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Noesam@Voila.fr

  • : sionazisme
  • : Tout Juif qui se respecte, religieux ou séculier, ne peut plus garder le silence, voir pire, soutenir le régime sioniste, et ses crimes de génocide perpétrés contre le peuple palestinien...La secte sioniste est à l’opposé du Judaïsme. .................... Mensonge, désinformation, agression, violence et désobéissance de la loi internationale sont aujourd’hui les principales caractéristiques du sionisme israélien en Palestine.
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Israèl est contre TORAH

*"Les sionistes me dégoûtent autant que les nazis."
(Victor Klemperer, philologue allemand d'origine juive, 1881-1960)

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L’initiative sioniste de proclamer l’État d’Israël constitue une révolte contre la volonté divine, contre la Torah, une révolte qui a engendré une vague interminable de violence et de souffrance. À l’occasion de la fondation de l’État hérétique, les juifs fidèles à la Torah pleurent cette tentative d’extirper les enseignements de la Torah, de transformer les juifs en une « nation laïque » et de réduire le judaïsme au nationalisme.......Nous déplorons les tragédies que la révolution sioniste a provoquées chez les Palestiniens, notamment des déportations, l’oppression et la subjugation..Que nous méritions que cette année toutes les nations, en acceptant la souverainet

é divine, puissent se réjouir dans une Palestine libre et dans une Jérusalem libre! Amen. Offert par Netouré Karta International : www.nkusa.orglink

                                               


   

 


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FATHER OF SIONAZISJACOB HITLER

La prétendue ascendance juive d'Hitler: Une "explication" par la haine de soi
Une publication parue cette semaine a attiré mon attention. Il s’agit ni plus ni moins de la généalogie d’Adolf Hitler qui aurait des ascendants juifs !! Dans son article, Gilles Bonafi présente une fiche des Renseignements généraux que le magazine Sciences et Avenir a publié en mars 2009, et où on peut clairement lire le deuxième prénom d’Hitler : Jacob. Adolf Jacob Hitler serait le petit-fils de Salomon Mayer Rothschild. Cette information a été divulguée par deux sources de très haut niveau : Hansjurgen Koehler officier d’Heydrich, qui était lui-même l’adjoint direct d’Heinrich Himmler et Walter Langer le psychiatre qui a réalisé le profil psychologique d’Hitler pour l’OSS, les services secrets US pendant la Seconde Guerre mondiale.
SOURCE ;alterinfo

Archives

10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:52

Le magazine LIRE dans son numéro du mois d’avril fait l’éloge de l’icône bobo Anna Gavalda mais ceci est anecdotique.

Voici que je tombe sur un article intitulé "HEGEL à L’Elysée" et signé Mr Alain Rubens.

Ce monsieur revient sur l’insultant discours de Nicolas Sarkozy à Dakar .

Il ne condamne rien puisque j’imagine que les propos du président n’ébranlent pas ses certitudes. A mille lieux de cela, Mr Alain Rubens, trouve une caution morale aux thèses racistes de Mr Nicolas Sarkozy en la personne du philosophe HEGEL lorsque celui-ci affirmait, je rapporte ici un extrait de l’article :

« Ce continent n’est pas intéressant du point de vue de sa propre histoire, mais par le fait que nous voyons l’homme dans un état de barbarie et de sauvagerie qui l’empêche encore de faire partie de la civilisation » enseignait le professeur Hegel dans les années 1830 à ses étudiants.

Puis Mr Alain Rubens d’ajouter son commentaire personnel : il est vrai qu’à cette époque étrangère à l’ethnologie l’homme noir se situait sur le dernier barreau de l’échelle humaine.


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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:51

1966 : Une « démocratie » réservée
1966 : Democracy reserved for ...

Publié le 4-04-2008

Une idée largement répandue veut qu'Israël, « quels que soient ses défauts », est bien une démocratie, dès lors qu'y ont lieu des élections régulières, au suffrage universel. Et pourtant...

En 1966, les Palestiniens d'Israël ont accueilli avec soulagement et un certain espoir la décision du gouvernement israélien de mettre fin au régime militaire hérité du colonisateur britannique, mais qui était resté en vigueur, pour eux seulement bien sûr, depuis 1948.

Mais sur la « carte d'identité nationale » qu'ils reçurent alors, ils cherchèrent en vain, en face du mot « nationalité », le terme « israélienne ». Nationalité en Israël, c'est « juif », « arabe », « druze »..., et si le mot « juif » n'apparaît pas, aucune chance d'être un citoyen à part entière.*

Les Palestiniens d'Israël ont ainsi continué, après 1966, de subir la politique de colonisation, de « judaïsation » du pays pour reprendre l'expression officielle, dont la règle du jeu est fort simple : un non-Juif n'a pas le droit d'acquérir de terres, mais l'Etat juif peut lui prendre les siennes, et les donner ou les vendre ensuite à des Juifs. En 1976, à l'annonce de la confiscation prochaine de 21.000 dunums (2.100 hectares) pour y implanter des colonies juives, les habitants de plusieurs villages de Galilée se mobilisent, avec le soutien du Parti Communiste. Et le 30 mars 1976, devenu depuis la Journée de la Terre célébrée par les Palestiniens dans le monde entier, la police tire sur la foule désarmée : 6 morts, plus de 300 blessés. Après quoi, le plan de confiscation est mis en œuvre.

Après quoi, le plan de confiscation est mis en œuvre. Aujourd'hui, les Palestiniens d'Israël représentent 17% de la population totale du pays, mais ils n'ont le droit de vivre, de travailler et de cultiver que sur 2% seulement des terres. Ces terres sont d'ailleurs mises en danger avec la construction du Mur qui, non content d'annexer des palestiniennes de Cisjordanie, a une emprise sur des lopins appartenant à des Palestiniens d'Israël. En outre, ils n'ont quasiment pas de possibilité, même à titre individuel, d'élire domicile dans un quartier ou une ville « juive ».

Seules les localités juives se voient accorder des budgets de développement décents par le gouvernement notamment en matière d'éducation et de santé ; les entreprises n'investissent que dans les municipalités juives, et on a vu à plusieurs reprises le gouvernement accorder des subventions aux employeurs pour licencier des Arabes et embaucher à leur place des immigrants juifs.

Dans tous les domaines définis par la Convention internationale des droits de l'enfant, qu'il s'agisse des chances de survie d'un prématuré, ou du taux de scolarisation, la population israélienne arabe a environ deux fois plus de risques et deux fois moins de bénéfices. On compte par exemple une assistante sociale pour 5.000 enfants dans le secteur arabe contre 1 pour 1.800 dans le secteur juif..

Enfin, dans les textes légaux et réglementaires, le mot « juif » est souvent remplacé par « soldats démobilisés », un camouflage qui ne trompe personne. Les citoyens et citoyennes d'origine palestinienne sont punis de ne pas faire le service militaire en étant exclus de toutes les prestations sociales accordées aux « soldat(e)s démobilisés » : allocations santé, vieillesse, chômage...

* Depuis 2005, la mention « nation ethnique » a été remplacée par 8 étoiles. Cependant la nouvelle carte d'identité permet de différencier un Juif au premier coup d'œil grâce à la date de naissance hébraïque qui n'est indiquées que pour les « Juifs ».

photo Rich Wiles

par CAPJPO-EuroPalestine

ENGLISH TEXT----------------------

1966

Democracy reserved for ...

One of the oft-repeated clichés about the Israeli nation is that, "whatever its faults" it is still a democracy, with all the trappings of regular elections and universal suffrage. However, this claim deserves scrutiny.

In 1966, the decision of the Israeli government to end the military regime inherited from the British colony was received with relief and hope by Israeli Palestinians. Since the 1948 exit of the British, Palestinians had continued to live under the vestige of the colonial military administration.

But on their new "national ID card", Palestinians looked in vain for the word "Israeli" next to the term "nationality". In Israel, nationality is "Jewish", "Arab", "Druze" ... and if the word "Jewish" did not appear, there was no chance to become a full-fledged citizen.

Since 1966, the Palestinians have thus continued to suffer the effects of colonization, or to use the official expression, the "Judaization" of the country. The rules of Judaization are quite simple : a non-Jew has no right to own land but the State has the right to expropriate his land, and to later hand it over to Jews. In 1976, the government announced an imminent confiscation of 21,000 dunums of land (2,100 hectares) in order to implant Jewish settlements. The inhabitants of various villages in Galilee organized against the expropriation, with the support of the Communist Party. On March 30, 1976, the police fired on an unarmed crowd resulting in 6 deaths and 300 wounded. Following the repression, the confiscation plan was set in motion. Today, March 30 has become Land Day, an international commemoration of the movement against Israeli expropriations of Palestinian land.

Today, the Palestinians of Israel represent 17% of the total population but they only have the right to live on or cultivate 2% of the land. Even this remaining 2% is now endangered with the construction of the Wall, which not only annexes West Bank Palestinian lands but also seizes plots of land belonging to Israeli Palestinians. What is more, even individual Palestinians who are supposed to be citizens of Israel have virtually no chance of being allowed to live in a town or neighborhood labeled "Jewish".

Only Jewish localities receive adequate budgets from the government for developing health and education infrastructure. Private companies only invest in Jewish municipalities, and there are many examples of government subsidies given to employers so that they can fire native-born Arabs and replace them with Jewish immigrants.

In all domains defined by the international Convention on the Rights of the Child, whether it be the survival rate of premature infants or statistics on education, the Israeli Arab population faces twice the risks and gains only half the benefits compared to non-Arab Israeli children. For example, there is 1 social worker per 5,000 children in Arab Israeli neighborhoods, compared to 1 per 1,800 children in Jewish districts.

It is also worth noting that in legal texts or written regulations, the word "Jew" is often replaced by the word "army reservists", a linguistic camouflage that fools no one. Israeli citizens of Palestinian origin, both male and female, are punished for not having done military service, by being excluded from all the special benefits awarded to reserve or retired soldiers, and these benefits cover a wide range, including health, retirement and unemployment.

* Since 2005, the expression "ethnic nation" has been replaced by 8 stars. But the new Identity Card can tell at first glance whether someone is Jewish or not, thanks to the Hebraïc date of birth which is specified only for Jews.

photo Rich Wiles

by CAPJPO-EuroPalestine


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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:51
1965 : Le soutien de la démocratie israélienne aux dictatures
1965 : Israeli Democracy : Aiding and Abetting Dictatorships

Publié le 3-04-2008


Il est 13 heures, ce 29 octobre 1965, quand Mehdi Ben Barka, leader de l’opposition démocratique marocaine à la dictature de Hassan II, est aperçu montant à bord d’une voiture, au centre de Paris. On ne le reverra jamais plus. Ben Barka a été enlevé, puis torturé et exécuté, par une mafia mêlant agents du roi du Maroc, policiers français faisant des « heures sup’ », et, plus inattendu, les services du Mossad.

Le journaliste israélien Maxim Guilan, qui révèle la « contribution » de son pays à l’assassinat, est envoyé en prison pour atteinte à la « sécurité de l’Etat ».

Qu’est venu faire le Mossad dans cette affaire ? Et en quoi cela concernait-il la « sécurité » d’Israël ? En rien. Mais Israël, parfois pour le compte de son protecteur américain, parfois pour le sien, a constamment apporté son « savoir-faire » aux régimes les plus pourris de la planète.

En cette même année 1965, Israël démarre une collaboration avec la Rhodésie du Sud (le futur Zimbabwe), colonie africaine où la minorité blanche développe un système d’apartheid aussi hideux que celui de l’Afrique du Sud. Lorsque des sanctions internationales sont votées contre la Rhodésie raciste, Washington fournit des hélicoptères de combat à Israël, qui les revend à la Rhodésie du Sud.

Des mercenaires israéliens, avec le feu vert de leur gouvernement, sont envoyés dans les années 1970 prêter main forte aux dictatures alliées des Etats-Unis dans toute l’Amérique Latine, au Salvador, au Guatemala, au Nicaragua et même au Paraguay, pourtant connu pour abriter d’anciens nazis qui y ont trouvé refuge après la deuxième guerre mondiale.

Ce sont encore des militaires israéliens qui forment, au Malawi, les milices de tortionnaires du potentat local, le Dr Benda, ou qui assistent la cruelle police politique du Shah d’Iran, la Savak. Un général de réserve de « Tsahal », Shmuel Gonen, devient conseiller de l’empereur Bokassa Ier du Centre-Afrique, une marionnette de l’impérialisme français au palmarès des plus sanglants. Après le renversement de Bokassa par son protecteur français, en 1979, Gonen rentre au pays, et poursuit une carrière de politicien au sein du Likoud, alors au pouvoir. La liste est tout simplement interminable.

par CAPJPO-EuroPalestine


ENGLISH TEXT------------------------------------

1965

Israeli Democracy : Aiding and Abetting Dictatorships

At 1:00pm on October 29, 1965, Mehdi Ben Barka, leader of the Moroccan democratic opposition against the dictatorship of Hassan II, was spotted getting into a car in downtown Paris. He would never be seen again. Ben Barka was kidnapped, tortured and executed. The culprits included an unsavory collection of agents of the Moroccan king, French police working “overtime” and, unexpectedly, Mossad agents. Israeli journalist Maxim Guilan, who revealed the “contribution” of his country to this murder, was sent to prison, charged with an affront against “State security”.

What did the Mossad have to do with this affair ? In what way did the internal intrigues of Morocco concern Israel ? There are no apparent reasons. And yet Israel, sometimes acting as a proxy for its American protectors and other times on its own behalf, has constantly supplied its “know-how” to the most rotten regimes on the planet.

In the same year of 1965, Israel began its collaboration with Southern Rhodesia (the future Zimbabwe), an African colony where a minority of white settlers had developed a system as hideous as apartheid in South Africa. After the votes for international sanctions against Israel, the United States bypassed the sanction obligations by furnishing combat helicopters to Israel, which were then resold to Southern Rhodesia.

With a green light from their government, Israeli mercenaries relocated to various countries in Latin America, in order to add muscle to U.S. supported dictatorships in the 1970s. These mercenaries operated in El Salvador, Guatemala, Nicaragua, and even in Paraguay, whose government was known for providing refuge for Nazi war criminals following World War II.

Yet more Israeli military personnel were involved in training Malawi militia torturers at the behest of the local strongman Dr. Benda, and even assisting the notorious military police, the Savak, under the Shah of Iran. A “Tsahal” reservist general, Shmuel Gonen, became the advisor of emperor Bokassa I of the Central African Republic, a puppet of French imperialism with one of the bloodiest records in the history of dictatorships. Following the overthrow of Bokassa by his French protectors in 1979, Gonen returned to Israel where he pursued a political career within the leadership of the Likud which was then in power.

These are just a few examples of Israeli collaboration with dictatorships around the world.

by CAPJPO-EuroPalestine


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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:49

 

UN ARTICLE QUI NOUS FAIT COMPRENDRE BIEN DES CHOSES

AUTEUR : Gilad ATZMON جيلاد أتزمون

Le droit à l’autodétermination est une approche luxueuse de la conservation du pouvoir réservée aux riches, aux forts et aux privilégiés. Vu que les sionistes tiennent les rênes du pouvoir politique international, en raison de leur influence dans des positions de pouvoir importantes, ainsi que la puissance militaire leur permettant de défendre leur droit à l’autodétermination, tout débat politique, actuellement, sur la légitimité de ce concept, ne peut qu’inévitablement conduire à un déni de ce que nous en sommes venus à reconnaître comme le droit palestinien à l’autodétermination.

Pourtant, au lieu d’exiger ce droit, actuellement impraticable, nous devrions lutter pour défendre le droit des Palestiniens et des Arabes à se rebeller contre l’État juif et contre l’impérialisme sioniste mondial. Au lieu de perdre notre temps dans des fantasmagories rhétoriques, nous ferions bien mieux de dénoncer la politique et la pratique tribales juives pour ce qu’elles sont.Soutenir la Palestine, c’est avoir le courage de dire ce que nous pensons et d’admettre ce que nous voyons.

L’autodétermination juive telle qu’elle s’est appliquée en Palestine de 1946 à 2000 - 26.1 ko
L’autodétermination juive telle qu’elle s’est appliquée en Palestine de 1946 à 2000

Un citoyen du monde, cosmopolite et athée

L’année dernière, dans une petite église d’Aspen, dans le Colorado, lors du débat faisant suite à ma conférence, une personne dans le public, d’âge moyen, se leva au fond de la salle, et se présenta ainsi :

« Je suis un citoyens du monde, je suis cosmopolite et athée. Je voudrais vous poser une question, M. Atzmon... »

Je l’ai interrompu : « Un moment - ne soyez pas vexé par ma question, mais, ne seriez-vous pas juif, par hasard ? »

L’homme s’est figé une seconde ; il n’a pu s’empêcher de rougir, tout le monde, dans le public, s’étant tourné vers lui. Peut-être étaient-ils curieux de voir à quoi ressemblait un cosmopolite fier de l’être au XXIème siècle ? Personnellement, je me sentais un peu coupable, dans toute cette affaire, n’ayant pas la moindre intention de mettre l’homme dans l’embarras. Toutefois, il lui fallut un temps certain pour retrouver ses esprits...

« Oui, Gilad, je suis juif. Mais comment l’avez-vous deviné ? »

« Je n’en savais rien, en fait », ai-je répondu, « je n’ai fait que deviner. « C’est que, voyez-vous, quand je me trouve face à des gens qui se proclament « cosmopolites », « athées » et « citoyens du monde », il s’avère que ce sont tous, en général, des « juifs » de la catégorie assimilée soi-disant « progressiste ». Je ne puis que supposer que les « non-juifs » ont tendance à vivre en paix avec ce leur identité donnée. S’ils sont nés catholiques et qu’ils décident, à un certain stade de leur vie, de changer, ils se contentent de laisser tomber leur église. S’ils n’aiment plus leur pays autant que les autres, sans doute prennent-ils leurs cliques et leurs claques et choisissent-ils un autre pays pour aller y vivre... D’une certaine manière, les « non-juifs » - c’est loin d’être une règle scientifique - n’ont nul besoin de se dissimuler derrière quelque vagues bannières universelles ni quelque système artificiel de valeurs vertueuses. Mais c’était quoi votre question, au juste ? »

Il n’y eut pas de question. Notre « citoyen du monde cosmopolite et athée » ne se souvenait plus de sa question ! Je suppose que, suivant la tradition des juifs d’après l’émancipation, il n’était là que pour célébrer en public son droit à l’autodétermination... L’homme se servait du débat pour dire à ses voisins et à ses amis d’Aspen à quel point il était un être humain grandiose. Contrairement à eux, des croyants patriotes locaux, Américains et fiers de l’être, lui, il était un humaniste avancé, un homme au-delà de la nationalité, un sujet sans patrie et sans dieu. Il était le nec plus ultra du produit rationnel « autodéterminé » des Lumières. Il était l’enfant de Voltaire et de la Révolution française !...

L’autodétermination est une maladie épidémique juive, moderne, politique et sociale. La disparition du ghetto et de ses qualités maternantes a conduit à une crise d’identité au sein d’une société juive largement assimilée. Apparemment, toutes les écoles de pensée juives d’après l’émancipation, qu’elles soient politiques, spirituelles ou sociales, de gauche, de droite ou du centre, étaient intrinsèquement préoccupées par des questionnements autour du « droit à l’autodétermination ». Les sionistes allaient revendiquer le droit à l’autodétermination nationale sur la terre de Sion. Le Bund, quant à lui, allait exiger l’autodétermination nationale et culturelle, mais dans le cadre du discours prolétarien d’Europe de l’Est. Le Matzpen et les ultragauchistes israéliens allaient exiger le droit à l’autodétermination de la « nation juive israélienne » dans « l’ Orient arabe libéré », et les juifs antisionistes allaient insister sur le droit à se livrer à un discours juif ésotérique au sein du mouvement de solidarité avec la Palestine. Mais qu’est-ce donc que ce droit à l’autodétermination, au fait ? Comment se fait-il que toute pensée politique juive moderne soit fondée sur ce droit ? Pour quelle raison certains juifs « progressistes » assimilés ressentent-ils le besoin de devenir des citoyens du monde, plutôt que de se considérer comme de simples citoyens britanniques, français ou russes ?

Le simulacre de l’authenticité

Il faut dire que, bien que la recherche d’identité et d’autodétermination ne servent en réalité qu’à véhiculer le simulacre d’une marche finale vers une authentique rédemption, le résultat direct des politiques de l’identité et des affaires d’autodétermination est à l’exact opposé. Ceux qui doivent autodéterminer qui ils sont ceux-là mêmes qui sont, pour commencer, extrêmement éloignés de toute réalisation authentique. Ceux qui sont déterminés à être perçus comme des « humanistes cosmopolites et laïcs » sont précisément ceux qui ne comprennent pas que la fraternité humaine n’a besoin ni d’une introduction ni d’une déclaration. Tout ce que la fraternité humaine requiert, c’est un amour authentique du prochain. Ceux qui lancent et signent des manifestes humanistes sont ceux-là mêmes qui insistent à être perçus comme des humanistes, tout en répandant autour d’eux des vilenies tribales sionistes ! Manifestement, les cosmopolites authentiques n’ont pas besoin de déclarer leur engagement abstrait envers l’humanisme. De même, les vrais citoyens du monde vivent, tout simplement, dans un monde ouvert, sans barrières ni frontières.

Moi-même, par exemple, je suis entouré de musiciens de jazz de toutes les couleurs et de toutes origines ethniques. De gens qui vivent sur la route, qui dorment chaque nuit dans un continent différent, des gens qui ont fait de leur amour de la beauté leur gagne-pain. Pourtant, je n’ai jamais rencontré d’artiste de jazz qui se qualifie de citoyen du monde, de cosmopolite, ou même de marchand de beauté. Je n’ai jamais rencontré d’artiste de jazz qui aurait adopté un air d’importance égalitaire. Je n’ai jamais rencontré un musicien de jazz qui célèbre son droit à l’autodétermination. La raison en est simple : les être authentiques n’ont nul besoin d’autodéterminer qui ils sont, ils se contentent juste d’être et de laisser être.

Le droit à l’autodétermination

Le droit à l’autodétermination est souvent cité comme la reconnaissance du fait que « tous les peuples ont le droit de déterminer librement leur statut politique et de poursuivre librement leur développement économique, social et culturel ». Ce principe même est souvent perçu comme un droit moral et légal. Il est aussi très implicite dans la philosophie des Nations Unies. Le terme d’autodétermination se trouve dans la Charte des Nations Unies et il a été défini dans diverses déclarations et conventions.

Bien que nous ayons tous tendance à croire que tout être humain est fondé à célébrer ses symptômes, le droit à l’autodétermination ne prend tout son sens que dans le cadre du discours libéral occidental qui admet un tel droit avec le présupposé de la notion d’individualisme éclairé. De plus, le droit à l’autodétermination ne peut être célébré que par des privilégiés à même de mobiliser suffisamment de pouvoir politique ou de force militaire pour faire de ce droit une réalité concrète.

Toutefois, il convient de mentionner qu’y compris au sein du discours libéral occidental, les juifs sont les seuls à fonder leur puissance politique sur leur revendication du droit à être comme les autres. La raison en est simple : même si les juifs libérés insistent tellement à être comme les autres, il est plutôt évident que les autres préfèrent, de fait, être « comme eux-mêmes ». Cela signifie, à l’évidence, que l’exigence formulée par les juifs - d’être comme les autres - est vaine et condamnée à l’échec.

 
Il faut aussi mentionner qu’au sein de sociétés opprimées, le droit à l’autodétermination est souvent remplacé par le droit à la rébellion. Pour un Palestinien des territoires occupés, le droit à l’autodétermination ne veut pas dire grand-chose. Il n’a nul besoin de s’autodéterminer en tant que Palestinien, pour la raison évidente qu’il sait parfaitement bien qui il est. Et au cas où il l’oublierait, un militaire israélien, au prochain barrage routier, aurait vite fait de le lui rappeler. Pour les Palestiniens, l’autodétermination est le produit d’une négation. C’est en réalité la confrontation quotidienne avec le déni sioniste du droit des Palestiniens à l’autodétermination. Pour un Palestinien, c’est le droit de lutter contre l’oppression, contre ceux qui le réduisent à la famine et l’expulsent de sa terre au nom de l’exigence bien-trop-concrète, de la part des juifs, d’être « un peuple comme les autres ».

Ainsi, alors que le droit à l’autodétermination veut se faire passer pour une valeur universelle de libération politique, il est utilisé, dans bien des cas, comme un mécanisme de division, qui aboutit à des abus directs contre les autres. Comme nous sommes bien obligés de le savoir, la revendication juive contemporaine du droit à l’autodétermination est bien trop souvent célébrée aux dépens d’autres que les juifs, qu’il s’agisse des Palestiniens, de leaders arabes, du prolétariat russe ou de soldats britanniques et américains combattant la dernière poche des ennemis d’Israël au Moyen-Orient. Autant le droit à l’autodétermination est présenté occasionnellement comme une valeur universelle, autant l’examen de l’utilisation sinistrement pragmatique de ce même droit dans le cadre du discours politique juif met en évidence qu’en termes concrets, ce droit à l’autodétermination n’a d’autre fonction que de servir les intérêts tribaux juifs, tout en déniant et même en rejetant les droits élémentaires d’autres peuples.

Le Bund et la critique de Lénine

Il serait correct de dire que le Bund et les sionistes furent les premiers à insister, avec éloquence, sur le droit des juifs à l’autodétermination. Le Bund était l’Union Générale des Travailleurs Juifs d’Europe orientale. Comme le mouvement sioniste, il fut officiellement fondé en 1897. Il affirmait que les juifs vivant en Russie méritaient le droit à une autodétermination culturelle et nationale, à l’intérieur de la future révolution soviétique.

Le premier, probablement, à avoir développé un argumentaire sur l’absurdité de l’exigence juive d’autodétermination fut Lénine, dans sa célèbre diatribe contre le Bund, lors du Deuxième Congrès du Parti Social-Démocrate Russe des Travailleurs (en 1903).

« Marchez avec nous ! », avait répliqué Lénine au Bund, rejetant l’exigence, par les bundistes, d’un statut ethnique autonome spécial parmi les travailleurs russes. Lénine, à l’évidence, avait repéré l’agenda tribal atomisant au cœur de la philosophie bundiste. « Nous rejetons », avait dit Lénine, « toute partition forcée qui ne servirait qu’à nous diviser ». Autant Lénine soutenait le « droit des nations à l’autodétermination », autant il rejetait clairement un tel droit pour les juifs, qu’il avait identifié à juste titre comme diviseur et réactionnaire. Lénine défendait le droit des nations opprimées à édifier leurs propres entités nationales, toutefois, il résistait à tout état d’esprit nationaliste doctrinaire et étroit.

Lénine opposa trois objections fondamentales au Bund et à sa revendication d’autodétermination culturelle :

1°- Lancer le slogan de l’autonomie nationale et culturelle, cela amène à diviser les nations, et par conséquent à détruire l’unité du prolétariat au sein de ces nations ;

2° - Lénine pensait que l’inter-mélange entre nations et leur amalgamation étaient des phases progressives, tandis qu’aller dans le sens opposé à cette tendance revenait à régresser. Il critiquait ceux qui « élèvent leurs cris au ciel contre l’assimilation » ;

3° - Lénine ne considérait ni avantageuse, ni pragmatique, ni faisable, l’indépendance culturelle déterritorialisée que prônaient le Bund et d’autres partis politiques juifs.

L’approche que Lénine avait du Bund est très significative, et elle est à méditer. Usant de son bon sens politique acéré, Lénine doutait des fondements éthiques et politiques d’un droit des juifs à l’autodétermination, d’autant que le Bund revendiquait pour les juifs un traitement comme nation dotée de son identité propre, comme tous les autres nationaux. La réponse de Lénine fut d’une stricte simplicité : « Désolé, les gars, mais vous ne l’êtes pas. Vous n’êtes pas une minorité nationale, pour la simple raison que vous n’êtes rattachés à aucun territoire géographique !... »

Le Matzpen et Wolfowitz

« La solution des problèmes nationaux et sociaux de cette région ne peut provenir que d’une révolution socialiste dans cette région, qui renversera tous les régimes en place, et y substituera une union politique régionale, gouvernée par les travailleurs. Dans cet Orient arabe uni et libéré, la reconnaissance sera assurée aux droits à l’autodétermination (y compris au droit à un Etat séparé) de chacune des nationalités non-arabes vivant dans la région, y compris la nation israélienne-juive » (Principes du parti Matzpen)

Apparemment, la critique formulée par Lénine n’a jamais été correctement intériorisée par les idéologues juifs soi-disant « progressistes ». L’abus des autres, et le rejet de leurs droits élémentaires sont devenus partie inhérente de la pensée politique « progressiste » juive. La lecture du document fondateur du Matzpen, ce légendaire groupe gauchiste israélien, ne peut que laisser perplexe.

Les matzpénistes juifs déjà en 1962 avaient un plan pour « libérer » le monde arabe ! D’après les principes du Matzpen, il suffit de renverser tous les régimes (arabes) existants, afin que soit garanti le droit à l’autodétermination de chacune des nationalités non-arabes vivant dans la région, y compris (bien sûr)) la nation juive israélienne...

Nul besoin d’être un génie pour comprendre qu’au moins au niveau des catégories, les principes du Matzpen ne diffèrent en rien du mantra néocon de Wolfowitz et consorts. Le Matzpen avait un plan pour renverser tous les régimes arabes, au nom du socialisme, afin que les juifs pussent autodéterminer qui ils étaient, au juste. Wolfowitz voudrait faire exactement la même chose, au nom de la démocratie. Si vous prenez le texte fondateur judéo-centrique progressiste du Matzpen et que vous y remplacez le mot socialiste par le mot démocratique, vous vous retrouverez avec un texte néocon dévastateur :

« La solution des problèmes nationaux et sociaux de cette région ne peut provenir que d’une révolution démocratique dans cette région, qui renversera tous les régimes en place, et y substituera une union politique régionale. La reconnaissance y sera assurée aux droits à l’autodétermination de chacune des nationalités non-arabes vivant dans la région, y compris la nation israélienne-juive ».

Apparemment, tant le « légendaire » Matzpen progressiste que les lamentables néocons réactionnaires recourent à un même concept abstrait, non sans prétendre à l’universalité, pour justifier rationnellement le droit juif à l’autodétermination et la destruction de tout pouvoir régional édifié par les Arabes. Apparemment, tant les néocons que le Matzpen savent exactement ce que peut signifier la libération pour les Arabes. Pour les matzpénistes, libérer les Arabes, c’est en faire des bolcheviks. Le néocon, est, lui, plus modeste : tout ce qu’il veut, c’est que les Arabes boivent du Coca-Cola dans une société démocratique occidentalisée. L’une comme l’autre, ces deux philosophies judéo-centriques sont condamnées à l’échec, car la notion d’autodétermination est à 150 % euro-centrique. L’une comme l’autre, ces deux philosophies sont fondées sur une notion de rationalité issue des Lumières. Elles n’ont pratiquement rien à offrir aux opprimés, elles ne servent au contraire qu’à rationaliser et à fournir au colonialisme une fausse légitimité « universaliste ».

Clairement, le Matzpen n’a jamais eu un quelconque pouvoir politique ; il n’a jamais eu la moindre importance politique, étant donné qu’il n’a jamais eu la moindre proximité avec des Arabes, pour ne pas parler des masses arabes. Par conséquent, le Matzpen n’a jamais pu en quoi que ce soit affecter la vie des peuples arabes, ni détruire leurs régimes politiques. Mais le Matzpen est considéré, par les gauchistes juifs du monde entier, comme un chapitre significatif dans l’histoire de la gauche israélienne. Ce mouvement est considéré comme un moment singulier dans le réveil moral israélien. Aussi est-il, en vérité, embarrassant, pour ne pas dire dévastateur, de découvrir que le moment le plus éclairé et le plus raffiné du réveil moral de la gauche israélienne a produit une vision politique qui ne diffère en rien, dans ses catégories, de l’infâme tentative de libération du peuple irakien par George Bush ! Il devrait être éclatant que les ultragauchistes juifs (à la Matzpen) et l’interventionnisme anglo-américain sionisé (à la néocon) sont, de fait, les deux faces de la même médaille, ou, si vous préférez, du seul et même shekel. Ils sont extrêmement proches sur les plans théorique, idéologique et pragmatique. La pensée politique des uns et des autres est judéo-centrique jusqu’à la moelle, mais cela ne les empêche nullement de prétendre se fonder sur l’universalisme et tendre vers la libération et la liberté. Mais, en définitive, leur raison d’être n’est rien d’autre que l’autodétermination juive, aux dépens de non-juifs.

Le droit à être comme les autres - la logique sioniste

Je cite ci-après une collecte d’extraits d’un document soumis à la Commission




Le droit à l’autodétermination : un simulacre d’universalisme

mercredi 2 avril 2008 , par Mehr Licht


Le droit à être comme les autres - la logique sioniste

Je cite ci-après une collecte d’extraits d’un document soumis à la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, en 2005

Ce document avait été rédigé par le Bureau de Coordination des Organisations Juives [Coordinating Board of Jewish Organizations - CBJO] et le B’nai B’rith (organisation maçonnique juive, NdT). Il aide à comprendre de quelle manière les organisations juives instaurent un pouvoir politique autour de la revendication à l’autodétermination.

Le CBJO choisit comme point de départ historique de sa déclaration la fin de l’Holocauste et la création de l’ONU. Ce choix ne doit rien au hasard : le lien est tout à fait clair et intentionnel. Le rôle de l’ONU est présenté comme celui d’une institution qui sauvera les juifs de toute nouvelle tentative de génocide.

« Alors que le monde marque cette année les soixantièmes anniversaires de la fin de l’Holocauste et de la création de l’ONU, nous avons l’opportunité, nous qui appartenons à la communauté des droits de l’homme, de réaffirmer notre engagement vis-à-vis des principes contenus dans la Charte des Nations Unies, dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et dans d’autres documents fondateurs du droit international humanitaire. Un des plus fondamentaux de ces droits, c’est le droit à l’autodétermination. Ce droit garantit d’autres droits humains, comme le droit à la vie, la liberté et la sécurité de la personne, la préservation de son honneur, et l’égalité devant la loi. »

On peut constater qu’à ce stade, le droit à l’autodétermination est exprimé en termes universels. Mais ne vous laissez pas vous y prendre... La tournure siono-centrique ne va pas tarder à se révéler.

« Les événements révélés, voici soixante ans, par l’entrée des armées alliées dans les camps de concentration nazis et leur libération, auraient pu être évités, si seulement le droit du peuple juif à l’autodétermination avait été protégé et encouragé. Comme le démontre l’histoire du peuple juif au vingtième siècle, en l’absence d’un État qui lui appartînt en propre, permettant d’exercer son droit à l’autodétermination, le peuple juif était à la merci de la discrimination, de l’isolement et, en définitive, de l’extermination. »

Lentement, mais sûrement, nous pouvons observer, maintenant, le glissement de l’approche éthique universaliste vers une argumentation judéo-centrique et auto-centrée nombriliste. Toutefois, il est crucial de rappeler qu’avant la Grande guerre, les juifs occidentaux et américains étaient émancipés, et qu’ils jouissaient de droits à l’autodétermination, et que très rares étaient parmi eux ceux qui pensaient qu’un tel droit devait être célébré en Palestine, sur le dos du peuple palestinien. De plus, penser en termes rétrospectifs rend plus clair le fait que le droit des juifs à l’autodétermination a entraîné un Holocauste pour le peuple palestinien. Autrement dit, l’impact positif pour l’humanité et la réalité humaine du droit juif à l’autodétermination est extrêmement limité. C’est là quelque chose dont la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU ferait mieux de tenir compte.

« Tandis que nous réfléchissons à ce passé, nous devons noter la résurgence de l’antisémitisme, et sa nouvelle manifestation : l’antisionisme. Dans divers milieux intellectuels, sur les campus universitaires et dans les médias, le droit fondamental à l’autodétermination du peuple juif est érodé, quotidiennement, par des déformations et des fausses équations. Ces antisionistes présentent l’autodétermination du peuple juif comme exclusive de l’autodétermination des Palestiniens. D’aucuns voudraient faire tourner à l’envers les aiguilles de l’horloge de l’Histoire en prônant une « solution à un seul État du conflit israélo-palestinien », une proposition qui fut rejetée par l’Assemblée Générale en 1947, précisément parce qu’elle aurait équivalu au déni du droit du peuple juif à l’autodétermination. L’antisionisme est une impasse dangereuse, car il prône la destruction de l’État juif. En tant que tel, il contrevient à la Charte des Nations Unies et à la Convention sur les Droits économiques, sociaux et culturels... »

De manière très intéressante, les petits futés du CBJO ont bien conscience que, tôt ou tard, quelqu’un va finir par remettre en cause la validité morale du « droit juif à l’autodétermination ». De fait, c’est exactement ce que j’ai l’intention de faire, d’ici une ou deux pages... Les sionistes sont assez malins pour saisir que la carte blanche dont ils disposent pour détruire des millions d’existences au Moyen-Orient, au nom d’un concept universel frelaté, risque éventuellement de venir, un jour ou l’autre, à expiration.

Toutefois, les gens du CBJO aspirent à une résolution optimiste du conflit israélo-palestinien. C’est du moins, ce qu’ils veulent nous faire croire :

DES PIERRES CONTRE DES MONSTRES - 29.3 ko
DES PIERRES CONTRE DES MONSTRES

« Aujourd’hui, nous assistons à des progrès remarquables, au Moyen-Orient, entre Israël et les Palestiniens. Le peuple palestinien a élu un gouvernement qui a juré de rejeter le terrorisme en tant qu’arme politique, au profit de la démocratie et de la paix. Cette phase de coexistence prometteuse avec le peuple juif marque un tournant important dans une politique palestinienne faite de violence. Toutes les résolutions adoptées par cet organe (l’ONU, NdT) à ce sujet devraient chercher à affirmer le droit à l’autodétermination du peuple juif, parallèlement à celui d’autres peuples. Ce n’est qu’une fois cela fait que la Commission des Droits de l’Homme pourra être fidèle à ses principes fondateurs. Ce n’est qu’alors qu’elle pourra être partie à la solution, au lieu d’exacerber le problème. Ce n’est qu’alors que cette instance démontrera qu’elle a retenu les leçons qui auraient dû l’être voici, de cela, soixante ans, en soutenant et en défendant le droit fondamental, pour le peuple juif, à l’autodétermination aux côtés d’un État palestinien démocratique. »

Nous le constatons, le CBJO n’a comme but que de dire aux Palestiniens qui ils sont et ce qu’ils devraient être, c’est-à-dire démocratiques et laïcs. En fin de compte, le CBJO de droite ne diffère en rien du légendaire « progressiste » Matzpen, et les implications de cette ressemblance doivent être d’ores et déjà claires. Il n’y a pas de droite, ni de gauche, dans le cadre de la politique juive laïque, mais bien plutôt une orientation tribale auto-centrique qui génère de fausses images de diversité politique, pour des raisons évidentes.

DES ENFANTS CONTRE DES MONSTRES - 22.6 ko
DES ENFANTS CONTRE DES MONSTRES

Un État, deux États, ou tout simplement Un État de tous ses citoyens

Les intellectuels palestiniens et arabes sont peu nombreux à prendre part au débat sur ‘un ou deux États’. La raison en est tout à fait évidente : les Palestiniens et les Arabes ont parfaitement conscience du fait que les problématiques relatives à l’avenir du Moyen-Orient n’ont pas à être déterminées par des institutions universitaires ou des conférences de solidarité avec les Palestiniens, mais bien plutôt sur le terrain. L’impact d’une seule roquette Qassam frappant une cible dans le Néguev occidental est bien plus important que n’importe quelle forme de discussion intellectuelle péremptoire relative à la « résolution des conflits ». Apparemment, la demande d’un seul État, qu’il soit laïc, démocratique ou islamique, est théorique et rhétorique, et elle n’a aucun impact d’aucune sorte que ce soit sur les Israéliens, qui continuent à détenir le pouvoir politique et la puissance militaire suffisants pour pérenniser l’État des seuls Juifs.

De même que la notion d’autodétermination n’a absolument aucun sens pour le peuple palestinien, il en va de même de l’exigence verbale d’un seul État. En des temps où l’on affame Gaza et où le gouvernement israélien annonce des plans génocidaires, les débats sur l’avenir du Moyen-Orient semblent être un sport de luxe réservé à des privilégiés .

S’il est encore une chose à laquelle le discours autour de la solution à un seul État puisse servir, c’est bien à la pérennisation de l’hégémonie israélienne et juive sur le discours de solidarité avec les Palestiniens. La raison est très simple : tout débat visant à une solution politique prend de manière « naturelle » en compte le « droit des juifs à l’autodétermination ». Il en serait ainsi pour l’éternité si nous n’osions introduire un glissement radical, politique et intellectuel, dans ce discours. Comme Lénine en 1903, nous devons remettre en cause la validité de la notion du droit à l’autodétermination. Mettant nos pas dans ceux de Lénine, en la matière, nous devons oser reconnaître la possibilité que le droit des juifs à l’autodétermination est en réalité un facteur de division, et qu’il risque même fort de s’agir d’une cause fallacieuse. Il n’a d’autre raison d’être que le fait qu’il donne un motif de célébration aux riches, aux colonialistes et aux privilégiés, au détriment des faibles et des opprimés.

Nous devrions nous dresser et demander ouvertement pour quelle raison, exactement, les juifs ou qui que ce soit d’autre mériterait de disposer d’un droit à l’autodétermination. N’est-il pas vrai que le droit à l’autodétermination s’exerce toujours au détriment de quelqu’un d’autre ? Nous devons nous dresser et demander quel droit moral autorise un juif de Brooklyn à s’autodéterminer lui-même en tant que sioniste et futur occupant de la Palestine ? Nous devons demander ouvertement ce qui, au juste, donnerait à un juif né Israélien le droit de vaticiner sur une terre palestinienne au détriment du Palestinien autochtone ? Suis-je fondé à revendiquer pour moi-même le droit à m’autodéterminer en tant qu’astronaute de la NASA, ou bien, pourquoi pas, en tant que chirurgien du coeur ? Me laisseriez-vous bidouiller votre coeur sur la seule base de mon auto-proclamation fallacieuse en tant que chirurgien du cœur ?

Certes, les réponses à ces questions sont loin d’être faciles. Pourtant, nous ne devons pas cesser de les poser. Comme Lénine, j’ai tendance à rejeter la légitimité du droit des juifs à l’autodétermination, car j’y vois une cause fallacieuse et semeuse de division. En revanche, je suggèrerais une approche éthique alternative, que j’emprunte à l’ex-parlementaire à la Knesset Azmi Bishara, cet intellectuel palestinien qui a dû tout quitter, de sa vie en Israël, en dépit de son appartenance au parlement de ce pays. Bishara a dépassé le débat « un État / deux États’, autrement dit, il a dépassé le (pseudo) droit judéo-centrique à l’autodétermination. Il a formulé une brillante notion politique, l’État de tous ses citoyens. Plutôt qu’un État des Juifs, Bishara a suggéré de faire d’Israël le pays de tous ceux qui y vivent.

Azmi Bishara est un intellectuel vigoureux et un critique célèbre d’Israël. Dans de nombreux écrits et conférences, il a maintenu l’idée que l’autodéfinition de l’État israélien en tant que ‘juif et démocratique’ est discriminatoire. Bishara prône un Israël qui soit l’État de tous ses citoyens. Il a ouvertement mis en évidence un conflit direct entre la majorité juive et la minorité palestinienne sur la question de la définition de la nationalité israélienne. Il formule une tendance, dans la minorité arabe palestinienne (d’Israël), qui exprime l’exigence d’une égalité socio-économique et politique non seulement dans la loi formelle, mais dans la citoyenneté et dans la nationalité. On pourrait dire que l’approche de Bishara est un exercice politique du droit des Palestiniens à l’autodétermination. Par conséquent, il n’a toutefois pas fallu très longtemps avant que Bishara soit obligé de prendre la fuite pour sauver sa vie et se réfugier à l’extérieur d’Israël.

Comme nous l’avons vu, le droit à l’autodétermination est une approche luxueuse de la conservation du pouvoir. Il ne sera jamais célébré par aucun autre groupe que ceux qui sont déjà riches, forts et privilégiés. Les sionistes peuvent se vanter de toutes ces qualifications, et même de celle de posséder le pouvoir et la puissance militaire nécessaires pour pérenniser leur ‘droit à l’autodétermination’. Toutefois, étant donné la réalité sur le terrain, au lieu de revendiquer je ne sais quels droits purement rhétoriques, nous devons lutter pour défendre le droit des Palestiniens et des Arabes à se rebeller contre l’État juif et contre l’impérialisme sioniste mondial.

Au lieu de perdre notre temps dans des fantasmagories rhétoriques et des échanges académiques, nous ferions bien mieux de dénoncer la politique et la pratique tribales juives pour ce qu’elles sont. Soutenir la Palestine, c’est avoir le courage de dire ce que nous pensons et d’admettre ce que nous voyons.


Source : peacepalestine

Traduit par Fausto Giudice, illustré par Ben Heine

GILAD ATZMON - 8.8 ko
GILAD ATZMON
 
Sur l’auteur

Fausto Giudice est membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

Source : ICI

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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:48
La marche du retour part de Jérusalem

vendredi 4 avril 2008

Samah Jabr

 

Israël porte atteinte à l’importance culturelle et religieuse de Jérusalem pour les musulmans... Mais nous jurons ne pas abandonner le caractère palestinien de Jérusalem.
(JPG)
Aujourd’hui ce sont 12 portes qui séparent des dizaines de milliers de Palestiniens de leur quartier natal de Jérusalem.


Peut-être en raison de la complexité du moment, ma famille s’abstient d’évoquer les problèmes du passé. Par inadvertance, elle pourrait parler du poste que ma grand-mère a occupé comme gardienne à la porte Mandelbaum qui séparait Jérusalem en deux après l’occupation de 1948 ; et je sais que les noms de deux familles amies, Liftawi et Karmi, viennent du nom de leurs villages d’origine d’où elles ont été expulsées, Lifta et Ein Karem.

Je ne sais plus vraiment comment j’ai appris la suite de l’histoire : il semble que la Nakba, depuis qu’elle a eu lieu, a jeté une ombre noire sur la mémoire, le récit et l’identité de la communauté palestinienne. A Jérusalem, l’histoire n’a pas besoin d’être transmise de bouche à oreille car nous vivons les deux côtés de la médaille : cette année, alors qu’Israël fête le 60è anniversaire de son existence, les Palestiniens pleurent la 60è année de la Nakba (l’expulsion d’une grande majorité de Palestiniens, la séparation des familles, la création d’une nation de réfugiés et la destruction d’une patrie).

A Jérusalem, Israël poursuit sa subtile, constante et systématique expulsion des Palestiniens : une Nakba par petites touches. Au moyen d’un dispositif de papiers, de permis, de justifications et d’autorisations par lequel Israël décide qui peut être dans la cité et qui doit rester à l’extérieur, il cherche délibérément à étouffer toute croissance naturelle des familles palestiniennes qui vivent ici depuis des générations. Quand un homme de Jérusalem-Est a tué des étudiants Yeshiva radicaux en réponse aux massacres massifs dans Gaza, certains Israéliens ont appelé au transfert des Jérusalémites palestiniens, tels que moi et ma famille, vers la Cisjordanie, et à celui de la famille du tireur vers Gaza.

Du fait que ma tante et mes oncles, natifs de Jérusalem, étudiaient et travaillaient à l’étranger au moment de la guerre de 1967, ils ont perdu pour toujours leur droit de résidence à Jérusalem et ils ne sont même plus autorisés à venir nous rendre visite.

A cause du mur de séparation construit autour de Jérusalem, ma famille s’est brusquement retrouvée à l’extérieur des limites de la cité, selon le nouveau tracé israélien des frontières de la ville. Il lui a fallu alors trouver un endroit à l’intérieur de Jérusalem pour y vivre, et démontrer qu’elle vivait à l’intérieur de la cité en présentant des factures d’électricité et de téléphone et les relevés des impôts payés à l’Etat d’Israël.

Ma sœur et son époux - lui est de Bethléhem - ont eu un moment difficile où il leur a fallu préserver l’intégrité de leur famille. Ils ont sur eux en permanence leur certificat de mariage pour pouvoir le présenter aux check-points et prouver leur statut marital. Son époux détient une autorisation qui lui permet de travailler à Jérusalem de 5 h du matin à 7 h du soir : son mariage ne suffit pas pour le lui permettre ! En dehors de ces heures, il ne doit pas se trouver dans la ville, sinon il risque l’arrestation.

A ma naissance, j’ai reçu un certificat de naissance en tant que Jérusalémite. A 16 ans, on m’a remis une carte d’identité bleue de Jérusalémite qui me reconnaît comme résidente « arabe » de Jérusalem. D’après mon permis de voyage israélien, je suis résidente jordanienne d’Israël. Ce document de voyage a expiré alors que j’étudiais en France et le nouveau que j’ai obtenu à l’ambassade israélienne à Paris indique comme nationalité : non déterminée ! A chaque fois que j’allais voir ma famille, il me fallait un visa israélien. Je ne pouvais rester à l’étranger plus de trois ans sinon je perdais mon droit de résidence permanente à Jérusalem. Un été, ma responsable française a décidé de m’accompagner en Palestine. Bien qu’elle n’y soit jamais allée auparavant, elle n’a pas été obligée de demander un visa pour pouvoir venir dans mon pays.

Il y a des quantités d’histoires identiques qui ne sont jamais évoquées dans les médias. Non seulement Israël expulse les Palestiniens porteurs de passeports étrangers par exemple, mais il leur confisque leurs biens et propriétés en vertu de la loi « des absents ». En annexant les blocs de colonies illégales, Israël concentre les Palestiniens dans des ghettos sans aucune possibilité d’expansion.

Plusieurs quartiers palestiniens de Jérusalem-Est, comme Ras Khamis, Al Ram, ou les camps de réfugiés de Shu’fat, se retrouvent maintenant derrière le mur de séparation. Au lieu d’une porte Mandelbaum qui sépare les familles et coupe les agriculteurs de leurs terres, aujourd’hui ce sont 12 portes qui séparent des dizaines de milliers de Palestiniens de leur quartier natal de Jérusalem et des services publics essentiels. L’armée ferme fréquemment les portes et les check-points durant les heures de pointe afin que les colons juifs puissent circuler plus aisément.

Les routes réservées aux seuls colons, telles que les nationales 60 (Naplouse-Beersheba) et 443 (Lod-colonie Gival Ze’ev), accentuant la séparation et la ghettoïsation des Palestiniens, ont été, comme pour le tramway de l’apartheid à Jérusalem, construites par deux entreprises françaises afin de relier le centre de Jérusalem aux colonies israéliennes. Les trains rouleront entre Pisgat Ze’ev et le mont Herzl, faisant de Jérusalem et de ses banlieues un groupe de plusieurs bantoustans séparés et volant les citoyens palestiniens de leurs dernières perspectives de développement urbain dans ce qu’ils espèrent être un jour la capitale de leur futur Etat.

Israël continue de porter atteinte à l’importance culturelle et religieuse de Jérusalem pour les musulmans, creusant des galeries sous les sanctuaires musulmans, construisant un musée sur le cimetière musulman, interdisant les galeries marchandes, le théâtre de Jérusalem, les parcs et autres équipements aux Palestiniens

Lors d’une conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel, et malgré la poursuite du prétendu processus de paix, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a annoncé qu’Israël n’arrêterait pas la construction de colonies dans Jérusalem et certaines de ses banlieues. « Il y aura des sites où nous construirons, d’autres que nous agrandirons, car ces lieux resteront dans Israël » a-t-il déclaré. « Ceci inclue, d’abord et avant tout, Jérusalem ».

Au 60è anniversaire de la Nakba, alors que nous méditons sur sa signification, nous reconnaissons aussi l’importance de Jérusalem, et nous prenons conscience que la marche du retour part de cette ville. Cette année, nous nous attardons sur le souvenir de nos anciens villages et de nos réfugiés, jurant de ne pas abandonner le caractère palestinien de Jérusalem.

(JPG) Samah Jabr est médecin psychiatre palestinienne, elle vit dans Jérusalem occupée et y travaille au sein d’une clinique psychiatrique qu’elle a créée.

Elle est francophone et donne des conférences pour envisager d’autres perspectives et sortir de la situation actuelle de la Palestine.

L’un des objets politiques de son combat est un État unique pour une perspective de paix et de liberté commune. Samah est aussi chroniqueuse pour différentes publications internationales. Ses chroniques touchantes nous parlent d’une vie au quotidien en pleine occupation ; d’un regard lucide, elle nous fait partager ses réflexions en tissant des liens entre sa vie intime, son travail en milieu psychiatrique et les différents aspects politique d’une situation d’apartheid.

Ses derniers articles :

-  "Franchir le mur d’acier"

-  "La psychopathologie suite à emprisonnements et tortures"

-  "Négation de la Nakba palestinienne : 60 ans, ça suffit !"

Transmis par l’auteur aux Amis de Jayyous. Sa version anglaise paraîtra dans le Washington Report de mai 2008. - Traduction : JPP

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La Nakba, 60 ans après
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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:48
A la fin du 19eme siècle, la Palestine vivait sous domination ottomane. Ses habitants étaient en majorité arabes : 80% d’arabes musulmans, 15 % d’arabes chrétiens et 5 % de juifs.

Palestine. Histoire d’une injustice

La montée de l’antisémitisme en Europe centrale et en Russie va donner naissance au mouvement sioniste qui aura pour but d’encourager les juifs du monde entier à immigrer en Palestine afin d’y créer un état hébreu.

(JPG)
1948 Expulsion
Israël profitera de cette guerre pour expulser prés de 800 000 palestiniens, qui deviendront réfugiés.


L’arrivée d’Hitler au pouvoir, suivie du génocide des juifs par les nazis, va avoir comme effet d’accélérer l’immigration des juifs en terre de Palestine. La communauté internationale, découvrant l’horreur des camps d’extermination, décidera en 1947 la création de deux états en Palestine, l’état d’Israël sur 55% de la terre de Palestine, les Arabes majoritaires devront se contenter des 45% restants.

Les pays arabes refusent ce partage et rentrent en guerre contre Israël, La Jordanie occupera la Cisjordanie, et l’Egypte s’emparera de Gaza. Israël profitera de cette guerre pour expulser prés de 800000 palestiniens, qui deviennent réfugiés.

En 1967, Israël attaque les pays arabes, et s’empare de la Cisjordanie et de Gaza, ainsi que du Golan.

Les Palestiniens, injustement spoliés de leur terre, au profit d’immigrés juifs, refuseront pendant 40 ans de reconnaître la légitimité de l’état d’Israël. Israël, de son coté, nie l’existence du peuple palestinien, et refuse de reconnaître ses droits légitimes.

En 1993, les Palestiniens reconnaissent Israël et acceptent de fonder leur état sur la base des résolutions de l’ONU, soit sur 22% de leur patrie historique. Les résolutions de l’ONU exige que Israël se retire des territoires conquis en 1967, y compris de Jérusalem Est, et la reconnaissance du -principe du droit au retour pour les réfugiés chassés de Palestine. Israël reconnaît l’OLP, et s’engage à retirer son armée progressivement des territoires palestiniens.

Très vite, les Palestiniens vont déchanter. Israël ne respecte pas ses engagements. Entre 1993 et 2001, le nombre de colons israéliens a doublé. La vie devient de plus en plus difficile pour les Palestiniens, qui voient leur rêve d’état indépendant s’éloigner. C’est le début de la seconde Intifada (en arabe, soulèvement).

La Palestine aujourd’hui :

Actuellement, en violation totale de toutes les résolutions de l’ONU et du droit international, l’armée israélienne occupe la majeure partie de Cisjordanie et de Gaza.

L’armée israélienne mène une répression féroce contre les Palestiniens, assassinats de militants et de cadres de l’autorité palestinienne, bombardement de populations civiles, arrestations de milliers de civils dont environ 300 enfants, destructions de maisons et d’habitations, destruction systématique de toute l’infrastructure économique dans les territoires, expropriations des terres, arrachages des arbres fruitiers, bouclage des villes et couvre feu, interdiction et fermeture d’écoles et d’universités...

IL s’agit d’un conflit de type colonial, Israël est un pays qui mène une guerre coloniale contre un peuple qui a accepté que sa terre soit partagée pour vivre en paix avec ses voisins. C’en peuple qui lutte pour préserver ce qui lui reste de patrie. Les Palestiniens résistent par tous les moyens à l’armée d’occupation. Comme dans toutes les guerres de libération nationale, quand la puissance coloniale n’a aucun projet de paix ni de justice, il arrive que des organisations ou des personnes, par désespoir se tournent vers le terrorisme.

Voici le véritable rapport de force :

La propagande israélienne présente la situation comme une guerre entre deux Etats, entre deux peuples, voire entre deux religions. Israël prétend mener une guerre défensive, une guerre de représailles face aux attaques palestiniennes. Israël qui possède l’une des meilleures armées du monde, équipée des technologies les plus modernes, et des armes de destructions massives, dont pas moins de 300 bombes nucléaires, prétend lutter pour sa sécurité et pour sa survie qui serait menacée par les Palestiniens.

Pour mener sa « guerre défensive » contre les Palestiniens, Israël utilise :

Des avions de chasse bombardiers F 16, des hélicoptères de combat, des drones sans pilote. Des positions renforcées en béton sur les autoroutes, des tours d’observation. Des bateaux, des fusils de snipers, des bulldozers. Des bombes, des obus de chars et de mortiers, des missiles air- sol et sol- sol. Des grenades incapacitantes et lacrymogènes. Des barrières de fil de barbelé, des prisons et des collaborateurs.

Les Palestiniens sont accusés de « menacer la sécurité et la survie d’Israël », voici leurs armes :

  •   Manifestations devant les barrages routiers de l’armée israélienne et dans les centres urbains.
  •   Grèves commerciales, appel au boycott des produits israéliens, tracts.
  •   Pierres utilisées par les masses et principalement par les plus jeunes.
  •   Cocktails Molotov, pistolet, fusil et fusils mitrailleurs.
  •   Obus de mortier, mines, grenades à main, engins explosifs.
  •   Bombes humaines et attentats suicides.


vendredi 8 décembre 2006- Vous pouvez consulter cet article à : http://sindibad.fr/spip.php?article7

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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:46
Cette terre est la leur"  Par Hannah Mermelstein

Le 20 mars 1941, Yosef Weitz du Fonds National Juif, écrivait: "L'évacuation complète du pays de ses autres habitants pour le donner aux Juifs est la solution".

Cette théorie discriminatoire est à l'origine de la colonisation de la Palestine.


Ce jour-là en 1948, presque deux mois avant que la première «Guerre israélo-arabe » ait théoriquement commencé, les 1125 habitants du village palestinien d’Umm Khalid ont fui devant une opération militaire de la Haganah.

À l'instar de leurs frères venus de plus de 500 villages, ils ont cru qu'ils allaient probablement revenir dans leurs foyers quelques semaines plus tard, quand les combats seraient terminés et que de nouvelles frontières politiques aient ou non été établies.

Au lieu de cela, plus de 6 millions de Palestiniens sont à ce jour encore des réfugiés, certains dans des camps de réfugiés situés non loin de leurs villages d'origine, d'autres dans des communautés établies en Europe et aux États-Unis, et ils sont tous interdits de revenir dans leur patrie pour une seule raison: ils ne sont pas juifs.

Le désir de Yosef Weitz a été exaucé. En mon nom et au nom des Juifs du monde entier, une population autochtone a été presque totalement expulsée. Des noms de villages ont été retirés de la carte, des maisons ont été dynamitées, et de nouvelles forêts ont été plantées. En Arabe, c'est ce qu'on appelle la Nakba, ou Catastrophe. En Israël, c'est ce qu'on appelle "l'Indépendance".

Le mois dernier, je suis allée avec un habitant d’Oum Fahm (une ville palestinienne en Israël) dans son village d'origine de Lajun, situé seulement à quelques kilomètres. La terre d’Adnan est aujourd'hui une forêt du FNJ "appartenant" au kibboutz de Megiddo. Alors que nous marchions sur le chemin de pierre, il m’indiquait chaque côté de la route, en me donnant le nom des familles qui vivaient là : Mahamid, Mahajne, Jabrin….

La terre n'y est pas naturellement rocailleuse, les pierres sur lesquelles que nous marchions sont un cimetière de maisons détruites. Adnan n'avait que six ans quand les balles de la Haganah ont sifflé au-dessus de sa tête et de celles de sa famille alors qu’ils s’enfuyaient. Mais il se souvient.

Il est en larmes quand nous nous arrêtons sur le site de sa maison détruite et il dit: «Bienvenue dans ma maison."

Adnan est un citoyen israélien, et pourtant la terre qui lui a été volée a été donnée à une organisation qui refuse de l’autoriser à y vivre. En tant que Juive américaine, je pourrais m’installer demain à Lajun/Megiddo, obtenir la nationalité ainsi que l’ensemble des droits et vivre sur la terre que la famille d’Adnan a entretenue pendant des siècles. Adnan, qui habite seulement à quelques minutes de là, n’a pas ce droit.

À l'approche du 60e anniversaire de l'Etat d'Israël, le 60e anniversaire de la Nakba, souvenons-nous d’Adnan.

Souvenons-nous des habitants d'Oum Khaled.

Souvenons-nous des plus de 6 millions de personnes qui ont été privées de leurs droits fondamentaux depuis 60 ans, et nous, en tant que juifs, ayant une histoire d'oppression et une tradition de justice sociale, agissons pour que les autochtones reviennent sur leurs terres. C'est notre seul véritable espoir de paix et de sécurité dans la région.

Hannah  Mermelstein est co-fondateur de Birthright Unplugged et elle vit à Boston, Philadelphie et à Ramallah. Pour plus d’informations sur Birthright Unplugged, voir www.birthrightunplugged.org/

Source :
http://www.palsolidarity.org/
Traduction : MG pour ISM

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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:45
1964 : « On a fait fleurir le désert »
1964 "We made the desert flower"

Publié le 2-04-2008


Après l’arrivée du canal de dérivation des eaux du Jourdain jusqu’au Neguev, la propagande israélienne vante dans le monde entier les prouesses de ses ingénieurs agronomes, capables de « faire fleurir le désert ».

Un demi-siècle plus tard, la réalité est plus prosaïque. Le territoire, qui représente 60% de la surface d’Israël, soit 13.000 km2, y accueille encore moins de 8% de sa population, soit un demi-million (enlever le -) de personnes, dont beaucoup, qu’il s’agisse de Juifs de deuxième classe comme les Ethiopiens, ou des indigènes qui ont réussi à résister au nettoyage ethnique comme les Bédouins, vivent dans la misère.

Progressivement chassés de leurs terres, les Bédouins du Neguev, 100.000 personnes, ont été contraints, à partir des années 1950, de se regrouper dans des villages « reconnus » par l’Etat, au nombre de 9 aujourd’hui, principalement autour de la capitale régionale Bersheba. Les récalcitrants au transfert habitent 36 villages dits « non reconnus », c’est-à-dire où ils ne bénéficient d’aucun service public, eau, électricité ou même écoles. Ils n’ont pas le droit d’y construire des maisons, qui sont par conséquent régulièrement détruites, « légalement », par l’armée israélienne, qui pulvérise aussi régulièrement des produits toxiques sur les terres des Bédouins, pour les rendre incultes.

« En fait, l’Etat a décidé que les Bédouins ne seraient plus ni éleveurs, ni agriculteurs », confesse Yossi Guimat, ancien conseiller du gouvernement israélien pour les Affaires arabes.

Si les Bédouins sont aujourd’hui parqués sur à peine plus de 2% des terres du Neguev, l’armée, elle, a pris ses aises dans le désert, y installant quantité de champs de manœuvres, bases aériennes et autres zones militaires interdites.

par CAPJPO-EuroPalestine


ENGLISH TEXT-----------------------------

1964

"We made the desert flower"

After the water of the Jordan had been diverted as far as the Negev desert, Israeli propaganda boasted to the whole world about the prowess of its agronomist engineers, able "to make the desert flower".

Half a century later, the reality is more banal. The territory represents 60% of Israel’s surface, or 13,000 square kilometers. Living there in misery are 8% of Israel’s population (half a million people), many of whom, whether they be second-class Jews like the Ethiopians or natives like the Bedouins, had managed to escape the ethnic cleansing,

Gradually chased from their land, the Bedouins of the Negev, 100,000 people, have been forced since the Fifties to gather in villages "recognized" by the State ; nine of these villages exist today, around the regional capital Bersheba. Those who refused to be transferred live in 36 "unrecognized" villages, i.e. where they have no public services, water or electricity, or even schools. They have no right to build houses : if they do, they are "legally" destroyed by the Israeli army, which also pulverizes the Bedouins’ land with toxic substances, rendering them infertile.

As Yossi Guimat, former Adviser on Arab Affairs in the Israeli government, admitted "The State determined that the Bedouins would be neither livestock breeders nor farmers".

While the Bedouins are today confined to barely more than 2% of the land in the Negev, the army, on the other hand, uses the desert as it wishes, installing a number of air-force bases there, along with other out-of-bounds military zones.

by CAPJPO-EuroPalestine


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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:45
1963 L’eau : « ressource partagée »

Publié le 1er-04-2008


En optant, après avoir longtemps hésité, pour l’installation de leur futur Etat juif en Palestine, et pas ailleurs (Ouganda, Argentine …), les partisans de Theodore Herzl avaient rapidement pris conscience qu’il visaient une région plutôt aride de la planète, où la ressource en eau a toujours été limitée.

C’est bien pourquoi, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, les responsables de l’organisation sioniste ont formulé, à l’attention des deux nouvelles puissances tutélaires du Proche-Orient (Grande-Bretagne et France), des demandes territoriales incluant la plus grande partie des eaux de la région : ensemble du système du Jourdain, jusqu’aux sources du fleuve sur le Mont Hermon, et contrôle du Litani, fleuve du Liban. « Le mont Hermon est le véritable père des eaux de la Palestine ; il ne peut en être séparé sans que cela porte un coup fatal aux racines mêmes de sa vie économique », écrivait déjà le chef de l’Organisation sioniste Chaïm Weizmann, en février 1919.

La guerre de conquête de 1948 ne permet pourtant pas à l’Etat juif de s’emparer du Litani, ni de la totalité du système du Jourdain, dont une partie seulement se retrouve sur son propre territoire. Mais si cette première guerre n’apporte pas l’eau convoitée, c’est l’eau qui apportera la guerre.

En 1963, Israël achève les travaux d’un grand canal de dérivation du Jourdain en direction du désert de Tel-Aviv et du Neguev, qui a pour effet de réduire le débit du fleuve et d’en augmenter la salinité. Les Etats voisins, Syrie et Jordanie, répliquent en tentant de détourner les eaux d’un affluent du Jourdain, le Yarmouk, mais l’aviation israélienne bombarde systématiquement les chantiers, et ils renoncent. En 1967, la guerre dite des « Six Jours », succès militaire complet pour Israël, lui donne finalement le contrôle total des eaux de la région, à l’exception de celles du Litani.

Les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza sont les premières victimes de la politique israélienne dans le domaine hydraulique. L’occupant leur interdit de creuser des puits sous leur propre sol, leur impose d’acheter à des prix exorbitants (plusieurs euros le m3 !) l’eau de la compagnie israélienne Mekorot, laquelle n’a pas investi un centime en 40 ans : 40% des villages de Cisjordanie sont toujours privés de réseau, et les installations des villes, préexistant à l’invasion israélienne, sont en ruine. Inversement, les colons font un usage immodéré des maigres ressources, à tarifs subventionnés, tant pour l’irrigation agricole que pour leurs loisirs, avec piscines et terrains de golf.

Le droit international s’est doté de textes faisant obligation à chaque Etat, même en situation de conflit, d’utiliser l’eau de manière « raisonnable » et « équitable ». On en est loin.

Par CAPJPO-EuroPalestine


ENGLISH TEXT-------------------------------

1963

Water : a shared resource ?

In opting, after much hesitation, to set up their future Jewish state in Palestine (as opposed to Uganda, Argentina or other potential locations), the partisans of Theodore Herzl quickly became aware that they were looking at one of the more arid regions on the planet, where water, as a natural resource, was scarce.

For this reason, in the aftermath of World War I, water was a primary ingredient when the leaders of the Zionist organization formulated their territorial demands to the new title-holders of the Middle East : Great Britain and France. Thus, the Zionists’ asked for the greater part of the region’s watersheds, the entirety of the Jordan River all the way to its source on Mount Hermon as well as control of the Lebanese river, the Litani. Mount Hermon is the true father of the waters of Palestine, so it cannot be separated from our territory without leading to a fatal blow against the very roots of economic life, wrote the head of the Zionist organization, Chaim Weizmann, in February 1919.

However, the war of conquest in 1948 did not enable the Jewish state to take over the Litani river, nor did it capture the whole of the Jordan basin, only a part of which ended up in Israeli territory. But if this war did not bring the coveted water, it was water that brought more war. In 1963, Israel completed a large canal in order to divert the Jordan River in the direction of Tel Aviv and the Negev desert, which resulted in reducing the overall flow and augmenting the river’s salinity.

The neighboring states, Syria and Jordan, replied by trying to divert the waters of a tributary of the Jordan, the Yarmouk, but the Israeli air force systematically bombarded the work sites and the project had to be abandoned.

In 1967, with the so-called “Six Day war” a total military success for Israel, the victors finally got control of all the region’s waters, with the exception of the Litani.

The Palestinians of the West Bank and Gaza Strip were the first victims of Israeli water politics. The occupier prohibited them from digging wells under their own land and then imposed an exorbitant price (equivalent to several Euros per cubic meter !). Benefiting from the sale of water was the Israeli company Mekorot, which had not invested a single cent in 40 years. Forty percent of West Bank villagers were now excluded from the water distribution network. Water infrastructure in West Bank towns, which pre-dated the Israeli invasion, was left in ruins.

On the other hand, Israeli settlers were given inordinate use of this meager water resource, at subsidized prices for agriculture and even water-devouring leisure structures such as swimming pools and golf courses.

International law is abundantly clear in obligating each and every State, even in situations of conflict, to use water in a reasonable and fair manner. This is far from the reality on the ground.

by CAPJPO-EuroPalestine


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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 13:44







Je suis un khazar fier de l’être

lundi 31 mars 2008 , par gélinotte

Ofri Ilani

" D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». "

Haaretz, 18 mars 2008

haaretz

Version anglaise : Shattering a ’national mythology’ haaretz

Parmi la profusion de héros nationaux que le peuple d’Israël a produits au fil des générations, le sort n’aura pas été favorable à Dahia Al-Kahina qui dirigea les Berbères de l’Aurès, en Afrique du Nord. Bien qu’elle fût une fière juive, peu d’Israéliens ont entendu le nom de cette reine guerrière qui, au septième siècle de l’ère chrétienne, a unifié plusieurs tribus berbères et a même repoussé l’armée musulmane qui envahissait le nord de l’Afrique. La raison en est peut-être que Dahia Al-Kahina était née d’une tribu berbère convertie semble-t-il plusieurs générations avant sa naissance, vers le 6e siècle.

D’après l’historien Shlomo Sand, auteur du livre « Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? » (aux éditions Resling - en hébreu), la tribu de la reine ainsi que d’autres tribus d’Afrique du Nord converties au judaïsme sont l’origine principale à partir de laquelle s’est développé le judaïsme séfarade. Cette affirmation, concernant les origines des Juifs d’Afrique du Nord à partir de tribus locales qui se seraient converties - et non à partir d’exilés de Jérusalem - n’est qu’une composante dans l’ample argumentation développée dans le nouvel ouvrage de Sand, professeur au département d’Histoire de l’Université de Tel Aviv.

Dans ce livre, Sand essaie de démontrer que les Juifs qui vivent aujourd’hui en Israël et en d’autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l’époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l’Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines. Non seulement les Juifs d’Afrique du Nord descendraient pour la plupart de païens convertis, mais aussi les Juifs yéménites (vestiges du royaume Himyarite, dans la péninsule arabique, qui s’était converti au judaïsme au quatrième siècle) et les Juifs ashkénazes d’Europe de l’Est (des réfugiés du royaume khazar converti au huitième siècle).

A la différence d’autres « nouveaux historiens » qui ont cherché à ébranler les conventions de l’historiographie sioniste, Shlomo Sand ne se contente pas de revenir sur 1948 ou sur les débuts du sionisme, mais remonte des milliers d’années en arrière. Il tente de prouver que le peuple juif n’a jamais existé comme « peuple-race » partageant une origine commune mais qu’il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l’Histoire, ont adopté la religion juive. D’après Sand, chez certains penseurs sionistes, cette conception mythique des Juifs comme peuple ancien conduit à une pensée réellement raciste : « Il y a eu, en Europe, des périodes où, si quelqu’un avait déclaré que tous les Juifs appartenaient à un peuple d’origine non juive, il aurait été jugé antisémite séance tenante. Aujourd’hui, si quelqu’un ose suggérer que ceux qui sont considérés comme juifs, dans le monde (...) n’ont jamais constitué et ne sont toujours pas un peuple ni une nation, il est immédiatement dénoncé comme haïssant Israël » (p. 31).

D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». Tout comme d’autres mouvements nationaux en Europe, qui ont revisité un somptueux âge d’or pour ensuite, grâce à lui, fabriquer leur passé héroïque - par exemple, la Grèce classique ou les tribus teutonnes - afin de prouver qu’ils existaient depuis fort longtemps, « de même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David » (p. 81).

Mais alors, quand le peuple juif a-t-il réellement été inventé, selon l’approche de Sand ? « Dans l’Allemagne du 19e siècle, à un certain moment, des intellectuels d’origine juive, influencés par le caractère ‘volkiste’ du nationalisme allemand, se sont donné pour mission de fabriquer un peuple "rétrospectivement", avec la soif de créer une nation juive moderne. A partir de l’historien Heinrich Graetz, des intellectuels juifs commencent à esquisser l’histoire du judaïsme comme l’histoire d’un peuple qui avait un caractère national, qui est devenu un peuple errant et qui a finalement fait demi-tour pour revenir dans sa patrie. »

En fait, l’essentiel de votre livre ne s’occupe pas de l’invention du peuple juif par le nationalisme juif moderne mais de la question de savoir d’où viennent les Juifs.

« Mon projet initial était de prendre une catégorie spécifique de matériaux historiographiques modernes, d’examiner comment on avait fabriqué la fiction du peuple juif. Mais dès que j’ai commencé à confronter les sources historiographiques, je suis tombé sur des contradictions. Et c’est alors ce qui m’a poussé - je me suis mis au travail, sans savoir à quoi j’aboutirais. J’ai pris des documents originaux pour essayer d’examiner l’attitude d’auteurs anciens - ce qu’ils avaient écrit à propos de la conversion. »

Shlomo Sand, historien du 20e siècle, avait jusqu’à présent étudié l’histoire intellectuelle de la France moderne (dans son livre « L’intellectuel, la vérité et le pouvoir », Am Oved éd., 2000 - en hébreu), et les rapports entre le cinéma et l’histoire politique (« Le cinéma comme Histoire », Am Oved, 2002 - en hébreu). D’une manière inhabituelle pour des historiens de profession, il se penche, dans son nouveau livre, sur des périodes qu’il n’avait jamais étudiées - généralement en s’appuyant sur des chercheurs antérieurs qui ont avancé des positions non orthodoxes sur les origines des Juifs.

Des spécialistes de l’histoire du peuple juif affirment que vous vous occupez de questions dont vous n’avez aucune compréhension et que vous vous fondez sur des auteurs que vous ne pouvez pas lire dans le texte.

« Il est vrai que je suis un historien de la France et de l’Europe, et pas de l’Antiquité. Je savais que dès lors que je m’occuperais de périodes anciennes comme celles-là, je m’exposerais à des critiques assassines venant d’historiens spécialisés dans ces champs d’étude. Mais je me suis dit que je ne pouvais pas en rester à un matériel historiographique moderne sans examiner les faits qu’il décrit. Si je ne l’avais pas fait moi-même, il aurait fallu attendre une génération entière. Si j’avais continué à travailler sur la France, j’aurais peut-être obtenu des chaires à l’université et une gloire provinciale. Mais j’ai décidé de renoncer à la gloire. »

« Après que le peuple ait été exilé de force de sa terre, il lui est resté fidèle dans tous les pays de sa dispersion et n’a pas cessé de prier et d’espérer son retour sur sa terre pour y restaurer sa liberté politique » : voilà ce que déclare, en ouverture, la Déclaration d’Indépendance. C’est aussi la citation qui sert de préambule au troisième chapitre du livre de Shlomo Sand, intitulé « L’invention de l’Exil ». Aux dires de Sand, l’exil du peuple de sa terre n’a en fait jamais eu lieu.

« Le paradigme suprême de l’envoi en exil était nécessaire pour que se construise une mémoire à long terme, dans laquelle un peuple-race imaginaire et exilé est posé en continuité directe du "Peuple du Livre" qui l’a précédé », dit Sand ; sous l’influence d’autres historiens qui se sont penchés, ces dernières années, sur la question de l’Exil, il déclare que l’exil du peuple juif est, à l’origine, un mythe chrétien, qui décrivait l’exil comme une punition divine frappant les Juifs pour le péché d’avoir repoussé le message chrétien. « Je me suis mis à chercher des livres étudiant l’envoi en exil - événement fondateur dans l’Histoire juive, presque comme le génocide ; mais à mon grand étonnement, j’ai découvert qu’il n’y avait pas de littérature à ce sujet. La raison en est que personne n’a exilé un peuple de cette terre. Les Romains n’ont pas déporté de peuples et ils n’auraient pas pu le faire même s’ils l’avaient voulu. Ils n’avaient ni trains ni camions pour déporter des populations entières. Pareille logistique n’a pas existé avant le 20e siècle. C’est de là, en fait, qu’est parti tout le livre : de la compréhension que la société judéenne n’a été ni dispersée ni exilée. »

Si le peuple n’a pas été exilé, vous affirmez en fait que les véritables descendants des habitants du royaume de Judée sont les Palestiniens.

« Aucune population n’est restée pure tout au long d’une période de milliers d’années. Mais les chances que les Palestiniens soient des descendants de l’ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu’à l’insurrection arabe, savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s’en vont pas tant qu’on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l’Etat d’Israël, a écrit en 1929, que "la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays". »

Et comment des millions de Juifs sont-ils apparu tout autour de la Méditerranée ?

« Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l’influence de l’hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu’à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs. On peut supposer que beaucoup de Juifs apparus autour de la mer Méditerranée sont devenus chrétiens. Mais alors, le judaïsme commence à diffuser vers d’autres régions païennes - par exemple, vers le Yémen et le Nord de l’Afrique. Si le judaïsme n’avait pas filé de l’avant à ce moment-là, et continué à convertir dans le monde païen, nous serions restés une religion totalement marginale, si même nous avions survécu. »

Comment en êtes-vous arrivé à la conclusion que les Juifs d’Afrique du Nord descendent de Berbères convertis ?

« Je me suis demandé comment des communautés juives aussi importantes avaient pu apparaître en Espagne. J’ai alors vu que Tariq Ibn-Ziyad, commandant suprême des musulmans qui envahirent l’Espagne, était berbère et que la majorité de ses soldats étaient des Berbères. Le royaume berbère juif de Dahia Al-Kahina n’avait été vaincu que 15 ans plus tôt. Et il y a, en réalité, plusieurs sources chrétiennes qui déclarent que beaucoup parmi les envahisseurs d’Espagne étaient des convertis au judaïsme. La source profonde de la grande communauté juive d’Espagne, c’étaient ces soldats berbères convertis au judaïsme. »

Aux dires de Sand, l’apport démographique le plus décisif à la population juive dans le monde s’est produit à la suite de la conversion du royaume khazar - vaste empire établi au Moyen-âge dans les steppes bordant la Volga et qui, au plus fort de son pouvoir, dominait depuis la Géorgie actuelle jusqu’à Kiev. Au 8e siècle, les rois khazars ont adopté la religion juive et ont fait de l’hébreu la langue écrite dans le royaume. A partir du 10e siècle, le royaume s’est affaibli et au 13e siècle, il a été totalement vaincu par des envahisseurs mongols et le sort de ses habitants juifs se perd alors dans les brumes.

CHEVALIER KHAZAR - 62.8 ko
CHEVALIER KHAZAR

Shlomo Sand revisite l’hypothèse, déjà avancée par des historiens du 19e et du 20e siècles, selon laquelle les Khazars convertis au judaïsme seraient l’origine principale des communautés juives d’Europe de l’Est. « Au début du 20e siècle, il y a une forte concentration de Juifs en Europe de l’Est : trois millions de Juifs, rien qu’en Pologne », dit-il ; « l’historiographie sioniste prétend qu’ils tirent leur origine de la communauté juive, plus ancienne, d’Allemagne, mais cette historiographie ne parvient pas à expliquer comment le peu de Juifs venus d’Europe occidentale - de Mayence et de Worms - a pu fonder le peuple yiddish d’Europe de l’Est. Les Juifs d’Europe de l’Est sont un mélange de Khazars et de Slaves repoussés vers l’Ouest. »

Si les Juifs d’Europe de l’Est ne sont pas venus d’Allemagne, pourquoi parlaient-ils le yiddish, qui est une langue germanique ?

« Les Juifs formaient, à l’Est, une couche sociale dépendante de la bourgeoisie allemande et c’est comme ça qu’ils ont adopté des mots allemands. Je m’appuie ici sur les recherches du linguiste Paul Wechsler, de l’Université de Tel Aviv, qui a démontré qu’il n’y avait pas de lien étymologique entre la langue juive allemande du Moyen-âge et le yiddish. Le Ribal (Rabbi Yitzhak Bar Levinson) disait déjà en 1828 que l’ancienne langue des Juifs n’était pas le yiddish. Même Ben Tzion Dinour, père de l’historiographie israélienne, ne craignait pas encore de décrire les Khazars comme l’origine des Juifs d’Europe de l’Est et peignait la Khazarie comme la "mère des communautés de l’Exil" en Europe de l’Est. Mais depuis environ 1967, celui qui parle des Khazars comme des pères des Juifs d’Europe de l’Est est considéré comme bizarre et comme un doux rêveur. »

Pourquoi, selon vous, l’idée d’une origine khazar est-elle si menaçante ?

« Il est clair que la crainte est de voir contester le droit historique sur cette terre. Révéler que les Juifs ne viennent pas de Judée paraît réduire la légitimité de notre présence ici. Depuis le début de la période de décolonisation, les colons ne peuvent plus dire simplement : "Nous sommes venus, nous avons vaincu et maintenant nous sommes ici" - comme l’ont dit les Américains, les Blancs en Afrique du Sud et les Australiens. Il y a une peur très profonde que ne soit remis en cause notre droit à l’existence. »

Cette crainte n’est-elle pas fondée ?

«  Non. Je ne pense pas que le mythe historique de l’exil et de l’errance soit la source de ma légitimité à être ici. Dès lors, cela m’est égal de penser que je suis d’origine khazar. Je ne crains pas cet ébranlement de notre existence, parce que je pense que le caractère de l’Etat d’Israël menace beaucoup plus gravement son existence. Ce qui pourra fonder notre existence ici, ce ne sont pas des droits historiques mythologiques mais le fait que nous commencerons à établir ici une société ouverte, une société de l’ensemble des citoyens israéliens. »

En fait, vous affirmez qu’il n’y a pas de peuple juif.

« Je ne reconnais pas de peuple juif international. Je reconnais un "peuple yiddish" qui existait en Europe de l’Est, qui n’est certes pas une nation mais où il est possible de voir une civilisation yiddish avec une culture populaire moderne. Je pense que le nationalisme juif s’est épanoui sur le terreau de ce "peuple yiddish". Je reconnais également l’existence d’une nation israélienne, et je ne lui conteste pas son droit à la souveraineté. Mais le sionisme, ainsi que le nationalisme arabe au fil des années, ne sont pas prêts à le reconnaître.

« Du point de vue du sionisme, cet Etat n’appartient pas à ses citoyens, mais au peuple juif. Je reconnais une définition de la Nation : un groupe humain qui veut vivre de manière souveraine. Mais la majorité des Juifs dans le monde ne souhaite pas vivre dans l’Etat d’Israël, en dépit du fait que rien ne les en empêche. Donc, il n’y a pas lieu de voir en eux une nation. »

Qu’y a-t-il de si dangereux dans le fait que les Juifs s’imaginent appartenir à un seul peuple ? Pourquoi serait-ce mal en soi ?

« Dans le discours israélien sur les racines, il y a une dose de perversion. C’est un discours ethnocentrique, biologique, génétique. Mais Israël n’a pas d’existence comme Etat juif : si Israël ne se développe pas et ne se transforme pas en société ouverte, multiculturelle, nous aurons un Kosovo en Galilée. La conscience d’un droit sur ce lieu doit être beaucoup plus souple et variée, et si j’ai contribué avec ce livre à ce que moi-même et mes enfants puissions vivre ici avec les autres, dans cet Etat, dans une situation plus égalitaire, j’aurai fait ma part.

« Nous devons commencer à œuvrer durement pour transformer ce lieu qui est le nôtre en une république israélienne, où ni l’origine ethnique, ni la croyance n’auront de pertinence au regard de la Loi. Celui qui connaît les jeunes élites parmi les Arabes d’Israël, peut voir qu’ils ne seront pas d’accord de vivre dans un Etat qui proclame n’être pas le leur. Si j’étais Palestinien, je me rebellerais contre un tel Etat, mais c’est aussi comme Israélien que je me rebelle contre cet Etat. »

La question est de savoir si, pour arriver à ces conclusions-là, il était nécessaire de remonter jusqu’au royaume des Khazars et jusqu’au royaume Himyarite.

« Je ne cache pas que j’éprouve un grand trouble à vivre dans une société dont les principes nationaux qui la dirigent sont dangereux, et que ce trouble m’a servi de moteur dans mon travail. Je suis citoyen de ce pays, mais je suis aussi historien, et en tant qu’historien, j’ai une obligation d’écrire de l’Histoire et d’examiner les textes. C’est ce que j’ai fait. »

Si le mythe du sionisme est celui du peuple juif revenu d’exil sur sa terre, que sera le mythe de l’Etat que vous imaginez ?

« Un mythe d’avenir est préférable selon moi à des mythologies du passé et du repli sur soi. Chez les Américains, et aujourd’hui chez les Européens aussi, ce qui justifie l’existence d’une nation, c’est la promesse d’une société ouverte, avancée et opulente. Les matériaux israéliens existent, mais il faut leur ajouter, par exemple, des fêtes rassemblant tous les Israéliens. Réduire quelque peu les jours de commémoration et ajouter des journées consacrées à l’avenir. Mais même aussi, par exemple, ajouter une heure pour commémorer la "Nakba", entre le Jour du Souvenir et la Journée de l’Indépendance. »

Photo de couverture : Shlomo Sand

Shlomo Sand est né en 1946 à Linz (Autriche) et a vécu les deux premières années de sa vie dans les camps de réfugiés juifs en Allemagne. En 1948, ses parents émigrent en Israël, où il a grandi. Il finit ses études supérieures en histoire, entamées à l’université de Tel-Aviv, à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris. Depuis 1985, il enseigne l’histoire de l’Europe contemporaine à l’université de Tel-Aviv. Il a notamment publié en français : « L’Illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900 » (La Découverte, 1984), « Georges Sorel en son temps », avec J. Julliard (Seuil, 1985), « Le XXe siècle à l’écran » (Seuil, 2004). « Les mots et la terre. Les intellectuels en Israël » (Fayard, 2006)

(Traduction de l’hébreu : Michel Ghys)

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