Hitler. Ceci fut de courte durée. Il fut remplacé par le plus compétent Hjalmar Schacht et fut envoyé en Autriche où il devint en 1938 le commissaire du Reich; il continua à utiliser sa position pour acquérir un pouvoir non négligeable au sein de l’état nazi [...]
[...] En bref, Keppler était le président de l’entreprise qui utilisait la technologie américaine pour produire son indispensable essence synthétique ce qui permettrait à la Wehrmacht d’entrer en guerre en 1939.
Les membres originaux du cercle de Keppler (avant 1932) étaient:
  • Wilhem Keppler: Président de la succursale d’IG Farben Braunkohle-Benzin AG (qui utilisa la technologie de la Standard Oil du New Jersey pour produire du pétrole depuis le charbon de manière synthétique)
  • Fritz Kranefuss: Neveu de Keppler et aide de camp de Himmler. Membre du comité directeur de BRABAG
  • Karl Vincenz Krogmann: Maire de Hambourg
  • August Rosterg: directeur général de Wintershall
  • Emil Meyer: membre du comité directeur de succursales d’ITT et de la General Electric
  • Otto Steinbrick: Vice président de la Vereinigte Stahlwerke (cartel de l’acier allemand, financé par les prêts de Wall Street en 1926)
  • Hjalmar Schacht: président de la Reichsbank
  • Emil Helffrich: président du comité directeur de la German-american Petroleum Co (propriété à 94% de la Standard Oil du New Jersey)
  • Friedrich Reinhardt: président du conseil de la Commerzbank
  • Erwald Hecker: président du conseil de la Ilseder Hütte
  • Graf von Bismark: président de Stettin
Le cercle d’amis de la SS
Le cercle original rencontra Hitler en Mai 1932 et entendit une présentation des objectifs des nazis. Himmler devint ensuite un participant plus fréquent des réunions et par Himmler, d’autres officiers de la SS et d’autres hommes d’affaires rejoignirent le groupe. Avec le temps, ce groupe étendu fut connu sous le nom du cercle des amis d’Himmler, Himmler agissant en qualité de protecteur et d’expéditeur de ses membres.
Conséquemment, les intérêts de la finance, de la banque et de l’industrie étaient très lourdement représentés dans le cercle restreint du cœur du nazisme et leurs contributions pré-1933 furent largement amorties. Des cinq plus grosses banques allemandes la Dresdner Bank était celle qui avait le plus de connexions avec les nazis, au moins une douzaine de membres du comité directeur de la banque avaient un grade élevé dans le parti nazi et pas moins de sept directeurs de la Dredsner Bank appartenaient au cercle étendu des amis de Keppler, qui n’excéda jamais 40 membres.
Quand on examine les noms d’à la fois le cercle pré-1933 et de celui post-1933 qui était devenu le cercle des amis d’Himmler, nous trouvons une très forte représentation des multinationales de Wall Street, plus encore que tout autre groupe institutionnel. Prenons et examinons chaque multinationale de Wall Street ou leurs associés allemands, celles-la même qui furent identifiées au chapitre 7 et prouvées être financièrement liées à Hitler et examinons leurs liens avec Keppler et Himmler.
IG Farben et le cercle Keppler
IG Farben était très représentée dans le cercle Keppler avec pas moins de huit directeurs d’IG membres du cercle de 40 membres [...]
[...] Combien de ces membres du complexe IG Farben étaient-ils affiliés avec Wall Street ?
Membres du cercle original Keppler associés avec des multinationales états-uniennes:
  • Wilhem Keppler: président de la succursale d’IG BRABAG
  • Fritz Kranefuss: comité directeur de BRABAG
  • Emil Meyer: dans les comités directeurs de toutes les succursales allemandes d’ITT: Standard/Mix et Genest/Lorenz
  • Emil Helffrich: chairman DAPAG (propriété à 94% de la Standard Oil du New Jersey)
  • Friedrich Flick: IG Farben et comité directeur d’AEG (succursale allemande de la General Electric)
  • Kurt von Schroder: dans les comités directeurs de toutes les succursales d’ITT en Allemagne
Wall Street dans le cercle SS
D’importantes multinationales américaines étaient aussi présentes et bien représentées dans le cercle des amis d’Himmler qui prit la succession du cercle Keppler après 1933; celles-ci firent des contributions financières aux SS (le Sonder Konto S) et ce jusqu’en 1944, alors que la seconde guerre mondiale était bien avancée.
Près d’un quart des contributions du Sonder Konto S de 1944 venait des succursales d’ITT représentée par Kurt von Schröder. Les paiements des succursales d’ITT pour 1943 sur le compte spécial s’affichaient comme suit:
  • Mix & Genest AG: 5 000 Reichsmark (RM)
  • C. Lorenz AG: 20 000 RM
  • Felten & Guilleaume: 25 000 RM
  • Kurt von Schröder: 16 000 RM
Les paiements pour 1944:
  • Mix & Genest: 5 000 RM
  • C. Lorenz AG: 20 000 RM
  • Felten & Guilleaume: 20 000 RM
  • Kurt von Schröder: 16 000 RM
Sosthenes Behn d’ITT transféra le contrôle de Mix & Genest, C. Lorenz et les autres intérêts d’ITT de l’Allemagne en guerre à Kurt von Schröder, qui était un membre fondateur du cercle Keppler, organisateur et trésorier de cercle des amis d’Himmler. Emil Meyer, Untersturmführer de la SS, membre de la Vorstand de la banque Dredsner, AEG et un  directeur de toutes les succursales d’ITT en Allemagne, était aussi un membre du cercle des amis d’Himmler, ce qui donnait à ITT deux représentants influents au cœur même de la SS [...]
[...] Deux autres directeurs de la branche allemande de General Electric (AEG), faisaient partie du cercle des amis d’Himmler et firent des contributions personnelles en 1943 et 1944 au Sonder Konto S:
  • Friedrich Flick: 100 000 RM
  • Otto Steinbrinck: 100 000 RM
[...] La Standard Oil du New Jersey fît également une contribution substantielle sur le compte spécial d’Himmler par le biais de sa succursale allemande dont elle était la propriétaire à 94%, la Deutsche-Amerikanische Gesellschaft (DAG). En 1943 et 1944, les contributions furent comme suit:
  • Staatsrat Helfferich of Deutsch-Amerikanische Petroleum AG: 10 000 RM
  • Staatsrat Lindemann de la DAG: 10 000 RM + don personnel: 4000 RM
[...] En bref, l’élite financière de Wall Street était très bien représentée à la fois au sein du cercle Keppler et plus tard dans le cercle des amis d’Himmler.
Chapitre 10
Le mythe de “Sidney Warburg”
Une question vitale, seulement partiellement résolue, est de savoir si l’aide fournie à Hitler pour son accession au pouvoir en 1933 par les financiers de Wall Street était une aide directe. Nous avons jusqu’à présent démontré preuves à l’appui que l’aide indirecte était avérée au travers des firmes affiliées allemandes (comme par exemple dans le cas d’ITT) et qu’il y avait un effort volontaire, délibéré et en toute connaissance de causes du soutien au régime nazi. Ce financement indirect pouvait-il également devenir un financement direct ?
Après l’accession d’Hitler au pouvoir, les entreprises et les individuels américains travaillèrent pour le compte du nazisme et profitèrent très certainement de l’état nazi. Nous savons des notes de William Dodd, l’ambassadeur américain à Berlin, qu’en 1933, bon nombre de banquiers de Wall Street et d’industriels s’enregistrèrent auprès de l’ambassade des Etats-Unis de Berlin, exprimant leur admiration pour Adolf Hitler et très anxieux de trouver des moyens de faire encore plus d’affaires avec le nouveau régime totalitaire. Par exemple le 1er Septembre 1933, Dodd enregistra que Henry Mann de la National City Bank et Winthrop W. Aldrich de la Chase Bank, rencontrèrent tous deux Hitler et ces deux banquiers “pensèrent qu’ils pouvaient travailler avec lui…” Ivy Lee, l’agent de relation publique des Rockefeller “se montra d’emblée comme capitaliste et un avocat du fascisme”, toujours d’après Dodd.
Ainsi nous pouvons identifier sans problème des réponses complaisantes voire sympathiques à la dictature nazie, qui ne va pas sans rappeler la manière avec laquelle les banquiers internationaux de Wall Street acceuillirent la nouvelle Russie de Lénine et de Trotski en 1917.
Qui était “Sidney Warburg” ?
La question posée dans ce chapitre est celle de l’accusation sur quelques financiers de Wall Street (Les Warburg et les Rockefeller ont spécifiquement été accusés) ayant planifié et financé la prise de pouvoir d’Hitler en 1933 et qu’ils le firent depuis Wall Street. Sur cette question particulière le soi-disant “mythe de Sidney Warburg” est très intéressant.
A ce sujet, le nazi Franz von Papen écrivit dans ses “Mémoires”:
“… la plus grande documentation de l’acquisition soudaine de fonds par les nationaux-socialistes fut trouvée dans un livre publié en Hollande en 1933 par la vieille maison d’édition Van Holkema & Warendorf, appelé “De Geldenbronnen van Het Nationaal-Socialisme (Drie Gesprekken Met Hitler)” sous le nom de plume de “Sidney Warburg”.
Un livre sous ce titre en néerlandais fut effectivement publié en 1933, mais ne resta sur les étales que quelques jours. Le livre fut ensuite retiré de la vente et détruit. Un des trois exemplaires originaux échappant à la destruction fut traduit en anglais. La traduction fut à une époque déposée au British Museum, mais a été maintenant retirée de la circulation publique et n’est plus consultable pour la recherche. Personne ne sait ce qui est advenu de la copie néerlandaise du livre qui servît de base à la traduction en anglais.
Le second exemplaire en néerlandais était la possession de chancelier Schussnigg d’Autriche, et rien ne transpire aujourd’hui sur où il se trouve. Le troisième exemplaire se retrouva en Suisse et fut traduit en allemand. La traduction allemande a survécue jusqu’à aujourd’hui (NdT: 1976) et se trouve à la Schweizerischen Sozialarchiv de Zürich en Suisse.
Une traduction allemande certifiée conforme à l’originale entreposée en Suisse a été achetée par l’auteur du présent en 1971 et traduite en anglais. C’est sur le texte anglais de cette traduction allemande que ce chapitre s’appuie.
La publication du livre de “Sidney Warburg” fut rapportée par le New York Times le 24 Novembre 1933 sous le titre: “On craint un canular sur les nazis”. Un article bref nota que le pamphlet de “Sidney Warburg” apparut en Hollande et que l’auteur n’est pas le fils de Félix Warburg. Le traducteur en était J.P Shoup, un homme de presse belge vivant au Pays-Bas. L’éditeur et Shoup “se demandent s’ils ne sont pas les victimes d’un canular”.
Le Times ajouta même:
“Le pamphlet réitère une vieille histoire prenant en compte le fait que des Américains influant, incluant John D. Rockefeller, auraient financé Hitler de 1929 à 1932 à concurence de 32 millions de dollars, leur objectif étant de “libérer l’Allemagne de l’étau financier de la France en y amenant une révolution”. Beaucoup de lecteurs de ce pamphlet ont dit qu’il contenait un certain nombre de faits inexacts.”
Pourquoi la version hollandaise fut-elle retirée de la circulation en 1933 ? Parce que “Sidney Warburg” n’existait pas et qu’un “Sidney Warburg” prétendait en être l’auteur. Depuis 1933, le livre de “Sidney Warburg” a été dit par différentes parties être une forgerie ou un document inexact. La famille Warburg elle-même a souffert quelque peu à essayer de prouver la forgerie.
Que dit le livre ? Que dit le livre concernant ce qu’il se serait passé en Allemagne au début des années 1930 ? Ces évènements ressemblent-ils aux faits reconnus véritables par les preuves apportées ?
D’un point de vue de la méthodologie de la recherche, il est bien plus préférable de considérer que le livre de “Sidney Warburg” est une forgerie, un canular, tant qu’on ne puisse pas prouver le contraire. Ceci est la procédure que nous adopterons ici. Pourquoi, nous demanderez-vous ? Il y a au moins deux bonnes raisons à cela au-delà de la curiosité académique:
  • Premièrement, l’affirmation des Warburg que le livre est une forgerie possède un curieux et important inconvénient. En effet, les Warburg clâment la forgerie alors qu’ils n’ont ni vu ni lu le livre en question. Le déni des Warburg ne se cantonne spécifiquement qu’au fait qu’un Warburg n’en est pas l’auteur. Ceci est parfaitement acceptable, mais ceci ne prévaut en rien sur la validité ou la véracité de son contenu. Le refus des Warburg ne concerne de fait que le déni que quelqu’un de la famille ne l’ait écrit.
  • Deuxièmement, nous avons déjà identifié IG Farben comme étant un des financiers clef d’Hitler. Nous avons fourni la preuve photographique (voir la page 64 du livre) du bordereau de transfert bancaire de 400 000 RM d’IG Farben sur le compte d’Hitler à la “Nationale Treuhand” qui était administré par Rudolph Hess. Il est probable, même presque certain que “Sidney Warburg” n’a jamais existé. D’un autre côté, c’est inscrit dans les archives publiques que les Warburg étaient très intimement liés avec IG Farben en Allemagne et aux Etats-Unis. En Allemagne, Max Warburg était un des directeurs d’IG Farben et aux Etats-Unis, l’autre frère Paul Warburg (père de James Paul Warburg) était un directeur d’IG Farben USA. En bref, nous avons des preuves irréfutables que quelques uns des Warburg, incluant le père de James Paul, le dénonciateur du livre de ‘Sidney Warburg”, étaient des directeurs d’IG Farben. De plus IG Farben est connue pour avoir financé Hitler. “Sidney Warburg” était un mythe, mais les directeurs d’IG Farben Max et Paul Warburg, eux, n’étaient pas des mythes. Ceci est une très bonne raison donc de pousser l’enquête plus loin.
Résumons donc le livre décrié comme une forgerie par James Paul Warburg.
Un résumé du livre supprimé de “Sidney Warburg”
Le livre “Les sources financières du national-socialisme” s’ouvre sur une conversation supposée entre “Sidney Warburg” et le co-auteur / traducteur Shoup. “Warburg” raconte pourquoi il donnait à Shoup une version anglaise du manuscript pour qu’il le traduise en néerlandais et que la publication se fasse en Hollande; voici les mots du mythique “Sidney Warburg”:
“Il y a des moments où je désire tourner le dos à ce monde de tant d’intrigue, de tricherie, de volte-face et de manipulation du marché boursier… Savez-vous ce que je ne comprendrai jamais ? Comment cela est-il possible que des gens bons et honnêtes, pour lesquels j’ai beaucoup de preuves de ce que j’avance, puissent participer à des escroqueries et des fraudes, sachant pertinemment que cela va affecter des milliers de gens.”
Shoup décrit ensuite “Sidney Warburg” comme “étant le fils d’un des plus grands banquiers des Etats-Unis, membre de la grande firme financière Kuhn, Loeb & Co de New York. “Sidney Warburg” dit ensuite à Shoup qu’il (“Warburg”) veut laisser une trace dans l’histoire que le national-socalisme allemand a été financé par les banquiers et financiers de New York.
La première section du livre est simplement intitulée “1929” [...]
[...] En Juin 1929, il y eut une réunion entre les membres de la réserve fédérale et des membres du leadership des banquiers américains afin de décider ce qui devait se faire à propos de la France et particulièrement de la calmer concernant les réparations de guerre de l’Allemagne. Cette réunion fut suivie par (d’après le livre de “Warburg”) les directeurs de la Guaranty Trust Company, les présidents de la réserve fédérale, ainsi que cinq banquiers indépendants, “le jeune Rockefeller” et Glean de la Royal Dutch Shell. Carter et Rockefeller, d’après le livre, “dominèrent les discussions, les autres écoutant et opinant de la tête”.
Le consensus qui ressortit de cette réunion fut que le seul moyen de libérer l’Allemagne des griffes de la finance française était par la révolution, soit communiste, soit nationaliste. A une réunion précédente, il fut conclut de contacter Hitler afin “d’essayer de savoir s’il serait favorable à un soutien financier américain”. Rockefeller avait récemment vu une brochure germano-américaine au sujet du mouvement national-socialiste d’Hitler et le but de cette seconde réunion était de savoir si “Sidney Warburg” était prêt à aller en Allemagne comme émissaire et prendre contact directement avec Hitler.
En retour d’un soutien financier, Hitler devrait conduire “une politique étrangère agressive et remuer l’idée d’une revanche sur la France.” [...]
[...] “Warburg” accepta la mission proposée et quitta New York pour Cherbourg sur le transatlantique Ile de France avec “un passeport diplomatique et des lettres de recommandation de Carter, Tommy Walker,  Rockefeller, Glean et Herbert Hoover.
Apparamment “Sidney Warburg” éprouva quelques difficultés à rencontrer Hitler. Le consul américain de Munich n’arriva pas à prendre contact avec les nazis et finalement “Warburg” passa directement par le maire de Munich Deutzberg. Avec la recommandation du consul américain et une demande de conduire “Warburg” à Hitler [...]
[...] Le financement des nazis fut discuté à ce meeting. Hitler demanda 100 millions de RM (24 millions de dollars).. Après avoir consulté avec Wall Street, 10 millions de dollars furent offerts[..]
La seconde partie du livre est intitulée “1931” et s’ouvre sur une discussion de l’influence de la France sur la politique internationale…
Dans la réunion suivante entre “Warburg” et Hitler, celui-ci est cité pour dire: “la révolution coûtera 500 millions de RM, la prise de pouvoir légale sera plus longue et ne coûtera que 200 millions de RM, que décideront vos banquiers ?”
Après cinq jours d’attente, un câble parvînt à “Warburg” en provenance de la Guaranty Trust. Le câble est cité dans le livre comme suit:
“Les sommes suggérées sont tout à fait hors de question. Nous ne le voulons ni ne le pouvons. Expliquez à l’homme que de tels transferts en Europe exploseraient les marchés financiers. Ceci est sans précédent en territoire international. Attendons long rapport avant que la décision ne soit prise. Restez là-bas. Continuez l’enquête. Persuadez l’homme de l’impossibilité de sa demande. N’oubliez pas d’inclure dans votre rapport votre opinion personnelle sur le futur de l’homme.”
“Warburg” câbla son rapport à New York et reçu la réponse suivante trois jours plus tard:
“Rapport bien reçu. Préparez-vous à délivrer 10, maximum 15 millions de dollars. Avertissez l’homme de la nécessité d’agression contre la menace étrangère.”
Les 15 millions furent acceptés pour l’option de la prise de pouvoir légale et non pas pour le plan de révolution. L’argent fut transféré de Wall Street à Hitler en passant par “Warburg” de la façon suivante: 5 millions de dollars payés à Mendelsohn & Co à Amsterdam, 5 millions à la Rotterdamsehe Bankvereinigung de Rotterdam et 5 millions à la Banca Italiana.
La troisième section du livre est intitulée “1933”.
Elle relate le troisième et dernier meeting de “Warburg” avec Hitler, la nuit de l’incendie du Reichstag [...]
[...] Le livre se cloture avec cette tirade de “Warburg”:
“J’ai mené ma mission jusqu’au bout dans ses moindres détails. Hitler est dictateur du plus grand pays européen. Le monde l’a maintenant observé à l’œuvre depuis plusieurs mois. Mon opinion sur lui n’a maintenant plus aucune importance. Ses actions prouveront s’il est mauvais, ce que je pense qu’il est. Pour le bien du peuple allemand j’espère de tout cœur me tromper. Le monde continue de souffrir sous un système qui a plié devant un Hitler pour rester sur ses pieds. Pauvre monde, pauvre humanité.”
Ceci est le résumé de ce livre censuré sur l’origine financière du national-socialisme allemand[...]
[...] Pourquoi le livre fut-il retiré de la circulation et supprimé ? La raison officielle de ceci est que “Sidney Warburg” n’existait pas, que le livre était un faux, et que la famille Warburg déclarait que le livre contenait des propos antisémites et calomnieux.
L’information du livre fut ressucitée après la seconde guerre mondiale et publiée dans d’autres livres dans un contexte antisémite qui n’existe pas dans le livre original de 1933. Deux de ces livres écrits après la guerre sont “Spanischer Sommer” de Rene Sonderegger et “Liebet Eure Feinde” de Werner Zimmermann.
Plus important, James Paul Warburg de New York signa un acte notarié écrit sous serment en 1949, qui fut publié en index des mémoires de von Papen. Cette déclaration sous serment réfuta de manière emphatique l’authenticité du livre de “Sidney Warburg” et clama que c’était une fraude. Malheureusement, James Warburg se focalise sur le livre antisémite de Sonderegger en 1947 “Spanischer Sommer” et non pas sur le livre original de 1933 de “Sidney Warburg”, dans lequel l’antisémitisme n’émanait que des seuls supposés commentaires qu’Hitler avait fait.
En d’autres termes, l’acte notarié sous serment de James Warbug soulevait plus de questions qu’il n’en résolvait.
Regardons donc de plus près cet acte notarié de James Warburg écrit en 1949 et niant l’authenticité du livre “Les sources financières du national-socalisme”.
L’acte notarié de James Paul Warburg
En 1953, le nazi Franz von Papen publia ses mémoires. C’était le même von Papen qui avait espionné pour l’Allemagne aux Etats-Unis durant la première mondiale. Dans ses mémoires, von Papen discute du financement d’Hitler et place le blâme sans équivoque sur l’industriel Fritz Thyssen et le banquier Kurt von Schröder… Dans ce contexte, von Papen mentionne le livre de “Sidney Warburg” “les sources financières du national-socalisme” ainsi que les deux livres plus récents de Sonderegger et Zimmermann [...]
[...] Il y a deux sections dans l’index II du livre de von Papen. D’abord une déclaration de James Warburg, puis l’acte notarié daté du 15 Juillet 1949.
Le paragraphe d’ouverture de la déclaration enregistre qu’en 1933, la maison d’édition hollandaise Holkema et Warendorf publia le livre “De Geldbronnen van Het Nationaal-Socialisme. Drie Gesprekken met Hitler” et ajoute ceci:
“Ce livre est supposé avoir été écrit par “Sidney Warburg”. Un associé de la Warburg & Co informa James Paul Warburg de la publication de ce livre; Holkema & warendorf furent informés qu’aucune personne du nom de “Sidney Warburg” existait. Ils ont donc retiré le livre de la vente et de la circulation.”
James Warbug fait ensuite deux déclaration successives et contradictoires:
“… Le livre contenait une masse de matériel calomnieux à l’encontre de plusieurs membres de la famille et contre un nombre conséquent de maisons banquières et de personnes de New York. Je n’ai pas jusqu’à ce jour vu une copie de ce livre. Apparamment seuls quelques exemplaires ont échappé au retrait du livre par l’éditeur.”
Donc, d’un côté Warburg déclare n’avoir jamais vu une copie du livre de “Sidney Warburg” et déclare par la même occasion qu’il est “calomnieux” et bâtit par la suite un acte notarié sous serment écrit phrase par phrase, pour réfuter des informations publiées dans un livre qu’il dit n’avoir jamais vu ! Il est très difficile d’accepter la déclaration de Warburg “qu’il n’a jamais vu une copie du livre”. Ou si de fait il ne l’a jamais vu, alors son acte notarié n’a absolument aucune valeur [...]
[...] La première page de la déclaration de James Warburg concerne le livre de 1933. Après la première page, il introduit Rene Sonderegger et un autre livre écrit en 1947. Une analyse attentive de la déclaration notariée montre que ses dénis et assertions se réfèrerent essentiellement au livre de Sonderegger et non celui de “Sidney Warburg”. Sonderegger était antisémite et probablement membre d’un mouvement néo-nazi après la seconde guerre mondiale, mais l’argument d’antisémitisme ne peut pas être retenu pour le livre de 1933 et ceci est le cœur de la question. En bref, James Paul Warburg commence par déclarer discuter d’un livre qu’il n’a jamais vu, mais qu’il sait être calomnieux et antisémite, puis sans avertissement aucun passe à des accusations sur un autre livre, qui était sans aucun doute antisémite, mais écrit plus de dix ans plus tard. Ainsi la déclaration notariée de James Warburg fait la confusion entre les deux livres de telle manière que le lecteur est amené à condamner le mythique “Sidney Warburg” en même temps que Rene Sonderegger.
Note des traducteurs:
Ici, Antony Sutton commente certaines déclarations de l’acte notarié de James Paul Warburg du 15 Juillet 1949.
Dans ses commentaires variés, Sutton dit ceci: “James Paul Warburg dit qu’il n’a jamais vu le livre original de “Sidney Warburg” publié en Hollande en 1933. Ainsi son acte notarié de déni ne s’applique qu’au livre de Sonderegger, qui lui est effectivement imprécis et remplis d’erreurs. “Sidney Warburg” peut bien être un mythe, mais l’association de Max et et Paul Warburg avec IG Farben et Hitler n’est pas un mythe.”
=  =  =
L’intention de James Paul Warburg est-elle d’induire en erreur ?
Il est juste que “Sidney Warburg” peut-être une invention en ce sens qu’il n’a jamais existé. Nous devons donc assumer que le nom est faux; néanmoins, quelqu’un a écrit ce livre. Zimmermann et Sonderegger ont peut-être calomnié, ou pas, le nom des Warburg, mais malheureusement, quand on analyse de près l’acte notarié de déni de James Paul Warburg tel qu’il est publié dans les mémoires de von Papen, nous n’y voyons pas plus clair pour autant. Il y a trois questions importantes qui demeurent sans réponse:
  • Pourquoi James Paul Warburg clâme qu’un livre qu’il n’a pas lu est une forgerie, une falsification ?
  • Pourquoi l’acte notarié de James Paul Warburg élude t’il la question clef et emmène la discussion loin de “Sidney Warburg” et vers le livre antisémite publié par Sonderegger en 1947 ?
  • Pourquoi James Paul Warburg serait-il insensible à la souffrance des juifs durant la seconde guerre mondiale pour publier son acte notarié dans les mémoires de Franz von Papen, qui était un nazi important et qui évoluait au cœur même du mouvement de Hitler depuis les premiers jours de 1933 ?
Non seulement la branche allemande des Warburg fut persécutée par Hitler en 1938, mais des millions de juifs ont perdu la vie dans la barbarie nazie. Cela semblerait élémentaire pour quiconque de penser que qui que ce soit qui ait souffert et est sensible aux souffrances passées des juifs, éviterait les nazis, le nazisme et tout livre néo-nazi comme la peste. Et pourtant, nous avons ici le nazi von Papen qui agit comme un hôte littéraire génial pour l’anti-nazi autoproclamé James Paul Warburg, qui de toute évidence se réjouit et profite de l’opportunité offerte. De plus, les Warburg ont eu de très amples occasions de faire publier un tel acte notarié de déni avec une grande publicité et sans utiliser les voies néo-nazies.
La seule explication logique est que les faits relatés par “Sidney Warburg” sont soit vrais, soit très proche de la vérité ou alors sont très embarrassants pour James Paul Warburg. Nous ne pouvons pas conclure que Warburg ait l’intention d’induire en erreur (bien que cela puisse être une conclusion évidente), arce que les hommes d’affaires sont notoirement des écrivains et penseurs illogiques et nous ne pouvons pas exempter Warburg de cette catégorisation.
Quelques conclusions de l’affaire “Sidney Warburg”
“Sidney Warburg” n’a jamais existé, en ce sens le livre original de 1933 est une œuvre de fiction. Néanmoins, bon nombre des petits faits d’alors peu connus et relatés dans le livre sont justes; l’acte notarié de déni de James Paul Warburg ne cible pas le livre original, mais bien le livre antisémite qui fut publié plus d’une décennie plus tard.
Paul Warburg était un directeur d’IG Farben USA et était connecté avec le financement d’Hitler. Max Warburg, un directeur d’IG Farben Allemagne, signa avec Hitler, le document qui appointa Hjalmar Schacht à la Reichsbank. Ces connexions vérifiables entre les Warburg et Hitler suggèrent que l’histoire de “Sidney Warburg” ne peut pas être abandonnée totalement comme étant un faux sans une autre analyse détaillée.
Qui a écrit le livre et pourquoi ?
[...] Un gouvernement quelconque forgerait-il le document ? Certainement pas les gouvernments britannique et américain, qui sont tous deux indirecrtement impliqués dans le livre. Certainement pas le gouvernement nazi allemand, bien que James Warburg semble suggérer cette possibilité. Cela pourrait-il être la France ? ou l’URSS ? ou l’Autriche ? La France serait possible car elle avait peur de la montée du nazisme. Il est donc plausible que la France, l’Autrice et l’URSS auraient pu avoir mis la main à la pâte dans l’élaboration du livre [...]
[...] Le seul motif qui semble acceptable est que l’auteur inconnu du livre avait la connaissance que la guerre se préparait et espérait une réaction de l’opinion publique contre les fanatiques de Wall Street et leurs amis de l’industrie allemande avant qu’il ne soit trop tard. De manièrre évidente, qui que ce soit qui ait écrit le livre, l’objectif était de prévenir contre l’agression hitlérienne à venir et montrer du doigt les sources originelles de Wall Street, parce que l’assistance technique des compagnies américaines contrôlées par Wall Street était toujours nécessaire pour qu’Hitler construise sa machine de guerre. La patente d’hydrogénisation de la Standard Oil et le financement pour le pétrole depuis le charbon, les viseurs de bombardier et toute les autres technologies nécessaires, n’avaient pas encore été complètement transférées quand le livre de “Sidney Warburg” fut écrit. Conséquemment, ce livre aurait très bien pu être fait pour briser les reins des soutiens étrangers d’Hitler, d’inhiber le transfert du potentiel américain de fabrication pour la guerre et d’éliminer le soutien financier et diplomatique de l’état nazi. Si ceci était le but, il est très regrettable que le livre ait échoué à réaliser chacun de ces objectifs.
 
1ère partie
2ème partie
 
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~


Jeudi 3 Novembre 2011
http://www.alterinfo.net/Au-coeur-du-Nouvel-Ordre-Mondial-Wall-Street-et-la-montee-en-puissance-d-Hitler-Professeur-Antony-Sutton-3eme-partie_a66014.html
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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 21:51

Dialogue imaginaire entre Salh Hamouri et Gilad Shalit : l’absurdité de l’occupation

« Avez-vous déjà imaginé une femme palestinienne accouchant en prison, les pieds et mains liés ? Avez-vous déjà vu un enfant de 12 ans menotté a un checkpoint et laissé des heures au soleil ou sous la pluie par la volonté d’un simple soldat ? Savez-vous qu’un grand nombre de mes camarades a déjà passé plus de 20 ans derrière les barreaux ? Beaucoup ont perdu leurs parents sans pouvoir leur dire "adieu". »
Salah Ammouri, Franco-Palestinien en prison depuis 2005

Gilad Shalit, soldat de l’armée israélienne a été libéré en échange de 1000 prisonniers dont des femmes. Ce chiffre impressionnant nous montre deux choses : Israël ne recule devant rien quand il s’agit de délivrer un de ses soldats et que la vie d’un Israélien « vaut » au moins celle de 1000 Palestiniens. On dit que seuls ceux qui n’ont pas du sang sur les mains ont été délivrés. Pourquoi alors ont-ils été arrêtés ? Si un millier de prisonniers peuvent être délivrés d’un coup, il faut croire qu’Israël a la capacité de remplir facilement les prisons. Nous avons, alors, pneser à un « dialogue imaginaire » à sens unique entre deux Israéliens- qui sont aussi Français-, l’un libéré et qui a bénéficié en France d’un tapage médiatique sans pareil, l’autre qui a été délibérément ignoré et qui croupit encore dans une prison israélienne.

Cher Gilad

Je suis content de ta libération après 1946 jours, moi qui croupis dans les geôles depuis plus de 2400 jours et je suis encore plus content de tes propos sur la paix. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi tu as remis ton uniforme, comptes-tu reprendre du service, remonter dans ton char « Merkeva » dernier cri, pour aller offrir des fleurs aux Palestiniens de Ghaza ?
Je vais te raconter mon histoire. Je suis né comme toi en 1985. Je suis un étudiant français en sociologie de l’Université de Bethléem, ma mère est française et mon père palestinien. J’ai été inculpé en 2005 sous la double accusation d’avoir projeté de tuer le rabbin Ovadia Yossef, - pour l’occasion, un délit d’intention a été créé- et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. Après trois ans de détention provisoire sans jugement, j’ai accepté, sur les conseils de mon avocate, une procédure de plaidoyer de marchandage afin d’échapper à une peine éventuelle de quatorze ans, et ai donc été condamné par le tribunal militaire à une peine de sept ans de prison que je purge actuellement à la prison de Guilboa.

On me dit que tu as été fait prisonnier alors que tu conduisais un char Merkeva en faisant le blocus de Ghaza. As-tu une idée de la détresse des enfants que tu terrorises avec ton char, t-a-t-on dit que les avions Apache traumatisent à vie les enfants ? Curieusement, les efforts des forces israéliennes et de l’Autorité palestinienne pour te localiser ayant été vains, ton pays a voulu te libérer par la force,il n’a pas hésité à engager une nouvelle guerre en lançant l’opération Pluies d’été, le 28 juin 2006. Sais tu qu’elle a été une source de malheur supplémentaire. Elle comportait toute la panoplie des horreurs : bouclages, incursions, arrestations et frappes aériennes sur la bande de Ghaza, qui ont fait plus de 200 morts et plus de 800 blessés. Des centaines de détenus dont des parlementaires palestiniens et des ministres Hamas de l’Autorité palestinienne ont été arrêtés et ont rejoint les quelque 10.000 Palestiniens emprisonnés en Israël.

Sais-tu aussi, qu’Israël a menti et que tous les enfants palestiniens emprisonnés en Israël ne seront pas libérés ? Toutes les femmes non plus ? Et bon nombre de ceux qui seront libérés ne pourront pas rentrer chez eux mais seront déportés ailleurs ? Sais-(tu aussi qu’un prisonnier palestinien avait 13 ans au moment de sa capture. Il s’agit de Ali Abd Allah Salem Amariya, de nationalité israélienne, né en 1975, arrêté le 24 novembre 1988 à l’âge de 13 ans, condamné à 40 ans de prison, et donc emprisonné depuis près de 29 ans. Sais-tu enfin que 22 prisonniers avaient moins de 18 ans au moment de leur arrestation. On dit que seuls ceux qui n’ont pas de sang sur les mains ont été libérés, sais-tu que Nelson Mandela, présenté aujourd’hui comme une sorte d’icône du pacifisme, était considéré comme un terroriste par les Etats-Unis et le Royaume-Uni ? Amnesty International avait refusé de l’adopter comme « prisonnier de conscience » parce qu’il prônait la violence. Comme Alain Gresh, je te pose la question essentielle qui ne sera pas posée : est-ce que l’attaque contre Ghaza de décembre 2008, durant laquelle des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis, ne signifie pas que l’armée israélienne a « du sang sur les mains » ? Sans parler de l’invasion du Liban de 1982, qui a fait des milliers de victimes civiles, ou de la guerre contre ce même pays en 2006, qui a causé 1400 morts dont tu devrais être certainement au courant et malgré cela, à Ghaza même au plus fort de la tuerie de 400 enfants, tes conditions de détention n’ont pas été aggravées.

Moi aussi je suis comme toi, né en Palestine, pour toi, c’est Israël d’après un décret de Dieu pour les Israéliens. Je suis comme toi aussi, un Franço-Israélien mais de second collège, ainsi en ont voulu les dirigeants français sous l’emprise de médias et de lobbys pro-israéliens puissants. Moi aussi je suis jeune, moi aussi j’aspire à vivre en paix. L’expression « soldat franco-israélien » me gêne. Elle ne te gêne pas ? Est-tu un soldat ayant le haut d’uniforme français et le bas israélien ? Ou bien le drapeau français au bras gauche et celui d’Israël à droite ? Serais-tu prêt à défendre la France que tu ne connais pas après avoir défendu Israël ? Que ferais-tu si la France entrait en guerre contre Israël ? En fait, cette expression qui devait aider à ta libération t’a desservi et, d’une certaine façon, m’a valu quelque sympathie par ricochet. Car moi, on m’ignore totalement, on parle de ma double nationalité réelle d’une façon évasive.

Si je t’écris c’est parce comme moi tu sais dans ta chair ce que c’est que l’enfermement, la sensation de solitude encore que tu dois savoir le tapage qui est fait pour te faire connaître et apitoyer le monde. Sais-tu que tu as une page wikipédia avec plus de 2 millions de références toi qui n’as jamais rien fait si ce n’est de conduire un char pour terroriser des enfants et des personnes sans défense.

Sais-tu que ma mère qui vit aussi en France, a remué ciel et terre, en vain pour sensibiliser les pouvoirs publics ? Personne ne l’a reçue en France, mon second pays comme le tien. Ma grand-mère vit en France contrairement à toi. On dit que Nicolas Sarkozy, qui recevait régulièrement à l’Élysée ton père, a dit « le fait que Gilad ait été reconnu Français depuis le début, a beaucoup contribué, je pense, à le préserver en vie ». Il te recevra à Paris bientôt, a-t-il encore dit. On dit que tu as reçu une lettre du président de la France, il est immensément soulagé par ta libération, il décrit même le bonheur et l’émotion des Français que tu ne connais pas et qui ne te connaissent pas, pas plus que moi, mais qui, grâce à un battage médiatique extraordinaire, tu es sur toutes les lèvres de ceux qui font allégeance à Israël par lobby sioniste français interposé. Il paraît que c’est là que se décident les carrières des hommes politiques français. Ta cause est tellement importante pour la France que ton père Noam Shalit, a déposé plainte contre X le 6 juin 2011, devant le procureur de Paris, pour enlèvement et séquestration. Cette plainte engage la justice française à mener une enquête et notamment, réduire la liberté de mouvement des ravisseurs qui ne font que défendre leur pays.

Ma mère

Sais-tu justement où est la France ? Connais-tu quelques mots de français ? Il est vrai que tu as pu avoir ces papiers par, dit-on, ta grand-mère et que même ton père et ta mère ne parlent pas français. Ma mère est française, elle n’a jamais pu, contrairement à tes parents qui sont Israéliens, être reçue par le président de la France et dans sa petite ville qui est aussi la mienne, on m’a fait portrait d’honneur. On dit que Bertrand Delanoë, maire de la ville de Paris qui est, comme tu dois le savoir, la capitale de la France, et qui ne te connais pas, a insisté pour te dresser sur le fronton de la mairie un immense portrait où tu es représenté non pas en militaire se battant pour son pays mais en civil pour attirer la compassion sur ton visage juvénile qui a dû souffrir du « traitement barbare » qui t’a été infligé par des barbus...

Rien à voir avec mon procès ou comme tu le sais, je suis innocent, mais là aussi cela n’est pas important, j’avais « l’intention » de commettre un acte délictueux,je suis donc coupable de 7 ans de prison où rien ne me fut épargné, même l’isolement. C’est peut-être là que l’on se rejoint. Ma mère s’est lancée en France, en compagnie de personnes honorables éprises de justice dans une campagne pour obtenir ma libération. Mais elle a vite déchanté. Toi et moi n’avons pas pas été traités « sur un pied d’égalité », ne cesse-t-elle de clamer. Pour toi, depuis cinq ans, tout le gratin politique français est mobilisé, la preuve ? Les nombreuses visites à l’Élysée de ton père tandis que ma mère a dû se battre pour décrocher deux rendez-vous avec des conseillers de Nicolas Sarkozy.

Ma mère a été émue jusqu’aux larmes en écoutant le président parler de ta libération et incidemment de moi : « C’est la première fois dit-elle que Nicolas Sarkozy prononce le nom de mon fils en sept ans. Mais cette phrase n’a pas de sens et demeure même contre-productive. Mon fils doit sortir de prison le 28 novembre prochain. Pourquoi devrait-il attendre le 18 décembre et la seconde vague de libération de prisonniers ? Voilà donc le président, en voulant faire du bien, m’enfonce en demandant au Premier ministre de me faire bénéficier d’un rab de détention pour être dans la charrette de ceux qui seront libérés trois semaines plus tard. Je suis sûr qu’il ne l’a pas fait exprès, mais comme tu sais, un jour de prison c’est une éternité... Même la presse m’a ignoré. Le 27 septembre dernier, j’ai fait une grève de la faim dans la prison de Guilboa (nord d’Israël) en signe de solidarité avec d’autres détenus palestiniens, pour protester contre le durcissement de nos conditions de détention depuis ton enlèvement en 2006 près de quinze mois après moi.

Tu t’es déclaré en faveur de la libération des derniers prisonniers palestiniens détenus en Israël. Tu dis que tu serais très content s’ils étaient relâchés et pouvaient retrouver leurs familles et leurs terres, « sans amertume ». Tes mots sont magnifiques. Ils dénotent une belle sensibilité que tu as dû acquérir pendant ton internement. Tu parles de « retourner vers ma terre ». Laquelle ? Je n’en ai plus. Sais-tu que depuis ton internement il y a eu 100.000 colons nouveaux qui sont venus s’installer chez moi sur les 20% qui me restent justement de ma terre ? Quand tu as été pris, tu participais en juin 2005 avec ton unité de chars faisant un blocus illégal et meurtrier de Ghaza. Sais-tu qu’il y eut seulement que 4 prisonniers israéliens depuis 1994 mais 750.000 Palestiniens ont séjourné dans les geôles israéliennes depuis 1967 ?

Je vais te donner un échantillon de la vie en prison en te rendant destinataire aussi d’une lettre que j’ai envoyée aux grands de ce monde, sourds à la détresse humaine et à la cause de liberté du peuple palestinien. Tu es à même d’apprécier mieux que les autres toi qui as connu l’enfermement. Tu sauras la réalité de la souffrance, le sens du combat des Palestiniens. : « Depuis les cellules de la prison, on peut entendre des voix parfois indignées qui parlent des droits de l’homme....Ces hommes politiques, ces gouvernements qui prétendent défendre les droits de l’homme et appliquer la justice, savent-ils ce qui se passe dans les prisons de l’occupation israélienne ? Savent-ils que plus de 8000 prisonniers sont victimes de mort lente ? Parfois des voix s’élèvent lors de réunions au sommet, il arrive que quelqu’un parle des prisonniers politiques palestiniens mais on parle de nous comme des terroristes, des numéros sans visage alors que comme tous les êtres humains, nous sommes parfois faibles, parfois forts, nous aimons et nous détestons, nous rions, nous avons même des moments de joie où nous pleurons aussi quand nous pensons à nos familles. Pour exprimer notre souffrance, il me faudrait écrire 100 livres mais même une encyclopédie ne ferait pas bouger vos consciences (...) Peux-tu déjà imaginer une femme palestinienne accouchant en prison, les pieds et mains liés ? As- tu déjà vu un enfant de 12 ans menotté a un checkpoint et laissé des heures au soleil ou sous la pluie par la volonté d’un simple soldat ? Sais-tu qu’un grand nombre de mes camarades a déjà passé plus de 20 ans derrière les barreaux ? Beaucoup ont perdu leurs parents sans pouvoir leur dire "adieu" toi dont les parents ont remué la France.

Mon histoire raconte en creux celle de mon peuple et celle de mon pays, la Palestine. Profite bien de ta liberté, mais réfléchis à l’absurdité et à l’illégalité de cette occupation. Si tu as du temps, viens me rendre visite, je te raconterai l’histoire réelle de la Palestine, pas celle que tu as apprise. La vraie, celle des hommes et des femmes depuis la nuit des temps, tous cananéens, tous semblables, je te mettrai aussi en garde contre les fausses certitudes qui font des Israéliens un peuple élu. Un des professeurs les plus connus dans le milieu universitaire israélien et à l’étranger, en l’occurrence le professeur Schlomo Sand a, dans un livre courageux -que tu devrais lire- tordu le cou à ces mythes fondateurs du peuple juif. Il y a bien une religion juive comme il y a une religion chrétienne ou musulmane, mais il n’y a pas de peuple juif. A partir de cela, tu pourras te reconstruire et aller à la conquête spirituelle du monde, convaincu que toute guerre est absurde , nous sommes tous frères. Moi le Palestinien , toi l’Israélien avons en commun l’amour de cette terre trois fois bénie de Dieu , nous pouvons vivre ensemble, nous devons vivre ensemble , c’est à cela que nous devrions consacrer notre combat, si tu décides ,enfin , d’entendre ta conscience.

Salah Hamouri...

Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz

 

 
 
 http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article5359
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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 21:48
Date de libération de Salah Hamouri : mise au point Jean-Claude Lefort, coordinateur du Comité de soutien à Salah Hamouri et président de l’AFPS

Une dépêche de l’AFP, d’hier 25 octobre, indiquait s’agissant de Salah Hamouri et de sa date de libération qu’il "reste une incertitude sur sa date de sortie de prison, le 12 mars 2012 si la peine court à son terme ou fin novembre, comme l’affirme sa famille."

Au nom du Comité national de soutien à Salah Hamouri, je tiens à préciser que cette dépêche contient une erreur qu’il convient de relever afin de clarifier le débat.

En effet, ce n’est pas la famille de Salah Hamouri qui indique que la date de sa sortie est fixée « fin novembre » – le 28 novembre 2011 exactement – mais le jugement lui-même. C’est la date inscrite noir sur blanc sur celui-ci.

La date du 12 mars 2012 évoquée n’est donc pas la date de sortie « si la peine court à son terme » comme l’indique la dépêche. Le terme, encore une fois, est le 28 novembre.

La date de mars 2012 évoquée dans la dépêche est uniquement à rapprocher d’une possible décision unilatérale de l’administration pénitentiaire israélienne qui, au nom de la loi toute récente dite « loi Shalit », peut transformer les jugements qui sont prononcés par les tribunaux militaires israéliens en année administrative (345 jours) par des peines de prison calculées en année civile (365 jours) et donc ajouter 20 jours de plus par année de prison à tout détenu. Ceci hors toute décision de justice et de respect du droit.

La date du 12 mars n’est donc pas une date de fin de peine suppose une peine allongée de manière arbitraire au nom d’une loi qui ne devrait plus être.

La date de fin de peine de Salah Hamouri est le 28 novembre 2011. Ce n’est pas la famille qui le dit mais le tribunal militaire d’Ofer qui a jugé Salah Hamouri.

http://www.france-palestine.org

http://www.alterinfo.net/Date-de-liberation-de-Salah-Hamouri-mise-au-point-Jean-Claude-Lefort-coordinateur-du-Comite-de-soutien-a-Salah-Hamouri_a65637.html

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 20:18

http://www.alterinfo.net/Gilad-Atzmon-sur-Adam-Werritty-taupe-du-Mossad-a-Londres_a65171.html

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Gilad Atzmon sur Adam Werritty, taupe du Mossad à Londres

Dans la même rubrique:
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Dimanche 16 Octobre 2011 - 13:11 COUP DE GUEULE


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Gilad Atzmon
Lundi 17 Octobre 2011


Gilad Atzmon sur Adam Werritty, taupe du Mossad à Londres
Gilad Atzmon s’est intéressé lui aussi à l’affaire Liam Fox – Adam Werritty.  Il nous fait un papier dans lequel il dit les choses très précisément.
Il le dit aujourd’hui, je l’avais dit aussi  (non, je ne me compare pas à Atzmon), les temps  changent  pour le régime sioniste et ses amis.
Voyez simplement l’échange de prisonniers qui va intervenir à Gaza où plus d’un millier de prisonniers palestiniens dont au moins une vingtaine de femmes, vont être échangés contre le soldat prétendumentFrançais Gilad Shalit.
La propagande nous a tellement assommés avec le sort de ce pauvre prisonnier franco-sioniste que personne en France ne pouvait ignorer son triste sort. Et contrecoup de cet intérêt démesuré et malsain (car c’est un soldat d’une armée d’occupation étrangère), personne en France ne pourra plus ignorer l’existence de milliers de prisonniers Palestiniens qui sont loin d’être tous des combattants, ce que Shalit est soit dit en passant puisque c’est un soldat. Un retour de flamme de la propagande auquel les manipulateurs de la hasbara ne s’attendaient sans doute pas.
Gilad Atzmon se réfère à un article de Craig Murray publié dans le Daily Mail. Je vous invite à lire cet article mais aussi les commentaires des lecteurs, en particuliers les mieux «notés» qui laissent poindre une irritation certaine vis-à-vis de l’entité sioniste et de ses larbins.
Comment identifier un politicien larbin de l’entité sioniste ?
Pas difficile, c’est quelqu’un qui, comme Liam Fox dit des choses du genre : « Les ennemis [de l’entité sioniste] sont nos ennemis ».
Aucun politicien français n’a jamais dit ce genre de choses, n’est-ce pas ?
 

Liam Fox n’est pas un «idiot utile»

Gilad Atzmon (UK) 16 ocyobre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri
Une taupe assez puante des services secrets israéliens vient juste d’être démasquée en Grande Bretagne. Hier, le ministre de la défense Liam Fox a démissionné suite à des révélations sur ses relations douteuses avec Adam Werritty, 17 ans de moins que Fox. Werritty était en relation ave Fox aussi bien pour les affaires que dans le think-tank conservateur et atlantiste ‘The Atlantic Bridge.’  Quand Fox était ministre de la défense, Werritty lui a rendu visite au ministère à maintes occasions, a accompagné Fox dans de nombreux voyages officiels, a assisté à certaines de ses réunions avec des dignitaires étrangers et s’est servi de cartes de visite professionnelles à l’allure officielle où il se présentait comme un ‘conseiller’ de Fox – le tout sans avoir absolument aucune fonction officielle. On a cependant appris également que Fox et Werritty étaient abondamment financé par le lobby israélien et ‘au-delà’.
Dans le Daily Mail, Craig Murray se demande si le Mossad se servait de Fox et Werritty comme “d’idiots utiles.”
“Non seulement Werritty était payé pour agir comme membre non official de l’entourage du ministre de la défense, mais l’argent provenait de personnes qui étaient peut-être prêtes à promouvoir les intérêts de certains gouvernements étrangers, en particulier ceux des Etats Unis, d’Israël et du Sri Lanka, » écrit Murray. « Alors que les Etats Unis sont un très proche allié, ses intérêts commerciaux et autres ne sont pas toujours identiques à ceux de la Grande Bretagne. Israël ‘est pas un allié militaire du Royaume Uni. Il y a souvent des tensions entre ses intérêts au Moyen Orient et les intérêts britanniques, comme dans le cas de l’attaque du convoi maritime d’aide pour Gaza qui s’était soldée par la mort de neuf citoyens Turcs. La Turquie est un allié de la Grande Bretagne en sa qualité de membre très vital de l’OTAN.’
Murray laisse entendre que “Des sources essentielles de financement pour Werritty venaient du lobby israélien et d’une agence privée de renseignements plutôt obscure, » puis se demande, « le Mossad tirait-il les ficelles de Werritty, qu’il en ait été conscient ou pas ? »
Je crains que la réponse ne soit que trop évidente. Je soutiens depuis longtemps qu’il n’y a pas de conspirations juives. Fox et Werritty n’étaient pas des ‘idiots utiles’ – des personnes qui semblent naïvement soutenir une idéologie ou une pensée étrangère mais sont en fait utilisés cyniquement par une puissance étrangère. Ils savaient exactement ce qu’ils faisaient et qui ils aidaient. Fox, qui disait en 2006, «Les ennemis d’Israël sont nos ennemis et c’est une bataille dans laquelle nous resterons rassemblés, car nous perdrons dans la division» est un chaud partisan d’Israël et est membre des Conservative Friends of Israel (Amis Conservateurs d’Israël). Fox était aussi favorable à la guerre illégale contre l’Irak, une guerre que beaucoup ont considéré comme étant simplement une guerre israélienne de plus mais faite par des soldats britanniques et Américains et, en 2003, il avait voté pour l’invasion de l’Irak. Il soutient aussi une action contre l’Iran.
Donc Fox et Werritty n’étaient pas des naïfs. Ils savaient exactement ce qu’ils faisaient et qui étaient leurs donateurs. Ils comprenaient  parfaitement leur rôle et ont fait de leur plein gré ce qu’on leur demandait. Et je suis tout aussi convaincu que le premier ministre David Cameron et son cabinet savaient très bien ce qu’ils faisaient quand ils ont amendé le droit pénal britannique il y a deux semaines pour faire en sorte juste à temps pour que des criminels de guerre Israéliens puissent profiter de leur séjour.
Mais le vent a tourné. La duplicité de nos politiciens élus et leurs liens avec le lobby juif est désormais observé à la loupe. Le temps est venu pour que chacun de nous dans ce pays mette autant de distance que possible entre lui-même et Jérusalem.

http://mounadil.wordpress.com/


Lundi 17 Octobre 2011


 

 

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 22:37
Au nom des valeurs humanitaires de l’islam : Les musulmans qui ont sauvé les juifs des massacres d’Hitler

« Hier à l'aube, les juifs de Paris ont été arrêtés. Les vieux, les femmes et les enfants. En exil comme nous, travailleurs comme nous. Ils sont nos frères. Leurs enfants sont comme nos propres enfants.- ammarach nagh. Celui qui rencontre un de ses enfants doit lui donner un abri et la protection des enfants aussi longtemps que le malheur - ou le chagrin - durera. Oh, l'homme de mon pays, votre coeur est généreux. »

Tract rédigé en tamazigh circulant parmi les émigrés algériens kabyles lors de la rafle des juifs le 16 juillet 1942 à Paris.

 Mon attention a été attirée par la sortie, cette semaine, d'un film réalisé par le cinéaste marocain Ismaël Ferroukhi ave l'aide de Benjamin Stora- décidément il est incontournable. Il s'agit de « Les hommes libres », l'histoire oubliée des Arabes occupés. Le cinéaste Ismaël Ferroukhi, raconte ces « invisibles » de Paris sous l'Occupation. Nous sommes en 1942, à Paris. Paradoxalement Le titre du film s’apparente au mot berbère « Imazighen », « les hommes libres » qui ont vécu dans toute l’Afrique du Nord du Maroc en Egypte en passant naturellement par l’Algérie la Tunisie et la Libye, il y a plus de 3000 ans pour la période connue. J’ai ensuite été frappé par le fait que les émigrés algériens –sous prolétariat français- pendant la colonisation , avaient décidé d’aider les Juifs à s’enfuir et les ont caché. Un mot m’avait frappé à propos : « Ammarache nagh » , « Ce sont comme nos enfants » traduisant par là le sacrifice à faire pour sauver des enfants juifs …qui sont comme nos enfants 

 Pour montrer comment 100.000 Algériens de Paris ont traversé la Seconde Guerre mondiale. Aurélie Champagne de « Rue 89 » écrit : « Les temps sont durs. Younès, le héros, vit du marché noir et nourrit sa famille, restée en Algérie. Quand il se fait arrêter, il est contraint de passer un marché avec la police vichyssoise : il doit espionner la communauté maghrébine qui fréquente la Mosquée de Paris et son recteur, Si Kaddour Benghabrit. Le jeune homme découvre rapidement que le recteur protège des syndicalistes et délivre de fausses attestations de foi musulmanes à des familles juives. Il rencontre aussi Salim Halali, étoile des cabarets arabes, qui animent la vie festive de l'époque.(1)

La projection en avant-première s'est faite en présence d'un diplomate marocain et des autorités de la Mosquée de Paris. Point de représentants algériens pour apprécier un film sur les Algériens qui, comme le dit Stora : « Les 100.000 Algériens qui vivaient à Paris sous l'Occupation font partie d'une immigration ouvrière extrêmement pauvre, écrasée socialement », : « Ils ne sont ni des Algériens - puisque l'Algérie, c'était la France - ni des Français. Ils n'ont pas le statut de citoyens français. A la relégation juridique s'ajoute l'écrasement social, qu'on voit très bien dans la scène d'ouverture du film. Ce sont des hommes invisibles ». Ils sont arrivés en France bien avant le début de la guerre. Monsieur Stora oublie de dire que ces « invisibles » étaient venus se battre pour la France à Verdun et qu'ils y ont fait souche ».(1)

 Puis la France se reconstruisant, elle avait besoin des « tirailleurs bétons » qui, de la même façon, défendirent en tant que tirailleurs la France pendant la guerre 39-45 puis restèrent et la reconstruiront pendant les Trente Glorieuses, jusqu'au jour où le président Giscard d'Estaing décide de les « expulser ». Ce fut le « million Stoléru » pour solde de tout compte d'un siècle d'humiliation et de rapine.

 En 1926, poursuit Aurélie Champagne, quand la Mosquée de Paris est inaugurée, il y a déjà une forte présence d'Algériens à Paris. En parlant du recteur Si Kaddour Benghabrit, Stora déclare : « Ah ! Que dire de ce personnage... Il est très proche de la cour du sultan du Maroc. Il est recteur, c'est un homme de foi, mais c'est surtout un homme politique. Dans Les Hommes libres, Benghabrit ne protège pas seulement les membres de sa communauté - alors que « tout le monde de gauche et l'univers syndical n'existent plus, que plus rien n'existe ». A part le préfet Jean Moulin qui a refusé d'obéir, tous les préfets et toutes les institutions ont accepté de collaborer. » Si Kaddour Ben Ghabrit, le fondateur de la Mosquée de Paris, aura dirigé ce lieu religieux durant la période d'Occupation. Il s'agit, selon les dires du réalisateur, d'un homme aux multiples facettes. Durant la Seconde Guerre mondiale, Benghabrit a sauvé sa grand-mère d'origine juive en empêchant son arrestation et en l'évacuant vers le Maroc.(1)

 Pourtant ce film n'apporte, de mon point de vue, rien de nouveau. Les faits étaient connus et ignorés volontairement. Pourtant un coin du voile vite refermé eut lieu en 1991. On se souvient en effet, qu'il y a vingt ans, dans un documentaire de 29 minutes intitulé La Mosquée de Paris, une résistance oubliée, réalisé pour l'émission « Racines de France 3 » en 1991, Derri Berkani rapporte que durant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, la Mosquée de Paris sert de lieu de résistance pour les musulmans vivant en France. Les Algériens du FTP (Francs-tireurs partisans) avaient pour mission de secourir et de protéger les parachutistes britanniques et de leur trouver un abri. Les FTP ont par la suite, porté assistance à des familles juives, des familles qu'ils connaissaient, ou à la demande d'amis, en les hébergeant dans la mosquée, en attente que des papiers leur soient fournis pour se rendre en zone libre ou franchir la Méditerranée pour rejoindre le Maghreb. Le docteur Assouline a comptabilisé 1600 cartes alimentaires (une par personne) qu'il avait fournies à la Mosquée de Paris pour les juifs qui y avaient trouvé refuge. A la mosquée, écrit Albert Assouline, il n'y avait pas de limite à l'hébergement (1732 personnes au total de 40 à 44, les adultes dans les sous-sol, les enfants au-dessus). Des employés de la Mosquée de Paris établirent une série de faux documents, rédigés en graphie turque ancienne, et sauvèrent ainsi une centaine de personnes. Ces faits sont relevés dans l'ouvrage d'Annie Benveniste : « Le Bosphore à la Roquette ».(2)

 Voici le témoignage Annette Herskovits, elle-même « enfant cachée », lors de la seconde guerre mondiale. : « La mosquée était le lieu de résistance composé de personnes issues de la régions montagneuse de l’Algérie la Kabylie. Le réseau Kabyle communique dans leur langue, le berbère, le tamazight, ce qui rendait presque impossible l’infiltration. L’accès aux égouts de Paris était situé directement sous la mosquée, ce qui a fourni une voie pour s’échapper. (…) Une femme a témoigné être sortie de Paris sur une péniche, un kabyle à tenant la barre a pris des fugitifs cachés dans sa cargaison pour le sud de la France, Ainsi de là, les fugitifs, pouvaient être introduits clandestinement en Algérie ou en Espagne. Le 16 Juillet 1942, la police de Paris, a entrepris d’arrêter 28 000 juifs sur les ordres du gouvernement français collaborationniste de Vichy. Plus de 4.000 enfants âgés de 2 à 16 ans ont été parmi les personnes arrêtées. Le deuxième jour, un tract a été distribué à travers les hôtels misérables où vivaient les travailleurs algériens immigrés. Le tract, en tamazight, a été lu à voix haute pour les hommes pour la plupart analphabètes « Amm arrac nnagh » « Comme nos enfants » » (3)

La pitié musulmane pour l'humanité

 On remarquera au passage, outre le sauvetage des juifs, ces « invisibles » faisaient partie de la Résistance. Voilà encore un fait de bravoure à mettre à l'actif de « l'oeuvre positive des colonisés pour la France ». Le « Chant des partisans » de Joseph Kessel et Maurice Druon a inspiré les premiers révolutionnaires du FLN. Ces Invisibles n'ont que faire de la reconnaissance en tant que « justes ; tsadikin » de la part de Yad Vashem. Ils ont fait leur travail dignement en accord avec leur honneur et leur religion.

 Il ne faut pas croire que ces faits de la part des musulmans est un fait isolé. Pour comprendre cette empathie naturelle des musulmans envers le genre humain et montrer que ce qui est arrivé en 39-45 n'est pas une singularité, rappelons-nous l'exemple de l'Emir Abdelkader. Pendant la A plus fort de l’invasion coloniale entre 1832 et 1842, l'évêque d'Alger, Dupuch, écrivit à l’émir Abdelkader pour demander la libération d'un sous-intendant militaire. L'Émir lui répond : « Permets-moi de te faire remarquer qu'à double titre de serviteur et d'ami des hommes, tu aurais dû me demander non la liberté d'un seul mais celle de tous les chrétiens qui ont été faits prisonniers depuis la reprise des hostilités. Bien plus, tu serais deux fois digne de ta mission en étendant la même faveur à nombre de musulmans qui languissent dans vos prisons. » L'Émir demande à l'évêque : « Envoyez un prêtre dans mon camp, il ne manquera de rien ; je veillerai à ce qu'il soit honoré et respecté comme il convient à celui qui est revêtu de la noble dignité d'homme de Dieu et de représentant de son évêque. Ce prêtre peut s'occuper de personnes et correspondre avec leurs familles, leur procurer les moyens de recevoir de l'argent, des vêtement, des livres. » (4)

 « Bien plus tard écrit Bruno Etienne, pendant les émeutes fomentées en sous-main par l'Angleterre et la France, Abdelkader exilé à Damas sauva des milliers de chrétiens d'une mort certaine en les accueillant dans sa demeure, les soignant, les nourissant et les protégeant juquà la fin des émeutes . Mieux, ln lui signale un établissement des soeurs de la charité où vivent 400 enfants en fort danger. Il s'y rend et ramène 6 prêtres, 11 soeurs et les 400 enfants. Les soldats de l'Émir les escortent et repoussent à coups de crosse les émeutiers déchaînés. Arrivé chez lui, l'Emir s'adresse à la foule hostile : « Mes frères, votre conduite est impie ! La foule hurle : « Les chrétiens ! » L'Émir réplique : « Les chrétiens, tant qu'un seul de ces vaillants soldats qui m'entourent sera debout, vous ne les aurez pas, ils sont mes hôtes. »(4)

 Il est dit dans le Coran que celui qui a sauvé une âme, c'est comme s'il avait sauvé l'humanité toute entière. Ce verset a été le sacerdoce des musulmans pendant le IIIe Reich. Examinons rapidement le cas de la Turquie, de l'Albanie et surtout le cas des Maghrébins : nous avons parlé du rôle décisif des Algériens, le roi du Maroc et le Bey de Tunis.

Le rôle de la Turquie et de l'Albanie

On sait que la Turquie fut sommée de livrer les juifs étrangers. Nous voulons rapporter le devouement admirable d'un consul turc en France qi prit tous les risques. C'était en mars 1942. Son père Beli Arbel exerçait alors les fonctions de Consul général de Turquie à Marseille. « Un jour, quelqu'un que je ne connaissais pas est venu voir mon père et lui a dit qu'il fallait qu'il se rende en Corse. » Beli Arbel part sans hésiter et traverse la mer avec sa femme et son fils. (..) Alors qu'il vient d'arriver en Corse en ce printemps 1942, le petit Niel ignore tout des activités de son père, il a bien d'autres jeux en tête. Son père, lui, disparaît le matin en voiture et rentre le soir. Sa tournée doit rester discrète. Dans sa serviette, des passeports vierges à l'intention des Juifs de Corse qui devront faire l'objet d'une mesure de comptage par les autorités de Vichy. Sinistre besogne qui présage un départ sans retour pour l'Allemagne. Or, du fait que la Turquie reste neutre dans le conflit, les Juifs devenus citoyens turcs par naturalisation se retrouvent de facto « immunisés » par ce passeport dûment délivré par le consulat général de Marseille dont dépend la Corse, et par voie de conséquence, sauvés de la déportation qui s'intensifie depuis 1941. L'opération s'avère délicate. Ankara est au courant, « mais ne connaît plus personne si l'affaire tourne mal » comme le souligne Neil Arbel. Les deux représentants de la République, le préfet de la Corse Paul Balley à Ajaccio et à Bastia le sous-préfet Pierre-Henry Rix, prêtent leur concours attentif. (6)

 Pïerre-Henry Rix confirme la naturalisation des Juifs de Corse au cours d'entretiens qu'il a eus en 1947 avec le Général de Gaulle à La Boisserie. Il écrit : « Je lui ai raconté comment, grâce au chargé d'affaires permanent de Turquie à Vichy, M. Bedi-Arbel, dans l'après-midi du 21 mars 1942, tous les Juifs de mon arrondissement furent dotés de la nationalité turque… Ainsi, quelques semaines plus tard, l'envoyé de Vichy pour les affaires juives repartait bredouille. » Dans son journal, Pïerre-Henry Rix le sous-préfet de Bastia indique qu'il avait fait part au Consul de Turquie de « certaines menaces » pesant sur les Israélites de son arrondissement. Tous les Juifs de la région de Bastia deviennent ottomans « (…) je lui ai cédé tous les Israélites de mon département, qui vont être déclarés sujets ottomans et qui échapperont à ce titre aux mesures vexatoires dictées par Vichy. » (5) 

Dans la seule région de Marseille, le chiffre de 20 000 passeports est avancé. Le consul Beli Arbel disposait également de laissez-passer turcs pour traiter les cas les plus urgents. Il était temps. En juillet 1942 le régime nazi déclenche l'opération « Vent printanier » une gigantesque rafle dans plusieurs pays européens dont la France. Pour autant, grâce à ces vrais- faux passeports portant le sceau officiel de la Turquie et avec l'aide de l'administration française, la Corse n'a pas livré ses Juifs, contournant ainsi d'habile façon les lois de Vichy. Niel Arbel, le fils du Consul se dit fier de l'attitude de son père durant la guerre. Car « celui qui sauve une vie sauve l'humanité tout entière. » (6)

 

 On sait qu’en 1943, l'Allemagne occupe l'Albanie. Les Albanais refusent aussi de donner les listes de Juifs albanais et étrangers. Ils les cachent, les intègrent à la population, leur apprennent les travaux des fermes ou les emploient dans leur petit commerce. « Nous étions des musulmans très pratiquants. C'était évident qu'il fallait aider les gens en difficulté et inconcevable de dénoncer de juifs. « Dans notre foi musulmane, sauver une vie c'est gagner le paradis. BESA est un fruit de Coran ».« Tous ceux qui frappent à ma porte sont une bénédiction de Dieu. » On estime de 600 à 1800 juifs réfugiés dans ce pays, souvent en route pour la Palestine.(7)

« Au cours de mes recherches, lit-on sur un site, je suis tombé sur une brochure intéressante rédigée par une organisation appelée « Question de foi » qui met en lumière cette histoire ainsi que de nombreux autres cas de musulmans sauvant des juifs en Algérie, Tunisie, Turquie. Un rapport qui mérite d'être lu. Voici quelques bribes de la conversation entre moi et le fondateur de « Question de foi », Fiyaz Mughal, sur la question : « Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles ces personnes ont pris de tels risques. Certains étaient leurs voisins. Et d'autres avaient un sens profond de la justice sociale islamique, pensant que les juifs étaient innocents et devaient être protégés. « L'idée est que si vous sauvez une vie, c'est comme si vous sauviez l'humanité. »(8)Là encore, la référence est le Coran.

Le devoir des dirigeants maghrébins

Le Maghreb a fait son devoir vis-à-vis des juifs, notamment maghrébins. On dit que : « Mohammed V était consterné par les lois raciales de Vichy. Les sujets juifs de Sa Majesté sont définis par leur foi et non par la race. Le roi entre publiquement en dissidence selon une note du Quai d'Orsay lorsqu'il déclare aux notables juifs invités à la fête du Trône « Je n'approuve nullement les nouvelles lois anti-juives et je refuse de m'associer à une mesure que je désapprouve. Il n'y a pas de juifs il n'y a que des sujets marocains », avait répondu le roi au représentant de la France de Vichy avant de l'inviter à prévoir 150 étoiles jaunes pour la famille royale si cette disposition venait à être adoptée. Refusant tout contact avec l'administration, il invita ostensiblement tous les rabbins du Maroc à la fête du Trône en 1941 », rappelle Serge Berdugo (9).

En Tunisie, Ahmed II Bey, durant la présence en Tunisie des troupes de l'Axe, de novembre 1942 à mai 1943, intervient régulièrement pour protéger la population, en particulier les juifs, chaque fois qu'elle est exposée aux exactions des forces occupantes. Des personnalités musulmanes, comme Mohamed Tlatli à Nabeul, Ali Sakkat à Zaghouan et Khaled Abdul-Wahab à Mahdia, aident ou protègent eux aussi des juifs au péril de leur vie. Moncef Bey lui-même aide et cache des juifs dans ses propriétés, tout comme le font des membres de sa famille et des dignitaires dont Chenik, Bahri Guiga et El Materi, le bey ayant appelé son gouvernement à veiller à la protection des juifs dès l'été 1942(10)

On peut admettre que les Israéliens et non les Juifs reconnaissant, ont intérêt à minimiser l'apport des musulmans qui ont sauvé les juifs d'une mort certaine, c'est le cas notamment de Serge Klarsfeld. Cependant, on ne peut pas comprendre que personne parmi les historiens « organiques » même de la « gauche » n'ait essayé de comprendre pourquoi les musulmans des trois continents (Europe, Asie, Afrique) pour ce que nous connaissons, ont été amenés certaines fois au péril de leur vie à sauver des juifs abandonnés à la machine de mort allemande par leur propre pays. Voilà un vrai sujet de recherche pour les « historiens tout terrain », il contribuerait ce faisant, à une réconciliation et à un rétablissement de la vérité au lieu de réchauffer des faits connus depuis vingt ans et tombés en désuétude du fait d’une chape de plomb qui nous présente que l’une des faces du conflit, notamment l’engagement du mufti de Jérusalem. Ces musulmans qui ont aidé à alléger les souffrances des Juifs au moment de leur détresse n’attendent pas de médaille. Ils ont fait ce que leur conscience, leur tradition de secours aux malheureux, et leur religion leur ont dictés. C’est à ces signes que l’on peut espérer que la morale remplace les « droits de l’homme » à géométrie variable incantés comme un horizon indépassable après ces massacres de masse des juifs dont se rendus coupables les Européens qui font payer leur faute à des peuples faibles.. Mais ceci est une autre histoire….


1.Aurélie Champagne : http://www.rue89.com/2011/09/27/les...

2.http://mosquee-de-geispolsheim.over... 27 juillet 2010

3.http://kabylemag.com/2011/09/25/ces...

4.Bruno Etienne : Le Barbare, en 1860 à Damas durant les émeutes syro-libanaises

5.Pierre-Henry Rix :Par le portillon de La Boisserie . Nouvelles Editions Latines. 1974

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/au-nom-des-valeurs-humanitaires-de-101722

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 22:20

Les Palestiniens ne peuvent pas être sionistes


La reconnaissance palestinienne d'Israël comme patrie du peuple juif est maintenant une exigence israélienne centrale présentée comme le corollaire existentiel des besoins de sécurité perçus par Israël. Malgré les affirmations israéliennes du contraire, c'est en effet une exigence relativement récente qui n'avait pas été soulevée lors de cycles antérieurs de négociations, ni avec les Palestiniens ni avec une autre partie arabe avant 2008. Quoiqu'il en soit, elle n'a pas seulement été adoptée par le gouvernement israélien actuel mais elle a trouvé un soutien croissant à l'étranger, tant des gouvernements occidentaux que des cercles pro-Israël et juifs, et a été officiellement approuvée par le Président Barack Obama, comme préalable à la paix, le 19 mai.

Par Ahmad Samih Khalidi
Ahmad Samih Khalidi est un ancien négociateur palestinien et membre associé au Collège St Antony, Oxford
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Ahmad Samih Khalidi
Lundi 20 Juin 2011


Les Palestiniens ne peuvent pas être sionistes
Pendant ce temps, la position officielle de l'Autorité Palestinienne (AP)/Organisation de Libération de la Palestine (OLP) est que la manière dont Israël se définit lui-même n'est pas le problème des Palestiniens, et que ces derniers ne peuvent accepter cette exigence pour deux raisons fondamentales : d'abord parce qu'elle porte atteinte aux droits politiques et civils des citoyens arabes en Israël, qui constituent 20% de la population dont le statut de citoyens de seconde classe serait consolidé par la reconnaissance de la "judéité" de l'Etat ; ensuite, parce que la reconnaissance d'Israël comme patrie du peuple juif compromettrait le droit au retour des réfugiés palestiniens puisqu'il n'y aurait aucun fondement moral ou politique pour qu'ils reviennent dans un Etat juif universellement reconnu.

Mais ceci est une riposte ni complète ni totalement convaincante. Les Palestiniens ne peuvent être indifférents à la manière dont Israël se définit lui-même, ni à la manière dont d'autres sont prêts à le définir. Dans le contexte de la lutte sur la forme et l'avenir de la Terre Sainte, l'approbation unilatérale de sa définition a une incidence non seulement sur les droits de ceux qui résident dans ce territoire, mais aussi sur leur histoire et leur identité, leur relation à la terre et, par extension, leurs droits, leur avenir et aussi leur sort. Il y a en fait plusieurs couches profondes à cette question qui méritent un examen plus approfondi et un débat.

En premier, et c'est peut-être le plus important, si Israël est la patrie du peuple juif, alors les terres qu'il occupe aujourd'hui - et peut-être d'autres puisqu'il n'y pas encore de frontières à cette patrie - appartiennent de droit à ce peuple. Mais si ces terres constituent légitimement la patrie juive, alors la présence arabe sur ces terres devient historiquement aberrante et contingente ; les Palestiniens deviennent de fait des imposteurs historiques et des intrus - une présence transitoire sur le sol national de quelqu'un d'autre.

Ce n'est pas un point discutable ou extravagant. Il touche le centre même du conflit et de sa genèse. Il est au cœur de la revendication sioniste sur la Palestine : la Palestine appartient aux Juifs et leur droit à la terre est antérieur et supérieur à celui des Arabes - c'est cela, le sionisme, et ce qui justifie tant le retour juif à la terre que la dépossession de ses habitants arabes.

Mais ce n'est pas le récit arabe palestinien, et ce ne peut pas l'être. Nous ne pensons pas que la présence historique juive et le lien à la terre impliquent une revendication supérieure. Nous pensons que c'est notre patrie, établie il y a plus de 1500 ans de présence arabo-musumane continue, et que nous avons fini par en être dépossédés par une force supérieure et une machination coloniale. Si nous adoptions le récit sioniste, cela voudrait dire que les maisons que nos ancêtres ont bâties, la terre qu'ils ont cultivée pendant des siècles, et les sanctuaires qu'ils ont construits et dans lesquels ils ont prié n'étaient pas du tout réellement nôtres et que le fait que nous les défendions est moralement vicié et abusif : nous n'aurions aucun droit sur ces symboles de notre appartenance à cette terre.

L'exigence que les Palestiniens reconnaissent Israël comme patrie du peuple juif a encore une autre dimension. Elle met le fardeau moral du conflit sur les Palestiniens et non seulement elle exonère de fait Israël des circonstances morales douteuses de sa naissance, mais elle fait des Palestiniens les transgresseurs historiques : en refusant d'accepter la revendication sioniste à la terre, nous serions à blâmer pour ce qui nous est arrivé. Le conflit tout entier aurait pu être évité ; nous aurions dû simplement "rendre" la terre à ces propriétaires légitimes depuis le début. C'est le refus arabe qui serait la cause du conflit, et non la transgression sioniste de la terre et des droits arabes. C'est bien sûr précisément la raison pour laquelle le gouvernement israélien et ses plus ardents partisans sionistes veulent arracher cette reconnaissance aux Palestiniens car cela absoudrait Israël de son "pêché originel" et délégitimerait la version palestinienne de leur propre histoire.

En outre, cela donnerait à Israël le droit d'exiger une mesure de justice punitive ; les Palestiniens ont déclenché le conflit et ils doivent payer pour leurs "pêchés". Les réfugiés devraient payer pour leur dépossession et les Palestiniens devraient renoncer à leurs revendications à l'égalité et à l'équité dans tout règlement politique conclu sur des concessions israéliennes supposées douloureuses ou généreuses. L'Etat putatif palestinien ne devrait pas avoir droit à ce qu'Israël s'autorise lui-même, que ce soit le droit à l'auto-défense ou le droit à être libéré d'une présence militaire étrangère (israélienne) ou civile. (Remarquez le passage frappant dans le discours du Président Obama dans lequel la déclaration catégorique que "tout Etat a le droit de se défendre" est immédiatement suivie, et sans ironie, par l'exigence que l'Etat putatif de Palestine devra être "démilitarisé"). Dans cette perspective, les Palestiniens doivent rester en liberté surveillée semi-permanente, comme coupables passés et futurs mécréants potentiels.

Mais, continue l'argument, tout cela a à voir avec le passé. Pourquoi ne pas accorder votre reconnaissance d'Israël en tant que la patrie juive tel qu'il est aujourd'hui - pas comme extension du conflit historique mais comme reflet des réalités d'aujourd'hui et comme moyen de résoudre le conflit ?

Il y a plusieurs réponses à cet argument. Nous comprenons qu'il y a une majorité juive en Israël aujourd'hui et que le caractère de l'Etat en est le reflet. Mais nous ne pouvons pas rompre le fil qui relie le passé au présent et, nécessairement, au futur. Une patrie ne peut pas simplement être une construction d'aujourd'hui sans implications pour demain.

Et il y a plus. La population arabe d'Israël a la même provenance et les mêmes racines que le reste des Arabes palestiniens - leur droit à être où ils sont n'est pas moindre que celui des habitants de la Cisjordanie ou de Gaza, ou le droit de tout Palestinien n'importe où à revendiquer la terre de Palestine/Israël comme son patrimoine. En acceptant la définition d'Israël comme la patrie du peuple juif (ce qu'il souhaite, bien sûr, de toutes façons), les Palestiniens de "l'extérieur" (dans les territoires occupés et en diaspora) torpilleraient la revendication des Arabes israéliens à appartenir à cette même patrie. La terre de Palestine/Israël ne serait ainsi plus leur foyer et leur droit à y être n'aurait plus aucune validité historique ou morale ; car sur quels fondements continueraient-ils à résider dans la patrie de quelqu'un d'autre et quelles justifications auraient-ils pour y exiger des droits politiques et civiques égaux ?

En disant que nous sommes indifférents à la propre définition d'Israël, nous nous dissocierions nous-mêmes de notre parenté avec "ceux de l'intérieur" et nous reconnaîtrions que nous ne nous préoccupons pas de notre identité ou sort communs. En d'autres termes, le message à Israël serait "faites ce que vous voulez d'eux, parce que vous pouvez vous définir comme vous voulez, indépendamment de ce que cela implique." Le résultat ne serait pas seulement préjudiciable aux droits politiques et civiques des Arabes d'Israël mais ce serait la dissolution des liens qui ont dessiné une identité palestinienne commune par delà les frontières de la ligne nominale et entièrement arbitraire établie en 1949. Dans ce contexte, les Palestiniens (et la communauté internationale) pourraient aussi exiger qu'un préalable à la paix est qu'Israël se définisse comme un Etat de tous ses citoyens - une demande certainement plus cohérente avec la tradition libérale occidentale qu'Israël prétend représenter que sa revendication à l'exclusivisme ethnico-religieux.

Le langage des patries est profondément problématique lorsqu'on est face à des récits diamétralement opposés et profondément ancrés (la formulation "Israël comme Etat du peuple juif" nous ramène à la même impasse politique et idéologique qu'avant ; "Deux Etats pour deux peuples" renvoie à la question de qui sont ces deux peuples). La manière dont Israël se définit est d'une importance profonde pour les Palestiniens et pour la nature de tout règlement éventuel. Appeler les Palestiniens à reconnaître Israël comme la patrie du peuple juif, c'est prendre une position décisive contre l'histoire, contre le récit et contre les droits politiques des Palestiniens. La communauté internationale doit le comprendre et le reconnaître si elle s'embarque dans cette démarche. Les communautés israéliennes et juives du monde entier doivent se résigner à une paix basée sur d'autres fondements.

Les Palestiniens (représentés par l'OLP) ont bien sûr officiellement reconnu tant la réalité de l'Etat d'Israël que "son droit à vivre en paix et en sécurité" par le courrier envoyé le 9 septembre 1993 par le Président Arafat au Premier ministre Rabin et par le double amendement ultérieur de la charte de l'OLP en 1996 et en 1999 (le dernier cas sur la demande du Premier ministre d'alors Netanyahu lui-même). Dans tout futur traité de paix, il est vraisemblable qu'on demandera encore aux Palestiniens d'accepter les frontières convenues comme définitives et inviolables, de s'engager à une résolution de tous les problèmes en suspens par des moyens pacifiques, de ne pas autoriser que leur territoire soit utilisé pour des actes hostiles contre Israël, de respecter les lieux saints de toutes les religions, et de s'engager à ce qu'un règlement global de toutes les questions centrales représente un fin définitive du conflit.

Ce qu'on ne peut pas attendre d'eux, c'est qu'ils renient leur passé, qu'ils nient leur identité, qu'ils assument le fardeau moral du transgresseur et qu'ils renoncent à leur histoire. On ne peut pas attendre d'eux qu'ils deviennent sionistes.
 

Source : Foreign Policy

Traduction : MR pour ISM

 

http://www.alterinfo.net/Les-Palestiniens-ne-peuvent-pas-etre-sionistes_a60176.html

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