Rice a visité Jérusalem occupée et Ramallah à 24 reprises. Résultat de toutes ces visites : un gros zéro pointé. M. Mitchell, essayez de tirer la leçon de l’échec monumental de Rice ...
écrit Khalid Amayreh.
Rien de neuf sous le soleil : les émissaires américains défilent et l’état sioniste continue tranquillement à exproprier, assassiner, affamer. Ici à Hébron le lundi 3 février,
l’enterrement de Taysir Manasrah assassiné par les soldats israéliens alors qu’il se rendait à son travail - Photo : AP/Nasser Shiyoukhi
Il est vraiment difficile de prendre au sérieux ceux qui pensent que le nouvel émissaire américain au Moyen Orient, George Mitchell, a la moindre chance d’amener Israël, l’entité
« naziforme » [« nazi-like » dans le texte - N.d.T], à cesser son occupation de la Cisjordanie, de la Bande de Gaza et de Jérusalem-Est, et donc d’obtenir une paix juste et
durable dans cette partie martyrisée du monde.
C’est vrai, Mitchell a réussi à résoudre un conflit vieux de 800 ans en Irlande du Nord. Toutefois, avec Israël qui contrôle fermement le Congrès, les médias et le discours public américains,
il est peu probable que Mitchell soit capable d’en faire autant en contraignant l’état d’apartheid à une décision stratégique pour mettre fin à l’occupation colonialiste qu’elle fait peser
depuis 40 ans sur des territoires palestiniens.
Les facteurs dévaluant la mission de Mitchell sont nombreux et écrasants.
Tout d’abord, Mitchell devrait être suffisamment honnête pour se rendre compte qu’Israël a effectivement tué toute perspective réaliste de créer un état palestinien en Cisjordanie. La
construction de centaines de colonies exclusivement juives à travers les territoires occupés ne laisse tout simplement aucune place pour l’établissement d’un tel état.
A moins évidemment que le leadership palestinien collaborateur ne soit cajolé ou contraint à accepter un « état » composé de Bantoustans et de banlieues déconnectés strictement
contrôlés par Israël.
Inutile de dire que brader ainsi les droits palestiniens serait fortement et violemment rejeté par une vaste majorité de Palestiniens, et que tout « Judenrat » palestinien qui
céderait à un tel marché serait écrasé sans pitié, et ses membres tués comme chiens errants dans les rues de Cisjordanie.
Des traîtres qui vendent le patrimoine national pour de l’argent, des investissements et un traitement de faveur de la part les Etats-Unis et d’Israël ne peuvent espérer d’autre traitement de
la part de leur peuple. Où que ce soit, c’est ainsi qu’on traite les traîtres.
En plus, il devrait être bien clair à présent qu’aucun gouvernement israélien ne serait capable, même s’il le voulait, de démanteler les centaines de colonies construites sur le sol arabe
occupé depuis 1967.
La société israélienne et l’environnement politique sont tout simplement bien trop chauvins pour laisser aucun gouvernement israélien annuler les « gains » de la Guerre des Six Jours.
Certains pourraient arguer que les colons et leurs partisans peuvent être réduits au silence par une majorité d’Israéliens qui veulent la paix. Mais voilà, ce n’est pas une appréciation exacte
de la réalité. Les colons et leurs partisans représentent une réelle majorité au sein de la société israélienne et spécialement au sein de l’armée israélienne, comme le montreront sans aucun
doute les prochaines élections israéliennes.
C’est la raison pour laquelle les gouvernements israéliens successifs se sont systématiquement abstenus de démanteler ne serait-ce qu’une seule colonie, y compris celles créées en toute
illégalité, même selon le propre droit irrationnel d’Israël. (Toutes les colonies sont illégales en droit international, comme l’a explicité il y a quelques années la Cour de Justice de La
Haye).
Au fond de leur cœur, les dirigeants israéliens savent que le démantèlement des colonies et le déplacement des colons pourraient entraîner une guerre civile juive. Olmert, dont le programme
électoral d’il y a quelques années était basé sur une promesse de retirer les implantations à l’est du « Mur de Séparation », a fini par devoir faire marche arrière devant les colons
et n’a pas osé déplacer un seul avant-poste.
Il est donc inconcevable qu’en l’absence d’un cataclysme politique et psychologique vraiment massif frappant le psychisme collectif des Israéliens, un gouvernement israélien serait capable de
s’atteler à la tâche impensable de démanteler les colonies et de se replier sur les lignes de l’armistice du 4 juin 1967.
Inutile de préciser qu’un tel « cataclysme » ne saurait être déclenché que par les Etats-Unis, l’allié-gardien d’Israël. Mais pour qu’un tel cataclysme se produise en Israël, il
faudrait d’abord qu’un cataclysme politique plus fort se soit produit à Washington D.C.
Je parle d’une transformation mentale et politique, une vraie révolution qui pourrait libérer la classe politique étatsunienne de la mainmise du sionisme américain, goule démoniaque qui est en
train de prendre l’Amérique à la gorge.
Cela nous amène à une autre question. L’Amérique est-elle capable de s’extraire elle-même de l’emprise sioniste ? L’Amérique peut-elle dire « non » au tyran israélien et agir sur
lui ? L’Amérique peut-elle se montrer plus intelligente et mieux manœuvrer que la tyrannique clique sioniste qui l’asservit aujourd’hui ?
Je pose ces questions parce que les vieux outils de résolution du conflit palestinien ont été essayés ad nauseam, leur inefficacité et leur échec prouvés.
Il est donc nécessaire de trouver des outils neufs, « non-orthodoxes » et « non-classiques », qui convaincraient Israël que « maintenant ça suffit » et que
l’Amérique ne continuera pas à jouer le rôle de la puissante prostituée au service de la suprématie sioniste au Moyen-Orient.
Mais pour parvenir à une telle prise de conscience, l’Amérique devrait réfléchir honnêtement et faire pas mal d’introspection. L’Amérique devrait se confronter aux faits dans toute leur nudité
à propos du monstre « naziforme » connu sous le nom d’Israël. L’Amérique devrait affronter le fait que la grosse crise qui obsède aujourd’hui l’économie américaine est attribuée avant
tout à Israël. Plus précisément, l’Amérique a besoin de se rendre compte qu’à moins de réfréner Israël, l’Amérique elle-même déclinera. L’Amérique n’est-elle pas déjà en déclin, et au moins en
partie parce qu’elle a permis à une minuscule entité criminelle à 10 000 miles de là de lui dicter sa politique et son comportement à l’égard du reste du monde.
Après tout, c’est Israël qui par duplicité a poussé l’ancien béotien de la Maison Blanche, George W. Bush, à envahir, occuper et détruire deux nations musulmanes souveraines et à assassiner ou
causer la mort de plus d’un million d’êtres humains.
C’est Israël qui a imaginé la prétendue « guerre contre le terrorisme ». Et il se pourrait bien qu’on finisse par prouver qu’Israël se trouvait derrière les événements du 11
septembre. Oui, je ne possède pas actuellement de preuve irréfutable démontrant ce point, mais le fourbe serpent sioniste est trop démoniaque, trop malfaisant et trop malin pour bénéficier du
doute.
J’aimerais donc donner le conseil suivant à M. Mitchell.
Ne soyez pas naïf, Israël et ses leaders tenteront de diluer votre mission en la désincarnant de toute sa substance. Ils chercheront à vous annihiler sous des tonnes de tactiques de diversion.
Ils soulèveront un tas de problèmes, réels et imaginaires, pour vous troubler. Ils soulèveront sans vergogne la question du terrorisme, ignorant le fait essentiel qu’Israël lui-même est
l’incarnation la plus satanique de la terreur dans ce monde. Ils parleront « d’antisémitisme », négligeant le fait que les comportements nazis d’Israël, par exemple le récent
blitzkrieg génocidaire à Gaza, sont le premier générateur d’antisémitisme dans le monde.
Ils vous confronteront à une avalanche de distractions pour détourner votre attention du cœur du problème, leur occupation « naziforme » de la terre palestinienne et leur oppression
déterminée du peuple palestinien.
Si vous êtes courageux et honnête, confrontez-les, laissez-les faire les gros yeux, laissez-les se fâcher. Mais ne prenez pas peur, ne cédez pas à leurs tactiques d’intimidation, même s’ils
menacent de mobiliser le Congrès contre vous et votre patron à Washington.
Ils vous laisseront sans doute entendre que les Juifs contrôlent l’Amérique et pourraient donc amener le Président à vous virer. Ne vous laissez pas impressionner. Signalez-le directemnt à
M. Obama.
Vous serez sans doute bientôt confronté à un homme nommé Benyamin Netanyahu, qui va sans doute devenir le prochain Premier Ministre d’Israël.
Cet homme est un menteur pathologique, un propagandiste professionnel qui pense qu’une hasbara (propagande) efficace est la solution à tous les problèmes. Sa politique, c’est la stratégie de
diversion et le mensonge pur et simple, c’est son mode opératoire. Alors, ne vous laissez pas duper par ses illusions factices.
Enfin je voudrais dire ceci : soyez honnête et franc avec votre patron à Washington. Dites-lui qu’Israël ne veut pas la paix et ne cherche pas de vrais partenaires de paix chez les
Palestiniens. Un pays qui a construit et continue de construire des colonies sur des terres volées ne veut manifestement pas la paix. Plus encore, un pays qui tyrannise les partenaires de paix
comme l’Autorité Palestinienne, agissant et se comportant comme le firent les « Conseils juifs » dans l’Europe occupée par les Nazis, ne cherche pas d’authentiques partenaires de
paix, mais des collaborateurs vraiment et sincèrement « collabos ».
Dites aussi à M. Obama qu’Israël et ses dirigeants ne prennent pas vraiment l’Amérique au sérieux. Je vous en donne un petit exemple. Pendant les huit années de la mauvaise gouvernance
Bush, malgré des demandes incessantes et parfois agressives de Washington pour que soient retirés les barrages routiers dans la Bande de Gaza, afin d’améliorer la mobilité des Palestiniens et
d’aider l’économie moribonde de la région à revivre, Israël a en fait augmenté plutôt que réduit le nombre de ces maléfiques barrages et points de contrôle ... et il l’a fait au nez à la barbe
des Etats-Unis.
(Olmert ne s’est-il pas vanté récemment d’avoir ordonné au président Bush de notifier à Condoleezza Rice qu’elle s’abstienne de voter en faveur d’une résolution du CSNU appelant au
cessez-le-feu dans la Bande de Gaza ?)
Rappelez-vous que ces barrières sont dressées au cœur des centres peuplés de Palestine, et non pas le long de la Ligne Verte, par exemple entre Israël même et la Bande de Gaza. Ils sont conçus
en premier lieu pour tourmenter et agresser brutalement le peuple palestinien.
Cela se faisait pendant que les dirigeants et responsables israéliens discutaient amicalement avec Rice, qui a visité Jérusalem occupée et Ramallah à 24 reprises. Résultat de toutes ces
visites : un gros zéro pointé. Voilà, M. Mitchell, essayez de tirer la leçon de l’échec monumental de Rice ... Ne le reproduisez pas, même si vous devez démissionner.
Bonne chance, M. Mitchell !
Du même auteur :
Haniya :
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