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Noesam@Voila.fr

  • : sionazisme
  • : Tout Juif qui se respecte, religieux ou séculier, ne peut plus garder le silence, voir pire, soutenir le régime sioniste, et ses crimes de génocide perpétrés contre le peuple palestinien...La secte sioniste est à l’opposé du Judaïsme. .................... Mensonge, désinformation, agression, violence et désobéissance de la loi internationale sont aujourd’hui les principales caractéristiques du sionisme israélien en Palestine.
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Israèl est contre TORAH

*"Les sionistes me dégoûtent autant que les nazis."
(Victor Klemperer, philologue allemand d'origine juive, 1881-1960)

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L’initiative sioniste de proclamer l’État d’Israël constitue une révolte contre la volonté divine, contre la Torah, une révolte qui a engendré une vague interminable de violence et de souffrance. À l’occasion de la fondation de l’État hérétique, les juifs fidèles à la Torah pleurent cette tentative d’extirper les enseignements de la Torah, de transformer les juifs en une « nation laïque » et de réduire le judaïsme au nationalisme.......Nous déplorons les tragédies que la révolution sioniste a provoquées chez les Palestiniens, notamment des déportations, l’oppression et la subjugation..Que nous méritions que cette année toutes les nations, en acceptant la souverainet

é divine, puissent se réjouir dans une Palestine libre et dans une Jérusalem libre! Amen. Offert par Netouré Karta International : www.nkusa.orglink

                                               


   

 


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FATHER OF SIONAZISJACOB HITLER

La prétendue ascendance juive d'Hitler: Une "explication" par la haine de soi
Une publication parue cette semaine a attiré mon attention. Il s’agit ni plus ni moins de la généalogie d’Adolf Hitler qui aurait des ascendants juifs !! Dans son article, Gilles Bonafi présente une fiche des Renseignements généraux que le magazine Sciences et Avenir a publié en mars 2009, et où on peut clairement lire le deuxième prénom d’Hitler : Jacob. Adolf Jacob Hitler serait le petit-fils de Salomon Mayer Rothschild. Cette information a été divulguée par deux sources de très haut niveau : Hansjurgen Koehler officier d’Heydrich, qui était lui-même l’adjoint direct d’Heinrich Himmler et Walter Langer le psychiatre qui a réalisé le profil psychologique d’Hitler pour l’OSS, les services secrets US pendant la Seconde Guerre mondiale.
SOURCE ;alterinfo

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 22:22
Moumene Belghoul
 
Les mouvements d’opposition palestiniens souhaitent une alternative

L’Organisation de libération de la Palestine, organisme chapeautant la majorité des partis et des mouvements de résistance, semble figurer parmi les victimes de la tragédie de Ghaza. Les mouvements opposés au Fatah et au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, entendent créer une nouvelle organisation qui représenterait réellement les intérêts de tous les Palestiniens.

Et ce, à la lumière des contingences induites par la récente agression israélienne contre Ghaza. Pour le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, l’OLP ne représente désormais plus le peuple palestinien dans sa diversité. Mechaal surprendra en annonçant qu’une initiative est en cours afin de trouver une alternative à l’organisation historique. Les efforts seraient le fait de l’ensemble des Palestiniens, tant ceux qui habitent dans les territoires occupés que des réfugiés à l’étranger. « Le fait que le peuple palestinien n’ait toujours pas de représentant unique, capable de défendre le droit au retour des réfugiés, est parfaitement inadmissible », a martelé Mechaal. Le responsable du Hamas estime que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) sous sa forme actuelle ne représente pas tout le peuple palestinien. La raison en est qu’elle n’admet pas dans ses rangs les mouvements qui opposent une résistance armée à l’ennemi israélien. La mise en place, en collégialité avec d’autres factions, d’une nouvelle structure « représentant les Palestiniens à l’intérieur et dans la diaspora » à la place de l’OLP, ferait son chemin.

L’OLP est dominée par le Fatah sa colonne vertébrale. Elle regroupe les principaux mouvements nationalistes palestiniens et chapeaute l’Autorité palestinienne, principal interlocuteur palestinien dans les négociations du défunt processus de paix. En réaction, le président palestinien Mahmoud Abbas, dont le mandat est arrivé officiellement à terme le 10 janvier dernier, a affirmé que les tentatives du chef en exil du Hamas Khaled Mechaal de former une nouvelle organisation pour supplanter l’OLP étaient vouées à l’échec. « Il ne pourra pas détruire cet édifice [l’OLP] car personne parmi les Palestiniens ou ailleurs ne le soutient », a affirmé Abbas. Pour lui, l’OLP est reconnue par la « communauté internationale » comme le représentant légitime du peuple palestinien.

Abbas a affirmé également que ses rivaux du Hamas ne pourraient « jamais » prendre le contrôle de la Cisjordanie par la force comme ils l’avaient fait dans la bande de Ghaza en 2007. « Le Hamas a réussi son putsch à Ghaza car nous voulions alors éviter une confrontation militaire, mais ce qui a eu lieu là-bas ne se reproduira pas en Cisjordanie. Jamais », a déclaré Abbas qui jouit toujours des faveurs des Israéliens et des Occidentaux. Le mouvement Hamas qui a résisté durant 22 longs jours à l’agression israélienne reproche aux dirigeants du Fatah de s’être tout simplement rangés dans le camp de l’ennemi. La sortie du représentant du Hamas à Damas amplifierait davantage la scission déjà profonde entre le Fatah et le Hamas.

 

publié par la tribune d’Alger

http://www.latribune-online.com/monde/11225.html

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 22:14
La Palestine au coeur de la Conscience universelle

samedi 31 janvier 2009, par Yasser Arafat

Discours de Yasser Arafat devant l’Assemblée générale des Nations uniesGenève, 13 décembre 1988

Monsieur le Président, Messieurs les représentants, Jamais je n’aurais imaginé que ma première rencontre depuis 1974 avec votre auguste assemblée aurait lieu dans cette bonne et hospitalière ville de Genève. Je pensais que les acquis et les nouvelles positions politiques auxquelles est parvenu notre peuple palestinien lors de la tenue du Conseil national, à Alger, qui ont toutes reçu un accueil international très favorable, m’obligeraient sans nul doute à me rendre à New York, au Siège de l’Organisation internationale, pour vous y présenter nos résolutions politiques et la vision que nous avons de l’avenir de la paix dans notre patrie, telles qu’elles ont été élaborées par notre Conseil national palestinien, la plus haute instance législative de nos institutions politiques.

Ma rencontre avec vous aujourd’hui à Genève, après qu’une injuste décision américaine m’eut empêché d’aller vous rencontrer à New York, est donc pour moi source de fierté et de joie.. Fierté d’être avec vous, parmi vous, vous qui êtes la plus haute des tribunes pour toutes les causes de justice et de paix dans le monde. Ma joie, c’est d’être à Genève, là où la justice et la neutralité sont un flambeau et une constitution dans un monde où ceux qui croient à l’arrogance de la force brute perdent la neutralité et le sens de la justice qu’ils portent en eux. C’est pour cela que la décision de votre auguste assemblée, adoptée à la majorité des 154 Etats, de tenir ici même cette réunion, n’est pas une victoire sur une décision américaine. C’est la victoire du consensus international en faveur de la liberté, c’est un plébiscite sans précédent en faveur de la paix, et c’est la preuve que la juste cause de notre peuple s’est définitivement enracinée dans la structure même de la conscience universelle.

Notre peuple palestinien se souviendra toujours de cette auguste assemblée, de ces nations amies debout ici avec le droit et la justice, défendant les valeurs et les principes au service desquels l’Organisation des Nations Unies a été fondée. Tous les peuples qui subissent l’injustice, l’oppression et l’occupation et qui comme notre peuple palestinien, luttent pour la liberté, la dignité et la vie, y puiseront confiance et assurance.

Je saisis cette occasion pour adresser mes profonds remerciements à tous les Etats, forces, organisations internationales et personnalités mondiales qui ont soutenu notre peuple et appuyé ses droits nationaux. Tout particulièrement à nos amis en Union soviétique et en Chine populaire, dans les pays socialistes, les pays non alignés, les pays islamiques, les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, ainsi que dans tous les autres pays amis. Je remercie aussi les pays d’Europe occidentale et le Japon pour les positions qu’ils ont récemment adoptées à l’égard de notre peuple, et je les convie à aller de l’avant, pour que ces positions se développent davantage encore, et que s’ouvre la perspective de la paix et d’une solution juste au conflit dans notre région, le Moyen-Orient.

J’affirme ici aussi notre solidarité et notre appui aux mouvements de libération en Namibie et en Afrique du Sud, dans leur lutte, ainsi que notre appui aux pays africains de la ligne de front face aux agressions perpétrées par le régime raciste d’Afrique du Sud.

Je saisis cette occasion pour exprimer mes remerciements et ma reconnaissance à l’égard de tous ces pays amis qui ont pris l’initiative de nous soutenir, d’appuyer les décisions de notre Conseil national et de reconnaître l’Etat de Palestine.

Et je ne manquerai pas de souligner notre immense gratitude envers S. E. M. Javier Peréz de Cuéllar, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, ainsi qu’envers ses adjoints, pour les efforts inlassables qu’ils n’ont cessé de déployer pour édifier ce à quoi l’humanité aspire en matière de détente internationale, de solution des conflits, et tout particulièrement au sujet de la question de Palestine. J’adresse de même mes remerciements et ma considération au Président et aux membres du Comité pour l’exercice des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien pour leurs efforts en faveur de la cause de notre peuple. Je salue et remercie également le Comité spécial des neuf pays non alignés pour la question de Palestine, pour le travail constructif qu’il a accompli pour la cause de notre peuple.

Permettez-moi enfin, Monsieur le Président, de vous adresser mes plus chaleureuses félicitations à l’occasion de votre élection à la présidence de cette assemblée. J’ai pleinement confiance en votre sagesse et en votre rigueur. Je salue également votre prédécesseur, qui a dirigé avec clairvoyance les travaux de l’Assemblée précédente.

J’exprime enfin au Gouvernement et au peuple suisses mes salutations et ma profonde gratitude pour l’assistance considérable qu’ils nous ont fournie, les facilités dont ils nous ont fait bénéficier et les efforts qu’ils ont accomplis dans ce but.

Il y a 14 ans, le 13 novembre 1974, j’avais reçu de vous une gracieuse invitation à exposer, devant cette auguste assemblée, la cause de notre peuple palestinien. Me voici de nouveau devant vous, après toutes ces années riches en événements dramatiques, et je constate que de nouveaux peuples occupent désormais leur place parmi vous, couronnement de leurs victoires dans les combats de la liberté et de l’indépendance. Aux représentants de ces peuples, j’adresse les félicitations de notre peuple, et je proclame devant vous tous que je reviens à vous la voix plus haute, la détermination plus ferme et la confiance plus assurée pour affirmer que notre lutte, inévitablement, portera ses fruits. J’affirme que l’Etat de Palestine, dont nous avons proclamé l’établissement lors de notre Conseil national, prendra inévitablement sa place parmi vous pour participer à vos côtés à l’application de la Charte de cette organisation et pour faire respecter la Déclaration des droits de l’homme, pour mettre fin aux tragédies endurées par l’humanité et jeter les bases du droit, de la justice, de la paix et de la liberté pour tous.

Il y a 14 ans, lorsque vous nous avez dit, dans la salle de l’Assemblée générale :

« Oui à la Palestine et au peuple de Palestine, oui à l’Organisation de libération de la Palestine, oui aux droits nationaux inaliénables du peuple Palestinien », certains s’étaient imaginé que vos résolutions ne seraient suivies d’aucun effet notable. Ils ne comprenaient pas que ces résolutions allaient devenir une des sources les plus vives à laquelle s’abreuverait le rameau d’olivier que je portais ce jour-là, ce rameau qui s’est transformé, après que nous l’ayons arrosé de notre sang, de nos larmes et de notre sueur, en un arbre qui prend ses racines dans la terre, dont les branches s’élancent vers le ciel et qui promet le fruit de la victoire sur l’oppression, la tyrannie et l’occupation. Vous nous avez offert l’espoir du triomphe de la liberté et de la justice. Nous vous avons offert en retour une génération entière des enfants de notre peuple, qui a consacré sa vie à la réalisation de cet espoir, la génération de l’Intifada bénie, qui brandit aujourd’hui la pierre de la patrie pour défendre sa dignité et l’honneur d’appartenir à un peuple assoiffé de liberté et d’indépendance.

A vous tous ici présents, je transmets les salutations des enfants de notre peuple héroïque, hommes et femmes, des masses de notre Intifada bénie qui entre dans sa seconde année avec ce grand élan, cette organisation minutieuse et cette pratique éminemment civilisée et démocratique jusque dans la confrontation avec l’occupation, l’exploitation, la tyrannie et les crimes monstrueux quotidiennement commis à leur encontre par les occupants israéliens.

A vous tous ici présents, je transmets le salut de nos garçons et de nos filles dans les prisons et les camps de détention collective de l’occupation. A vous tous, je transmets le salut des enfants de la pierre qui défient l’occupation, ses avions et ses chars, et font revivre dans les mémoires l’image nouvelle du David palestinien aux mains nues face à Goliath l’Israélien bardé d’armes.

Lors de notre première rencontre, j’avais conclu mon intervention en affirmant, en ma qualité de président de l’OLP et de commandant de la révolution palestinienne, que nous ne voulions pas que soit versée une seule goutte de sang, juif ou arabe, et que nous ne voulions pas que les combats se poursuivent, ne fut-ce qu’une minute. Je m’étais adressé à vous, dans l’espoir que nous Parviendrions à abréger la douleur et les souffrances, à hâter la mise en place des bases d’une paix juste fondée sur la garantie des droits de notre peuple, de ses aspirations et de ses espoirs, comme des droits de tous les peuples, sur un pied d’égalité.

Je m’étais adressé à vous pour que vous vous teniez aux côtés de notre peuple en lutte pour l’exercice de son droit à l’autodétermination, pour que vous lui donniez les moyens de retourner de son exil imposé par la force des baïonnettes et de l’arbitraire, pour que vous nous aidiez à mettre fin à la tyrannie imposée à tant de générations de notre peuple, depuis tant de décennies, afin qu’il puisse enfin vivre dans sa patrie, retrouver ses maisons, libre et souverain, jouissant de la Plénitude de ses droits nationaux et humains. Et j’avais, pour finir, affirmé du haut de cette tribune, que la guerre surgissait de Palestine, et que la paix commençait en Palestine.

Le rêve que nous caressions alors était d’établir un Etat palestinien démocratique au sein duquel vivraient musulmans, chrétiens et juifs sur un pied d’égalité, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, dans une seule société unifiée, à l’instar d’autres peuples sur cette terre dans notre monde contemporain.

Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous entendîmes les responsables israéliens expliquer que ce rêve palestinien, inspiré de l’héritage des messages divins qui ont illuminé le ciel de la Palestine ainsi que des valeurs humaines qui fondent la coexistence au sein d’une société démocratique et libre, était un plan visant à les détruire et à les anéantir.

Il nous fallait tirer les leçons d’un tel état de fait, constater la distance qui le séparait du rêve. Nous prîmes alors, au sein de l’OLP, l’initiative de procéder à la recherche de formules alternatives réalistes et praticables pour apporter à ce problème une solution fondée sur une justice possible, et non pas sur une justice absolue. Une solution qui puisse garantir les droits de notre peuple à la liberté, la souveraineté et l’indépendance, et qui puisse également garantir à tous la paix, la sécurité et la stabilité, évitant à la Palestine et au Moyen-Orient la poursuite des guerres et des combats qui s’y déroulent depuis 40 ans.

Ne sommes-nous pas ceux qui ont pris l’initiative d’invoquer la Charte des Nations Unies et leurs résolutions, la Déclaration universelle des droits de l’homme et la légalité internationale en tant que références de base pour la solution du conflit arabo-israélien ?

N’avons-nous pas fait bon accueil à la déclaration commune Vance-Gromyko en 1977, en tant qu’initiative qui pouvait servir de base à un projet de solution pour ce conflit ?.

.N’avons-nous pas donné notre accord pour participer à la Conférence de Genève sur la base de la déclaration soviéto-égyptienne de 1977, de façon à progresser vers une solution de paix dans la région ?

N’avons-nous pas adopté1e Plan de paix arabe de Fès, en 1982, puis le projet de convocation d’une conférence Internationale de paix sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies et conformément à ses résolutions ?

N’avons-nous pas appuyé le Plan Brejnev pour la paix au Moyen-Orient ?

N’avons-nous pas accueilli et appuyé la Déclaration de Venise des pays de la Communauté économique européenne concernant les. bases d’une paix juste dans la région ?

N’avons-nous pas accueilli et soutenu l’initiative des deux Présidents Gorbatchev et Mitterrand au sujet de la commision préparatoire de la conférence internationale ?

N’avons-nous pas fait bon accueil aux dizaines de déclarations et d’initiatives politiques émanant des groupes régionaux, des pays africains, des pays islamiques, des pays non alignés, des pays socialistes, des pays d’Europe et d’autres pays, dans le seul but de parvenir à un règlement pacifique fondé sur la légalité internationale, afin d’instaurer la paix et de résoudre le conflit ?

Quelle fut la position d’Israël face à tout cela ? Bien que chacune de ces initiatives, chacun de ces plans, chacune de ces déclarations ait été inspiré par la volonté de prendre en considération le rapport de force politique de même que les revendications et les intérêts de l’ensemble des parties au conflit arabo-israélien, l’attitude d’Israël devant tout cela fut l’escalade de ses projets de colonisation et d’expansion. Elle consista à élargir le champ des destructions et des ruines, et à faire à nouveau couler le sang. Elle consista à multiplier les fronts, jusqu’à y inclure le Liban frère, que les troupes d’occupation envahirent en 1982, avec les conséquences que l’on sait, les massacres comme ceux de Sabra et de Chatila, et les boucheries perpétrées à l’encontre des deux peuples, libanais et palestinien. Israël continue d’occuper une partie du Sud-Liban, et ce pays doit quotidiennement faire face aux raids de l’aviation et aux agressions aériennes, terrestres ou maritimes qui frappent ses villes et ses villages comme elles frappent nos camps dans le sud.

Il est triste et regrettable que seul le Gouvernement des Etats-Unis continue à soutenir et à appuyer ces plans israéliens d’agression et d’expansion, et continue à soutenir Israël dans la poursuite de son occupation de nos territoires palestiniens et arabes, dans la poursuite de ses crimes et de sa politique de main de fer contre nos enfants et nos femmes.

Il est également douloureux et regrettable que le Gouvernement américain s’obstine à refuser de reconnaître à six millions de Palestiniens le droit à l’autodétermination, qui est un droit sacré pour le peuple américain comme pour tous les peuples de la terre.

Je rappelle au peuple américain la position du Président Wilson, père de ces deux principes universels qui régissent les relations internationales que sont l’inadmissibilité de l’acquisition du territoire d’autrui par la force, et le droit des peuples à l’autodétermination. Lorsque notre peuple palestinien fut consulté, en 1919, par l’entremise de la Commission King-Crane, ce sont les Etats-Unis qu’il avait alors choisi pour puissance mandataire mais les circonstances ont fait que ce fut la Grande-Bretagne qui vint prendre cette place. Et je m’adresse aujourd’hui au peuple américain, et je pose cette question : est-il équitable que les principes énoncés à ce propos par le Président Wilson ne soient pas appliqués au peuple palestinien ?

Les administrations américaines qui se sont succédées au cours de ces années savent pourtant pertinemment que l’unique acte de naissance de l’Etat d’Israël, c’est la résolution 181 (11) de l’Assemblée générale des Nations Unies, adoptée le 29 novembre 1947 avec le soutien des Etats-Unis et de l’Union soviétique et qui recommandait l’établissement de deux Etats en Palestine, l’un arabe palestinien et l’autre juif. Comment le Gouvernement américain peut-il expliquer sa position, qui consiste à reconnaÎtre la moitié de cette résolution relative à Israël tout en rejetant l’autre moitié relative à l’Etat palestinien ? Mieux encore, comment le Gouvernement américain peut-il expliquer son manque d’empressement à faire appliquer une résolution qu’il a lui-même adoptée et dont il a plus d’une fois réaffirmé la validité face à votre auguste assemblée, à savoir la résolution 194 (111), qui reconnaÎt le droit des Palestiniens au retour dans les foyers dont ils ont été chassés et au recouvrement de leurs biens ou à l’indemnisation de ceux qui ne.souhaiteraient pas revenir ?

Le.Gouvernement des Etats-Unis sait bien qu’il ne peut, pas plus qu’aucun autre Etat, s’arroger le droit de fractionner la légalité internationale ni vider de leur sens les jugements du droit international.

La lutte continue de notre peuple pour ses droits remonte à des dizaines d’années, au cours desquelles il a consenti des centaines de milliers de martyrs et de bléssés, enduré toutes sortes de souffrances, traversé des tragédies sans jamais défaillir et sans que sa volonté ne s’émousse. Au contraire, il n’a cessé de renforcer sa détermination à demeurer attaché à sa patrie palestinienne et à son identité nationale.

Les dirigeants israéliens, en proie à une euphorie trompeuse, s’étaient imaginé qu’après notre départ de Beyrouth l’OLP allait être engloutie par la mer. Ils ne s’attendaient pas à ce que le départ vers les exils se transforme en chemin du retour à la patrie, au véritable champ de bataille, à la Palestine occupée.

C’est alors qu’advint l’héroÏque soulèvement populaire à l’intérieur de notre terre occupée, cette Intifada qui s’est levée pour se poursuivre jusqu’à la réalisation de nos objectifs de liberté et d’indépendance nationale.

Je m’enorgueillis d’être l’un des fils de ce peuple qui trace avec le sang de ses enfants, de ses femmes et de ses hommes l’admirable épopée de la résistance populaire, réalisant des miracles quotidiens, frisant la légende pour que son Intifada continue, pour qu’elle se développe et s’étende, jusqu’à ce qu’elle impose sa volonté et fasse la preuve que le droit peut l’emporter sur la force.

Chaleureuses salutations aux masses de notre peuple qui forgent aujourd’hui cette expérience révolutionnaire et démocratique unique en son genre !

C’est cette foi que la machine de guerre israélienne n’a jamais pu ébranler, que les balles de toutes sortes n’ont jamais pu réduire ni terroriser, dont l’ensevelissement des vivants, les os brisés, les avortements provoqués par les gaz et la mainmise sur les ressources en eau n’ont jamais pu venir à bout, et que ni les arrestations, ni les prisons, ni les exils, ni les expulsions hors de la patrie n’ont affaiblie. Quant aux châtiments collectifs, aux dynamitages de maisons, à la fermeture des universités, des écoles, des syndicats, des associations et des institutions, quant à l’interdiction des journaux et au blocus des camps, des villages et des villes, tout cela n’a fait que raffermir cette foi, jusqu’à ce que la révolution embrasse chaque foyer, jusqu’à ce qu’elle s’enracine dans chaque pouce de la terre de la patrie.

Un peuple qui a parcouru cet itinéraire, un peuple héritier de cette histoire ne peut être défait. Nulle force et nulle terreur ne sauraient lui faire renier sa foi parfaite en son droit à une patrie comme en son adhésion aux valeurs de la justice, de la paix, de l’amour et de la coexistence tolérante. Et comme le fusil du révolutionnaire nous a protégés, empêchant notre liquidation et l’annihilation de notre identité nationale sur le champ brûlant des combats, nous avons une totale confiance en notre capacité à défendre notre rameau d’olivier sur le champ des batailles politiques. Le ralliement mondial à la justesse de notre cause et en faveur de l’instauration de la paix basée sur la justice démontre sans ambiguïté que le monde sait aujourd’hui qui est le bourreau et qui est la victime, qui est l’agresseur et qui est l’agressé, qui mène la lutte pour la liberté et pour la paix et qui est le terroriste. Et voici que les pratiques quotidiennes des forces d’occupation et des bandes de colons fanatiques et armés contre notre peuple, ses enfants et ses femmes mettent à nu le visage hideux de l’occupation israélienne, le révèlent dans sa vérité d’agresseur.

Cette conscience mondiale grandissante a fini par toucher des groupes juifs eux-mêmes, à l’intérieur comme à l’extérieur d’Israël, dont les yeux se sont ouverts à la réalité du problème et à l’essence du conflit, et qui ont pris conscience des pratiques quotidiennes inhumaines qui détruisent la tolérance dans l’âme même du judaïsme. Il est désormais bien difficile, voire impossible, pour un Juif de déclarer son refus de l’oppression raciste et son attachement aux libertés et aux droits de l’homme et de se taire face aux violations israéliennes des droits de l’homme, face aux crimes commis à l’encontre du peuple et de la patrie palestiniens, et plus particulièrement face aux pratiques quotidiennes odieuses des Occupants et des bandes de colons armés.

Nous faisons une claire distinction entre le citoyen juif dont les milieux israéliens au pouvoir tentent d’étouffer et de dénaturer la conscience, d’une part, et les pratiques des dirigeants israéliens, d’autre part.

Plus encore, nous réalisons qu’il y a en Israël comme hors d’Israël des Juifs nobles et courageux qui n’approuvent pas la politique de répression et les massacres, qui réprouvent la Politique d’expansion, de colonisation et d’expulsion du Gouvernement d’Israël et qui reconnaissent à notre peuple un droit égal à la vie, à la liberté et à l’indépendance. Au nom du peuple palestinien, je les remercie tous pour cette position courageuse et honorable.

Notre peuple ne revendique aucun droit qui ne soit le sien, qui ne lui soit reconnu par le droit et les lois internationales. Il ne veut pas d’une liberté au détriment de la liberté d’un autre peuple ni d’un destin qui annulerait celui d’un autre peuple. Notre peuple refuse tout privilège dont il pourrait jouir aux dépens d’un autre peuple, comme il refuse qu’un autre peuple jouisse de privilèges à ses dépens. Notre peuple aspire à l’égalité avec tous les autres peuples, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. J’adresse cet appel à tous les peuples du monde, et particulièrement à ceux qui ont subi l’occupation nazie, et qui ont alors considéré que leur devoir consistait à tourner la page de la tyrannie et de l’oppression exercées par un peuple sur un autre, et d’apporter aide et soutien à toutes les victimes du terrorisme, du fascisme et du nazisme. J’en appelle à ces peuples pour qu’ils prennent clairement conscience de la responsabilité que l’histoire leur a fait porter à l’égard de notre peuple martyrisé qui réclame pour ses enfants une place au soleil de leur patrie, pour qu’ils puissent y vivre comme les enfants du monde entier, libres sur une terre libre.

Il est encourageant de constater que le chemin de notre lutte a atteint ce sommet qu’est l’Intifada dans un climat international caractérisé par des efforts soutenus et sérieux en faveur de la détente et de l’entente internationales et pour le progrès des peuples. C’est avec une grande joie que nous sommes témoins des succès remportés par les Nations Unies et leur secrétaire général dans le cadre de leur contribution efficace à la solution de nombreux problèmes et à l’extinction de nombreux foyers de tension dans le monde, dans ce nouveau climat de concorde internationale.

Assurément, il n’est pas possible de consolider ce climat international nouveau et positif sans se tourner vers les problèmes et les foyers de tension éparpillés de par le monde. C’est d’autant plus nécessaire que cela permettra à la conscience humaine de réaliser avec plus d’acuité un bilan de l’activité des hommes et des Etats, et d’entrevoir avec plus de transparence ce que le siècle qui s’approche nous réserve de défis et de responsabilités nouvelles, loin de la guerre et de la destruction, sur le chemin de la liberté, du bien-être, de la paix et du progrès de l’humanité.

Nous nous accordons tous ici sur le fait que la question palestinienne constitue le problème des problèmes du monde contemporain. C’est la question la plus anciennement inscrite à l’ordre du jour de vos travaux. C’est le problème régional le plus complexe, le plus ramifié, le plus dangereux pour la paix et la sécurité mondiales. La question palestinienne constitue également une priorité pour les deux superpuissances et tous les Etats conscients de la nécessité d’efforts particuliers pour tracer le chemin d’une solution, sur la base de principes de justice qui constituent en eux-mêmes la meilleure des garanties pour l’extension de la paix à l’ensemble du Moyen-Orient.

Nous, dans l’OLP, en tant que direction responsable du peuple de Palestine et de son destin, par fidélité à sa lutte et en hommage au sacrifice de nos martyrs, soucieux de répondre au climat de détente et de concorde et conscients de l’importance de notre contribution aux efforts pacifiques pour trouver une solution politique susceptible de mettre un terme au malheur des guerres et des combats et d’ouvrir la voie à une coexistence pacifique régie par le droit international, nous avons convoqué notre Conseil national palestinien en une session extraordinaire à Alger, entre le 12 et le 15 novembre dernier, et ce dans le but de préciser et de clarifier notre position en tant que protagoniste principal du conflit arabo-israélien, sans la participation et l’accord duquel il ne peut y avoir de solution.

J’ai la joie de vous annoncer en toute fierté que notre Conseil national palestinien, par une pratique démocratique totalement libre, assumait ses hautes responsabilités nationales et avait adopté une série de résolutions sérieuses, constructives et responsables. Ces résolutions ont frayé le chemin de l’approfondissement et de la manifestation de notre désir de contribuer à la recherche d’un règlement pacifique garantissant les droits nationaux et politiques de notre peuple ainsi que la sécurité et la paix pour tous.

La première et la plus décisive des résolutions prises par notre conseil, c’est la proclamation de l’Etat de Palestine avec pour capitale Al Qods Al Charif, Jérusalem, et ce sur la base du droit naturel, historique et légal du peuple arabe Palestinien à sa patrie, la Palestine. En vertu des sacrifices de générations successives pour la défense de la liberté et de l’indépendance de leur patrie et partant des résolutions des sommets arabes de la force de la légalité internationale telle qu’elle est incarnée dans les résolutions de l’ONU depuis 1947, et en exercice, par le peuple arabe palestinien, de son droit à l’autodétermination, à l’indépendance politique et à la souveraineté sur son sol, conformément à vos résolutions successives.

Il m’importe ici, au moment de répéter cette proclamation historique devant famille des nations et maintenant qu’elle est devenue un document officiel des Nations Unies, d’affirmer qu’il s’agit d’une décision sur laquelle nous ne reviendrons jamais et que nous n’arrêterons pas d’oeuvrer à sa réalisation pour venir à bout de l’occupation et pour que notre peuple exerce sa souveraineté dans son Etat.

Cet Etat de Palestine est l’Etat des Palestiniens où qu’ils soient. Ils pourront y développer leur identité nationale et culturelle. Ils y jouiront de la pleine égalité des droits et de leurs convictions religieuses et Politiques, ainsi que de leur dignité humaine. Ils y seront protégés par un régime parlementaire et démocratique fondé sur les principes de la liberté d’opinion, la liberté de constituer des partis, la prise en considération par la majorité des droits de la minorité et le respect par la minorité des décisions de la majorité, la justice sociale, l’égalité et l’absence de toute discrimination dans les libertés publiques sur la base de la race, de la religion, de la couleur, ou entre la femme e l’homme, à l’ombre d’une constitution qui assure la primauté de la loi et l’indépendance de la justice, en totale fidélité à l’héritage spirituel de la Palestine, patrimoine fait de tolérance et de cohabitation entre les religions à travers les siècles.

L’Etat de Palestine est un Etat arabe, son peuple fait partie intégrante de la nation arabe, de son patrimoine, de sa civilisation et de ses aspirations au progrès social, à l’unité et à la libération. Il se réclame de la Charte de la Ligue des Etats arabes, de la Charte de l’ONU, de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des principes du non-alignement..

Cet Etat est épris de paix et attaché aux principes de la coexistence pacifique ; il oeuvrera de concert avec tous les Etats et tous les peuples pour instaurer une paix permanente basée sur la justice et le respect des droits.

Cet Etat croit à la résolution des conflits régionaux et internationaux par des moyens pacifiques, en application de la Charte des Nations Unies et de leurs résolutions. Il rejette la menace de l’usage de la violence, de la force et du terrorisme, leur utilisation contre la sécurité de son propre territoire ou contre son indépendance politique, ou contre l’intégrité territoriale de tout autre Etat, sans porter atteinte à son droit naturel à défendre son territoire et son indépendance. Cet Etat croit que l’avenir ne réserve que la sécurité à ceux qui auront agi justement, ou auront aspiré à la justice.

Voici l’Etat de Palestine que nous avons proclamé et que nous oeuvrerons à concrétiser, pour qu’il prenne sa place entre les autres pays, qu’il participe et innove dans l’édification d’un monde libre oÙ règnent la justice et la paix. Notre Etat aura son gouvernement provisoire, avec l’aide de Dieu, dans les plus brefs délais. Le Conseil national palestinien a chargé le Comité exécutif de l’OLP d’assumer les responsabilités de ce gouvernement provisoire en attendant sa formation. Pour concrétiser cette décision, notre Conseil national palestinien (CNP) en a adopté une série d’autres dont il importe de souligner ici les plus importantes, pour confirmer notre détermination à aller de l’avant avec sérieux dans la voie de la juste solution pacifique, et à déployer les plus grands efforts pour sa réussite.

Notre Conseil national a affirmé la nécessité de la tenue de la conférence internationale sur la question du Moyen-Orient, dont le coeur est la question de Palestine, sous l’égide des Nations Unies et avec la participation des cinq membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que de toutes les parties au conflit dans la région, y compris l’OLP, unique représentant légitime du peuple palestinien, sur un Pied d’égalité. Ceci en considérant que la conférence internationale se tiendra sur la base des deux résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967) et 338 (1973), ainsi que sur la base de la garantie des droits nationaux et politiques légitimes du Peuple palestinien, au premier rang desquels son droit à l’autodétermination.

Notre Conseil national a également affirmé la nécessité du retrait d’Israël tous les territoires palestiniens et arabes qu’il a occupés en 1967, y compris la Jérusalem arabe, l’établissement de l’Etat palestinien et l’abolition de toutes 1es mesures de rattachement et d’annexion, ainsi que le démantèlement des colonies édifiées par Israël dans les territoires palestiniens et arabes depuis 1967. Toutes ces exigences ont été formulées par les sommets arabes, et particulièrement par les sommets arabes de Fès et d’Alger.

Notre Conseil national a affirmé la nécessité d’oeuvrer pour placer les territoires palestiniens occupés, y compris la Jérusalem arabe, sous la tutelle des Nations Unies pour une Période limitée. Ce pour protéger notre peuple et créer un climat propice à la réussite des travaux de la conférence internationale, ce pour parvenir à un règlement Politique global et instaurer la sécurité et la paix pour tous, peuples et Etats, au Moyen-Orient, à travers l’acceptation et le consentement mutuels, et afin de permettre à l’Etat de Palestine d’exercer son autorité effective sur ces territoires. Tout ceci également a été affirmé dans le 8 décisions issues des sommets arabes. Notre conseil a aussi affirmé la nécessité de résoudre la question des réfugiés palestiniens, conformément aux décisions des Nations Unies. Il a également affirmé qu’il garantirait la liberté de croyance et de culte dans les Lieux saints de Palestine pour les adeptes de toutes les religions. Notre Conseil national a également confirmé ses décisions précédentes concernant les relations spéciales et privilégiées entre les deux peuples frères, jordanien et palestinien, et que la relation future entre l’Etat de Palestine et 1e Royaume hachémite de Jordanie se fera sur une base confédérale, selon le principe du choix volontaire et libre des deux pays frères. Ceci pour consolider les liens historiques et les intérêts vitaux qui les réunissent.

Le Conseil national a renouvelé sa conviction que le Conseil de sécurité des Nations Unies devait établir et garantir les dispositions de la sécurité et de la paix entre tous les Etats parties au conflit dans la région.

Je tiens à souligner ici que ces décisions, ainsi qu’il ressort clairement de leur contenu et de leur formulation, reflètent la fermeté de notre foi dans la paix et la liberté, ainsi que notre profonde conscience du climat de détente internationale, et de l’attachement de la communauté internationale à des solutions équilibrées qui répondent aux aspirations et aux intérêts fondamentaux des parties au conflit. Ces décisions reflètent également le degré de sérieux de la position palestinienne au sujet de la paix, son attachement à la paix et la nécessité de la garantir et de la préserver par le biais du Conseil de sécurité, et sous l’égide des Nations Unies.

Ces résolutions apportent une réponse claire et ferme à tous les alibis et les prétextes colportés par certains Etats au sujet de la position et de la politique de l’Organisation de libération de la Palestine. Alors que notre peuple, par son soulèvement comme par l’intermédiaire de ses représentants au Conseil national, votait pour la paix, confirmant son accord avec la tendance dominante elle-même consolidée par la détente nouvelle dans les relations internationales, propice à la Solution des conflits régionaux et mondiaux par des moyens pacifiques, le Gouvernement israélien, pour sa part, alimente les tendances agressives et expansionnistes ainsi que le fanatisme religieux, confirmant son obstination à choisir l’agression et à nier les droits de notre peuple.

La partie palestinienne a formulé de son côté des positions politiques claires et responsables, conformes à la volonté de la communauté internationale pour aider à la tenue et à la réussite des travaux de la Conférence internationale de paix.

L’appui international, courageux et bienvenu, à la reconnaissance de l’Etat Palestine est la preuve éclatante de la justesse de la voie que nous avons choisie de la crédibilité de nos résolutions et de leur conformité avec la volonté et l’amour de la paix qui animent la communauté internationale.

En dépit de notre grande estime pour ces voix américaines libres qui ont pris l’initiative d’expliquer et de justifier notre position et nos résolutions, l’administration américaine se refuse toujours à appliquer des critères uniques toutes les parties au conflit et continue à nous imposer -et à nous seuls - l’acceptation de positions qui ne sauraient être tranchées avant la négociation et le dialogue dans le cadre de la conférence internationale.

Je tiens ici à rappeler que reconnaÎtre aux deux parties au conflit l’égalité des droits sur la base de la réciprocité constitue la seule approche qui réponde aux diverses interrogations, d’où qu’elles viennent. Et si les Politiques pratiquées sur le terrain reflètent les intentions de ceux qui les conduisent, 1a partie Palestinienne a plus de raisons de s’inquiéter et de s’interroger au sujet de son propre sort et sur son avenir face à un Etat d’Israël bardé des armes les plus modernes, y compris des armes nucléaires.

Notre Conseil national a renouvelé son engagement vis-à-vis des résolutions des Nations Unies qui affirment le droit des peuples à résister à l’occupation étrangère, à la colonisation et à la discrimination raciale ainsi que leur droit à lutter pour l’indépendance. Il a également renouvelé son refus du terrorisme sous toutes ses formes, y compris le terrorisme d’Etat, confirmant par là son adhésion aux décisions prises à ce sujet : la résolution du sommet arabe d’Alger en 1988, les deux résolutions des Nations Unies, 42/159 de 1987 et 40/61 de 1985, ainsi que ce qui figure à ce sujet dans la Déclaration du Caire du 7 novembre 1985. Cette position est claire et sans équivoque. En dépit de cela, je réaffirme ici une fois encore, en ma qualité de président de l’OLP, que je condamne le terrorisme sous toutes ses formes.

Je salue tous ceux que je vois face à moi dans cette salle, gui ont un jour été accusés d’être des terroristes par leurs bourreaux et leurs colonisateurs au cours des combats menés dans leurs pays pour les libérer du joug de la colonisation. Ce sont aujourd’hui des dirigeants investis de la confiance de leurs peuples et de fidèles et sincères partisans des principes et des valeurs de la justice et de la liberté. Un grand salut aux martyrs qui sont tombés, victimes du terrorisme et des terroristes, au premier rang desquels le compagnon de ma vie, mon adjoint, le martyr-symbole Khalil el Wazir, ainsi que tous les martyrs tombés dans les massacres infligés à notre peuple dans les lieux les plus divers, dans les villes, les villages et les camps de Cisjordanie, de Gaza et du Liban.

La situation dans notre patrie palestinienne ne souffre plus l’attente. Les masses de notre peuple et nos enfants sont à la tête du cortège, portant le flambeau de la liberté, tombant quotidiennement dans la lutte pour chasser les occupants et consolider les fondements de la paix dans leur patrie libre et indépendante aussi bien que dans la région tout entière. Le Conseil national palestinien a ainsi fondé ses résolutions sur le réalisme, prenant en considération les circonstances particulières aux Palestiniens et aux Israéliens ainsi que la longue histoire de tolérance qui les a unis dans le passé.

Les Nations Unies ont à l’égard de notre peuple et de ses droits une responsabilité historique exceptionnelle. Voici plus de 40 ans que les Nations Unies ont décidé, sur la base de la résolution 181 (Il), d’établir deux Etats en Palestine, l’un arabe palestinien et l’autre juif. Et nous voyons qu’en dépit de l’injustice historique qui a frappé notre peuple, cette résolution assure aujourd’hui encore les conditions de légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance nationale.

L’accélération du processus de paix dans la région requiert un effort exceptionnel de la part de toutes les parties concernées et de leurs partenaires internationaux. Je citerai plus précisément les Etats-Unis d’Amérique et l’Union soviétique, investis d’une grande responsabilité vis-à-vis de la cause de la paix dans notre région.

A cette étape, le rôle des Nations Unies et des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, celui des blocs et des instances internationales est vital et crucial. C’est pourquoi, j’ai l’honneur, en ma qualité de président du Comité exécutif de l’OLP, qui assume momentanément les responsabilités du gouvernement provisoire de l’Etat de Palestine, de vous présenter l’initiative de paix palestinienne suivante.

Premièrement, que de sérieux efforts soient déployés pour réunir le Comité préparatoire de la Conférence internationale de paix au Moyen-Orient, sous l’égide du Secrétaire général des Nations Unies, et ce, sur la base de l’initiative des deux Présidents, Gorbatchev et Mitterrand, qui a reçu l’appui de nombreux Etats et que le Président Mitterrand a eu l’obligeance d’exposer devant votre assemblée à la du mois de septembre dernier - initiative préludant à la tenue de la Conférence internationale, qui est appuyée par la totalité des Etats dans le monde, à l’exception du Gouvernement d’Israël.

Deuxièmement, partant de notre foi en le rôle vital des Nations Unies et fort de la confiance que nous accordons à la légalité internationale, nous réclamons une action visant à mettre notre terre palestinienne occupée sous la tutelle momentanée des Nations Unies : que s’y déploient des forces internationales qui protègent notre peuple en même temps qu’elles supervisent le retrait des troupes israélien de notre patrie.

Troisièmement, l’Organisation de libération de la Palestine recherchera un règlement pacifique global avec les parties concernées au conflit arabo-israélien, y compris l’Etat de Palestine, Israël et ses autres voisins, dans le cadre de la conférence internationale de paix au Moyen-Orient, sur la base des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, de façon à garantir l’égalité et l’équilibre des intérêts et, tout particulièrement, le droit de notre peuple à la liberté et à l’indépendance nationale, ainsi que le respect du droit de toutes les parties au conflit, comme je viens de le dire, à exister dans la paix et la sécurité.

Si ces bases sont adoptées lors de la conférence internationale, nous aurons franchi une étape essentielle en direction de la solution juste, ce qui permettrait de parvenir à un accord sur l’ensemble des dispositions et des arrangements de sécurité et de paix.

J’espère qu’il est bien clair que notre peuple palestinien, qui aspire à la réalisation de ses droits nationaux légitimes, à l’autodétermination, au retour et à la fin de l’occupation de la terre de sa patrie palestinienne, tient à réaliser ces objectifs en continuant à avancer sur la voie pacifique, dans le cadre de la conférence internationale tenue sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies et conformément à sa charte et à ses résolutions.

J’affirme que nous sommes un peuple qui aspire à la paix, comme tous les peuples de la terre, peut-être avec un peu plus d’ardeur, étant donné la longueur de cette épreuve tout au long de ces années et la dureté de la vie que mènent notre peuple et nos enfants, qui ne peuvent jouir d’une vie normale, à l’abri des guerres, des malheurs, de la souffrance et de l’exil, de la dispersion et des difficultés de la vie quotidienne.

Que s’élèvent des voix pour soutenir le rameau d’olivier, pour appuyer la pratique de la coexistence pacifique et pour renforcer le climat de détente internationale. Joignons nos mains et nos efforts pour ne pas laisser passer une occasion historique, qui pourrait ne pas se représenter, de mettre fin à un drame qui n’a que trop duré et qui a coûté le sacrifice de milliers de vies et la destruction de centaines de villages et de villes.

Et si nous tendons la main vers le rameau d’olivier, le rameau de la paix, c’est parce que celui-ci se répand dans nos coeurs à partir de l’arbre de la patrie et de la liberté.

Je suis venu à vous au nom de notre peuple, la main ouverte, pour que nous œuvrions à instaurer une paix véritable, une paix bâtie sur la justice. Sur cette base, je demande aux dirigeants d’Israël de venir ici, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies, pour que nous accomplissions cette paix. Et leur dis, tout comme je vous le dis : notre peuple désire la dignité, la liberté et la paix. Il désire la sécurité pour son Etat tout comme il la désire pour tous Etats et parties au conflit arabo-israélien.

Je m’adresse ici tout particulièrement aux Israéliens de toutes les catégories, de tous les courants et de tous les milieux et, avant tout, aux forces de la démocratie et de la paix, et je leur dis : Venez ! Loin de la peur et de 1a menace, réalisons la paix, loin du spectre des guerres ininterrompues depuis 40 dans le brasier de ce conflit, loin de la menace de nouvelles guerres, qui n’auraient d’autre combustible que nos enfants et vos enfants, venez, faisons la paix, la paix des braves, loin de l’arrogance de la force et des armes de la destruction, loin de l’occupation, de la tyrannie, de l’humiliation, de la tuerie et de la torture.

Je dis : « O gens du Livre, retrouvez-vous en une seule parole », pour que nous établissions la paix sur la terre de la paix, la terre de Palestine.

« Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! »

Mon Dieu, Tu es la Paix. La Paix vient de Toi. la Paix aboutit à Toi. Seigneur, fais-nous vivre dans la paix et accéder au Paradis, ta demeure, la demeure de la Paix.

Enfin, je dis à notre peuple : l’aube, inéluctablement, vient, et la victoire elle aussi, est déjà en chemin. Je vois la patrie dans vos pierres sacrées ; je vois le drapeau de notre Etat palestinien indépendant flotter sur les hauteurs d la patrie bien-aimée.

Je vous remercie et vous salue, avec la miséricorde de Dieu, et ses bénédictions.
http://www.aloufok.net/spip.php?article69

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 22:11
30/01/2009 - 16:30 ]
Damas – CPI

Notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a été informé que les factions palestiniennes dans la capitale syrienne Damas sont en train d’étudier une nouvelle référence pour le peuple palestinien, à l’intérieur comme à l’extérieur. Cela a déjà été annoncé par Khaled Michaal, président du bureau politique du mouvement du Hamas.

Une source palestinienne a informé notre centre que le comité issu de la conférence nationale palestinienne, tenue à Damas le mois de janvier 2008, étudie actuellement la constitution d’une intendance nationale unifiée. Cette direction sera une nouvelle référence nationale représentant le peuple palestinien à l’intérieur et à l’extérieur. Elle devra être à la hauteur de ses droits et de ses principes nationaux.

La source souligne que cette référence englobera toutes les factions palestiniennes, ainsi que des personnalités qui mettent leur foi dans le choix à la résistance. L’Alliance des forces palestiniennes à Damas sera chargée de préparer un projet concernant cette référence, dans une période d’un mois.

Cette démarche a été prise après avoir vu le refus de Mahmoud Abbas de restaurer l’OLP sur de nouvelles bases, nationales et démocratiques, selon l’accord du Caire de 2005.

 

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7Wfi8eEbnFkpJtoCcWYzUbs4KiUiy6w0GtxANe9uPAk9HAcmtxk6eVtQZYlFLG%2b152c%2f%2fCOWGCJlZsvPNtNCgki%2bSnzq5Wn95G5CwwFW2voM%3d
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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 21:54
 
Gaza - 31-01-2009

Compte-rendu de mission à Gaza du 18 au 25 janvier 2009 : N’oubliez pas Gaza !
Par Sylvette Rougier > sylvette.rougier@wanadoo.fr
Sylvette Rougier est présidente du Comité Poitevin France Palestine, 24 rue d'Elne, à Poitiers (86000). Siège social : Centre Socioculturel de Beaulieu Boulevard Savari à Poitiers (86000).
 

C’est le cri que je voudrais lancer en rentrant de Gaza. Car, on vient de le voir, le cessez-le-feu ne représente ni une victoire pour Israël ni la paix, mais prépare de nouvelles agressions. D’ailleurs le cessez-le-feu n’existe pas. Il est rompu tous les jours par Israël par mer ou par terre et les drones sillonnent en permanence le ciel de Gaza.



























Je suis partie à Gaza en réponse à l’appel des organisations du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, de la Coordination Inter Associative pour la Palestine qui regroupe plus de 60 organisations, et de l'Association pour le Développement de la Santé des Femmes. Notre délégation de solidarité et d’assistance médicale composée de médecins, infirmières, juristes, responsables politiques et associatifs avait pour but d’apporter une assistance médicale et de participer au travail d’investigation sur les crimes de guerre caractérisés commis par l’armée israélienne.

Il me semblait important comme infirmière de mettre mes compétences professionnelles au service des Palestiniens, comme citoyenne de manifester ma solidarité à des gens victimes de traitements inhumains, et comme membre d’une organisation solidaire des Palestiniens, d’être avec eux à un moment où ils étaient si isolés et où leur situation était si difficile.

En fait nous sommes arrivés au moment où la trêve était déclarée et du coup, notre mission s’est orientée essentiellement vers un recueil de témoignages afin d’étayer la demande de plainte auprès de la Cour Pénale Internationale.

La délégation qui a réclamé et obtenu le soutien du Ministère des Affaires Etrangères français était composée de : Abdelaziz Yassine BENJELLOUN TOUIMI, Orthopédiste, Elena ALFARO, infirmière, Sylvette ROUGIER, infirmière, Mathieu BEURIER, secouriste, Philippe PASCAL, Président de Rencontre Africaine,
Mireille MENDES-FRANCE, juriste, Daniel VOGUET, avocat, Jacques FATH, responsable des relations internationales du PCF, Alima BOUMEDIENNE THIERY, sénatrice (Les Verts), Samir ABDALLAH, cinéaste et Khéridine MABROUK, Grapsalam.

Que dire de ce séjour pour ne pas faire jouer seulement l’émotion ?

1 – Les destructions :

Nous sommes entrés à Gaza par Rafah au sud le mardi 27 janvier. Le cessez-le-feu est entré officiellement en vigueur l’avant-veille. Quand nous arrivons vers 8 heures, une petite file est déjà formée, attendant le bon vouloir des soldats égyptiens pour ouvrir la porte. Au fil des 5 heures que nous passerons là, cette file grossira considérablement. Constituée de journalistes de toutes nationalités, mais aussi de Palestiniens absents au moment de la guerre et qui voudraient bien rentrer chez eux, constater les dégâts. Ainsi un jeune homme attend depuis 14 jours, une femme chargée de paquets attend depuis 48 heures. Elle sait que sa maison a été détruite et pleure en silence, s’essuyant les yeux avec son voile blanc.

Il n’y a rien à faire au terminal de Rafah. On patiente en buvant thé ou café que sert un bar de fortune judicieusement installé là. Des taxis attendent les éventuels sortants ou les refoulés pour les remmener en Egypte.

Nous voyons beaucoup d’ambulances sortir de Gaza et on nous dit qu’elles évacuent les grands blessés vers des hôpitaux égyptiens. Beaucoup d’ambulances orange entrent également, dons des pays arabes semble t’il. Sans doute pour racheter leur conduite pendant la guerre ! Un rapide contrôle avant de passer la grille puis elles seront stockées dans la cour avant d’obtenir le droit d’entrer à Gaza. Des convois humanitaires décorés de banderoles de solidarité entrent et suivent le même chemin.

Finalement, nous profitons de l’arrivée de la délégation du Ministère des Affaires étrangères français et de la présence du représentant de l’Ambassade pour entrer et subir le contrôle tatillon de la bureaucratie égyptienne qui nous retiendra encore 1 heure après nous avoir fait signer une décharge de responsabilité.

Enfin nous entrons à Gaza. Le responsable palestinien de l’UNRWA pour le sud et le centre de Gaza, Awad Ale nous accueille par ses mots : « Les Arabes ont bu à votre santé. Nous sommes contents que vous soyez venus ».

Nous allons alors passer 4 jours à constater l’ampleur des dégâts, en sa compagnie et celle d’Abdel Abed Al Halim, responsable du Centre Palestinien des Droits de l’Homme de Khan Younes. Nous sommes allés à Rafah, Khan Younes, Azbet Abed Rabo dans le district de Jabaliya, Gaza ville, Al Atatra au nord ouest de Gaza près de Beit Lahia, Zeitun, quartier sud est de Gaza ville, Khuzaa à la frontière sud est de la Bande de Gaza.

Partout la désolation règne comme en France après la tempête ou comme après un tremblement de terre ou un tsunami. Sauf que là, il ne s’agit pas d’une catastrophe naturelle, mais volontaire, pratiquée de sang froid et avec un cynisme incroyable par une des armées les plus puissantes du monde, sous les yeux et en direct de tous.

La route Salah Eddine qui traverse du sud au nord la bande de Gaza et qui était asphaltée est transformée en chemin de terre aux innombrables nids de poule.

Partout le même spectacle de maisons démolies, « bulldozées », sauvagement malaxées avec la terre ne laissant aucune possibilité de récupérer quoi que ce soit à ses occupants. Les zones agricoles sont ravagées en profondeur rendant leur remise en culture quasi impossible. On dirait Verdun mais dans une zone habitée et, qui plus est, une des plus denses au monde.

Les maisons les moins détruites laissent apparaître des restes de vie : un livre d’école, des pages d’un Coran, des fauteuils, des lits, des vêtements, des instruments de cuisine, des jouets. Ailleurs tout est noirci par le feu des bombes incendiaires ou au phosphore. D’ailleurs celui-ci brûle encore et répand partout son odeur âcre. On trouve aussi des morceaux d’obus éclatés.

Dans certains endroits, les cadavres des bêtes, chèvres, ânes, poules, pourrissent à l’air libre et l’odeur de décomposition provoque la nausée. Les canalisations sont éventrées. L’eau est coupée en de nombreux endroits et les gens font des réserves dans des bidons plastiques. L’électricité est réservée à ceux qui possèdent des générateurs. Le gaz n’est plus livré et les habitants ont du inventer des systèmes de propulsion de gazole ou kérosène avec des pulvérisateurs pour cuisiner. Le bois est devenu une denrée très recherchée et nous assisterons à une dispute pour s’approprier des restes d’une maison.

Partout les gens chassés par les bombardements reviennent pour tenter de récupérer ce qui peut l’être, constater les dégâts, ou simplement s’asseoir sur ce qui était leur maison et n’est plus qu’un tas de gravats.

Un chassé croisé incessant de charrettes, motos, voitures au chargement branlant et hétéroclite se bouscule sur les routes et les chemins défoncés.

Tous les Palestiniens que nous rencontrerons ont des histoires terribles à raconter : enfants, femmes, hommes, tués à bout portant, y compris ceux qui portaient un drapeau blanc, tirs sans sommation, arrestation des hommes jeunes et matraquages systématiques. Enfants, femmes, hommes, écrabouillés dans la destruction de leurs maisons. Ambulances empêchées d’arriver sur les lieux. Morts qui ne peuvent être ensevelis.

Houssam du village d’Azbet Abed Rabo dont l’usine de céramique et la maison ont été entièrement dévastées en même temps que 5 autres maisons voisines et 2 taxis nous dira : « Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, on sera toujours là. Il faut le dire au monde entier. Ils peuvent lancer des bombes atomiques, il y aura toujours un Palestinien qui sortira pour réclamer ses droits. »

Omar, du village d’Atatra au nord ouest de Gaza, est étudiant infirmier. Le regard hébété il nous raconte comment sa maison a été rasée après que lui et toute sa famille aient été enfermés pendant 6 heures dedans. Sa mère et sa soeur sont sorties avec un drapeau blanc. Les soldats israéliens les ont tuées à bout portant puis ils ont rassemblé les autres membres de la famille dans une école, avant d’emmener les hommes nus et yeux bandés. Ils resteront prisonniers 10 jours, subissant un matraquage en règle. Des pressions sont exercées sur eux pour qu’ils dénoncent des activistes : offre d’argent, menaces, mises en présence de filles pour provoquer une érection et prendre des photos … Omar aura le bras et des côtes cassés, il porte un bandage sur la tête et a un oeil tuméfié. A son retour il trouvera sa maison détruite et est maintenant obligé de louer un logement.

Un autre jeune homme nous raconte comment alors que lui était parti chez un oncle, il entend une explosion et voit sa maison prendre feu. Son père et 4 frères sont tués, sa mère, sa belle-soeur et 2 autres frères sont blessés. Les soldats ne laisseront pas les ambulances approcher. Quand ils voudront essayer d’évacuer les blessés sur des charrettes, ses 2 cousins seront tués à bout portant puis les soldats viendront bulldozer corps et charrettes. Il faudra aux survivants attendre 14 jours pour trier les restes humains et les enterrer.

Nombre de maisons ont servi de bastions à l’armée israélienne une fois entrée par terre ou parachutage, en témoignent les douilles des cartouches, les restes de boîtes de conserves, les graffitis sur les murs en anglais ou en mauvais arabe : « Israël pour toujours » « de la part de l’armée israélienne, nous sommes désolés », « t’as un beau slip ».

Un vieux monsieur très digne dont la maison a été bombardée 15 heures d’affilé et qui a survécu par miracle en comptant toutes les secondes de cette nuit infernale, nous dit vouloir envoyer un message au peuple français : « Ayez pitié des enfants. Pas avec de l’argent, mais avec des sentiments. Quelle est notre faute ? L’Europe a voulu régler le problème des juifs avec les nazis en nous en faisant payer le prix. Nous sommes ouverts à la paix juste en 2 parties, pas entre un cavalier et son cheval ». Il loge maintenant chez son beau-frère. Il ne demande pas d’armes pour se venger mais de l’amour, une révolution d’amour au sein des Palestiniens et du monde entier.

Lorsque nous arrivons à Zeitun, quartier sud est de la ville de Gaza, une grande tente est dressée pour les condoléances. On nous accueille avec la tasse de café très fort. 36 membres de la même famille ont été tués, des enfants ont été tués dans les bras de leurs mères. Les gens nous disent que les Israéliens laissent toujours quelques survivants pour raconter aux autres et les terroriser. C’est ce qu’ils ont fait en 48, en 56 ou en 67.

A Khuzaa, à moins de 400 mètres de la frontière sud est avec Israël, le quartier est plutôt résidentiel : de grandes maisons non mitoyennes, entourées de jardins. Les F16 ont bombardé sans sommation puis les soldats ont tiré sur les gens qui essayaient de fuir leur maison. Les hommes jeunes seront emmenés et tabassés avant d’être relâchés. D’autres seront rassemblés dans une école de l’UNRWA qui sera bombardée.

Le long du couloir Philadelphie qui sépare Gaza de la frontière égyptienne, nous découvrons l’entrée des tunnels qui ont permis d’alléger quelque peu le blocus imposé par le monde entier à Gaza. Aujourd’hui, toute cette région est dévastée, éventrée, labourée. Nous marchons au milieu de débris de toutes sortes qui peuvent encore faire du dégât : fil de fer, morceau de bois, de béton, les tunnels eux-mêmes rendus fragiles par les bombardements risquent de s’effondrer. L’agitation règne cependant chacun s’activant à récupérer ou à reconstruire ce qui peut l’être. « Ils ont détruits 10 tunnels, nous en reconstruirons 100, » nous disent rageusement les Palestiniens.

Ce qui frappe également, c’est la volonté de détruire systématiquement non seulement les gens, mais tout ce qui peut servir à la vie, c’est-à-dire, toutes les infrastructures économiques, sociales et administratives.

Les terres agricoles, les usines, les écoles, les lieux de culte, les bâtiments publics, les hôpitaux … rien n’est laissé intact. Ainsi les Palestiniens non seulement ont souffert de la guerre mais ils vont continuer à souffrir des conséquences de celle-ci puisque tout est détruit, démoli voir stérilisé pour de longues années. Ca et là, les gens essaient de récupérer les légumes et les fruits qui peuvent l’être : carottes, concombres, fraises, citrons, oranges prennent ainsi prématurément le chemin des commerces, arrachés aux butes de terre dévastatrices des bulldozers.

Le long de la côte, les navires de guerre israéliens patrouillent en permanence et tirent sur les barques des pêcheurs. Les deux nuits que nous avons passées à Gaza ville ont été écourtées vers 5 heures du matin par des détonations de canons et des salves de mitraillettes. On entendait non seulement les détonations, mais on voyait aussi les bombes exploser dans l’eau, pas très loin de la plage. 2 Palestiniens seront blessés pendant notre séjour. L’usine de conserverie de Gaza ville est entièrement détruite.

Dans les quartiers relativement épargnés, la vie reprend, créant un climat un peu surréaliste : là on va chez le coiffeur, à côté d’un quartier dévasté. Ailleurs ont déblaye les gravats, ou on reconstruit un mur. La volonté de vivre semble plus forte que tout.

Nous avons rencontré des médecins et des militants des droits de l’homme. La description qu’ils nous font des blessés et des morts nous laissera sans voix : corps déchiquetés, brûlés, sectionnés, découpés, mutilés par les obus. Tous les types d’armes ont été utilisés faisant chacun leurs blessures spécifiques : explosifs traditionnels par voie aérienne, maritime et terrestre, phosphore blanc provoquant des brûlures, gaz toxique provoquant agitation nerveuse et suffocation, gaz pestilentiels, bombes à souffle qui ne font pas de bruit mais créent des hémorragies internes, balles à fragmentation qui font entrer de multiples éclats dans les corps et font des délabrements importants.

Pendant toute la crise, les soins ont été dispensés gratuitement. Israël a laissé passer quelques convois humanitaires permettant de refaire les stocks, mais il a manqué de beaucoup de médicaments notamment des antibiotiques et analgésiques.

La plupart des personnels des hôpitaux et centres de secours sont restés sur place pendant les 23 jours de l’agression ne dormant que quelques heures par jour. De nombreux volontaires sont venus les rejoindre.

Nous sommes admiratifs devant la manière dont cette crise a été gérée : 3 jours après le cessez-le-feu, il ne reste rien de l’agitation des jours précédents, les centres de soins sont calmes, les gros blessés ont été évacués à l’étranger, les autres sont répartis dans les différents centres en fonction des soins postopératoires qu’ils doivent subir.

Aujourd’hui des blessés continuent à arriver. Ce sont ceux, notamment des enfants, qui ont manipulé des bombes non encore explosées, et ceux qui se blessent en essayant de récupérer ce qui peut l’être dans leur maison défoncée.

J’ai passé une partie de la journée du vendredi avec les urgentistes de l’hôpital du PRCS de Khan Younes. Comme c’était jour de repos, il n’y avait pas de programme opératoire et nous avons discuté avec les 3 jeunes infirmiers (le plus vieux a 22 ans), et les médecins de garde en buvant thé sur thé. Tous m’ont dit leur désir d’avoir une vie normale, de ne plus trembler pour eux ou leurs familles, leur désir de fuir l’enfer de Gaza et en même temps leur envie de voir leur pays libre. Comment oublier Hossam, infirmier de 21 ans, débordant de vitalité mais dont les yeux reflètent une telle tristesse dès qu’il cesse de faire le clown, qui me demande de la cacher dans mon sac à dos pour l’emmener en France ? Comment oublier les traits tirés du Dr Ahmed qui voudrait fuir loin d’ici et puis, se reprenant, dire que non il ne veut pas abandonner son pays mais voudrait 3 semaines de repos avant de revenir ?

A 19 heures, nous avons aidé une femme à accoucher, des jumeaux, ses premiers enfants, par césarienne.

Ainsi la vie continue. 2 chirurgiens, un pédiatre et 2 infirmiers s’activent autour de la jeune femme. Je sens bien que cette équipe est habituée à travailler dans l’urgence : peu de paroles, des gestes rapides, sans réelle tendresse, mais précis. Moins d’une ½ heure après l’installation de la jeune femme sur la table, les deux petits garçons sont sortis et mis sous les lampes. Une autre ½ heure et la maman remonte dans la chambre ! Deux nouveaux petits Palestiniens vont avoir à affronter les dures conditions de la vie à Gaza.

L’image des couveuses ouatées de l’hôpital de Poitiers me traverse l’esprit et je dois dire que j’avais la gorge serrée en contemplant ces petits êtres poussant leurs premiers cris dans des conditions aussi précaires.

2 – Le bilan

Plus d’un million de tonnes de bombes et d’explosifs a été déversé sur les 360 km² du territoire gazaoui, soit environ 5 kg de bombe au m².

Le PCHR a fait le récapitulatif de ces journées qui ont ensanglanté Gaza du 27 décembre au 18 janvier :

Des familles entières ont été tuées. Les femmes et les enfants constituent plus de 43 % des victimes. Les infrastructures, les terres cultivées, les maisons et les bâtiments collectifs ont été entièrement détruits.

- 1 285 Palestiniens ont été tués parmi eux : 895 civils dont 280 enfants et 111 femmes et 167 membres de la police civile ;
- 4 336 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été blessés dont 1 133 enfants et 735 femmes
- Nizar Rayan et Sa’id Siam, responsables militaire et politique, ont été exécutés avec des membres de leurs familles sans jugement préalable
- Les destructions de maisons dues aux bombardements et aux tirs d’artillerie ont entraîné la mort de familles entières et de blessés à vie.
- Les FOI (Forces d’occupation israéliennes) ont attaqué ambulances et véhicules de la défense civile et des services de secours
- 2 400 maisons ont été entièrement détruites dont 490 par bombardements aériens
- 28 lieux publics incluant les bâtiments des ministères, des municipalités, des conseils régionaux, du Conseil législatif et des ports de pêche ont été détruits
- 21 chantiers incluant des cafétérias des salles de mariage, des hôtels et des aménagements touristiques ont été détruits
- 30 mosquées ont été totalement détruites, 15 autres, partiellement
- Les bureaux de 10 organisations caritatives ont été détruits
- 121 ateliers industriels et commerces ont été détruits, 200 autres, endommagés
- 5 usines à béton et une production de jus de fruit ont été détruites
- 60 postes de police et commissariats ont été détruits
- 5 immeubles abritant des médias et 2 assurant des soins médicaux sont détruits
- 29 établissements à vocation éducative ont été totalement ou partiellement détruits
- Des centaines d’hectares de terres cultivées ont été défoncées.

3 – Et maintenant ?

Pour tous les gens que nous avons rencontrés, notre venue est capitale. Elle montre non seulement qu’ils ne sont pas seuls, mais elle leur donne l’espoir qu’au retour nos témoignages aideront à faire parler la justice.

L’agression a permis de renforcer l’unité des différents partis sur le terrain. Le Hamas n’était pas seul à résister. Tous ont combattu ensemble. Et tous ont souligné la volonté délibérée d’Israël de s’en prendre aux civils et aux infrastructures.

Ils ont aussi montré du doigt la responsabilité de l’UE qui, en renforçant ses accords de coopération avec Israël, lui a en fait donné quitus pour commettre son agression.

Nous avons rencontré le ministre de la santé, le Docteur Naïm. Pour lui cette guerre n’est qu’un aspect aigu d’une situation qui dure depuis plus de 60 ans. Elle est la conséquence logique du processus de paix entamé avec l’ennemi sioniste et qui n’a abouti qu’à plus de colonies, plus de check points, de nouveaux massacres, la construction du mur … et a laissé les Palestiniens déçus et frustrés.

Il revient aussi sur les élections de 2006 dont le déroulement a été jugé démocratique par tous les observateurs, mais dont les résultats non conformes aux souhaits des USA, d’Israël et des Européens, a entrainé le blocus inique avec des conséquences sur tous les plans de la vie quotidienne, transformant Gaza en une vaste prison.

Il réaffirme que ce ne sont pas les Palestiniens qui sont les agresseurs mais bien le blocus et l’occupation. La communauté internationale et le clan occidental en particulier sont tombés bien bas en refusant de lever le petit doigt ou en reportant la responsabilité sur la victime. Ban Ki Moon est venu à Gaza la veille de notre rencontre. Il a visité les locaux de l’UNRWA dévastés par les bombes israéliennes, mais n’a rencontré aucune famille palestinienne.

Pour le Ministre, seules les manifestations des gens ayant encore un peu de conscience peuvent faire changer les choses. Il ajoute en riant que certains ont proposé au Venezuela et à la Bolivie de faire partie de la Ligue arabe pour la faire évoluer ! Et plus sérieux, il souligne que la position de ces deux pays qui ont renvoyé l’ambassadeur d’Israël, montre bien qu’il ne s’agit pas d’une question relative à l’islam mais de justice humaine.

Pour tous il est clair que Mahmoud Abbas s’est comporté comme un vulgaire collabo et n’a plus de crédibilité. Le souhait majoritaire semble d’aller vers un gouvernement transitoire d’union avec deux objectifs :
- Briser le siège et éliminer la corruption
- Préparer des élections démocratiques dont les résultats seraient reconnus et acceptés par tous.
D’autre part, les Palestiniens nous demandent de tout mettre en oeuvre pour poursuivre en justice les criminels de guerre, et faire qu’ils ne puissent plus se promener impunément. Leur credo n’est pas le choc des civilisations mais les droits de tous les êtres humains, la coopération entre tous, la complémentarité des civilisations.

Et tous nous diront : « C’est à vous, société civile de nous donner quelque espoir pour continuer à croire aux valeurs de liberté, égalité, fraternité. Sinon nous allons perdre confiance en l’autre partie et nous irons vers une radicalisation. C’est à vous de briser ce cercle vicieux. »

De retour de là-bas, et parce que les yeux noirs des enfants sales et pieds nus sur les ruines de leurs maisons ne me quittent plus, je me dis que oui, nous devons tout mettre en oeuvre pour refuser la vision manichéenne du bien et du mal et redonner sa place au Droit pour le règlement des conflits sous peine de voir se recommencer des carnages comme celui de Gaza
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11081&type=temoignage&lesujet=Résistances
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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 21:49
PALESTINE : Récolte de médicament samedi 31 janvier
mardi 27 janvier 2009

Les Palestiniens en dehors de l’aide humanitaire dont ils ont besoin vu la situation d’urgence, ne doit pas être comme c’est trop souvent le cas, une aide guidée que par des émotions, dû à une situation dramatique qui se répète tous les trois, quatre ans... Les gens dans leur grande majorité oublient très vite et sont orientés « leurs émotions » par les grands médias... Il suffit que les médias parlent d’une catastrophe humaine pour qu’enfin les gens se réveillent, il est souvent déjà trop tard. Non les Palestiniens ont besoin d’une aide régulière dans le temps « surtout d’une aide citoyenne pour dénoncer la situation politique internationale »... Il est préférable d’apporter une petite aide de manières régulières qu’une grande aide une seule fois et cela quelle que soit la situation... Une aide qui peut paraître dérisoire, mais, régulière à l’avantage de nous éduquer à ne pas oublier et être actif pour combattre l’injustice dans le temps contrairement à une aide conséquente une seule fois qui finit par nous éloigner et nous rendre passif « éloigne » face au malheur, même s’il y a du bien dans les deux cas...

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PALESTINE : Récolte de médicament samedi 31 janvier
Samedi 31 Janvier 2009

Journée culturelle "Soutien à la Palestine"...

THÉÂTRE DE LA MAIN D'OR

15, Passage de la Main-d'Or
75011 PARIS

Besoins en médicaments :

Antidouleurs, paracétamol, aspirine, alogostase; Dafalgan etc...
Désinfectants, isobétadine en gen ou liquide etc...
Anti-brûlures, sulfadiazine, flammazine etc...
Pansements et toutes sortes de bandages, compresses, coton...

Mercredi 28 Janvier 2009
jeanmichel.vigon@gmail.com

http://www.alterinfo.net/PALESTINE-Recolte-de-medicament-samedi-31-janvier-_a29075.html
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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 20:03

Shane Bauer
Al Jazeera

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=5998
Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, une faction armée du Fatha, avaient autrefois menacé de mort le leader du Hamas, Khaled Meshaal.

 

(JPG)
Sommet de Doha - Au centre : Khaled Meshaal, leader du Hamas, à droite : Ramadan Abdullah Shallah, leader du Jihad Islamique et à gauche : Ahmed Jibril du PFLP (AFP)

Cependant, selon des représentants du Fatah à Damas, depuis le début de la guerre à Gaza jusqu’au cessez-le-feu, appelé dimanche par les factions palestiniennes, les deux factions rivales luttaient côte à côte, tirant des roquettes sur Israël depuis les rives de la bande de Gaza.

Israël affirme avoir assené un coup terrible au Hamas. Mais les 22 jours d’agression, tuant 1300 civils et blessant au moins 6000, ont rassemblé les factions palestiniennes. Pourtant, dans le passé, ces mêmes factions juraient être les ennemies du Hamas.

De nombreux observateurs se demandent si la coalition alliée du Hamas sera un nouveau front contre Israël, et si le Hamas sera en mesure d’empêcher d’autres factions de lancer des attaques depuis Gaza, rompant ainsi un calme précaire.

Mohammad Nazzal, un membre du bureau politique du Hamas à Damas affirme : « L’attaque d’Israël contre Gaza a unifié les groupes palestiniens dans le but de faire face à l’agression sioniste ».

Attaques coordonnées

Plusieurs factions ont revendiqué la lutte armée à Gaza.

Des mises à jour quotidiennes sur les sites internet des factions du Fatah, du Jihad Islamique, du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), du Comité de Résistance Populaire et d’autres groupes, différemment représentés par des hommes armés de lance-grenades, de versets du Coran, illustrés d’un pseudo art communiste et de photographies de feu Yasser Arafat - ont revendiqué les attaques contre les troupes israéliennes ainsi que les tirs de roquettes sur Israël. La plupart des groupes affirment avoir lancés des attaques coordonnées avec le Hamas.

Le site internet du Jihad Islamique prétend avoir tiré 262 roquettes sur Israël depuis le début de la guerre, dont plusieurs de concert avec le Hamas.

Des sources militaires israéliennes déclarent qu’au moins 750 roquettes ont été lancées sur Israël depuis le début de l’Opération Plomb Durci tuant trois civils. De plus, elles affirment que dix soldats ont été tués et plus de 100 blessés.

Abbas fragilisé

Selon Sameer Rifai, le représentant du Fatah à Damas, la preuve que certaines de ces roquettes aient été lancées par des membres du Fatah contredit la position officielle de Mahmoud Abbas, leader du Fatah et le président palestinien

Abbas a appelé les deux camps à un cessez-le-feu sans conditions. Plusieurs personnes pensent que cette démarche risque de coûter au Fatah une part importante du soutien dont il bénéficiait jusqu’à présent.

D’après Rifai : « Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa ont agi sans le consentement du leader du Fatah ».

Il ajoute, que le groupe est engagé dans « une défense légitime ».

Lors d’une interview la semaine dernière, Rafai a déclaré : « Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa font partie de la population palestinienne de Gaza ».

« Ils défendent leurs maisons, leurs vies et eux-mêmes. Ils sont des individus qui se battent contre l’occupation ».

Selon certains analystes, le fait même que des factions du Fatah se soient battues à Gaza symbolise le niveau élevé de désintégration de l’organisation.

« Une partie du peuple ne veut plus être liée à Mahmoud Abbas. Certains pensent que c’est une partie d’une organisation qui n’a pas participé à la défense de leurs compagnons palestiniens » affirme Maha Azzam, un membre associé du Centre du Proche Orient à Chatham House. Toujours selon Azzam, des membres de la faction armée du Fatah ont proclamé « notre gouvernement se trompe peut-être, mais certains d’entre nous sont prêts à défendre nos frères à Gaza ».

Cette démarche représente une délégitimation du rôle d’Abbas.

Renforcement du soutien au Hamas

Pendant ce temps, à Damas, la capitale de facto de nombreuses factions palestiniennes, le Hamas a fortifié sa légitimité.

Dimanche passé, Musa Abu Marzuq, le député du bureau politique du Hamas, s’exprimait à la télévision syrienne, parlant au nom des factions de résistance palestiniennes et non à celui du Hamas. Il a déclaré une semaine de cessez-le-feu, en insistant sur le fait que pendant cette trêve, toutes les troupes militaires doivent quitter Gaza et que les points de passages doivent être ouverts. Selon certains analystes, malgré l’apparence d’un front unit contre Israël, Hamas ne pourra peut être pas maintenir pendant très longtemps une alliance comprenant des groupes aussi divergents.

La faction laïque PFLP a déjà marqué son différend. Maher Taher, le représentant de PFLP à Damas, a décliné tout commentaire au sujet de leur décision. Néanmoins, dans une interview avec Al Jazeera, il insiste « l’attaque d’Israël continue ».

La semaine dernière, avant le cessez-feu, il a ajouté : « Le PFLP se bat sur le terrain contre l’invasion barbare israélienne ». « Cette lutte concerne tous les Palestiniens”.

La semaine dernière à Damas, plusieurs autres factions palestiniennes ont déclaré refuser « tout arrangement sécuritaire qui affecterait la résistance et le droit légitime à lutter contre l’occupation ».

La coalition était composée des représentants du Hamas, du Jihad Islamique, du PFLP, de la faction Al Saiqa, du Front de Lutte Populaire, du Parti Révolutionnaire Communiste, de l’Organisation de Libération Palestinienne, de la faction « Intifada » affiliée au Fatah et de nombreux autres groupes palestiniens.

Ils ont catégoriquement refusé la présence de forces internationales à Gaza, une proposition mise en avant par Abbas. Ils disent également que toute initiative de paix devra inclure la cessation immédiate des attaques d’Israël, le retrait total des forces militaires israéliennes de Gaza, la fin du blocus économique et l’ouverture de tous les points de passages de Gaza, y compris celui entre Rafah et l’Egypte.

Alliance temporaire

Toujours selon Azam : « Cette alliance continuera aussi longtemps qu’il y aura une crise ». « Une fois que la stabilité sera atteinte et que le processus politique sera en route, ce qui ne semble pas être envisageable dans un future proche, alors nous verrons à nouveau les groupes se désunir ».

Pour certains observateurs, que le Hamas garde ses alliés ou pas, ne fait finalement pas grande différence pour Israël. Les diverses factions vont, soit continuer à soutenir le Hamas, consolidant la légitimité du groupe à Gaza, soit se détacher et commencer à tirer des roquettes en violation du cessez-le-feu.

Taher a déclaré la semaine passée : « Toutes les factions devront se mettre d’accord sur une position commune » afin que le conflit touche à sa fin.

Toutefois, cette position n’est en vérité pas si claire. Néanmoins la plupart des factions se réservent le droit de tirer des roquettes en violation de la semaine de cessez-le-feu, une issue finale risque d’être encore bien loin.

Taher conclut : « Nous n’allons pas abandonner notre droit de résister jusqu’à la fin de l’occupation israélienne ».

 

 

20 janvier 2009 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://english.aljazeera.net/focus/...
Traduction de l’anglais : Christine Rossetti

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 20:01

Yigal Bronner - Neve Gordon
Counterpunch

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=5994
Comme si l’incursion sanglante ne suffisait pas, les forces de sécurité israéliennes ont paru passionnées à propager les flammes de la haine au sein de la population arabe en Israël.

 

Nourrir le cycle de la haine

(JPG) Les matchs de football israéliens avaient été suspendus durant l’assaut contre Gaza. Quand le sport a repris la semaine dernière, les supporters sont arrivés avec un nouveau chant : « Pourquoi les écoles à Gaza ont-elles été fermées ? » chantait la foule. Et la réponse : « Parce que tous les enfants avaient été abattus ! »

Outre sa pure barbarie, ce chant reflète la conviction répandue chez les juifs israéliens qu’Israël a remporté une victoire impressionnante à Gaza, une victoire évaluée, pas moins, au nombre de morts.

Les pilotes et les commandants de chars israéliens ne pouvaient pas vraiment faire la distinction entre les adultes et les enfants qui se cachaient dans leurs maisons ou se pressaient dans les refuges de l’UNRWA. Par conséquent, il n’est pas du tout surprenant que cette attaque redoutable ait tué 1 314 Palestiniens, dont 412 - soit près d’un tiers de l’ensemble des victimes - étaient des enfants.

Cette dernière attaque souligne qu’Israël, à l’instar du Hamas, a facilement recours à la violence et ne fait aucune distinction entre civils et combattants (sauf que les armes qu’Israël a à sa disposition sont beaucoup plus meurtrières). Peu importe combien de fois le gouvernement israélien a essayé d’imputer au Hamas la responsabilité des civils palestiniens tués, simplement, il n’est pas en mesure de trouver une explication au décompte des morts, spécialement à celui des enfants. En plus des enfants morts, 1 855 enfants palestiniens ont été blessés, et des dizaines de milliers d’autres ont probablement été traumatisés, et beaucoup d’entre eux pour la vie.

Chaque enfant a une histoire. Un ami bédouin a appelé il y a peu pour nous parler des siens à Gaza. Un cousin avait permis à sa fille de 5 ans d’aller dans la maison d’en face pour voir si les voisins avaient encore quelque chose à manger. Sa fille pleurait parce qu’elle avait faim. Au moment où elle commençait à traverser la rue, un missile a explosé à proximité et les éclats qui volaient l’ont tuée. La mère est depuis clouée au lit, pleurant et gémissant. « J’ai laissé ma fille mourir de faim ».

Comme si l’incursion sanglante ne suffisait pas, les forces de sécurité israéliennes ont paru passionnées à propager les flammes de la haine au sein de la population arabe en Israël. Des centaines de citoyens palestiniens d’Israël ont été arrêtés pour avoir manifesté contre l’agression israélienne et plus de 200 d’entre eux sont toujours en garde à vue. Un cas suffit pour illustrer l’effet psychologique que ces arrestations sont susceptibles d’avoir sur des centaines d’autres enfants.

Quelques jours après le cessez-le-feu, plusieurs hommes portant des cagoules de ski noires ont investi la maison de Muhammad Abu Humus. Ils venaient l’arrêter parce qu’il avait manifesté contre les assassinats à Gaza. Il était 4 h du matin et toute la famille dormait quand les hommes se sont mis à cogner contre la porte. Après s’être introduits dans la maison, ils ont mis Wafa, l’épouse d’Abu Humus, et leur quatre enfants, Erfat (12 ans), Shahd (9 ans), Anas (6 ans) et Majd (3 ans) dans un coin pendant qu’ils fouillaient la maison, balançant tous les vêtements, les draps, les jouets, et les ustensiles de cuisines sur le parquet. Des larmes plein les yeux, les enfants ont vu les hommes armés emmener leur père et quitter la maison.

Le hasard veut qu’Abu Humus, militant de longue date pour la paix et membre du Fatah, soit l’un de nos amis personnels. En 2001, il a rejoint Ta’ayush, organisation de partenariat arabes/juifs, et depuis lors, il a organisé de façon désintéressée nombre de rassemblements pour la paix et autres activités collectives. Ces huit dernières années, nous avons passé de nombreuses heures les uns chez les autres et nos enfants ont grandi en se respectant et en s’aimant. Pas facile de croire qu’il y a à peine un mois, il assistait à la Bar Mitzvah du fils d’Ygal dans une synagogue de Jérusalem.

Muhammad et Wafa Abu Humus ont essayé au fil des années d’inculquer à leurs enfants l’amour et le désir de la paix, et bien qu’il soit possible que les forces de sécurité n’aient pas détruit cela, on ne peut pas sous-estimer la haine qu’elles ont pu générer en une nuit. En effet, peut-on se demander, que vont penser ses enfants de leurs voisins juifs ? Quels sentiments vont-ils nourrir ? Et que pouvons-nous attendre de ces enfants de Gaza qui ont été les témoins de l’assassinat de leurs parents, de leurs frères et sœurs, de leurs amis et de leurs voisins ?

Nous insistons à propos des enfants palestiniens car il y en a tant d’entre eux qui ont été tués et terrorisés le mois dernier. Pourtant, il est certain que les enfants israéliens ont souffert aussi, particulièrement ceux qui ont passé de longs moments dans les abris de peur d’être touchés par des roquettes.

L’unique message transmis aux enfants, des deux côtés de cette bataille, est que le monstre sanguinaire, c’est l’autre côté. En Israël, cela s’est traduit instantanément par des gains pour le parti Yisrael Beytenu, un parti qui incite à la haine, dirigé par le xénophobe Avigdor Lieberman aujourd’hui le favori dans les simulations de sondages qui se font dans de nombreux lycées juifs, avec le belliciste Binyamin Netanyah en seconde position.

La haine, autrement dit, sort grand vainqueur de cette guerre. Elle a contribué à mobiliser les cliques de racistes, et comme les chants au football le clament, elle ne laisse absolument aucune place à l’autre, sapant même l’empathie élémentaire pour des enfants innocents. Les maîtres de la guerre en Israël doivent être heureux : les graines des prochaines guerres ont assurément été semées.


(JPG)
Haut : Yigal Bronner
Bas : Neve Gordon

* Yigal Bronner enseigne au département de l’Asie du Sud Langues et civilisations à l’Université de Chicago.

* Neve Gordon est président du département Politique et Gouvernement à l’Université Ben-Gourion du Néguev et de l’auteur de L’occupation israélienne (University of California Press, 2008).

Article des mêmes auteurs en commun :

-  La mort de Samir Dari - mai 2007

De Neve Gordon :

-  La conduite des médias par Israël n’est pas seulement impressionnante, elle est terrifiante
-  Cible : l’Université islamique (avec Jeff Halper)

 

 

27 janvier 2009 - Counterpunch - traduction : JPP

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 20:00

Al Jazeera


 

(JPG)
Le réseau de tunnels passant sous la frontière reste vital pour des centaines de milliers de Palestiniens

Pendant l’assaut contre Gaza, le plus sanglant depuis des décennies, les avions de guerre israéliens visaient les tunnels passant sous la frontière entre Gaza et l’Égypte, prétendument pour arrêter les livraisons d’armes.

Maintenant que les Palestiniens s’emploient à restaurer les tunnels endommagés par les bombes, les biens de consommation recommencent à arriver à Gaza.

Jeremy Young de Al Jazeera raconte comment on filme à l’intérieur des tunnels.

Il est facile de trouver les fameux tunnels dans la partie sud de la Bande de Gaza. Tout le monde sait où ils se trouvent, mais y pénétrer est une autre affaire.

Comme le blocus israélien de Gaza empêche l’arrivée de marchandises, les Palestiniens utilisent les tunnels pour transporter tous les produits imaginables entre le nord de l’Égypte et la Bande.

Les Israéliens prétendent que le Hamas utilise les tunnels pour la contrebande d’armes.

Environ 95 pour cent des tunnels ont été endommagés ou détruits lors du dernier assaut israélien de trois semaines mené contre Gaza.

Notre intermédiaire a mis trois jours à obtenir qu’on nous laisse pénétrer dans les tunnels.

Il avait appelé dix opérateurs de tunnels différents et aucun ne voulait nous autoriser à filmer, craignant que les tunnels ne soient visés lors d’un raid israélien.

Il a finalement réussi à trouver quelqu’un et nous sommes arrivés à 8:30 samedi matin au premier tunnel après avoir accepté de ne pas filmer les visages des personnes qui y travaillaient.

Nous avons envoyé Tony Zumbado, notre cameraman, et Mike Kirsch, notre correspondant dans le tunnel qui se trouvait au bout d’une cheminée de vingt mètres de profondeur.

Mike et Tony ont été descendus au moyen de la poulie normalement employée pour faire monter et descendre les marchandises.

(JPG)
Al-Jazeera a interviewé Abou West qui travaille dans un tunnel

Le tunnel ne fonctionnait pas encore parce qu’il était en réparation après les bombardements de la guerre.

Ce tunnel, d’environ 800 mètres, passait sous la frontière jusqu’en Égypte.

Pendant que nous interrogions l’un des opérateurs du tunnel, un surveillant est arrivé et s’est mis à crier.

Il était furieux de nous voir filmer et disait que notre article ne le servirait en rien.

Comme notre équipe se repliait vers la camionnette, il a dit qu’il ne nous permettrait pas de partir et qu’il ferait sauter la voiture si nous la bougions.

Il a couru jusqu’à l’entrée du tunnel et il a trainé des barbelés en travers du chemin pour nous empêcher de partir - les tunnels sont une affaire sérieuse à Gaza et il n’avait aucun intérêt à risquer son avenir.

Bloqué à l’intérieur

Au deuxième tunnel que nous avons visité, on nous a autorisés à faire descendre Tony.

Ce tunnel ne fonctionnait que depuis un jour. Parmi les articles acheminés, il y avait des générateurs, des ordinateurs, du riz, du chocolat et du lait en poudre.

(JPG)
Mike Kirsch parle à Tony, notre caméraman qui est resté bloqué dans le tunnel

Le propriétaire avait dépensé environ 90 000 dollars pour ce tunnel qu’il exploitait avec huit associés et il ne l’avait ouvert qu’une semaine avant le début de l’assaut israélien contre Gaza, le 27 décembre.

Une fois que Tony est arrivé au fond, le générateur est tombé en panne

Il a fallu vingt minutes pour relancer le générateur et Tony a pu sortir sans encombre.

Au premier tunnel, le surveillant qui avait été tellement furieux de notre présence s’est finalement calmé après quinze minutes de négociations serrées avec notre intermédiaire.

Il a exigé que nous lui donnions ce que nous avions filmé et nous lui avons remis un de nos enregistrements ; il a repoussé les barbelés et il a conduit notre voiture jusqu’à la rue.

Mais ensuite, il est venu à nous des larmes aux yeux.

Il s’est excusé de son explosion de colère.

Il a expliqué que depuis la guerre la situation était très difficile pour tout le monde à Gaza et que c’est la raison pour laquelle il avait perdu le contrôle.

Il nous a rendu notre enregistrement et nous a dit que si nous voulions retourner pour filmer le tunnel, nous serions les bienvenus.

Nous lui avons dit qu’il n’avait pas lieu de s’excuser, nous l’avons remercié et nous sommes partis.

 

 

Cet article peut être consulté ici :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 19:58

Ramzy Baroud


« La liberté ou la mort » est un mot d’ordre palestinien populaire. Ce ne sont pas simplement des mots, mais une loi pour laquelle les Palestiniens vivent et meurent. Gaza en est la preuve et les dirigeants israéliens ont encore à le comprendre.

 

(JPG)
Rassemblement organisé par le mouvement Hamas le 20 janvier 2009 à Gaza - Photo : Al-Zanon/MaanImages

Mon petit garçon de 3 ans, Sammy, est entré sans y être invité dans la pièce où j’étais, alors que je triais une nouvelle série de photos récentes de Gaza.

J’étais à la recherche d’une photo précise, une qui humaniserait les Palestiniens en les montrant dans leur vie de tous les jours, comme des êtres humains normaux, ni masqués ni mutilés. Mais c’était en vain.

Toutes les photos que j’avais reçues parlaient de la réalité qui est celle de Gaza aujourd’hui, de maisons, d’écoles et infrastructures civiles bombardées au delà de ce qui est descriptible. Tous les visages étaient des visages de personnes mortes ou mourantes.

J’ai marqué un temps d’arrêt en tombant sur une photo effroyable montrant les corps d’un jeune garçon et de sa soeur déposés sur un simple chariot à hôpital, attendant d’être identifiés puis enterrés. Leurs visages étaient noircis comme s’ils l’avaient été au charbon de bois et leurs yeux sans vie étaient encore agrandis par l’horreur qu’ils avaient éprouvée alors qu’ils étaient lentement brûlés par un obus au phosphore blanc.

C’était juste au moment où Sammy est entré dans la pièce où j’étais, cherchant partout un jouet manquant. « Qu’est-ce que c’est, papa ? » a-t-il voulu savoir.

Je me suis dépêché de cliquer sur cette terrifiante image, mais uniquement pour me retrouver face à une autre, non moins choquante. Fébrile, j’ai éteint l’écran, puis je me suis tourné vers mon fils alors qu’il restait perplexe. Ses yeux bougeaient avec curiosité tandis qu’il essayait de donner un sens à ce qu’il venait de voir.

Il avait besoin de savoir au sujet de ces enfants dont les petit corps avaient été brûlés au point de ne plus être reconnaissables.

« Où sont leurs mamans et papas ? Pourquoi sont-ils tous tellement brûlés ? »

Je lui ai expliqué qu’ils sont Palestiniens, qu’ils avaient été « un peu » blessés et que leurs « mamans et papas seront bientôt de retour ».

La réalité est que ces enfants, et des milliers d’autres comme eux dans la bande de Gaza, ont connu la douleur la plus profonde, une douleur que de toute notre vie nous ne pourrons jamais comprendre.

« Je pense que la bande de Gaza est maintenant utilisée comme laboratoire d’essai pour de nouvelles armes », a déclaré à Oslo Mads Gilbert, un médecin norvégien qui a quitté il y a peu de temps la bande de Gaza.

« Il s’agit d’une nouvelle génération de petits engins très puissants qui explosent avec une grande puissance, laquelle se dissipe ensuite dans une zone de cinq à 10 mètres. »

« Nous n’avons pas pu voir les blessures des victimes touchées directement par ces bombes, car elles sont anormalement mises en pièces et ne survivent pas, mais nous avons constaté un grand nombre de très graves amputations. »

Ces armes terribles sont connues sous le nom de DIME ( Dense Inert Metal Explosives), une sorte d’explosif expérimental, mais une arme seulement parmi la série des nouvelles armes qu’Israël a utilisées dans la bande de Gaza, la zone au monde la plus densément peuplée.

Israël ne pouvait trouver de meilleur endroit pour expérimenter les DIME ou l’utilisation du phosphore blanc que les zones d’habitations civiles dans la bande de Gaza.

Les habitants laissés sans secours dans le territoire ont été simplement niés. Le pouvoir des médias, les politiques de coercition, d’intimidation et de manipulation ont diabolisé cette nation emprisonnée et luttant pour sa vie dans les minuscules espaces qui représentent tout ce qui reste de leur terre.

Il n’est pas étonnant qu’Israël ait refusé de tolérer la présence de journalistes étrangers dans la petite enclave et ait bombardé sans aucune honte ce qui restait de présence internationale dans Gaza.

Aussi longtemps qu’il n’y aura pas de témoins des crimes de guerre commis dans la bande de Gaza, Israël est convaincu qu’il pourra continuer de vendre au reste du monde le même produit selon lequel il est comme toujours la victime, celui qui a été terrorisé et, assez étrangement, celui qui a été diabolisé.

Le Jerusalem Post a cité le 15 janvier dernier les propos de Tzipi Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères.

« Livni a déclaré qu’il s’agissait de temps difficiles pour Israël, mais que le gouvernement avait été contraint d’agir dans la bande de Gaza en vue de protéger les citoyens israéliens. »

« Elle a ajouté que la bande de Gaza était gouvernée par un régime terroriste et qu’Israël devait dialoguer avec les modérés en même temps que lutter contre le terrorisme ».

Le même genre de message a été envoyé par le premier ministre israélien Ehud Olmert, alors qu’il annonçait le 17 Janvier le cessez-le-feu [israélien] unilatéral.

Aucune importance que le « régime terroriste » ait été démocratiquement élu et ait respecté un accord de cessez-le-feu avec Israël durant six mois, sans rien recevoir en retour si ce n’est un siège meurtrier ponctué de meurtres et destructions.

Livni n’est pas aussi perspicace et astucieuse que les médias américains l’imaginent. Ehud Barak avec ses propos si abrupts et Mark Regev avec sa face rigide ne sont pas vraiment convaincants dans le rôle de sains d’esprit. Leur logique est tordue et ne passerait pas le test de la santé mentale.

Mais ils ont un accès illimité aux médias, où ils ne sont jamais remis en cause par les journalistes qui savent bien que la protection de leurs concitoyens ne nécessite pas de violer les lois internationales et humanitaires, ni que l’on prenne pour cible les travailleurs médicaux, ni que des tireurs embusqués tirent sur des enfants et que soient démolies des maisons avec des familles entières piégées à l’intérieur. La sécurité de vos frontières ne nécessite pas d’emprisonner et de faire mourir de faim vos voisins et de transformer leurs maisons en tas de décombres fumants.

Olmert veut « briser la volonté » du Hamas, c’est-à-dire celle des Palestiniens, et ce depuis que le gouvernement du Hamas a été élu et soutenu par la majorité du peuple palestinien.

Soixante ans de souffrance et pour survivre ne sont-ils pas suffisants pour convaincre Olmert que la volonté des Palestiniens ne peut pas être brisée ? Combien de tas de décombres et de corps mutilés faudra-t-il encore pour convaincre le premier ministre [israélien] que les peuples qui luttent pour leur liberté seront soit libres soit seront prêts à mourir ?

Le politicien d’extrême extrême-droite Avigdor Lieberman, une étoile montante en Israël, n’est pas encore convaincu. Il estime que davantage peut être fait pour « sécuriser » son pays qui a été créé en 1948 sur les ruines des villes et villages palestiniens détruits. Il a un plan.

« Nous devons continuer à lutter contre le Hamas, comme les États-Unis l’on fait avec les Japonais durant la Seconde Guerre mondiale », a déclaré le chef parti Yisrael Beitenu de l’opposition ultra-nationaliste.

En lecteur sélectif de l’histoire, Lieberman ne peut que penser aux bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945. Mais autre chose s’est passé durant ces années et que Lieberman a soigneusement omis. Cela s’appelle l’holocauste, un terme que nous sommes de plus en plus nombreux à utiliser pour décrire les massacres israéliens dans la bande de Gaza.

Il est étrange que les idées les plus répandues en Israël imposent encore que « les Arabes ne comprennent que le langage de la force » Si cela était vrai, alors ils auraient concédé leurs droits après les premiers massacres en 1948. Mais après plus de 60 années saturées de massacres, anciens et nouveaux, ils continuent de résister.

« La liberté ou la mort » est un mot d’ordre palestinien populaire. Ce ne sont pas simplement des mots, mais une loi pour laquelle les Palestiniens vivent et meurent. Gaza en est la preuve et les dirigeants israéliens ont encore à le comprendre.

Mon fils a insisté. « Pourquoi les Palestiniens sont-ils tout le temps couverts de fumée, papa ?"

"Quand tu grandiras, tu comprendras."

(JPG)

(*) Ramzy Baroud est l’auteur de "The Second palestinian Intifada : A Chronicle of a People’s Struggle" et rédacteur en chef de "PalestineChronicle.com"

Site Internet :
www.ramzybaroud.net

Du même auteur :

-  Un nouveau Moyen-Orient en effet - 23 janvier 2008
-  Gaza et le reste du monde : mais rien ne changera donc jamais ? - 2 janvier 2009
-  Gaza : un salut qui viendra d’un bulletin d’informations ? - 13 décembre 2008
-  L’escroquerie du contrat sécuritaire américano-irakien - 6 décembre 2008

 

 

25 janvier 2009 - Ramzy Baroud - Communiqué par l’auteur
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=5984

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 19:44
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